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Test de l'E-Mu E5000 Ultra - Le Petit Frère

Actif depuis quinze ans sur le marché de l’échantillonnage, E-mu vient tout juste d’apporter une quatrième pierre à sa nouvelle série professionnelle Ultra. Avec un prix très agressif, l’E5000 Ultra semble venu pour reconquérir les fondus du sampling et du porte-monnaie. Voyons si le constructeur n’a pas eu la main trop lourde.

Depuis son rachat par Crea­tive Labs, la société cali­for­nienne E-mu Systems Inc n’a jamais été autant active sur le marché des échan­tillon­neurs. Depuis moins de deux ans, pas moins de six nouvelles machines ont été lancées sous la marque E-mu : l’ESI-4000, les E4XT / E-Synth et E6400 Ultra et tout récem­ment, l’ESI-2000 en entrée de gamme. A tel point que la société compte aujour­d’hui deux gammes bien iden­ti­fiées : entrée de gamme avec les échan­tillon­neurs ESI et haut de gamme avec les Ultra. C’est dans la tranche abor­dable du haut de gamme que se posi­tionne le nouveau venu, repre­nant presque entiè­re­ment les fonc­tions ultra sophis­tiquées de ses aînés, tant sur le plan maté­riel que logi­ciel. Pas de doute, L’E5000 est un véri­table Ultra, c’est-à-dire un instru­ment sans compro­mis qui met en avant l’uti­li­sa­teur et sa créa­ti­vité, sans renier la moindre seconde le son légen­daire Emu. Les spéci­fi­ca­tions sont presque aussi allé­chantes que le reste de la dynas­tie Ultra : jusqu’à 128Mo de Ram, 32Mo de Rom, 64 voix de poly­pho­nie et 32 canaux Midi. 

 

E5000 Ultra

E6400 Ultra

E-Synth Ultra

E4XT Ultra

Poly­pho­nie (base / max)

Ram (base / max)

Rom (base / max)

Empla­ce­ment pour Rom

Ecran 240 × 64 points

Disque dur interne

Banques sonores four­nies

Sorties audio analo­giques

Seconde inter­face Midi

Inter­face AES / EBU

Inter­face Word Clock

Inter­face clavier ASCII

64 / 64 voix

4 / 128Mo

0 / 32Mo

2

vert

option

1 Cdrom

4 symé­triques

option

option

option

option

64 / 128 voix

16 / 128Mo

0 / 64Mo

4

bleu lumi­neux

option

9 Cdrom

8 symé­triques

option

option

option

option

64 / 128 voix

16 / 128Mo

16 / 64Mo

3 (libres)

bleu lumi­neux

option

9 Cdrom

8 symé­triques

oui, In / Out / Thru

entrée et sortie XLR

entrée et sortie BNC

prise 5 broches

128 voix

64 / 128Mo

0 / 64Mo

4

bleu lumi­neux

3 Go

8 Cdrom

8 symé­triques

oui, In / Out / Thru

entrée et sortie XLR

entrée et sortie BNC

prise 5 broches


Photo de famille

E-Mu E5000 Ultra

Comme ses trois frères, l’E5000 Ultra habite dans un rack 3U dont la plupart des commandes sont rassem­blées sur un panneau oblique, faci­li­tant l’édi­tion à la verti­cale. Au centre, on retrouve un LCD 240 × 64 pixels à contraste réglable. Contrai­re­ment à l’écran bleu brillant de ses aînés, celui-ci est de couleur verte moins contras­tée mais tout à fait lisible. Les autres commandes sont en tous points communes à la série Ultra : inter­rup­teur marche / arrêt, poten­tio­mètre de volume et prise casque au format jack 6,35 à gauche, panneau oblique au centre, énorme molette cran­tée flanquée de deux touches incré­ment / décré­ment et pavé numé­rique à droite.

