Le musicien a besoin de garder ses capacités auditives intactes, l’oreille étant son principal outil de travail. Malheureusement, il se retrouve très souvent exposé, de par son activité, à des niveaux sonores élevés. Quelles sont les solutions pour éviter l’accident et les dommages irréversibles tout en gardant le plaisir de jouer ?
Que ce soit en répétition ou en concert, le musicien subit l’assaut des décibels, plus ou moins consciemment. En effet, certains instruments comme la batterie ou la trompette émettent naturellement un niveau sonore élevé. Les autres instrumentistes doivent donc suivre s’ils veulent se faire entendre, épaulés le plus souvent par des systèmes d’amplification. Les sons se mélangent donc, mais les niveaux acoustiques s’additionnent pour la grand malheur de nos petites oreilles. Cependant, il faut savoir que la fatigue auditive n’est pas seulement liée au niveau sonore, mais aussi à la durée d’exposition qui reste un facteur important. Quand on sait qu’un groupe besogneux peut travailler plusieurs heures durant sans interruption à des niveaux très élevés, ou que certains spectateurs assistent à des heures de concert durant un festival, on imagine facilement les dégâts pouvant survenir. Le corps humain peut donner le signal d’alarme, les légers acouphènes en font partie, mais la fatigue et/ou l’alcool peuvent nous rendre moins sensibles à ces avertissements. Un accident est donc vite arrivé et le temps de s’en rendre compte, il est souvent trop tard.
Les seules solutions restent donc pro-actives et certaines sont très accessibles, aucune excuse n’est donc valable!
Le petit bouchon en mousse…
L’échelle du bruit en dB(A)
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Les bouchons d’oreilles, le plus souvent en mousse, sont la solution la plus économe, trouvables à 2€ les 10 paires. Très pratiques et de toutes les couleurs, ils vous protègerons parfaitement de toute agression sonore. De plus, ils s’adaptent parfaitement à votre conduit auditif et s’installent en quelques secondes. Il suffit de les compresser légèrement, de les introduire et d’attendre que la mousse vienne épouser vos formes auriculaires. On peut garder ces bouchons quelques heures sans se sentir gêné, mis à part cette sensation inévitable d’être coupé du monde. Évidemment, cette solution a quelques désavantages. Le premier est leur côté « usage unique », les mousses supportant généralement plus ou moins l’eau (que ce soit en mousse expansée ou mousse condensée), il devient difficile de les nettoyer correctement et comme ces protections s’introduisent relativement profondément dans le conduit, une mauvaise hygiène peut rapidement entrainer une otite. Attention, donc. Le deuxième problème est purement acoustique : ces bouchons sont faits pour protéger et pas pour apprécier la musique. Le son est donc très étouffé, les fréquences aiguës ne passant pas ou peu avec une grosse atténuation à partir de 1 kHz. De plus, l’atténuation générale peut être considérée comme trop forte pour les musiciens (34 dB), qui n’aiment pas cette sensation d’isolement.
Ces bouchons sont donc très efficaces pour protéger ses oreilles, mais les amateurs de musique les trouveront trop irrespectueux du spectre sonore, le son se retrouve en effet complètement bouleversé. D’autres solutions pour eux ? Oui !
Ces bouchons sont donc très efficaces pour protéger ses oreilles, mais les amateurs de musique les trouveront trop irrespectueux du spectre sonore, le son se retrouve en effet complètement bouleversé. D’autres solutions pour eux ? Oui !
Le plastique c’est fantastique
Certains constructeurs ont pensé aux musiciens et nous avons essayé les ER-20 d’Etymotic qui ressemblent étrangement à certains temples hindouistes que l’on peut trouver en Indonésie. Le bouchon est fait de deux parties : une en plastique rigide permettant de tenir le bouchon entre son pouce et son index et l’autre partie en silicone mou qui viendra s’introduire dans l’orifice de l’oreille. La pose est rapide, il conviendra de tirer sur le lob de son oreille pour introduire plus facilement le bouchon. Du fait des matériaux utilisés, le bouchon est lavable et donc parfaitement réutilisable. Son prix est supérieur évidemment, mais reste complètement raisonnable (une quinzaine d’euros avec la petite pochette pour les ranger). Le principal avantage par rapport au bouchon de mousse est d’atténuer moins brutalement le haut du spectre, à partir de 1 kHz et donc d’offrir une courbe de réponse plus plate et plus fidèle.
