Une jeune microentreprise française présente le Micromonsta, un module numérique au format réduit qui concentre puissance de synthèse et originalité, pour un prix défiant toute concurrence…
Audiothingies est une marque de MCDA, SARL unipersonnelle créée en 2014 à Dijon par Samuel Montassier. Son objectif est de développer et vendre des instruments de musique électroniques. Son premier produit est le P6, un module de synthèse polyphonique numérique en DIY (à construire soi-même). Pour une somme modique, le synthé offre 6 voix de polyphonie, avec deux oscillateurs, un suboscillateur, un filtre multimode, des modulations et des effets. Tous les réglages sont mémorisables et transmis par Midi Dump et les paramètres sont contrôlables en CC ou NRPN. Les utilisateurs membres du forum sont d’ailleurs ravis de leur acquisition.
Deux ans plus tard, le catalogue compte trois produits : le CED, un accordeur au format Eurorack ; le Midibro, un processeur d’événements Midi ; enfin le Micromonsta, successeur du P6, plus puissant dans bien des domaines, et surtout cette fois, livré tout monté pour un prix à peine supérieur à 300 euros. Nous en avons reçu un pour un test approfondi, avec son joli logo à tête de fourmi verte…
Tous en boîte
Le Micromonsta est contenu dans une boite en ABS très compacte de 17 × 11 × 6 cm et quelques centaines de grammes. Un compagnon de route peu encombrant ! Toutes les commandes sont accessibles par 9 boutons circulaires (avec pour chacun une LED d’état, jouant aussi le rôle de LED témoins de voix) qui appellent différentes pages menu (oscillateurs, mixeur, filtres, modulations, effets, programmes…). Chaque bouton possède deux fonctions, en conjonction avec la touche SHIFT. Lorsqu’il y a plusieurs pages dans un menu, il suffit d’appuyer plusieurs fois sur le bouton et les menus tournent en boucle. Dans chaque page, l’édition se fait à l’aide des 6 encodeurs poussoirs lisses, en conjonction avec le LCD rétroéclairé 2 × 24 caractères. Ce dernier affiche la plupart du temps 6 fonctions sur la première ligne et les 6 valeurs correspondantes sur la seconde. Autant dire que la prise en main est d’une simplicité quasi enfantine.
Deux bémols cependant : les potentiomètres débordant de la largeur de l’écran, ils sont décalés par rapport aux fonctions qu’ils représentent ; on se plante souvent, si bien qu’on aurait aimé avoir de petits repères par lignes obliques comme on trouve sur d’autres produits de conception identique, plutôt qu’une simple répétition de la numérotation. Second bémol, le nombre limité de caractères disponible par fonction (souvent 3), créant des abréviations à la signification parfois cryptique ; heureusement, ce sont des cas rares et après quelques heures d’utilisation, on a presque tout mémorisé. Ceci dit, un écran plus grand (2 × 40 caractères) aurait solutionné les deux problèmes en même temps, mais le prix s’en serait ressenti. Sous le boitier, 4 patins en caoutchouc collés évitent tout glissement.
Dans la poche
Niveau ergonomie, il est certain que le Micromonsta n’a pas une prise en main aussi directe d’une surface de contrôle couverte de commandes ; on peut toutefois assigner aux encodeurs jusqu’à 4 paramètres distincts par programme pour l’édition directe (accès en page HOME) ; tiens, pourquoi pas en assigner 16, avec un accès à 4 pages de 4 paramètres par pressions successives sur la touche HOME ? Autre point d’ergonomie fort appréciable, on peut doubler la résolution des encodeurs et régler 4 niveaux d’accélération (plus on tourne vite, plus l’action est forte).
