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Test du Micromonsta d'Audiothingies - Quand la fourmi croonde…

9/10
Award Qualité / Prix 2016
2016
Qualité / Prix
Award

Une jeune microentreprise française présente le Micromonsta, un module numérique au format réduit qui concentre puissance de synthèse et originalité, pour un prix défiant toute concurrence…

Audio­thin­gies est une marque de MCDA, SARL uniper­son­nelle créée en 2014 à Dijon par Samuel Montas­sier. Son objec­tif est de déve­lop­per et vendre des instru­ments de musique élec­tro­niques. Son premier produit est le P6, un module de synthèse poly­pho­nique numé­rique en DIY (à construire soi-même). Pour une somme modique, le synthé offre 6 voix de poly­pho­nie, avec deux oscil­la­teurs, un subos­cil­la­teur, un filtre multi­mode, des modu­la­tions et des effets. Tous les réglages sont mémo­ri­sables et trans­mis par Midi Dump et les para­mètres sont contrô­lables en CC ou NRPN. Les utili­sa­teurs membres du forum sont d’ailleurs ravis de leur acqui­si­tion.

Deux ans plus tard, le cata­logue compte trois produits : le CED, un accor­deur au format Euro­rack ; le Midi­bro, un proces­seur d’évé­ne­ments Midi ; enfin le Micro­monsta, succes­seur du P6, plus puis­sant dans bien des domaines, et surtout cette fois, livré tout monté pour un prix à peine supé­rieur à 300 euros. Nous en avons reçu un pour un test appro­fondi, avec son joli logo à tête de fourmi verte…

Tous en boîte

Audiothingies Micromonsta : Micromonsta 2tof 003.JPG

Le Micro­monsta est contenu dans une boite en ABS très compacte de 17 × 11 × 6 cm et quelques centaines de grammes. Un compa­gnon de route peu encom­brant ! Toutes les commandes sont acces­sibles par 9 boutons circu­laires (avec pour chacun une LED d’état, jouant aussi le rôle de LED témoins de voix) qui appellent diffé­rentes pages menu (oscil­la­teurs, mixeur, filtres, modu­la­tions, effets, program­mes…). Chaque bouton possède deux fonc­tions, en conjonc­tion avec la touche SHIFT. Lorsqu’il y a plusieurs pages dans un menu, il suffit d’ap­puyer plusieurs fois sur le bouton et les menus tournent en boucle. Dans chaque page, l’édi­tion se fait à l’aide des 6 enco­deurs pous­soirs lisses, en conjonc­tion avec le LCD rétroé­clairé 2 × 24 carac­tères. Ce dernier affiche la plupart du temps 6 fonc­tions sur la première ligne et les 6 valeurs corres­pon­dantes sur la seconde. Autant dire que la prise en main est d’une simpli­cité quasi enfan­tine.

Deux bémols cepen­dant : les poten­tio­mètres débor­dant de la largeur de l’écran, ils sont déca­lés par rapport aux fonc­tions qu’ils repré­sentent ; on se plante souvent, si bien qu’on aurait aimé avoir de petits repères par lignes obliques comme on trouve sur d’autres produits de concep­tion iden­tique, plutôt qu’une simple répé­ti­tion de la numé­ro­ta­tion. Second bémol, le nombre limité de carac­tères dispo­nible par fonc­tion (souvent 3), créant des abré­via­tions à la signi­fi­ca­tion parfois cryp­tique ; heureu­se­ment, ce sont des cas rares et après quelques heures d’uti­li­sa­tion, on a presque tout mémo­risé. Ceci dit, un écran plus grand (2 × 40 carac­tères) aurait solu­tionné les deux problèmes en même temps, mais le prix s’en serait ressenti. Sous le boitier, 4 patins en caou­tchouc collés évitent tout glis­se­ment.

Dans la poche

Niveau ergo­no­mie, il est certain que le Micro­monsta n’a pas une prise en main aussi directe d’une surface de contrôle couverte de commandes ; on peut toute­fois assi­gner aux enco­deurs jusqu’à 4 para­mètres distincts par programme pour l’édi­tion directe (accès en page HOME) ; tiens, pourquoi pas en assi­gner 16, avec un accès à 4 pages de 4 para­mètres par pres­sions succes­sives sur la touche HOME ? Autre point d’er­go­no­mie fort appré­ciable, on peut doubler la réso­lu­tion des enco­deurs et régler 4 niveaux d’ac­cé­lé­ra­tion (plus on tourne vite, plus l’ac­tion est forte).

