Séquenceur n° 1 aux Etats Unis, Sonar revient dans une troisième version qui, loin d'être une simple mise à jour, marque une évolution majeure du logiciel. Plug-ins d'effets signé Ultrafunk ou Lexicon, ergonomie revisitée, sampler virtuel en série, gestion des Groove Clips MIDI : les nouveautés sont si nombreuses qu'un test détaillé s'imposait, un test que voici...
Avec la 3ème version de Sonar, Cakewalk confirme sa place parmi les séquenceurs logiciels les plus reconnus du marché. En restant l’un des meilleurs du monde PC, il accepte aujourd’hui n’importe quel plugin VST avec l’entière automation de ses paramètres, propose un égaliseur paramétrique 6 bandes sur les pistes audio, étend les possibilités de routage des pistes MIDI, inclut dans son offre un puissant sampleur virtuel ainsi qu’une suite complète d’effets.
En ce qui concerne cet article, nous n’aborderons que les principales évolutions proposées par Sonar 3 par rapport à la version précédente. Pour une présentation complète du logiciel, vous pourrez vous reporter au tutoriel sur Sonar 2.
Après les préliminaires de configuration matérielle et d’installation de Sonar 3, nous présenterons la nouvelle interface utilisateur qui gagne encore en ergonomie. Nous verrons ensuite les évolutions proposées en matière d’édition MIDI . Enfin, nous examinerons les effets et instruments fournis avec le logiciel.
Présentation de l’offre
Deux versions de Sonar 3 sont proposées : Producer Edition et Studio Edition. Elles disposent toutes deux des mêmes caractéristiques mis à part les points suivants, présents seulement dans la version Producer :
- Equaliseur 6 bandes intégré à chaque piste audio
- Contrôle des effets assignable
- Vsampler 3 avec 2 CD remplis de banques de sons (boucles et échantillons)
- Suite Ultrafunk Sonitus fx (une dizaine de plugins couvrant la plupart des besoins de traitement du son)
- Reverb Lexicon Pantheon (la version Studio de Sonar fournit néanmoins la version Lexicon Pantheon LE).
Vous pourrez utiliser Vsampler 3 et la suite Ultrafunk dans n’importe quelle autre application compatible DX et Dxi. Cependant, l’utilisation de la reverb Lexicon ne pourra se faire qu’avec Sonar 3.
Sonar 3 est distribué en France par Edirol qui propose des tarifs de mise à jour qui vont faire regretter à certains de ne pas avoir investi plus tôt dans ce logiciel.
La mise à jour est gratuite pour ceux qui ont acheté Sonar 2 juste avant la sortie de Sonar 3 (voir les conditions).
Pour la version Studio, le prix sera de :
- 129 euros à partir de Sonar 2 ou 2 XL
- 149 euros à partir de Sonar 1 ou 1 XL
- 179 euros à partir de Project 5 ou Cakewalk Pro Audio
- 249 euros à partir de tout autre produit Cakewalk.
Pour la version Producer, les tarifs sont les suivants :
- 229 euros à partir de Sonar 3 Studio Edition ou Sonar 2 XL
- 249 euros à partir de Sonar 1 XL
- 279 euros à partir de Sonar 2
- 299 euros à partir de Sonar 1
- 349 euros à partir de Project 5 ou Cakewalk Pro Audio
- 429 euros à partir de tout autre produit Cakewalk
Sans mise à jour, le tarif de la version Studio est de 369 euros et celui de la version Producer est de 729 euros. Autant dire que l’investissement devient très intéressant à long terme, avec des mises à jour inférieures à 150 euros !
La configuration minimum est basée sur processeur à 800 MHz avec 128 Mo de RAM tournant sous Windows 2000, un espace disque de 100 Mo, un affichage de 1024*768, une interface MIDI et une carte son compatibles Windows.
Cependant, il sera préférable de retenir la configuration recommandée par Cakewalk, à savoir un processeur à 1.2 GHz ou plus, 512 Mo de RAM, un disque EIDE/UltraDMA à 7200 tours/mn ou SCSI, un affichage 1280*960 et une carte son compatible WDM ou ASIO.