Un mot sur la qualité de construction, correcte compte tenu du prix : ABS rigide, sérigraphie soignée, LCD visible sous tous les angles, encodeurs poussoirs lisses à axe métallique (avec toutefois un peu de jeu et beaucoup de sensibilité), jacks vissés…
La connectique, minimaliste, est placée à l’arrière : sortie stéréo via deux jacks 6,35 mm, entrée / sortie Midi, prise USB type B (uniquement pour mise à jour de l’OS et réception des tables d’ondes utilisateur), borne pour alimentation secteur (livrée séparément, de type 9V DC – 200mA minimum – connecteur 2,1mm à centre positif) et interrupteur glissière marche/arrêt trop petit et fragile. Tiens, il n’y a pas de prise casque, dommage…
Si l’alimentation n’est pas livrée avec la machine, on trouve en revanche des petits autocollants et un décapsuleur au logo du monstre, une délicate attention…
Territoires étendus
Le Micromonsta est un synthé numérique monotimbral polyphonique 8 voix. Il renferme 384 mémoires réinscriptibles dont environ 240 sont déjà programmés. Ils sont d’excellente facture, très variés, directement utilisables tels quels, au point où nos exemples audio en sont tirés pour en saluer la qualité. Le grain est très agréable. Le Micromonsta peut sonner gros, chaud (même désaccordé si on le souhaite) et aussi précis, froid, métallique… mais jamais lisse ! Une telle polyvalence est très surprenante sortant d’une aussi petite boite (comme quoi ce n’est pas la taille qui compte…).
- Micromonsta 1audio 01OverHeim 00:38
- Micromonsta 1audio 02Sweeper 00:35
- Micromonsta 1audio 03Smooth 00:36
- Micromonsta 1audio 04Darkko 00:26
- Micromonsta 1audio 05ChdStab 00:19
- Micromonsta 1audio 06ChrdSeq 00:34
- Micromonsta 1audio 07SolidBs 00:22
- Micromonsta 1audio 08LFOctBs 00:47
- Micromonsta 1audio 09VwBs 00:28
- Micromonsta 1audio 10TBArpSq 00:33
- Micromonsta 1audio 11Metalic 00:24
- Micromonsta 1audio 12Ether 00:22
- Micromonsta 1audio 13WaveStep 00:22
- Micromonsta 1audio 14SubSync 00:24
- Micromonsta 1audio 15CzMitWtb 00:20
- Micromonsta 1audio 16NiteCall 00:38
- Micromonsta 1audio 17Mental 00:24
- Micromonsta 1audio 18SlowPhazR 00:47
- Micromonsta 1audio 19NuHouse 00:51
- Micromonsta 1audio 20SawLead 00:24
- Micromonsta 1audio 21Brassy 00:27
- Micromonsta 1audio 22Africa 00:31
- Micromonsta 1audio 23AnvrBass 00:22
- Micromonsta 1audio 24pulseBs 00:18
- Micromonsta 1audio 25bpFault 00:19
- Micromonsta 1audio 26roseland 00:20
On se rend compte très vite que la bestiole excelle dans les pads en tout genre : nappes douces, morphing lents, spectres scintillants évolutifs, mais aussi tables d’ondes chahutées, chaos métalliques… Les émulations de sons analogiques sont convaincantes, avec ici un cuivre de type Oberheim, là un Polysynth façon Prophet, là encore des strings passés dans un superbe filtre à Phaser. En jouant sur les nombreux types d’oscillateurs, on peut empiler différentes couleurs sonores…
Pour les sons mono, le Micromonsta parvient encore à épater la galerie : belle brochette de basses claquantes de couleur Moog ou TB (merci aux différents filtres passe-bas et aux enveloppes rapides), des leads doux ou coupants (en poussant la saturation de filtre et en passant les enveloppes en mode Fast), des mini-séquences arpégées parfaitement maitrisables en mono ou en polyphonie. Sans oublier les effets et les drones, que l’on obtient avec les modes exotiques d’oscillateurs, le Ring Mod et la matrice de modulation.
Les niveaux audio ne sont de base pas très élevés, mais ils sont calibrés pour permettre une réserve de dynamique adaptée au jeu polyphonique. On peut alors jouer sur le « VCA » en sortie de mixeur, pour amplifier le signal jusqu’à la saturation du filtre. Un point sur la propreté du signal lors de modulation à haute fréquence : avant d’avoir de l’aliasing sur les tables d’ondes, il faut vraiment monter dans les aigus. En revanche, les synchros d’oscillateurs supportent moins bien les hautes fréquences, créant assez vite des bruits agressifs pas toujours agréables. C’est le seul domaine où le côté numérique de la machine ressort vraiment…
Microondes sonores
La Micromonsta est basé sur un microcontrôleur STM32F4 cadencé à 168 MHz. L’audio tourne à 48 kHz en interne, à une résolution variable (virgule flottante ou point fixe suivant les besoins). Le son prend sa source au sein de deux oscillateurs, un suboscillateur, un modulateur en anneau et un générateur de bruit. Les oscillateurs sont très évolués, capables de produire 12 types d’ondes à morphing et 30 tables d’ondes (15 préréglées et 15 utilisateur).