Le panneau oblique reprend les touches de modes de jeu et d’édi­tion (global, disque, programmes et échan­tillons), une touche d’au­di­tion directe des échan­tillons depuis le disque, deux diodes d’ac­ti­vité Midi et SCSI, 3 touches isolées (mode séquen­ceur, effets ou Sound­sprint ou 3 autres fonc­tions au choix en conjonc­tion avec la touche Shift), 6 touches logi­cielles juste en-dessous du LCD, 4 commandes Exit / page précé­dente / page suivante / Enter et 4 flèches de navi­ga­tion. Lorsque les éditeurs comprennent plusieurs pages consé­cu­tives, un mode permet de boucler la navi­ga­tion entre la dernière et la première pour gagner un temps précieux. Enfin, un lecteur de disquettes toujours aussi lent permet la mise à jour logi­cielle, la sauve­garde de séquences ou la gestion des banques de sons pour les plus coura­geux ou les plus dépour­vus. Voilà un début qui s’an­nonce bien. 

Arrière petit-fils

Family busi­ness

Certes moins gâté que ses aînés, l’E5000 Ultra n’en dispose pas moins d’un grand nombre d’op­tions issues de ses aînés. Certaines sont déjà dispo­nibles :

  • La carte D-WAM : second trio Midi + inter­face numé­rique AES/EBU + prise ASCII + inter­face Word Clock
  • La Rom E-Synth : 16Mo d’échan­tillons géné­ra­listes et 500 programmes spécia­le­ment déve­lop­pés
  • La Rom Orbit / Phatt : 16Mo d’échan­tillons des modules Orbit et Planet Phatt et 500 programmes
  • Les Flash­Ram 16 ou 32Mo compa­tibles Proteus 2000
  • La carte 8 entrées / 16 sorties ADAT,
  • La carte 8 sorties analo­giques au format jack 6,35 symé­trique avec conver­tis­seurs 20 bits de qualité profes­sion­nelle
  • Un kit pour disque dur interne 3,5 pouces SCSI ou IDE

D’autres tardent à se montrer : l’in­ter­face numé­rique proprié­taire EDI et le proces­seur d’ef­fets 32 canaux R-Chip.

L’ar­rière de la machine ressemble d’as­sez prêt à celle d’un E6400. Un trio Midi, une inter­face SCSI 50 broches, deux paires de sorties audio analo­giques stéréo (Main­mix et Submix) et une paire d’en­trées sampling stéréo. On perd donc deux paires de sorties stéréo, dont les orifices sont obtu­rés par des petits bouchons en plas­tique. L’éco­no­mie faite réside en réalité sur la carte audio, sur laquelle on compte quatre conver­tis­seurs numé­riques / analo­giques en moins pour lesdites sorties. Ceci dit, les quatre sorties restantes possèdent les mêmes conver­tis­seurs 20 bits que sur les autres Ultra et une connec­tique symé­trique au format jack 6,35. Rien que du bon ! Nous préfé­rons ample­ment ce choix plutôt que conser­ver huit sorties à n’im­porte quel prix et faire l’éco­no­mie sur la qualité des conver­tis­seurs, merci E-mu. On trouve le même souci de qualité sur les entrées échan­tillon­nage symé­triques en jack 6,35 avec des conver­tis­seurs d’en­trée A/N 16 bits avec suréchan­tillon­nage ΔΣ 128 fois. Pour termi­ner, signa­lons la présence d’une alimen­ta­tion interne à cali­brage auto­ma­tique et d’un venti­la­teur. Au rayon options, trois slots et une rangée de trous permettent l’ins­tal­la­tion de cartes d’ex­ten­sion (voir enca­dré). Un petit tour sous le capot laisse appa­raître un unique circuit imprimé dispo­sant de 2 slots Simms pour la Ram et 2 ports pour cartes Rom 16Mo. On perd donc 2 empla­ce­ments pour cartes Rom par rapport aux autres Ultra, ce qui se traduit par une capa­cité maxi­male de 32Mo, il faut bien faire des conces­sions.