En pratique, c’est très agréable de retrouver ces hautes fréquences tout en gardant ses oreilles protégées. Le seul désavantage par rapport au bouchon de mousse pourra varier d’un individu à l’autre : le bouchon, du fait de sa forme et de la matière utilisée, s’adapte moins facilement aux différentes morphologies. Chez certaines personnes, le port prolongé de ces bouchons pourra donc se révéler désagréable, voir irritant. À essayer, donc. Le deuxième souci se situe au niveau de l’atténuation qui, si elle l’avantage de protéger parfaitement l’audition, peut se révéler un peu forte pour un musicien avec ses –20 dB. Pour rappel, à chaque diminution de 10dB, la sonie (perception de l’oreille humaine) est approximativement divisé par deux. Le niveau sera donc 4 fois moins élevé avec les bouchons que sans, ce qui est assez énorme et sera utile que dans des situations relativement extrêmes. Le reste du temps, le son sera très atténué et le musicien pourra avoir cette sensation de moins « ressentir » la musique et de se sentir plus isolé. Quoi qu’il en soit, cette solution surpasse les bouchons en mousse sur quasiment tous les points, à envisager sérieusement !
Le sur-mesure
Si les deux preaudmières solutions se révèlent très pratiques et remplissent parfaitement leur rôle, certains musiciens travaillant beaucoup pourront être intéressés par une solution plus adaptée, mais aussi plus onéreuse !
C’est ici qu’entrent en scène les bouchons sur mesure et nous avons testé les ER d’Etymotic. Le principe est très simple : ces bouchons en silicone souple sont moulés à votre oreille. Cette solution apporte donc un confort supplémentaire. Mais quel est le processus pour avoir ses propres bouchons sur mesure ?
Pour ce faire, nous sommes passés par le site d’Audilo et nous avons passé commande. Il vous sera demandé de choisir entre trois atténuations : un atténuateur doté d’une membrane qui absorbe la pression vient en effet se loger au creux du bouchon en silicone et pourra être retiré lors du nettoyage ou simplement pour changer de niveau d’atténuation. Trois sont disponibles : 9 dB, qui peut être intéressant pour les musiciens ne désirant pas une atténuation trop forte afin de garder l’immersion dans un environnement moyennement bruyant. Il est à souligner tout de même que cette atténuation n’a pas une réponse en fréquence aussi linéaire que les deux autres, à éviter pour les psychopathes de la fidélité. L’atténuation de 15 dB est le best-seller pour les musiciens, offrant une atténuation la plupart du temps idéale. Enfin, la 25 dB existe pour des cas plus extrêmes et les musiciens très exposés à de hautes pressions sonores. Sachez que l’erreur est humaine et qu’il est possible de changer son niveau d’atténuation gratuitement sous 30 jours. Il est aussi possible d’acheter en supplément un autre filtre atténuateur (36,90€) afin de s’adapter à toutes les situations. Reste le prix à payer, 139€ avec sa petite housse et ses deux serviettes nettoyantes, soit dix fois plus qu’un bouchon en silicone standard. Cette solution se destine donc soit aux personnes fortunées, soit aux musiciens professionnels soucieux de leur protection auditive et de leur confort. Sachez néanmoins que si vous pratiquez souvent la musique (une répète par semaine), cette solution peut-être vite rentabilisée, le confort apporté et la fidélité étant sans commune mesure.
C’est ici qu’entrent en scène les bouchons sur mesure et nous avons testé les ER d’Etymotic. Le principe est très simple : ces bouchons en silicone souple sont moulés à votre oreille. Cette solution apporte donc un confort supplémentaire. Mais quel est le processus pour avoir ses propres bouchons sur mesure ?
Pour ce faire, nous sommes passés par le site d’Audilo et nous avons passé commande. Il vous sera demandé de choisir entre trois atténuations : un atténuateur doté d’une membrane qui absorbe la pression vient en effet se loger au creux du bouchon en silicone et pourra être retiré lors du nettoyage ou simplement pour changer de niveau d’atténuation. Trois sont disponibles : 9 dB, qui peut être intéressant pour les musiciens ne désirant pas une atténuation trop forte afin de garder l’immersion dans un environnement moyennement bruyant. Il est à souligner tout de même que cette atténuation n’a pas une réponse en fréquence aussi linéaire que les deux autres, à éviter pour les psychopathes de la fidélité. L’atténuation de 15 dB est le best-seller pour les musiciens, offrant une atténuation la plupart du temps idéale. Enfin, la 25 dB existe pour des cas plus extrêmes et les musiciens très exposés à de hautes pressions sonores. Sachez que l’erreur est humaine et qu’il est possible de changer son niveau d’atténuation gratuitement sous 30 jours. Il est aussi possible d’acheter en supplément un autre filtre atténuateur (36,90€) afin de s’adapter à toutes les situations. Reste le prix à payer, 139€ avec sa petite housse et ses deux serviettes nettoyantes, soit dix fois plus qu’un bouchon en silicone standard. Cette solution se destine donc soit aux personnes fortunées, soit aux musiciens professionnels soucieux de leur protection auditive et de leur confort. Sachez néanmoins que si vous pratiquez souvent la musique (une répète par semaine), cette solution peut-être vite rentabilisée, le confort apporté et la fidélité étant sans commune mesure.
