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Test écrit

Test de Live 6 d'Ableton - Live 6, séquenceur fidèle

Une grosse banque de sons de 7 Go, l’import vidéo, du Freeze mais en Deep, du rack monstrueux, de l’ergonomie toute chatouilleuse… Ableton n’en finit pas de se décarcasser pour nous, comme le prouve la version 6 de Live, son soft phare et star. Lui en donnerons-nous pour autant 5 ? À vous de voir !

Une grosse banque de sons de 7 Go, l’im­port vidéo, du Freeze mais en Deep, du rack mons­trueux, de l’er­go­no­mie toute chatouilleu­se… Able­ton n’en finit pas de se décar­cas­ser pour nous, comme le prouve la version 6 de Live, son soft phare et star. Lui en donne­rons-nous pour autant 5 ? À vous de voir !

Boite

Qui aurait pu croire il y a 6 ans qu’un nouveau petit soft destiné à la mani­pu­la­tion des boucles, lancé ni vu ni connu sur le marché l’an­née même de l’Odys­sée de l’Es­pace, allait en un rien de temps se méta­mor­pho­ser en un fabu­leux vais­seau spatial à desti­na­tion de la planète Groove ? L’his­toire doit proba­ble­ment commen­cer avec une bonne fée donnant quelques coups de souris magique sur les lignes de code fiévreu­se­ment concoc­tées par les fonda­teurs d’Able­ton, Gerhard Behles et Robert Henke.

En effet, les 2 créa­teurs du duo élec­tro­nique berli­nois Mono­lake, dont le mini­ma­lisme élégant a large­ment influencé toute une partie de la German Touch, n’ar­ri­vant pas à trou­ver un soft suffi­sam­ment fluide et pratique pour leur musique, ont décidé de déve­lop­per leur propre outil : un séquen­ceur idéal pour la scène et la compo­si­tion en temps réel. Ça y est ! Le concept de Live est inventé, vous connais­sez la suite…

Désor­mais large­ment plébis­cité, Live a rapi­de­ment pris une place prépon­dé­rante dans la bécane de tous les coupeurs de loop en 4, riva­li­sant avec les poids lourds de la séquence grâce à la souplesse de son moteur audio, à sa double ergo­no­mie Session/Arran­ge­ment, et à des updates régu­liers et consé­quents, qui on su le renfor­cer d’ou­tils inédits et de plus en plus sophis­tiqués, sans pour autant lui ôter sa flui­dité origi­nale.

 

Instal­la­tion

Clipmaster

La version 6 n’échappe pas à la règle, elle aussi riche en nouveaux featu­rings, parmi lesquels une banque de son de 7 Go, une fonc­tion Freeze plus puis­sante, l’im­port des fichiers vidéos, de nouveaux effets, et surtout une nouvelle ergo­no­mie modu­laire permet­tant de se construire des racks en combi­nant instru­ments, effets et commandes à l’in­fi­ni… De quoi se mettre l’eau à la bouche, non ?

Comme d’hab’ avec Able­ton, tout commence par une instal­la­tion sans problème, avec un petit tour­noi de ping-pong entre le serveur de l’édi­teur et la page d’au­to­ri­sa­tion du soft : et que je rentre un numéro de série, et que tu me mitonnes un chal­lenge code, et que je te renvoie le tout, et que tu me smatches une auto­ri­sa­tion… On connait ! C’est récréa­tif, c’est pas trop long, et y a pas de dongle vice­lard pour te bouf­fer un port USB à la fin. OK, mais cela dit, contre­par­tie, on ne peut faire tour­ner le truc que sur une seule station à la fois… C’est dur, mais ça suffit quand même pour faire le dance­track du millé­naire, me rétorque­rez-vous nonobs­tant. Enfin quand même, dans sa grande mansué­tude, Able­ton veut bien donner une seconde auto­ri­sa­tion, si on s’en­re­gistre, et en préci­sant, je cite : ‘en vous faisant confiance de n’uti­li­ser Live que sur une seule machine à la fois…’. Des fois que…

Dans le registre ‘ins­tall’, notons que Live n’a pas alourdi le cahier des charges, et que côté proces­seur, on s’en tire toujours avec un OS 10.4 tour­nant sur un G3, ou un Window XP pagayant sur un PC à 1.5 Ghz, et 512 petits Mo de RAM. Bon, pour sûr, on ne fera pas des merveilles côté VSTi ou FX avec de telles éponges, mais soyons sûrs que les CPU freaks que vous êtes auront déjà investi depuis long­temps dans du maté­riel de destruc­tion bien plus massif. En parlant de CPU, notons que le soft est désor­mais compa­tible avec les Multi­cores, aussi bien sur Mac que sur PC.