Famille à RISC

E-Mu E5000 Ultra

L’E5000 Ultra dispose du même proces­seur RISC32 bits que ses condis­ciples, d’où une rapi­dité de trai­te­ment spec­ta­cu­laire, que ce soit sur les calculs DSP, la mani­pu­la­tion des banques géné­reuses, les temps de latence Midi ou le rafraî­chis­se­ment du LCD. Tout cela est très confor­table et pousse irré­sis­ti­ble­ment à la mani­pu­la­tion. Dans les entrailles de la bête réside l’EOS 4.1, le même que le reste de la série. L’EOS, c’est la substan­ti­fique moelle de quinze années d’ex­pé­rience dans l’échan­tillon­nage, de l’as­sis­tance à l’échan­tillon­nage aux trai­te­ments post-capture les plus sophis­tiqués. L’EOS, c’est aussi un manuel de 422 pages livré sur CD-ROM au format PDF, venant complé­ter le manuel simpli­fié de 52 pages spéci­fique à l’E5000 Ultra. On retrouve avec plai­sir une navi­ga­tion aisée dans les pages écran, pas trop de niveaux d’ar­bo­res­cence et une grande clarté dans la mise en page. Bien sûr, l’E5000 Ultra affiche graphique­ment les courbes d’en­ve­loppes, les formes d’onde sans oublier le clavier dès qu’il s’agit de chan­ger l’as­si­gna­tion des échan­tillons. De plus, dès qu’il y a plus de para­mètres que l’écran ne peut en affi­cher, les flèches de navi­ga­tion permettent de fonc­tion­ner dans deux dimen­sions comme dans une grosse base de données. Bien vu !

Son of sound

Contrai­re­ment à la géné­reuse librai­rie livrée avec les autres Ultra, l’E5000 Ultra ne dispose que d’un CD-ROM et une disquette de sons. Cette dernière contient le grand piano stéréo de la Rom E-Synth, ma fois assez réussi pour 1,4Mo. Le CD-ROM propose envi­ron 400Mo au format EOS natif. Il sera néces­saire de s’équi­per de Ram pour tirer parti des plus grosses banques, dont un magni­fique grand piano stéréo à triple vélo­cité échan­tillonné sur 30Mo. Seul le réper­toire Sound­sprint propose des banques beau­coup plus modestes avec une qualité évidem­ment moindre. Le reste du CD propose des collec­tions pop/rock, clas­siques, world et techno/dance. Pour tous les goûts ! Notre E5000 Ultra était livré avec une Rom E-Synth, ce qui nous a permis d’y jeter un coup d’oreille. Celle-ci s’en­file comme une barrette Simm dans l’un des deux slots dispo­nibles, après avoir soulevé le capot. On charge ensuite les 500 programmes four­nis en Flash­Ram et voilà, on est paré pour jouer tout de suite à l’al­lu­mage. Très géné­ra­liste, cette librai­rie propose 16Mo de formes d’ondes dans tous les styles musi­caux. Nous avons parti­cu­liè­re­ment appré­cié les sons d’orgues Hammond sales à souhait, les ensembles orches­traux très denses, les basses bien défi­nies, les kits de percus­sions très punchy et les sons synthé­tiques très variés. A noter qu’une seconde Rom de 16Mo repre­nant les formes d’ondes et les programmes des modules Orbit/Planet Phatt est commer­cia­li­sée. Hélas, son énorme succès nous a empê­chés de la tester. Tous les sons produits par la machine béné­fi­cient d’un manque total d’ar­te­facts de trans­po­si­tion ou d’alia­sing. Beau­coup de programmes utili­sant les filtres Z-plane possèdent une sympa­thique chaleur analo­gique. On en rede­mande !