En route vers l’audioprothésiste
Après avoir franchi le pas et avoir fait saigner votre carte bleue, vous recevrez sous deux jours un petit pack d’informations et des instructions pour aller faire les empreintes de vos charmantes petites oreilles. Il faudra alors prendre rendez-vous chez un audioprothésiste qui aime mettre de la pâte à modeler verte dans les oreilles des gens. Ce dernier se chargera donc de faire gentiment vos empreintes à l’aide d’un pistolet à pâte qu’on aurait rêvé avoir étant enfant. La sensation est étrange, mais la pâte durcit très rapidement et les moules sont prêts en quelques minutes. Il ne reste plus qu’à nettoyer les saletés et autres résidus issus de la cage à miel. Après ça, l’audioprothésiste envoie ces jolies moulures au laboratoire ou seront réalisés vos embouts moulés en silicone. Deux semaines plus tard, vous recevez vos bouchons munis des filtres demandés.
La première chose que l’on se demande quand on reçoit le colis est la suivante : lequel est le droit et lequel est le gauche ? Il y a en fait un code couleur qui est assez peu visible : le bouchon rouge est pour l’oreille droite et le bouchon bleu pour l’oreille gauche. Le seul problème est que la couleur est très discrète, et j’ai été assez embêté lorsque j’ai sorti ma jolie pochette de ma poche lors d’un concert. L’endroit était très peu éclairé et j’ai dû faire jouer le hasard pour mettre mes bouchons en place. Il se trouve que j’ai eu de la chance cette fois-ci, mais on aurait aimé quelque chose de plus visible !
Premiers essais
Les premiers essais d’insertion se sont révélés assez compliqués, tournant les bouchons dans tous les sens pour comprendre comment les mettre. Il n’y a en effet aucune indication sur le sens des bouchons, on y va donc à tâtons et on y arrive enfin. On retient alors la méthode et on prend ses marques. C’est un peu déroutant les premières fois, mais c’est une question d’habitude. Le confort est vraiment exemplaire et l’on pourra porter ces bouchons plusieurs heures durant sans gêne ni douleur, c’est l’avantage d’avoir un moule à l’effigie de son conduit auditif. On retrouve toujours cette sensation d’enfermement et il faut quelques minutes pour l’oublier. Au niveau de l’atténuation, les 15 dB se sont révélés beaucoup plus adaptés que les 20 dB des bouchons génériques. Le son est 5 fois moins fort une fois les bouchons chaussés et cela permet de rester à l’abri de tout dégât sans pour autant avoir l’impression d’avoir la tête entre deux oreillers. Cette meilleure impression est aussi due au spectre beaucoup plus linéaire des bouchons ER, la courbe ne chute pas après 1 kHz. Les atténuateurs de 15dB me semblent vraiment être les plus adaptés aux musiciens, ils possèdent en effet une réponse beaucoup plus plate et plus fidèle que les deux autres et les 25 dB ne serviront vraiment que dans des cas extrêmes, pour des personnes étant exposées à des très hauts niveaux sur de longues périodes.
Conclusion
À chaque utilisateur son produit, c’est ce qu’on pourra retenir de ce tour d’horizon. Le bouchon ER-20 est vraiment plus fidèle que le vulgaire bouchon en mousse, mais il peut se révéler inconfortable chez certaines personnes. Son prix est en revanche très raisonnable quand on sait qu’il est réutilisable. Les bouchons sur mesure sont à étudier pour tout musicien amené à répéter régulièrement et à faire des concerts. Si le prix peut dissuader au premier abord, on ne regrette ensuite que rarement son investissement. C’est le prix à payer pour le confort et on retrouve le plaisir de la musique tout en tant protégé et sans avoir l’impression de rater quelque chose ou de se sentir isolé.
Quelque soit votre choix, protégez-vous dès que vous allez à un concert, montez sur scène ou répétez. Les salles de spectacles ne respectent pas toujours les normes de sécurité et certaines ne vendent même pas de bouchons en mousse (!). Un accident est si vite arrivé…
Plus d’info sur Audilo
Bouchons en mousse
- Prix
- Confort
- Peu ou pas lavable
- Fidélité
- Grosse atténuation pour un musicien
Etymotic ER-20
- Le prix
- Réutilisable
- Fidélité
- Pas toujours confortable
- Atténuation un peu forte dans certains cas
Etymotic ER sur mesure
- Très fidèle
- Très confortable
- Réutilisable
- Atténuation de 9, 15 ou 25 dB
- Le prix
- Le goût (après utilisation)