Commençons par énumérer les 12 premiers types : morphing continu d’une onde triangle en onde dent-de-scie, puis en onde carrée, puis en impulsion ; sinus à FM variable ; triangle à feedback variable ; double dent-de-scie à déphasage variable ; impulsion à largeur d’impulsion variable ; triple dent-de-scie à Detune symétrique variable ; triple dent-de-scie à Detune asymétrique variable ; dent-de-scie à synchronisation variable ; carré à synchronisation variable ; dent-de-scie à distorsion de phase variable ; triangle à distorsion de phase variable ; trapèze à distorsion de phase variable (les ondes DP sont de type Casio CZ).
Les 15 tables d’ondes préréglées (non éditables) sont assez variées : ondes à formants, ondes « aléatoires », échantillons transformés, orgues, spectres, voix… de quoi partir d’une base solide ! Elles contiennent 33 ondes formées de 128 échantillons (cycles courts ou portions d’échantillons complexes). Les transitions d’ondes sont impeccables, sans effet de palier indésirable. Dommage qu’on ne puisse en changer les temps depuis la machine.
On peut accorder les oscillateurs sur plus ou moins deux octaves (par demi-ton puis finement), désaccorder l’un par rapport à l’autre (deux octaves également, par demi-ton puis finement), déterminer la modulation de l’onde via le paramètre SHAPE (modulation interne ou index de table suivant le type d’onde) et régler leur volume. Le premier oscillateur est directement modulable par le LFO1 et le second par l’enveloppe 3. Ces modulations sont bipolaires. S’y ajoute un suboscillateur (carré ou sinus, accordé à –1 ou –2 octaves) et un générateur de bruit à couleur variable.
Le niveau de toutes ces sources peut être ajusté dans une page de mixage dédiée, où les retrouve le modulateur en anneau. Un réglage « VCA » permet de pousser le niveau ainsi mixé pour augmenter le volume dans un premier temps, puis saturer le filtre si on va plus loin.
Filtres en couleur
La section filtre du Micromonsta est généreuse. Il s’agit d’un filtre multimode résonant fonctionnant en 8 modes : passe-bas 1–2–3–4 pôles, passe-haut 2 pôles, passe-bande 2 pôles, Notch et Phaser. Très confortable ! La coloration est douce et subtile, pas du tout criarde ni outrancière comme sur bon nombre de synthés numériques. Certains pourront trouver le filtre trop sage ; ils donneront alors un petit coup de VCA en sortie de mixage pour amener de la saturation dans le filtre. La fréquence de coupure varie sur une plage de 2 Hz à 20 kHz. A pleine résonance, le filtre arrive tout juste en auto-oscillation, pour peu qu’on mette un petit peu de signal en sortie de mixeur (par exemple un oscillateur ou le générateur de bruit sur 1, donc inaudible). A noter que le filtrage est autocompensé : pousser la résonance n’écrase pas le reste du son comme c’est le cas sur la plupart des synthés. Les paliers sont assez peu audibles quand on change la fréquence de coupure à résonance élevée.
On peut directement moduler la fréquence de coupure par l’enveloppe 2 (bipolaire), le LFO2 (bipolaire aussi) et le suivi de clavier (0, 25%, 50%, 75%, 100%). En sortie de filtre, on trouve différents réglages pour les voix : mode de jeu (polyphonique cyclique, polyphonique Reset, mono, legato), Detune entre voix (fixe ou aléatoire, merci !) et type de panoramique. Ce dernier ne peut hélas pas se régler pour chaque voix ni se moduler, mais offre deux réglages globaux (linéaire / volume constant) et une largeur stéréo programmable. Un mode CHORDS permet de jouer des accords de 4 notes dans une clé donnée (au choix), selon une échelle donnée (majeure, mineure, mineure harmonique) et 3 intervalles programmables par rapport à la fondamentale (de –1 à +2 octaves, par demi-ton). Sympa !