Tel père tel fils

E-Mu E5000 Ultra

L’E5000 Ultra est un échan­tillon­neur poly­pho­nique 64 voix et multi­tim­bral 16 canaux. Tradi­tion Ultra oblige, la simpli­cité d’uti­li­sa­tion est remarquable, de la capture des sons au jeu, en passant par le bouclage, les trai­te­ments numé­riques, la synthèse sonore et les effets. Si la multi­tim­bra­lité peut passer à 32 voix grâce à la carte DWAM (voir enca­dré), la poly­pho­nie est là hélas « limi­tée » à 64 voix. Impos­sible donc d’étendre la machine à 128 voix comme l’E6400 ou l’E-Synth pour en faire un E4XT. Il faut le savoir au départ, cela fait partie des compro­mis. A partir de main­te­nant, l’E5000 Ultra est en tous points iden­tique à ses grands frères. L’échan­tillon­nage se fait en analo­gique sur 16 bits linéaires à 22 ou 44kHz lorsque l’hor­loge interne de la machine est réglée sur 44kHz et à 24 ou 48kHz lorsqu’elle est sur 48kHz. En numé­rique, on a le choix entre 32, 44 et 48kHz. La Ram de base de 4Mo peut être éten­due jusqu’à 128Mo au moyen de deux barrettes Simm stan­dard 72 broches.

Pour échan­tillon­ner ou rééchan­tillon­ner, c’est comme d’ha­bi­tude chez Emu : réglages du seuil de déclen­che­ment (audio, Midi ou manuel), de la source audio, des niveaux d’en­trée, du Dither, de la longueur, de la note origine et de la fréquence d’échan­tillon­nage. Une fois le son capturé, l’E5000 Ultra propose tout de suite de l’au­to­tronquer, l’au­to­nor­ma­li­ser, de l’au­to­bou­cler (avec Cross­fade et compres­sion) et de le placer sur le clavier suivant des modes astu­cieux (groupe de notes, inter­valles régu­liers). Lorsqu’on travaille au sein d’un multi­sample, l’E5000 Ultra s’oc­cupe de calcu­ler l’éten­due des échan­tillons indi­vi­duels au fur et à mesure qu’on en affecte des nouveaux. Quel gain de temps ! Cela ravira les aller­giques aux ordi­na­teurs qui ne jurent que par les machines dédiées fortes de leurs commandes, leurs perfor­mances (notam­ment lorsqu’il s’agit de déclen­cher un accord de 5 notes faisant appel à 3 multié­chan­tillons stéréo empi­lés) et leur grain inimi­table. Avant de mani­pu­ler les échan­tillons, on peut les nommer, copier, effa­cer, « dumper » et expor­ter aux formats EIIIx, EOS, WAVE ou AIFF. Après avoir quelque peu mani­pulé nos samples, il est appré­ciable de tomber sur l’uti­li­taire de défrag­men­ta­tion de la mémoire. Un sans faute !

Trai­te­ments des familles

Les échan­tillons pris par la patrouille peuvent ensuite être coupés / copiés / collés avec Cross­fade réglable. Pour trou­ver rapi­de­ment les points d’édi­tion dési­rés, pourquoi ne pas utili­ser la molette de Pitch­bend en guise de Scrub. De même, l’édi­tion graphique des ondes est au rendez-vous, avec zooms de temps et d’am­pli­tude. Sans oublier la fonc­tion Undo acti­vée lorsque l’E5000 Ultra est relié à un disque dur. Toujours absent du cata­logue, le bouclage bidi­rec­tion­nel fera défaut à ceux qui viennent de sampler un mons­trueux balayage de filtre sur leurs modu­laires : il faudra échan­tillon­ner une période complète, pour peu que les modu­la­tions soient véri­ta­ble­ment pério­diques.

Ensuite, la pano­plie complète de trai­te­ments DSP nous tend les bras, avec par ordre bétal­pha­tique : l’ac­cor­dage numé­rique avec filtre anti-alia­sing, la conver­sion de fréquence, le bouclage sur un cycle, le recen­trage de l’onde par élimi­na­tion de la compo­sante de tension conti­nue, l’in­ver­sion des canaux, l’in­ver­sion du sens de lecture, la conver­sion mono / stéréo, le chan­ge­ment de gain, la compres­sion, l’éga­li­sa­tion para­mé­trique, le filtrage multi­mode avec phase linéaire et l’en­han­ce­ment avec l’Aural Exci­ter Aphex. Mais cela n’est pas fini : il reste encore la multi­pli­ca­tion de deux échan­tillons, l’ef­fet Doppler avec effets 3D, le TimeS­tretch, la réduc­tion de bit et le Beat Munger. Rappe­lons que ce dernier analyse le signal, en déter­mine les temps forts et en déduit auto­ma­tique­ment le tempo. Il suffit ensuite de modi­fier le son en temps réel : tempo, divi­sion tempo­relle, swing ou encore points de bouclage en mesure. Rappe­lons à nouveau la toute puis­sance du proces­seur RISC permet­tant une grande célé­rité dans les trai­te­ments et une qualité top niveau. Magni­fique !