Personnellement, je fais tourner Sonar 3 Producer sur un Pentium IV à 2.53 GHz avec 512 Mo de RAM, un écran 1024*768, une interface MIDISport 4*4 USB et une carte son Echo Gina 24 utilisant les pilotes WDM. Tout fonctionne à merveille. Ma latence peut descendre à des valeurs très basses (1.5 ms) sans craquement du signal audio avec 32 pistes audio mono simultanées (avec un CPU chargé à 40–50%). Cependant, il faut savoir qu’à des valeurs plus élevées de latence, le retard n’est pas forcément audible et permet, de plus, de libérer des ressources pour permettre d’utiliser outrageusement les effets et instruments virtuels sans détériorer le signal. Mais ceci est un débat sans fin sur lequel toute personne désirant se défouler peut le faire dans les forums concernés.
Au sujet des cartes son recommandées par Cakewalk, leur liste se trouve ici. Pour certaines autres cartes, il faudra suivre les conseils donnés par Cakewalk.
Installation & migration
Après ma commande sur le site d’Edirol et une semaine d’attente, je reçois donc le carton avec le strict nécessaire : une facture, une belle pochette contenant 3 CD (1 : Install, 2 : Vsampler 3 Soundbanks, 3 : Vsampler 3 Acoustic Grand Piano & Groove clips) ainsi qu’un pavé énorme qui aurait pu contenir la Bible, le Coran et la Thora enfin réunis ! Mais il n’en est rien, car les quelques 730 pages contiennent en fait le manuel utilisateur en anglais, puis en français et enfin en allemand. Contrairement à Sonar 2, vous aurez désormais le plaisir de disposer d’un index à la fin de chaque manuel ! J’insère alors le premier CD…
Au démarrage de l’installation, vous devrez choisir dans quelle langue (anglais, allemand, français) vous voudrez utiliser Sonar. Il faut savoir, au passage, que la version française est boguée mais qu’un patch français est disponible et permet de passer en version 3.1.1, où tous les problèmes fonctionnels sont corrigés. Seule la traduction laisse encore à désirer : « Suppr. » au lieu d’ « Annuler » dans les boites de dialogue, « Rack de bypass » pour contourner (bypasser si vous préférez) le rack d’effets, « Triple croche » à la place de « Triolet de blanche » dans les résolutions ! Mais revenons plutôt aux patchs. Pour la version anglaise il faudra d’abord passer le patch 3.1 puis 3.1.1. N’oublions pas enfin nos amis les allemands qui disposeront directement d’un patch 3.1.1.
Comme dans la version précédente, l’installation se déroule tranquillement et vous propose, après vous avoir demandé le numéro de série et l’emplacement de l’application, d’installer la version 9.0b des pilotes DirectX puis de choisir les composants de Sonar que vous désirez installer ou non. L’opération se termine par l’installation du VST Adapter, que nous détaillerons plus bas. Ce petit programme vous permettra d’utiliser pleinement vos plugins et instruments VST dans vos projets Sonar.
En plus de l’installation de base, vous pourrez également installer des outils comme Cakewalk Audio Finder (gestion des fichiers audio de vos projets), Cakewalk Plugin Manager (qui permet de gérer la présence ou non de vos plugins et instruments dans Sonar) et des plugins MIDI comme Ntonyx Style Enhancer Micro 2 Lite ou la suite MusicLab (voir l’article sur Sonar 2).
Il est possible de faire cohabiter Sonar 2 et 3, d’utiliser l’un ou l’autre pour les comparer par exemple, ou bien effectuer la transition en douceur. Si vous avez auparavant désinstallé une ancienne version de Sonar sans avoir toutefois supprimé tous les anciens fichiers manuellement, Sonar 3 détectera automatiquement le paramétrage de votre ancienne configuration. Vous n’aurez donc pas besoin de redéfinir toutes les options et les entrées-sorties MIDI dans Sonar.
L’ouverture des anciens projets s’effectue sans aucun problème, comme s’ils avaient été construits avec Sonar 3. Cependant, en fin de travail, Sonar 3 propose de sauvegarder le projet sous le nouveau format. Il sera alors impossible de ré-ouvrir un projet Sonar 3 avec une version plus ancienne de Sonar ! Il s’agit donc de faire attention à bien conserver vos anciens projets dans un coin car il n’est pas possible d’exporter un projet Sonar 3 dans une version précédente !
Interface utilisateur
On n’est pas perdu en passant de Sonar 2 à Sonar 3. Le premier changement visible est celui des couleurs. Pour ceux qui préféraient les couleurs de la version précédente, il est possible de les rétablir ou de les modifier. Il suffit pour cela d’ouvrir la boite de dialogue Options > Couleurs.
Elle propose un ensemble de présélections qui contient, entre autres, celle de Sonar 2 mais permet également de modifier la couleur de chaque élément composant l’interface graphique.