Modulations généreuses
Les possibilités de modulation représentent un point fort du Micromonsta. Le portamento est basique, puisqu’on ne peut en régler que le temps (pas de mode à vitesse constante ni de glissando). Les 3 LFO sont identiques, capables d’osciller de 0,05 Hz à 78 kHz (niveau audio) ou de se synchroniser à l’horloge (interne / Midi) suivant différentes divisions temporelles. Ils disposent de 7 formes d’onde : sinus, triangle, dent-de-scie, carré, S&H, aléatoire continu ou séquentielle. Dans ce dernier cas, on définit des valeurs bipolaires sur 1 à 8 (en escalier), un peu comme un S&H dans lequel on fixerait la hauteur des pas. La modulation du LFO peut apparaitre après un délai de 0 à 10 secondes, ou une durée liée à l’horloge globale. On peut aussi régler le fondu d’apparition (0 à 30 secondes), la phase du cycle (0 à 315°) et le mode de redéclenchement de cycle (libre ou pas). Le Micromonsta propose ensuite 3 enveloppes identiques. On commence par en régler la courbe de réponse (rapide, exponentielle, linéaire), puis les segments ADSR et enfin le mode de redéclenchement (libre ou pas). Les temps varient de 1 ms à 30 secondes. Comme nous l’avons dit, les enveloppes savent être très rapides quand on le souhaite…
Hormis les 5 routages prédéfinis dans le dur, le Micromonsta possède une matrice de modulation à 6 cordons virtuels, permettant de moduler des destinations par des sources avec quantité de modulation bipolaire. Parmi les 13 sources, on trouve le numéro de note, la vélocité, la pression, les molettes, une valeur constante, une valeur aléatoire, les 3 enveloppes et les 3 LFO. Parmi les 28 destinations, on trouve l’accordage des oscillateurs (grossier, fin, commun ou non), l’index de lecture de l’onde (SHAPE), la couleur du bruit, le volume de chaque source sonore, la fréquence de coupure du filtre, sa résonance, chaque segment de temps de chaque enveloppe et la vitesse de chaque LFO. Pas mal du tout ! Comme déjà dit, il manque le panoramique des voix dans la liste des destinations, le concepteur réfléchit comment il pourrait l’ajouter. Mais ce n’est pas fini, puisque le Micromonsta propose 3 Scalers (rééchelonnement d’une modulation entre un point minimum autre que zéro et un point maximum) et un processeur de Lag (pour adoucir les modulations abruptes). Tout cela respire l’intelligence !
Arpèges et effets
On apprécie toujours les arpégiateurs : le Micromonsta en possède un tout à fait original, mémorisé avec chaque programme. La première page d’édition renferme les réglages basiques : mise en marche, style (vers le haut, triolet vers le haut, vers le bas, triolet vers le bas, alterné, aléatoire, comme joué), temps de Gate, étendue (1 à 3 octaves), vitesse (avec pas mal de divisions temporelles en cas de synchronisation Midi) et mode Latch. La seconde page permet de programmer des motifs sur 16 pas, avec une approche originale mais nébuleuse. Sur la première ligne, on entre pour chaque pas des notes ou des événements : note en cours, dernière note jouée à l’octave inférieure, numéro de note dans un accord (1 à 8), dernière note jouée à l’octave supérieure, accord. Sur la seconde ligne, on paramètre le rythme et l’accentuation de chaque pas : vélocité jouée / maximale, temps de Gate (100% / lié), liaison au pas précédent, silence. Que ceux qui ont tout compris viennent expliquer aux autres ! Audiothingies prévoit d’ajouter d’autres fonctionnalités, comme le remplissage aléatoire des pas en poussant sur les encodeurs. A expérimenter !
Excellente nouvelle, le Micromonsta dispose d’une petite section effets très utile. On a le choix entre un élargisseur stéréo, un délai pingpong (temps, feedback, balance stéréo), un délai stéréo (temps, feedback), un délai stéréo modulé par un LFO (temps, feedback, vitesse du LFO, profondeur) et un chorus / flanger (temps de délai, feedback positif ou négatif, vitesse de balayage, profondeur). Ces effets sont parfaitement adaptés à la couleur sonore de la machine, un plus indéniable. Un compresseur ou une petite réverbe n’auraient pas été de refus, mais peut-être le code est-il déjà bien rempli… En sortie, un EQ à simple bande et un dosage d’effet permettent de sculpter le son une dernière fois.
