Cakewalk, pourtant leader des séquenceurs audionumériques outre Atlantique, reste un challenger en France face à Steinberg. Les choses ont commencé à changer avec la version 4, puis la magnifique version 5 de Sonar qui avait reçu l'award qualité / prix d'Audiofanzine. Cette nouvelle version 6 risque encore de faire bouger les lignes de partage et donner quelques sueurs froides au leader japonais…
Si vous n’êtes pas un habitué de Sonar, je vous invite à lire le test de la version 5 qui vous donnera une assez bonne idée des fonctionnalités globales du programme. Ici, nous allons essentiellement évoquer les nouveautés de la version 6.
Présentation et Interface
Sonar se présente dans une belle boîte avec un manuel papier assez complet et bien traduit. L’installation se fait sans soucis, de même que le paramétrage du logiciel concernant les drivers audio et MIDI et les surfaces de contrôle. Pour l’activation, c’est la procédure habituelle : après installation, le logiciel est pleinement fonctionnel pendant 30 jours. Pour l’utiliser au-delà de cette période, on enregistre chez Cakewalk son numéro de série et son adresse e-mail et on reçoit un code d’activation qu’il suffira de rentrer. C’est tout. Pas d’analyse de votre configuration matérielle pour des codes spécifiques, pas de dongle USB… Ajoutons à ceci une aide en ligne très complète : on y retrouve des didacticiels, les nouveautés, des chapitres sur l’optimisation audio, une description des fonctions menu par menu, une description de chaque vue, etc.
Puisqu’on parle de paramétrage, une première nouveauté : il est désormais possible de renommer les drivers dans Sonar, que ce soient les entrées/sorties audio ou MIDI. Ceci est particulièrement précieux si vous avez une (ou plusieurs) carte son comportant de nombreuses E/S. Ça n’a l’air de rien, mais le gain de confort et de clarté est très appréciable.
Dans le même ordre d’idée, on peut désormais renommer ses plug-ins, de même qu’organiser librement ses menus de plug-ins. Oui, 'ses’ puisqu’on peut mémoriser plusieurs configurations. Ainsi, on peut désormais classer ensemble toutes les réverbes, tous les délais, etc. Et pouvoir les renommer est précieux. Quand on a une collection de plusieurs dizaines de plug-ins freeware qui ne servent qu’occasionnellement pour un son ou une couleur particulière, il est parfois difficile de s’y retrouver et il faut alors en ouvrir plusieurs pour retrouver celui que l’on veut. Désormais, en les organisant par catégorie et en ajoutant un mot ou deux de description, on s’y retrouve immédiatement. Royal.
Au niveau de l’aspect, toutes les couleurs du logiciel sont intégralement personnalisables et beaucoup d’éléments ont été grossis, ce qui s’avère un point très positif pour la lisibilité. Certains Cubasiens passés à Sonar déploraient la petitesse des informations, ils devraient désormais être plus à l’aise. Mais par conséquent, on affiche moins d’informations sur une surface donnée.
Affichage dynamique et paramétrable
On dispose d’un affichage dynamique du panneau de pistes par onglet. Ceci permet de n’afficher que les éléments que l’on souhaite : tout, mix, FX, E/S ou personnalisé. On peut totalement redisposer à son goût les différents éléments du panneau de piste par glisser/déposer. Il suffit de saisir à la souris un élément en appuyant sur ALT. Leur disposition change par ailleurs de façon dynamique en fonction de la largeur que l’on donne au panneau de pistes.
Sur ces images, les vumètres sont horizontaux, mais par défaut, ils sont verticaux. Dans ce cas, lorsqu’on réduit la hauteur de piste au minimum, on conserve un mini vumètre sur l’entête de piste. Pratique ! Rappelons aussi que ces derniers sont intégralement configurables : leur échelle (en dB), l’affichage crête, RMS ou les deux, la fréquence de mise à jour en ms, les temps d’attaque et de relâchement… En chipotant un peu, on peut regretter de ne pas avoir de presets correspondant par exemple au comportement des vumètres sur des consoles phares.