Lorsqu’on arme une piste en enregistrement, sa couleur devient rougeâtre. De même, les pistes en mute seront grisées et les pistes en solo seront les seules à ne pas l’être. Ces colorations permettent de distinguer plus rapidement les différents états des pistes.
Toujours dans les apparences, on peut noter la position des vu-mètres des pistes audio : ils peuvent être verticaux ou horizontaux, au choix de l’utilisateur. La position verticale est peu lisible quand toutes les pistes sont affichées mais permet de libérer un petit de place en hauteur.
En restant dans la fenêtre principale, on remarque un nouveau bouton sur chaque piste : l’écho d’entrée. Ce bouton permet ou non d’activer l’écho sur la piste concernée. Pour une piste audio, Sonar routera le signal de l’entrée audio vers la sortie sélectionnée. Pour une piste MIDI, les évènements entrants seront réinjectés vers la sortie MIDI de la piste. Dans le cas des pistes MIDI, l’écho de la dernière piste sélectionnée sera automatique. Ce bouton facilite grandement le routage des pistes MIDI car on n’a plus besoin d’ouvrir les options du projet pour modifier son câblage virtuel.
Enregistrement
Avec Sonar 3, il est maintenant possible de visualiser en temps réel l’évolution d’un enregistrement. Dans le cas des pistes audio, on voit se dessiner la forme d’onde (approximative) du signal enregistré. Dans le cas des pistes MIDI, les messages reçus en enregistrement sont affichés en temps réel. Lors d’un enregistrement d’automation, des zones rouges se dessinent lorsque la valeur du paramètre enregistré est modifiée pour laisser place à l’enveloppe réelle en fin d’enregistrement.
Il est bien sûr possible de désactiver cette nouvelle fonctionnalité lorsqu’on a besoin de plus de ressources. L’affichage en temps réel est amusant au début mais peut devenir utile pour ajuster, par exemple, sa propre voix que l’on n’a peut-être pas envie de compresser…
Les inspecteurs de pistes Enfin, la grande nouveauté de l’interface utilisateur est l’inspecteur de piste. Cette partie apparaît à gauche de l’écran et résume à elle seule toutes les informations de la piste audio ou MIDI sélectionnée. Elle s’applique également aux pistes audio bus et auxiliaires. Pour les pistes audio, l’inspecteur présente :
L’égaliseur de l’inspecteur de piste fournit 4 bandes paramétriques, chaque bande pouvant être activée ou non. Un petite zone présente la représentation graphique de l’égalisation. En double-cliquant sur cette zone, une édition plus fine apparaît sous la forme… du Sonitus:fx Equalizer compris dans les plugins Ultrafunk livrés avec Sonar ! Nous présenterons cette suite plus bas mais notons au passage que le Sonitus:fx Equalizer fournit 6 bandes paramétriques. En résumé, Sonar permet d’égaliser chaque piste audio d’un projet sur 6 bandes paramétriques dont 4 sont directement éditable dans l’inspecteur de pistes. |
Pour les pistes MIDI, l’inspecteur propose :
- les informations de base de la piste (entrée, vélocité, écho d’entrée, mute, solo, record, panoramique, sortie et nom de la piste)
- le volume de la piste (sous forme de fader)
- les effets
La présence de cet inspecteur s’avère très utile pour l’affectation de paramètres d’effets à des contrôleurs MIDI externes, la visualisation de l’égaliseur pour les pistes audio ainsi que son édition, la présentation plus ergonomique des envois auxiliaires ou bus… C’est surtout une manière de travailler qui peut devenir très efficace quand on s’y habitue.
De plus, on retrouve la même présentation des pistes dans la fenêtre console, présentant graphiquement les pistes audio et MIDI comme des tranches de consoles. Ces tranches héritent donc de l’égaliseur graphique (pratique pour voir en coup d’œil tous les égalisations des différentes pistes) ainsi que de toutes les autres fonctionnalités de l’inspecteur de pistes.
L’inconvénient de l’inspecteur dépend de la taille de l’écran et de la définition graphique. En effet, il est pratiquement impossible de tout afficher lorsque la piste est chargée. A cet effet, quatre boutons situés au pied de l’inspecteur permettent de masquer ou d’afficher certaines parties. Ces boutons comportent 3 états : masquage, affichage condensé ou affichage complet de la famille de paramètres concernée. De cette manière, on agit sur les familles suivantes :
- le volume et son vu-mètre
- les départs (bus et auxiliaires)
- l’égalisation
- les effets.