Audiothingies Micromonsta : Micromonsta 2tof 006.JPG

Un mot sur la qualité de construc­tion, correcte compte tenu du prix : ABS rigide, séri­gra­phie soignée, LCD visible sous tous les angles, enco­deurs pous­soirs lisses à axe métal­lique (avec toute­fois un peu de jeu et beau­coup de sensi­bi­lité), jacks vissés…

La connec­tique, mini­ma­liste, est placée à l’ar­rière : sortie stéréo via deux jacks 6,35 mm, entrée / sortie Midi, prise USB type B (unique­ment pour mise à jour de l’OS et récep­tion des tables d’ondes utili­sa­teur), borne pour alimen­ta­tion secteur (livrée sépa­ré­ment, de type 9V DC – 200mA mini­mum – connec­teur 2,1mm à centre posi­tif) et inter­rup­teur glis­sière marche/arrêt trop petit et fragile. Tiens, il n’y a pas de prise casque, domma­ge…

Si l’ali­men­ta­tion n’est pas livrée avec la machine, on trouve en revanche des petits auto­col­lants et un décap­su­leur au logo du monstre, une déli­cate atten­tion…

Terri­toires éten­dus

Le Micro­monsta est un synthé numé­rique mono­tim­bral poly­pho­nique 8 voix. Il renferme 384 mémoires réins­crip­tibles dont envi­ron 240 sont déjà program­més. Ils sont d’ex­cel­lente facture, très variés, direc­te­ment utili­sables tels quels, au point où nos exemples audio en sont tirés pour en saluer la qualité. Le grain est très agréable. Le Micro­monsta peut sonner gros, chaud (même désac­cordé si on le souhaite) et aussi précis, froid, métal­lique… mais jamais lisse ! Une telle poly­va­lence est très surpre­nante sortant d’une aussi petite boite (comme quoi ce n’est pas la taille qui comp­te…).

Micro­monsta 1audio 01Ove­rHeim
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  • Micro­monsta 1audio 01Ove­rHeim 00:38
  • Micro­monsta 1audio 02Swee­per 00:35
  • Micro­monsta 1audio 03Smooth 00:36
  • Micro­monsta 1audio 04Darkko 00:26
  • Micro­monsta 1audio 05Chd­Stab 00:19
  • Micro­monsta 1audio 06Chrd­Seq 00:34
  • Micro­monsta 1audio 07So­lidBs 00:22
  • Micro­monsta 1audio 08LFOctBs 00:47
  • Micro­monsta 1audio 09VwBs 00:28
  • Micro­monsta 1audio 10TBArpSq 00:33
  • Micro­monsta 1audio 11Me­ta­lic 00:24
  • Micro­monsta 1audio 12Ether 00:22
  • Micro­monsta 1audio 13Wa­veS­tep 00:22
  • Micro­monsta 1audio 14Sub­Sync 00:24
  • Micro­monsta 1audio 15Cz­MitWtb 00:20
  • Micro­monsta 1audio 16Ni­te­Call 00:38
  • Micro­monsta 1audio 17Men­tal 00:24
  • Micro­monsta 1audio 18Slow­PhazR 00:47
  • Micro­monsta 1audio 19Nu­House 00:51
  • Micro­monsta 1audio 20Saw­Lead 00:24
  • Micro­monsta 1audio 21Brassy 00:27
  • Micro­monsta 1audio 22Africa 00:31
  • Micro­monsta 1audio 23An­vr­Bass 00:22
  • Micro­monsta 1audio 24pul­seBs 00:18
  • Micro­monsta 1audio 25bp­Fault 00:19
  • Micro­monsta 1audio 26ro­se­land 00:20

On se rend compte très vite que la bestiole excelle dans les pads en tout genre : nappes douces, morphing lents, spectres scin­tillants évolu­tifs, mais aussi tables d’ondes chahu­tées, chaos métal­liques… Les émula­tions de sons analo­giques sont convain­cantes, avec ici un cuivre de type Oberheim, là un Poly­synth façon Prophet, là encore des strings passés dans un superbe filtre à Phaser. En jouant sur les nombreux types d’os­cil­la­teurs, on peut empi­ler diffé­rentes couleurs sono­res…

Pour les sons mono, le Micro­monsta parvient encore à épater la gale­rie : belle brochette de basses claquantes de couleur Moog ou TB (merci aux diffé­rents filtres passe-bas et aux enve­loppes rapides), des leads doux ou coupants (en pous­sant la satu­ra­tion de filtre et en passant les enve­loppes en mode Fast), des mini-séquences arpé­gées parfai­te­ment maitri­sables en mono ou en poly­pho­nie. Sans oublier les effets et les drones, que l’on obtient avec les modes exotiques d’os­cil­la­teurs, le Ring Mod et la matrice de modu­la­tion.