Fourmidable !
Le Micromonsta est une belle petite surprise. Nous apprécions son territoire sonore très varié, sa puissance de synthèse étonnante, ses fonctionnalités astucieuses et son prix accessible. Qui plus est, il a été conçu par une personne fort sympathique, dirigeant une microstructure bien de chez nous, ce qui ne gâche rien. Après le P6 en DIY, nous saluons l’initiative d’Audiothingies d’être passée à un modèle prêt à l’emploi. Certes, la machine présente quelques petits défauts précédemment signalés. Dommage qu’une version Macro Deluxe avec plus de commandes directes, des abréviations plus parlantes et la multitimbralité, ne soit pas envisagée. Mais avec sa conception intelligence, ses multiples possibilités de synthèse et son prix très raisonnable, le Micromonsta mérite largement l’Award Qualité/Prix Audiofanzine 2016 !
Interview de Samuel Montassier, fondateur d’Audiothingies et créateur du Micromonsta
Qui es-tu et quel est ton parcours ?
J’ai commencé la musique assez tard, vers 14 ans, par la guitare folk puis électrique (avant ça je faisais saturer la folk en la passant par un enregistreur à K7 de salon avec le gain à fond), puis je me suis rapidement intéressé aux machines et à la MAO. Après mes études en ingénierie de l’image et du son, j’ai travaillé comme technicien dans une radio, puis sans aucune préméditation, je suis rentré chez un distributeur en tant que chef de produits pour des marques comme Novation, RME, PreSonus et SE Electronics.
Qu’est-ce qui t’a décidé à créer ton entreprise ?
Je pense que c’est assez commun dans cette industrie, après avoir travaillé pour des marques et leurs produits, j’avais envie de développer ma propre vision et ma propre gamme de produits.
Quelle est l’ambition d’Audiothingies ?
Simplement développer de bons produits.
Qu’est-ce qui fait du Micromonsta un synthé unique en son genre ?
Des possibilités de synthèse sonore étendues, la polyphonie, le tout dans un format réduit. Je n’ai pas fait de recherches étendues là-dessus, mais on ne doit pas être loin du plus petit poly éditable du marché.
Quelles ont été les principales difficultés dans sa conception ?
Pas vraiment de grosses difficultés bloquantes, sinon on ne serait même pas en train d’en parler, mais plutôt une importante somme de petites difficultés, comme trouver des industriels qui acceptent de travailler sur des petites séries, apprendre leur langage histoire de ne pas avoir de surprises, gérer les délais, l’approvisionnement des pièces, etc. Ça, plus le développement logiciel à gérer en parallèle.
Comment les as-tu surmontées ?
Je n’ai pas vraiment compté mes heures…
Pourquoi être passé à un produit fini, alors que le P6 était un DIY ?
Pour plusieurs raisons assez pragmatiques. J’avais de plus en plus de demandes sur des machines montées, travail qui prend pas mal de temps car fait à la main à partir des kits. De plus, il devenait difficile pour moi de maintenir le prix du kit à un niveau raisonnable, refaire un batch aurait engendré une grosse hausse tarifaire, donc j’ai fait le choix de redévelopper et d’optimiser le hardware afin d’en proposer une version industrialisée.
As-tu prévu de faire évoluer les fonctionnalités du Micromonsta ?
Pas de manière structurelle forte, mais j’ai encore quelques cartouches dans le chargeur pour d’éventuelles futures mise à jour.
Le Micromonsta pourrait-il être décliné en version de luxe, type large surface de contrôle avec commandes de synthèse en accès direct ?
Techniquement, ça ne me paraît pas insurmontable, le problème vient plutôt des attentes des utilisateurs face à un produit qui serait forcément plus onéreux. Pas forcément en termes de sonorités, mais de possibilités annexes (multitimbralité, sorties séparées, etc.). Du coup, je pense que si je devais concevoir une machine plus grande et plus chère, elle serait très différente d’un Micromonsta avec une surface de contrôle étendue.
Sur quels nouveaux projets travailles-tu ?
J’ai plein de trucs en tête, mais rien de concret qui ne vaille la peine d’être dévoilé à ce stade ;)