Edition MIDI
En matière d’édition, c’est dans la partie MIDI que se trouvent les principales évolutions, l’édition audio étant quasiment la même que dans les versions précédentes.
L’édition MIDI de la fenêtre piano roll présente un nouveau détail qui peut avoir son importance pour ceux qui travaillent au niveau des notes.
L’outil crayon, qui permet de modifier facilement les débuts, longueurs et hauteurs des notes, a un comportement légèrement différent en début de note. Auparavant, lorsqu’on le positionnait en début de note, il ne pouvait que déplacer la note toute entière. Autant dire que lorsqu’on voulait déplacer le début de la note sans toucher à la fin de la note, il fallait déplacer la note puis rétablir la fin de celle-ci. Maintenant, et si on le positionne en tout début de note, le crayon permet de modifier exclusivement le début de la note. C’était un besoin évident qui enfin comblé !
Les clips groove (présentés dans l’article sur Sonar 2) étaient réservés à l’audio. Ils sont aujourd’hui étendus aux clips MIDI, pour notre plus grand bonheur. Fini les copier/coller multiples, il suffira maintenant de transformer le clip MIDI en clip groove en un coup de souris, et en avant les répétitions de séquences ! La répétition des clips groove MIDI se fera en fonction du début et de la fin du clip, indépendamment des mesures. Il faudra donc tailler le clip comme il convient avant de le faire groover.
Routage
La principale nouveauté dans ce domaine concerne la sélection des entrées de chaque piste MIDI. Il est maintenant possible de définir un ensemble de présélections en fonction des ports et canaux MIDI utilisés. Une présélection comprend un ensemble de ports et canaux MIDI. Par exemple, si deux personnes ont besoin d’enregistrer à partir de deux appareils différents, branchés sur des ports différents et définis sur des canaux différents, il sera très simple d’enregistrer sur une seule piste MIDI tous les messages provenant des deux appareils. Le principe s’applique bien sûr à tous les appareils que vous voulez agréger. Ce routage d’entrée accepte ainsi toute les configurations que l’on peut imaginer.
Concernant la sortie de chaque piste MIDI, le gestionnaire de drum maps est toujours présent et permet de définir un routage de la piste MIDI en fonction de plages de notes. On pourra donc envoyer les messages d’une piste MIDI à différents ports, canaux, banques et patchs. En sortie aussi, tout est possible.
En combinant le routage d’entrée au routage de sortie, on dispose donc d’un puissant module d’aiguillage MIDI. Or pour ne rien gâcher, Sonar a aussi fait des progrès significatifs du côté de la synchronisation MIDI.
Dans les versions précédentes, on ne pouvait envoyer les messages de synchro ou le MIDI Time Code que sur un seul port. Avec la version 3, il est possible de sélectionner les ports sur lesquels seront envoyés chacun de ces messages. Plus besoin donc de mettre les appareils capables de recevoir ces informations sur le même port MIDI. Cette fonctionnalité offre une plus grande liberté en matière de configuration MIDI.
Un séquenceur qui fait de l’effet…
Le module de conversion VST-DirectX VST Adapter est fourni avec Sonar 3. Il permet d’utiliser n’importe quel plugin VST dans Sonar ainsi que d’automatiser tous ses paramètres.
L’offre Sonar 3 comprend également les plugins Cakewalk habituels, une reverb Lexicon, un sampleur virtuel peu gourmand en ressources ainsi qu’une suite complète de plugins de qualité.
Lors de l’installation, Sonar vous proposera d’installer VST Adapter. Ce dernier vous demandera alors de lui fournir les endroits à partir desquels il cherchera vos plugins VST ; vous pourrez lui indiquer les disques sur lesquels il effectuera sa recherche. Cependant, il est préférable de concentrer tous les éléments VST dans un dossier unique, la recherche n’en sera que plus efficace.
Après avoir enregistré vos VST et VSTi auprès de VST Adapter, il ne vous restera plus qu’à les utiliser dans Sonar ou n’importe quelle autre application DirectX. SoundForge s’accommodera par exemple très bien de ces nouveaux plugins.
Dans Sonar, chaque plugin VST disposera d’une barre « VST Adapter » qui vous permettra :
- de sauvegarder ou récupérer vos presets
- d’en choisir un parmi ceux proposés par le plugin.
Enfin, vous pourrez définir une automation sur votre piste audio, à partir de n’importe quel paramètre du plugin VST !