Réunion de famille

Les échan­tillons sont assem­blés en un éclair en multi­samples grâce à des éditeurs très puis­sants et très visuels. Pour chaque onde ou multi­sample, on déter­mine le volume, le pano­ra­mique, l’ac­cord, la tessi­ture et les fades hauts et bas. Voilà, nous venons à peine de nous concoc­ter un oscil­la­teur. Main­te­nant, à nous la synthèse toute puis­sante ! Chaque note peut être trai­tée indé­pen­dam­ment ou grou­pée à d’autres au sein de groupes (32 par programme). Chaque note ou groupe de notes passe d’abord par une section d’ac­cor­dage, de délai, d’off­set, de porta­mento, de solo et de groupe exclu­sif. Ensuite, le signal attaque une section d’am­pli­fi­ca­tion avec réglages de volume, pano­ra­mique, enve­loppe (6 temps et 6 niveaux) et paire de sorties. Viennent alors les para­mètres de la section filtre, à savoir type, fréquence de coupure, réso­nance et enve­loppe (6 temps et 6 niveaux). Rappe­lons que le filtre peut aller jusqu’à 6 pôles et dispo­sant de 21 algo­rithmes : pentes multiples, coupures variés et profils Zplane avec morphing sont les points forts de ce magni­fique ensemble.

E-Mu E5000 Ultra

Autres sections clés, les modu­la­tions sont extrê­me­ment complètes : 2 LFO à 17 formes d’ondes synchro­ni­sables au tempo, une 3ème enve­loppe libre 6 temps et 6 niveaux et une matrice de modu­la­tion à 24 cordons permet­tant de relier 64 sources à 60 desti­na­tions avec modu­la­tion bipo­laire. La totale ! Enfin, deux proces­seurs d’ef­fets 24 bits stéréo sont char­gés de faire sortir le son en beauté. Le premier comprend 44 algo­rithmes de réver­bé­ra­tion, de délai et des combi­nai­sons délai + réver­bé­ra­tion. Le second possède 32 algo­rithmes de chorus, de délai et de distor­sion. Il est même possible de régler l’en­voi du second proces­seur dans le premier, plus souple qu’un simple réglage série ou paral­lèle. Si la qualité sonore est au rendez-vous, le nombre de para­mètres est on ne peut plus juste et il n’y a pas de modu­la­tion dyna­mique. Dommage qu’Emu n’ait toujours pas terminé l’ex­ten­sion d’ef­fets R-CHIP avec ses 32 canaux.

Air de famille

Exami­nons main­te­nant les fonc­tions globales de la machine, à commen­cer par un séquen­ceur 48 pistes, le même que ses frères, capable de gérer jusqu’à 50 séquences. La capa­cité mémoire est parta­gée avec les programmes, ce qui donne envi­ron 150 000 notes en utili­sa­tion courante. Hélas, cette mémoire est vola­tile sauf si une Flash­Ram est instal­lée. La  quan­ti­sa­tion s’ef­fec­tue jusqu’au trio­let de quadruple croche. Il est possible d’ex­traire et remixer des canaux Midi, d’ef­fec­tuer des couper/copier/coller, d’en­chaî­ner des séquences, de se synchro­ni­ser au MMC et de lire / expor­ter des Midi­files. Par contre, toujours pas d’édi­tion micro­sco­pique ni d’en­re­gis­tre­ment en pas à pas. A revoir, donc. On pourra utili­ser le séquen­ceur comme ersatz de multi­mode, hélas limité à un réglage global pour toute la machine.