Les niveaux audio ne sont de base pas très élevés, mais ils sont cali­brés pour permettre une réserve de dyna­mique adap­tée au jeu poly­pho­nique. On peut alors jouer sur le « VCA » en sortie de mixeur, pour ampli­fier le signal jusqu’à la satu­ra­tion du filtre. Un point sur la propreté du signal lors de modu­la­tion à haute fréquence : avant d’avoir de l’alia­sing sur les tables d’ondes, il faut vrai­ment monter dans les aigus. En revanche, les synchros d’os­cil­la­teurs supportent moins bien les hautes fréquences, créant assez vite des bruits agres­sifs pas toujours agréables. C’est le seul domaine où le côté numé­rique de la machine ressort vrai­ment…

Microondes sonores

Audiothingies Micromonsta : Micromonsta 2tof 009

La Micro­monsta est basé sur un micro­con­trô­leur STM32F4 cadencé à 168 MHz. L’au­dio tourne à 48 kHz en interne, à une réso­lu­tion variable (virgule flot­tante ou point fixe suivant les besoins). Le son prend sa source au sein de deux oscil­la­teurs, un subos­cil­la­teur, un modu­la­teur en anneau et un géné­ra­teur de bruit. Les oscil­la­teurs sont très évolués, capables de produire 12 types d’ondes à morphing et 30 tables d’ondes (15 préré­glées et 15 utili­sa­teur).

Commençons par énumé­rer les 12 premiers types : morphing continu d’une onde triangle en onde dent-de-scie, puis en onde carrée, puis en impul­sion ; sinus à FM variable ; triangle à feed­back variable ; double dent-de-scie à dépha­sage variable ; impul­sion à largeur d’im­pul­sion variable ; triple dent-de-scie à Detune symé­trique variable ; triple dent-de-scie à Detune asymé­trique variable ; dent-de-scie à synchro­ni­sa­tion variable ; carré à synchro­ni­sa­tion variable ; dent-de-scie à distor­sion de phase variable ; triangle à distor­sion de phase variable ; trapèze à distor­sion de phase variable (les ondes DP sont de type Casio CZ).

Les 15 tables d’ondes préré­glées (non éditables) sont assez variées : ondes à formants, ondes « aléa­toires », échan­tillons trans­for­més, orgues, spectres, voix… de quoi partir d’une base solide ! Elles contiennent 33 ondes formées de 128 échan­tillons (cycles courts ou portions d’échan­tillons complexes). Les tran­si­tions d’ondes sont impec­cables, sans effet de palier indé­si­rable. Dommage qu’on ne puisse en chan­ger les temps depuis la machine.

On peut accor­der les oscil­la­teurs sur plus ou moins deux octaves (par demi-ton puis fine­ment), désac­cor­der l’un par rapport à l’autre (deux octaves égale­ment, par demi-ton puis fine­ment), déter­mi­ner la modu­la­tion de l’onde via le para­mètre SHAPE (modu­la­tion interne ou index de table suivant le type d’onde) et régler leur volume. Le premier oscil­la­teur est direc­te­ment modu­lable par le LFO1 et le second par l’en­ve­loppe 3. Ces modu­la­tions sont bipo­laires. S’y ajoute un subos­cil­la­teur (carré ou sinus, accordé à –1 ou –2 octaves) et un géné­ra­teur de bruit à couleur variable.

Le niveau de toutes ces sources peut être ajusté dans une page de mixage dédiée, où les retrouve le modu­la­teur en anneau. Un réglage « VCA » permet de pous­ser le niveau ainsi mixé pour augmen­ter le volume dans un premier temps, puis satu­rer le filtre si on va plus loin.