Toutefois, notez qu’on retrouve dans ce Sonar 3 les plugins habituels fxChorus, fxDelay, fxEq (égaliseur 8 bandes paramétrique), fxFlange et fxReverb, déjà mentionnés dans l’article précédent et toujours entièrement automatisables.
Un effet spécial, SpectraFx, permet de faire varier de manière circulaire (selon deux paramètres X et Y) des effets prédéfinis. Il est possible de définir une automation sur chacun de ces 2 paramètres. Une autre solution consiste à les faire varier en fonction d’un oscillateur qui sera calé sur le tempo du projet selon un fréquence (1, 2, 4, 8, 16 ou 32) définie par l’utilisateur. Ce plugin peut être intéressant pour détériorer le son de manière cyclique bien que les variations ne soient pas convaincantes pour tous les presets proposés.
Mais côté effets, la vraie grosse nouveauté de cette version tient surtout dans la suite de Plug-ins Ultrafunk Sonitus:fx, l’une des meilleurs jamais sortie sur PC.
Pour ceux qui cherchent avant tout la qualité, la suite Sonitus:fx répond en effet aux besoins les plus exigeants. Elle comprend les effets suivants :
- fx:compressor
- fx:delay (stéréo, synchronisable au tempo)
- fx:equalizer (paramétrique 6 bandes intégré à chaque piste audio)
- fx:gate
- fx:modulator
- fx:multiband (compression multibande)
- fx:phase
- fx:reverb
- fx:surround
- fx:wahwah
L’ensemble de ces effets présente une ergonomie similaire, ils sont très intuitifs car souvent manipulables graphiquement. Chacun d’entre eux présente les boutons Bypass, Undo, Setup A/B (2 mémoires temporaires pour comparer 2 réglages différents), Reset, Presets (gestionnaire de presets proposant une gestion avancée des paramétrages définis par l’utilisateur) et Help, ce dernier renvoyant à un manuel, en anglais, complet et très bien rédigé pour chaque effet.
L’automation concerne tous les paramètres de tous les effets, sans exception. De nombreux presets de bonne qualité sont proposés pour chaque effet et permettent de partir sur de bonnes bases. Ces presets seront utilisables dans n’importe quelle autre application compatible DirectX, grâce au gestionnaire de presets de la suite.
Enfin, je ne peux pas continuer l’article sans vous parler de l’impressionnant effet Surround dont l’utilisation abusive m’a catapulté au-delà de la voie lactée, sans l’aide d’aucune substance psychotrope. Il est apparemment possible de le piloter avec un joystick, peut-être pour ceux qui désirent spatialiser leur son à bord d’un vaisseau intergalactique ?
Reverb Lexicon
Pour les plus difficiles, Sonar 3 permet d’accéder à une reverb signée par un constructeur de renom, la Lexicon Pantheon.
Effectivement, la différence avec les autres reverbs fournies se fait sentir dans la profondeur et la définition du son. Selon la version de Sonar 3 (Producer ou Studio), vous disposerez de la version Pantheon complète (Producer Edition) ou de la version Pantheon LE (Studio Edition). Ces deux versions diffèrent sur le nombre de presets proposés (35 pour la Pantheon contre 20 pour la version LE) et le nombre de paramètres éditables (16 en version complète et 5 pour la Pantheon LE).
En version complète, il est possible d’effectuer une automation sur 10 paramètres : Damping, Bass Boost, Bass Freq, Diffusion, Regen, Delay, Mix, Level, Left Echo Level, Right Echo Level. La définition de chaque paramètre va sera contée dans l’aide, sommaire et textuelle.
La Lexicon Pantheon est vraiment d’une grande qualité et rend l’offre Sonar 3 très intéressante, au vu du prix auquel ce plugin s’acquiert séparément. Cependant, elle ne peut être utilisée qu’avec Sonar 3 et ne fonctionne pas dans les autres applications.
Vsampler 3
Ceux qui auront opté pour la version Producer disposeront également d’un puissant sampler virtuel Dxi, Vsampler 3 édité par Maz-Sound.
Ce sampler est une sorte d’usine à gaz très intuitive, c’est dire que l’outil est très puissant mais permet à l’utilisateur débutant de faire ses premiers pas sans se décourager. En effet, les modules non activés seront totalement grisés, ce qui permet un apprentissage progressif. Certains l’utiliseront pour les boucles, d’autres préféreront de vrais instruments multi-échantillonnés mais tout le monde se délectera des multiples traitements applicables à leurs échantillons sonores. Pour tout dire, un article complet ne serait peut-être pas suffisant pour présenter Vsampler en profondeur.