De l’ins­tru­ment

Banque de sons

 

 

La nouveauté de plus grosse taille, en tout cas en matière de place sur le disque dur, c’est la nouvelle banque de sons qui est désor­mais livrée avec la version Box. Là, c’est du lourd, avec plus de  7 Go desti­nés à désal­té­rer l’ins­tru­ment fétiche de tous les accros de Live, le cher petit Simpler, qui est par la même occa­sion devenu compa­tible avec des instru­ments enre­gis­trés en multi­laye­ring.

Calmons-nous cepen­dant, car il agit alors dans ce cas plus comme un simple lecteur, offrant toujours les quelques contrôles habi­tuels, mais ne permet­tant à l’édi­tion pas de plon­ger dans les layers. Il faudra pour cela se procu­rer (en payant quelques 169 euro­boules supplé­men­taires) le grand frère, baptisé tout simple­ment Sampler, et qui, bien plus élaboré, permet­tra de nombreuses perver­sions. Mais c’est une autre histoire, ou en tout cas l’objet d’un test à part entière !

Toujours est-il que l’on se retrouve avec un gros paquet d’ins­tru­ments refon­dus à partir des fameuses banques Soni­vox (nouveau nom de Sonic Implants), soigneu­se­ment produites, et qui nous permettent ici de nous compo­ser un bel orchestre avec grand piano, clave­cin, célesta, Rhodes Mk1, orgue Hammond avec ou sans Leslie, une section de cordes et de cuivres en ensemble ou en solo, toute la famille des bois clas­siques, un glocken­spiel, un xylo, des guitares et des basses acous­tiques ou élec­triques, et même un groupe de choristes dignes de la 9ème. C’est propre, c’est complet (on aurait bien aimé une petite batte­rie sortie bien fraîche de la cave, mais c’est tant pis…), et à part le piano sur lequel on peut légè­re­ment fron­cer les sour­cils (bien qu’il occupe à lui seul 3.5 Go de la banque !), ça sonne bien.

On se régale avec le Rhodes, l’orgue, les cordes, et même les cuivres peuvent nous tirer de quelques mélan­co­lies soudai­ne­ment appa­rues  au cours d’un arran­ge­ment. En plus, ça ne consomme pas trop, en tout cas avec Simpler, qui permet en plus de custo­mi­ser vite fait une attaque trop franche ou une réso­nance malve­nue dans le mix. Vous l’avez proba­ble­ment senti, on ne tombe pas par terre à tous les coins de rue, mais c’est bien pratique et le service est compris. Le seul truc qui étonne, fina­le­ment, c’est le carac­tère presque exclu­si­ve­ment acous­tique de cette collec­tion. N’al­lez pas penser que je me permette tout d’un coup une petite crise de racisme malve­nue, et d’ailleurs, comme on le sait, Live est utilisé pour des styles de musique très diffé­rents, compre­nant aussi bien sûr de nombreux projets à base d’ar­ran­ge­ments pop ou rock. Mais dans ce cas même, une banque de sons un peu plus éclec­tique aurait été la bien­ve­nue, et aussi certai­ne­ment plus origi­nale. Enfin, après tout, là n’est pas le véri­table enjeu de cette version 6…

Ergo sum

Surfaces de control

Le Live nouveau apporte toujours son lot de subtiles amélio­ra­tions ergo­no­miques. Cette fois-ci, on est heureux de décou­vrir côté GUI que les pistes de la fenêtre Session sont désor­mais redi­men­sion­nables en largeur. On peut ainsi choi­sir pour chaque piste le niveau de réduc­tion laté­rale en fonc­tion des besoins  du mix. Très pratique !