Filtres en couleur

La section filtre du Micro­monsta est géné­reuse. Il s’agit d’un filtre multi­mode réso­nant fonc­tion­nant en 8 modes : passe-bas 1–2–3–4 pôles, passe-haut 2 pôles, passe-bande 2 pôles, Notch et Phaser. Très confor­table ! La colo­ra­tion est douce et subtile, pas du tout criarde ni outran­cière comme sur bon nombre de synthés numé­riques. Certains pour­ront trou­ver le filtre trop sage ; ils donne­ront alors un petit coup de VCA en sortie de mixage pour amener de la satu­ra­tion dans le filtre. La fréquence de coupure varie sur une plage de 2 Hz à 20 kHz. A pleine réso­nance, le filtre arrive tout juste en auto-oscil­la­tion, pour peu qu’on mette un petit peu de signal en sortie de mixeur (par exemple un oscil­la­teur ou le géné­ra­teur de bruit sur 1, donc inau­dible). A noter que le filtrage est auto­com­pensé : pous­ser la réso­nance n’écrase pas le reste du son comme c’est le cas sur la plupart des synthés. Les paliers sont assez peu audibles quand on change la fréquence de coupure à réso­nance élevée.

Audiothingies Micromonsta : Micromonsta 2tof 007.JPG

On peut direc­te­ment modu­ler la fréquence de coupure par l’en­ve­loppe 2 (bipo­laire), le LFO2 (bipo­laire aussi) et le suivi de clavier (0, 25%, 50%, 75%, 100%). En sortie de filtre, on trouve diffé­rents réglages pour les voix : mode de jeu (poly­pho­nique cyclique, poly­pho­nique Reset, mono, legato), Detune entre voix (fixe ou aléa­toire, merci !) et type de pano­ra­mique. Ce dernier ne peut hélas pas se régler pour chaque voix ni se modu­ler, mais offre deux réglages globaux (linéaire / volume constant) et une largeur stéréo program­mable. Un mode CHORDS permet de jouer des accords de 4 notes dans une clé donnée (au choix), selon une échelle donnée (majeure, mineure, mineure harmo­nique) et 3 inter­valles program­mables par rapport à la fonda­men­tale (de –1 à +2 octaves, par demi-ton). Sympa !

Modu­la­tions géné­reuses

Les possi­bi­li­tés de modu­la­tion repré­sentent un point fort du Micro­monsta. Le porta­mento est basique, puisqu’on ne peut en régler que le temps (pas de mode à vitesse constante ni de glis­sando). Les 3 LFO sont iden­tiques, capables d’os­cil­ler de 0,05 Hz à 78 kHz (niveau audio) ou de se synchro­ni­ser à l’hor­loge (interne / Midi) suivant diffé­rentes divi­sions tempo­relles. Ils disposent de 7 formes d’onde : sinus, triangle, dent-de-scie, carré, S&H, aléa­toire continu ou séquen­tielle. Dans ce dernier cas, on défi­nit des valeurs bipo­laires sur 1 à 8 (en esca­lier), un peu comme un S&H dans lequel on fixe­rait la hauteur des pas. La modu­la­tion du LFO peut appa­raitre après un délai de 0 à 10 secondes, ou une durée liée à l’hor­loge globale. On peut aussi régler le fondu d’ap­pa­ri­tion (0 à 30 secondes), la phase du cycle (0 à 315°) et le mode de redé­clen­che­ment de cycle (libre ou pas). Le Micro­monsta propose ensuite 3 enve­loppes iden­tiques. On commence par en régler la courbe de réponse (rapide, expo­nen­tielle, linéaire), puis les segments ADSR et enfin le mode de redé­clen­che­ment (libre ou pas). Les temps varient de 1 ms à 30 secondes. Comme nous l’avons dit, les enve­loppes savent être très rapides quand on le souhai­te…

Hormis les 5 routages prédé­fi­nis dans le dur, le Micro­monsta possède une matrice de modu­la­tion à 6 cordons virtuels, permet­tant de modu­ler des desti­na­tions par des sources avec quan­tité de modu­la­tion bipo­laire. Parmi les 13 sources, on trouve le numéro de note, la vélo­cité, la pres­sion, les molettes, une valeur constante, une valeur aléa­toire, les 3 enve­loppes et les 3 LFO. Parmi les 28 desti­na­tions, on trouve l’ac­cor­dage des oscil­la­teurs (gros­sier, fin, commun ou non), l’in­dex de lecture de l’onde (SHAPE), la couleur du bruit, le volume de chaque source sonore, la fréquence de coupure du filtre, sa réso­nance, chaque segment de temps de chaque enve­loppe et la vitesse de chaque LFO. Pas mal du tout ! Comme déjà dit, il manque le pano­ra­mique des voix dans la liste des desti­na­tions, le concep­teur réflé­chit comment il pour­rait l’ajou­ter. Mais ce n’est pas fini, puisque le Micro­monsta propose 3 Scalers (rééche­lon­ne­ment d’une modu­la­tion entre un point mini­mum autre que zéro et un point maxi­mum) et un proces­seur de Lag (pour adou­cir les modu­la­tions abruptes). Tout cela respire l’in­tel­li­gence !