Pour résumer, disons que Vsampler présente les caractéristiques suivantes :
- 255 voix de polyphonie
- 16 canaux MIDI utilisables
- 16 sorties stéréo (vers Sonar)
- Automation complète
- Synchronisation au tempo du projet
- Lecture des formats wav, AKAI, EMU, SoundFonts, Kontakt, Halion, Gigasampler
- Battery, ReCycle
- Un séquenceur 16 pas, 8 instruments, 16 presets
- 2 modules de filtres par instrument synchronisables au tempo proposant des filtres lowpass ou highpass 6 ou 12db, bandpass ou notch 12db, ainsi qu’un lowpass à 24db
- 3 blocs d’effets par instrument proposant, en plus des plugins enregistrés par VST Adapter, une suite d’effets que l’on pourra éditer et synchroniser au tempo (reverb, delai simple, delai 4 temps, soft limiter, compresseur, flanger, chorus, phaser, distorsion, égaliseur paramétrique avec leurs presets)
- 4 LFO par instrument que l’on pourra utiliser avec un contrôleur MIDI externe pour moduler… comment dirais-je… pratiquement tout (cutoff ou résonance des filtres, toute partie d’enveloppe de volume ou de filtre, pitch, envoi vers effets ou filtres, début/fin d’échantillon, etc…)
- je vais m’arrêter là avant d’avoir une syncope (pas au sens musical du terme).
Signalons tout de même quelques points intéressants :
- Il est possible de contrôler la charge CPU/Disque en faisant lire à Vsampler tel ou tel instrument à partir du disque ou bien en le chargeant en mémoire
- L’édition des enveloppes est d’une simplicité incroyable et dispose d’un zoom automatique pour visualiser l’ensemble de l’enveloppe
- L’éditeur d’échantillons permet de définir automatiquement les points de bouclage d’un échantillon et présente des résultats très corrects,
- On peut faire varier le tempo et la hauteur d’une boucle de manière indépendante et ceci en temps réel
En résumé, vous arriverez plus rapidement aux limites hardware de votre machine qu’à celles de l’instrument.
Maz-Sound propose déjà sur son site, en langue anglaise :
- Une mise à jour vers la version 3.0.4
- Une documentation d’aide,
- La première partie du manuel utilisateur.
Pour terminer, rappellons que Vsampler 3 est fourni avec 2 CD remplis de boucles de tous styles et d’instruments échantillonnés (basses, guitares, synthétiseurs, batteries, percussions, etc…). Notons que le troisième CD renferme 3 magnifiques pianos multi-échantillonnés édités par Maz-sound.
Autres instruments :
Outre le simulateur d’ampli Revalver SE, on retrouve dans Sonar 3 quelques instruments déjà présents dans la version 2 XL, à savoir :
- Cyclone Dxi (phrase sampler 16 parties)
- Dreamstation DXi 2.0 (synthétiseur)
- Virtual Sound Canvas DXi 2.0 (expander 16 parties)
- Live Synth Pro SE Dxi (synthétiseur).
Les plugins fournis dans Sonar 2 XL qui sont absents de l’offre Sonar 3 restent utilisables, fort heureusement.
Conclusion
Ce que l’on retiendra de la version 3 de Sonar, c’est d’abord une interface utilisateur plus conviviale, pas seulement grâce à son nouvel aspect graphique mais aussi grâce à des améliorations fonctionnelles ici et là, qui facilitent grandement le travail de composition ou de mixage.
Pour les programmeurs MIDI, les nouvelles possibilités de routage des évènements MIDI, la possibilité de transformer ses clips en clip groove, apportent une certaine liberté ainsi qu’une rapidité de réalisation énorme.
Enfin, la suite logicielle fournie est sans comparaison avec la version précédente. Alors que Sonar 2 XL proposait 2 plugins (compresseur et égaliseur Timeworks), Sonar 3 Producer Edition inclut un ensemble complet d’effets de qualité, la suite Sonitus:fx, ainsi que l’excellente reverb Lexicon Pantheon. De plus, avec le VST Adapter fourni, les plugins développés par Steinberg profitent maintenant à tous les utilisateurs de Sonar, pour toute application compatible DirectX !
La version 3 du produit Sonar n’est pas une mise à jour « bidon » dans le sens où elle apporte de réelles améliorations fonctionnelles, un design plus agréable et surtout une offre logicielle suffisante pour toutes les étapes d’une production musicale.