Côté gestion, on appré­cie le nouveau système de mana­ge­ment des projets qui permet de clas­ser faci­le­ment tous les médias conte­nus dans un morceau, et permet en plus de sauve­gar­der celui-ci sous forme de Live Pack, pour le sauve­gar­der ou l’échan­ger. Bien­venu égale­ment, le book­mark qui permet d’ac­cé­der depuis le brow­ser à tous les dossiers régu­liè­re­ment consul­tés grâce à un menu dérou­lant : un gros gain de temps ! Viennent ensuite de nombreuses nouvelles compa­ti­bi­li­tés avec les surfaces de contrôle hard­ware du marché. De M-Audio avec les séries Axiom, Ozone, Trig­ger Finger, Project­Mix, à Nova­tion avec les séries Remote SL, ou Korg avec le micro­Kon­trol et Behrin­ger avec les BCF, on peut singu­la­ri­ser instan­ta­né­ment l’in­ter­face grâce à des drivers acces­sibles depuis le menu Prefe­rence/Midi. Plusieurs machines peuvent être recon­nues simul­ta­né­ment et affec­tées à diffé­rents groupes de para­mètres ou instru­ments. Bien sûr, ce genre de preset ne dispense pas des bidouillages la plupart de temps néces­saires en fonc­tion des habi­tudes de chacun, mais au moins, ça fonc­tionne direct, et ça met le pied à l’étrier sans se prendre la tête comme avec certains séquen­ceurs, où il faut ouvrir 3000 menus avant de pouvoir assi­gner un potard au niveau d’une piste (suivez mon regard…).

Enfin de l’image !

Image

Même si Live n’a pas été conçu au départ pour synchro­ni­ser de la musique à l’image, le nombre crois­sant de concerts et de mix où la vidéo fait partie inté­grante du spec­tacle a fait céder Able­ton aux demandes de plus en plus nombreuses des utili­sa­teurs récla­mant du movie. C’est donc fait, et l’on peut désor­mais impor­ter des fichiers vidéos (unique­ment au format .mov) sur une piste de l’édi­teur Arrange. Ils appa­raissent alors dans  une fenêtre sépa­rée.  Jusque là rien d’ex­tra­or­di­naire, sauf que l’on peut utili­ser le warping exac­te­ment comme avec un clip audio, afin de synchro­ni­ser les 2 types de fichiers. De l’ef­fet pile-poil en un clin d’œil ! De plus, l’image béné­fi­cie aussi d’une nouvelle fonc­tion des clips audio très pratique : l’op­tion tempo master. Ainsi, chaque clip de l’Ar­ran­ge­ment peut deve­nir la réfé­rence Master du tempo, afin de synchro­ni­ser toutes les pistes du projet. Tous ceux qui ont un jour eu à cracher quelques gargouille­ments sur de la vidéo imaginent aisé­ment la puis­sance d’une telle fonc­tion.

Ça se rafraî­chit…

Le Freeze, apparu dans la version précé­dente, connaît à son tour un sérieux lifting et s’ap­pelle désor­mais le Deep Freeze. Rien de très sorcier là-dedans : ça fonc­tionne comme avant, sauf que l’on peut main­te­nant conti­nuer à éditer les clips gelés dans une certaine propor­tion. Ils peuvent ainsi être coupés, collés, copiés, conso­li­dés. Ils peuvent égale­ment béné­fi­cier de l’au­to­ma­tion du volume et du pan. De plus les clips Midi peuvent être direc­te­ment copiés sur des pistes audio, pour un flat­te­ning en glis­ser/dépo­ser : cool !

Bran­chez-moi !

Du rififi chez les plug-ins, avec notam­ment un nouveau Dyna­mic Tube qui ravira les grat­teux grâce à son émula­tion des amplis à lampe : pas gour­mand, très simple d’uti­li­sa­tion, il offre en plus un grain tout à fait hono­rable. Toujours dans la disto, une amélio­ra­tion du Satu­ra­tor le dote d’un wave­sha­per program­mable, et d’un limi­teur en sortie qui l’em­pê­chera de dépas­ser 0 dB. Voilà qui devrait réjouir vos boomers ! Enfin, l’EQ 8 remplace l’EQ4. Vous avez compris l’his­toire : on dispose à présent de 8 bandes au lieu de 4. Cela devrait permettre de tenir toute la nuit ! D’au­tant plus que l’on peut contrô­ler de quel côté (de la stéréo) on égalise : un rêve !

Racket

La grande nouveauté tant atten­due de cette version 6, c’est incon­tes­ta­ble­ment la nouvelle ergo­no­mie des racks déve­lop­pée par Able­ton, qui déve­loppe le concept de groupes lancé avec la version 5. Lorsque l’on sait le succès qu’ont obtenu les Combi­na­tors de Reason, on ne s’étonne pas que l’équipe d’Able­ton se soit penchée sur la ques­tion, et sérieu­se­ment encore, car à peine a-t-on commencé à bidouiller avec ce nouveau petit joujou, que l’on sent qu’il va être doré­na­vant presque impos­sible de s’en passer.