Arpèges et effets

Audiothingies Micromonsta : Micromonsta 2tof 004.JPG

On appré­cie toujours les arpé­gia­teurs : le Micro­monsta en possède un tout à fait origi­nal, mémo­risé avec chaque programme. La première page d’édi­tion renferme les réglages basiques : mise en marche, style (vers le haut, trio­let vers le haut, vers le bas, trio­let vers le bas, alterné, aléa­toire, comme joué), temps de Gate, éten­due (1 à 3 octaves), vitesse (avec pas mal de divi­sions tempo­relles en cas de synchro­ni­sa­tion Midi) et mode Latch. La seconde page permet de program­mer des motifs sur 16 pas, avec une approche origi­nale mais nébu­leuse. Sur la première ligne, on entre pour chaque pas des notes ou des événe­ments : note en cours, dernière note jouée à l’oc­tave infé­rieure, numéro de note dans un accord (1 à 8), dernière note jouée à l’oc­tave supé­rieure, accord. Sur la seconde ligne, on para­mètre le rythme et l’ac­cen­tua­tion de chaque pas : vélo­cité jouée / maxi­male, temps de Gate (100% / lié), liai­son au pas précé­dent, silence. Que ceux qui ont tout compris viennent expliquer aux autres ! Audio­thin­gies prévoit d’ajou­ter d’autres fonc­tion­na­li­tés, comme le remplis­sage aléa­toire des pas en pous­sant sur les enco­deurs. A expé­ri­men­ter !

Excel­lente nouvelle, le Micro­monsta dispose d’une petite section effets très utile. On a le choix entre un élar­gis­seur stéréo, un délai ping­pong (temps, feed­back, balance stéréo), un délai stéréo (temps, feed­back), un délai stéréo modulé par un LFO (temps, feed­back, vitesse du LFO, profon­deur) et un chorus / flan­ger (temps de délai, feed­back posi­tif ou néga­tif, vitesse de balayage, profon­deur). Ces effets sont parfai­te­ment adap­tés à la couleur sonore de la machine, un plus indé­niable. Un compres­seur ou une petite réverbe n’au­raient pas été de refus, mais peut-être le code est-il déjà bien rempli… En sortie, un EQ à simple bande et un dosage d’ef­fet permettent de sculp­ter le son une dernière fois.

Four­mi­dable !

Le Micro­monsta est une belle petite surprise. Nous appré­cions son terri­toire sonore très varié, sa puis­sance de synthèse éton­nante, ses fonc­tion­na­li­tés astu­cieuses et son prix acces­sible. Qui plus est, il a été conçu par une personne fort sympa­thique, diri­geant une micro­struc­ture bien de chez nous, ce qui ne gâche rien. Après le P6 en DIY, nous saluons l’ini­tia­tive d’Au­dio­thin­gies d’être passée à un modèle prêt à l’em­ploi. Certes, la machine présente quelques petits défauts précé­dem­ment signa­lés. Dommage qu’une version Macro Deluxe avec plus de commandes directes, des abré­via­tions plus parlantes et la multi­tim­bra­lité, ne soit pas envi­sa­gée. Mais avec sa concep­tion intel­li­gence, ses multiples possi­bi­li­tés de synthèse et son prix très raison­nable, le Micro­monsta mérite large­ment l’Award Qualité/Prix Audio­fan­zine 2016 !

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Inter­view de Samuel Montas­sier, fonda­teur d’Au­dio­thin­gies et créa­teur du Micro­monsta

Qui es-tu et quel est ton parcours ?
J’ai commencé la musique assez tard, vers 14 ans, par la guitare folk puis élec­trique (avant ça je faisais satu­rer la folk en la passant par un enre­gis­treur à K7 de salon avec le gain à fond), puis je me suis rapi­de­ment inté­ressé aux machines et à la MAO. Après mes études en ingé­nie­rie de l’image et du son, j’ai travaillé comme tech­ni­cien dans une radio, puis sans aucune prémé­di­ta­tion, je suis rentré chez un distri­bu­teur en tant que chef de produits pour des marques comme Nova­tion, RME, PreSo­nus et SE Elec­tro­nics.