E-Mu E5000 Ultra

Passons à l’ar­pé­gia­teur très limité et mémo­risé globa­le­ment, dont les seuls para­mètres sont le tempo, la tessi­ture, la direc­tion et la divi­sion tempo­relle. Termi­nons par le mode disques, capable d’af­fi­cher les diffé­rentes unités SCSI connec­tées et de navi­guer entre les réper­toires (en ligne unique­ment), les banques, les fichiers, les programmes et les échan­tillons. Hélas, L’E5000 Ultra ne sauve­garde que des banques entières, ce qui signi­fie que les échan­tillons sont regrou­pés avec les programmes, ce qui est ni souple, ni écono­mique, ni rapide. A noter que la machine permet l’au­di­tion directe depuis le disque, la recherche par chaîne de carac­tères et auto­rise la compa­ti­bi­lité Wave, AIFF, Akai (S1000 / S3000) et Roland. 

Descen­dance assu­rée

Au final, l’E5000 Ultra est une décli­nai­son très attrayante de la toute puis­sante série Ultra. Certes, il oblige à renon­cer à quatre sorties audio sur huit, à deux empla­ce­ments internes pour cartes Rom et à l’ex­ten­sion de poly­pho­nie. Mais ce qui reste est tout à fait allé­chant : à commen­cer par le panneau avant de commandes, la qualité des conver­tis­seurs, les nombreuses exten­sions, le proces­seur RISC 32 bits et le magni­fique système d’ex­ploi­ta­tion EOS. En fait, la qualité sonore excep­tion­nelle, l’er­go­no­mie, la puis­sance des trai­te­ments et la rapi­dité d’exé­cu­tion sont bien là, sans compro­mis. Le prix agres­sif proposé est un moyen de conqué­rir les dubi­ta­tifs du sampling ou ceux qui pensent qu’E-mu est réservé à une élite. Mieux, l’E5000 Ultra pour­rait fort bien reconqué­rir les musi­ciens équi­pés d’an­ciens samplers payés à l’époque très cher et qui hésitent un peu à refaire le saut, avec les incon­vé­nients finan­ciers que cela implique. Aujour­d’hui, E-mu couvre bel et bien l’en­semble du marché des échan­tillon­neurs. Et parier sur l’E5000 Ultra, c’est égale­ment parier sur les futures amélio­ra­tions de l’EOS (certaines sont atten­dues de pied ferme), que les plus ultra des Ultra ne manque­ront pas de tirer vers le haut.

Glos­saire

Word Clock : base de temps de réfé­rence servant à deux unités audio­nu­mé­riques pour synchro­ni­ser le flot de données numé­riques qu’elles échangent.

Sound­sprint : mode de navi­ga­tion dans les fichiers permet­tant de char­ger direc­te­ment des Presets un par un. Il est même possible de marquer 100 de ses Presets favo­ris pour un accès ulté­rieur direct.

SMDI : (se prononce « Smidi ») acro­nyme anglais de SCSI Musi­cal Data Inter­change : trans­fert numé­rique d’échan­tillons via le bus SCSI, à la manière du Midi Sample Dump Stan­dard, mais beau­coup plus vite. 

  • Le premier Emulator abordable
  • La qualité sonore top niveau
  • L’ergonomie et logique
  • La puissance du processeur
  • La Ram et la Rom extensibles
  • Les possibilités d’extension
  • La connectique professionnelle
  • L’OS en mémoire Flash
  • La rapidité d’exécution et de réponse
  • Les filtres Z plane résonants
  • Les traitements automatisés
  • La section DSP très musclée
  • La modulation matricielle poussée
  • L’excellente conversion S1000
  • La gravure de FlashRam compatibles Proteus 2000
  • L’absence d’extension de polyphonie
  • Une seule mémoire de multimode
  • Le séquenceur toujours limité en édition
  • La gestion disque un peu rigide
  • Les sauvegardes uniquement groupées
  • L’arpégiateur global et peu performant
  • Les effets limités en édition et modulations

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