Rack

En effet, un rack peut conte­nir un nombre illi­mité (dans la mesure des places dispo­nibles dans la salle de votre CPU) d’ins­tru­ments ou d’ef­fets, qu’ils soient Live ou VST. On dispose de 3 types de racks : Midi Effects, Audio Effects et Instru­ments.  Déjà, on imagine toutes les bonnes vieilles recettes que l’on va pouvoir concoc­ter ici en toute simpli­cité : super­po­si­tion d’ins­tru­ments, combi­nai­sons d’ef­fets, mélange des 2… Un vrai cookie ! Mais le concept va bien plus loin, avec tout d’abord la possi­bi­lité de créer des chaînes à l’in­té­rieur des racks, qui vont pouvoir trai­ter le même signal en paral­lèle, ou addi­tion­ner plusieurs sources dans le cas des instru­ments. À leur tour, les chaînes peuvent conte­nir plusieurs modules. Enfin, last but not least, une matrice de 8 potards appe­lée Macro Control permet de regrou­per diffé­rents para­mètres d’un rack sous une seule commande. Lorsque l’on sait que l’on peut assi­gner autant de para­mètres qu’on le souhaite à chaque potard, on imagine avec vertige l’en­fer des mondes possibles qui s’ouvrent à nous !

EQ

Ainsi, on peut désor­mais et en même temps avec un seul bouton (assi­gnable bien sûr à n’im­porte quel contrô­leur hard­ware) modi­fier la fréquence de coupure d’un filtre, augmen­ter le decay d’un sample tout en en chan­geant l’at­taque, augmen­ter l’en­voi dans la réver­bé­ra­tion tout en modi­fiant le pano­ra­mique et la profon­deur de la distor­sion, pour ne décrire que la partie émer­gée de l’ice­berg… Ça vous dit quelque chose ? Eh bien, ça décoiffe, et sans arra­cher les cheveux en plus, parce que cela reste poli­tique­ment correct niveau notice : aucun gros mot que l’on ne comprend pas ! Dès que l’on a un peu pigé l’ar­chi­tec­ture du truc (très simple) et la façon d’as­si­gner les commandes (comme pour l’as­si­gna­tion au hard­ware, avec le Midi) qui est au passage large­ment éclair­cie par la nouvelle fenêtre de mapping qui permet de véri­fier toutes les assi­gna­tions, on peut s’amu­ser comme un gamin avec cette incroyable machine à inven­ter du son, et dont la puis­sance semble illi­mi­tée.

Dynamique

Certains éditeurs ne s’y sont pas trom­pés d’ailleurs, comme Pure­ma­gne­tik, par exemple, qui propose déjà des banques de sons sous forme de racks combi­nant intel­li­gem­ment effets et instru­ments. Ces derniers offrent même un petit séquen­ceur dédié, entiè­re­ment conçu avec les modules propo­sés par Live 6 ! Pas de doute que de nombreuses créa­tions vont pouvoir bien­tôt s’échan­ger ou se vendre grâce à ce nouvel outil véri­ta­ble­ment génial.

Bien sûr, Able­ton nous propose toute une biblio­thèque de presets pour les 3 types de racks, compre­nant une large palette d’ins­tru­ments origi­naux, d’ef­fets dédiés à la guitare, aux drums ou à la voix, de chaînes de maste­ring… De quoi voir venir, et aussi, de quoi s’ini­tier par l’exemple au fonc­tion­ne­ment du bouzin.

Conclu­sion

Bon, c’est clair, on a bien aimé ! Live 6, en sus des amélio­ra­tions d’in­ter­faces (fenêtres modu­lables, outil de mana­ge­ment des projets…) et des nouvelles diverses fonc­tions qu’il apporte (import vidéo, Deep Free­ze…), est désor­mais doté d’un outil puis­sant en matière de sound design grâce à la fabu­leuse ergo­no­mie des racks qui à elle seule justi­fie l’up­date.  De plus, le déve­lop­pe­ment de nouveaux plug-ins (EQ8, Satu­ra­tor, Dyna­mic Tube…) et la présence d’une banque de sons soignée et complète, bien que très acous­tique, offrent un bonus consé­quent.  Très certai­ne­ment, la souplesse d’uti­li­sa­tion toujours égale à elle-même malgré la sophis­ti­ca­tion crois­sante du soft lui permet­tra rapi­de­ment de convaincre de plus en plus d’uti­li­sa­teurs, grâce à la diver­si­fi­ca­tion inté­res­sante qu’il propose.

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[-] Toujours pas de ciseaux pour couper les clips !

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