Qu’est-ce qui t’a décidé à créer ton entre­prise ?
Je pense que c’est assez commun dans cette indus­trie, après avoir travaillé pour des marques et leurs produits, j’avais envie de déve­lop­per ma propre vision et ma propre gamme de produits.

Quelle est l’am­bi­tion d’Au­dio­thin­gies ?
Simple­ment déve­lop­per de bons produits.

Qu’est-ce qui fait du Micro­monsta un synthé unique en son genre ?
Des possi­bi­li­tés de synthèse sonore éten­dues, la poly­pho­nie, le tout dans un format réduit. Je n’ai pas fait de recherches éten­dues là-dessus, mais on ne doit pas être loin du plus petit poly éditable du marché.

Quelles ont été les prin­ci­pales diffi­cul­tés dans sa concep­tion ?
Pas vrai­ment de grosses diffi­cul­tés bloquantes, sinon on ne serait même pas en train d’en parler, mais plutôt une impor­tante somme de petites diffi­cul­tés, comme trou­ver des indus­triels qui acceptent de travailler sur des petites séries, apprendre leur langage histoire de ne pas avoir de surprises, gérer les délais, l’ap­pro­vi­sion­ne­ment des pièces, etc. Ça, plus le déve­lop­pe­ment logi­ciel à gérer en paral­lèle.

Comment les as-tu surmon­tées ?
Je n’ai pas vrai­ment compté mes heures…

Pourquoi être passé à un produit fini, alors que le P6 était un DIY ?
Pour plusieurs raisons assez prag­ma­tiques. J’avais de plus en plus de demandes sur des machines montées, travail qui prend pas mal de temps car fait à la main à partir des kits. De plus, il deve­nait diffi­cile pour moi de main­te­nir le prix du kit à un niveau raison­nable, refaire un batch aurait engen­dré une grosse hausse tari­faire, donc j’ai fait le choix de redé­ve­lop­per et d’op­ti­mi­ser le hard­ware afin d’en propo­ser une version indus­tria­li­sée.

As-tu prévu de faire évoluer les fonc­tion­na­li­tés du Micro­monsta ?
Pas de manière struc­tu­relle forte, mais j’ai encore quelques cartouches dans le char­geur pour d’éven­tuelles futures mise à jour.

Le Micro­monsta pour­rait-il être décliné en version de luxe, type large surface de contrôle avec commandes de synthèse en accès direct ?
Tech­nique­ment, ça ne me paraît pas insur­mon­table, le problème vient plutôt des attentes des utili­sa­teurs face à un produit qui serait forcé­ment plus onéreux. Pas forcé­ment en termes de sono­ri­tés, mais de possi­bi­li­tés annexes (multi­tim­bra­lité, sorties sépa­rées, etc.). Du coup, je pense que si je devais conce­voir une machine plus grande et plus chère, elle serait très diffé­rente d’un Micro­monsta avec une surface de contrôle éten­due.

Sur quels nouveaux projets travailles-tu ?
J’ai plein de trucs en tête, mais rien de concret qui ne vaille la peine d’être dévoilé à ce stade ;)

 

Notre avis : 9/10

Award Qualité / Prix 2016
2016
Qualité / Prix
Award
  • Excellent rapport performance / prix
  • Diversité sonore
  • Grain agréable
  • Ondes à morphing interne
  • Tables d’ondes avec fonction import
  • Filtres variés avec une belle coloration
  • Compensation de volume sur le Q
  • Matrice de modulation
  • Rapidité des enveloppes et des LFO
  • Mini-séquenceur à pas dans les LFO
  • Arpégiateur programmable
  • Effets intégrés
  • Automation des paramètres via CC / NRPN Midi
  • Transmission des programmes par Sysex
  • Monotimbral (mais bon, vu le prix…)
  • Temps de transition figé dans les tables d’ondes
  • Aliasing notable sur les synchros d’oscillateurs
  • Pas de modulation du panoramique
  • Commandes directes en nombre limité
  • Encodeurs décalés et très sensibles
  • Certaines abréviations un peu cryptiques
  • Absence de prise casque (mais bon, vu le prix bis…)

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