Puisqu’on parle de console, on peut au passage rappeler que Sonar permet également de paramétrer le comportement des panoramiques afin de les faire correspondre à celui de sa console analogique habituelle.
Enfin, on retrouve l’inspecteur de piste qui s’appelle par une touche et qui permet de retrouver l’intégralité des paramètres de la piste sélectionnée sur toute la hauteur de la fenêtre à gauche du panneau de pistes. On peut aussi choisir les éléments à afficher ou masquer dans l’inspecteur.
Menus personnalisables
Les menus sont également personnalisables. Sonar propose par défaut le set de Sonar 6 et celui de Sonar 5 que l’on peut modifier. On peut créer ses propres sets de menus et passer de l’un à l’autre en fonction de la tâche que l’on exécute. Ceci concerne tous les menus, y compris contextuels. On peut déplacer les éléments, les réorganiser en sous-menus, en masquer, etc. En revanche, on ne peut pas ajouter d’éléments, ce qui est bien dommage. Il eut été intéressant de pouvoir intégrer par exemple différentes configurations d’écran à un menu contextuel. Il faudra se contenter de les appeler par raccourcis.Les barres d’outils sont également personnalisables. On peut modifier les barres d’outils existantes, les déplacer, les rendre flottantes… On a également 3 barres d’outils « utilisateur », également paramétrables à souhait. Hélas, si l’on dispose de nombreux boutons, on ne peut en créer et à l’opposé des raccourcis claviers ou MIDI, toutes les commandes de logiciel ne sont pas disponibles pour les barres d’outils.
La console
Pour moi, c’est le point qui blesse. Je ne suis pas du tout enthousiasmé par la nouvelle interface de la console. Certes, il n’y a pas de gros bouleversements, mais elle aussi est désormais sur le principe de widgets plus gros. Il devient désormais difficile d’afficher la totalité de la hauteur d’une tranche sur un écran 19", surtout si l’on utilise les icônes de pistes. Personnellement, je préférais l’aspect de la console de la version 5. Peut-être d’autres gens seront-ils plus satisfaits de ce nouvel aspect, il est vrai plus lisible.
Rien de catastrophique tout de même : avec la possibilité d’afficher/masquer facilement les éléments que l’on désire, de rétrécir la largeur des tranches que l’on veut pour en afficher plus à l’écran, la console reste plus que fonctionnelle. Et la vue ne s’en portera sans doute que mieux !
Zoom
La fonction zoom a aussi été améliorée avec des raccourcis clavier plus intuitifs et (enfin) une gestion de la molette de la souris. Celle-ci, combinée avec les touches ctrl, alt ou shift permet différents zooms apportant un grand confort et une rapidité de travail. Ici encore, on peut personnaliser le comportement du zoom pour par exemple choisir qu’il se fasse à la position de la souris ou de la barre de lecture.
Rappelons au passage que Sonar est particulièrement bien implémenté au niveau raccourcis claviers. Énormément de fonctions sont directement accessibles par une touche et on peut personnaliser ses raccourcis à l’envie. Pratiquement toutes les fonctions du logiciel (y compris l’appel des scripts) peuvent se voir aisément affecter un raccourci clavier et/ou MIDI. Ces raccourcis MIDI, déjà présents de longue date, sont extrêmement pratiques pour qui travaille avec des claviers maîtres. On affecte par exemple à la touche la plus basse du clavier le rôle d’indiquer qu’on « joue » un raccourci et non une note et les autres touches de votre clavier seront autant de raccourcis. Avec la prolifération des claviers munis de contrôleurs, le travail avec de telles surfaces de contrôles fait qu’on finit pratiquement par ne plus toucher à son clavier d’ordinateur que lorsqu’on doit rentrer des noms de pistes ou de fichiers. Confortable, isn’t it ?
Les nouveautés de l’interface apportent donc un plus certain dans le confort de travail. À celles-ci, signalons la fonction X-Ray permettant de rendre une fenêtre transparente et inopérante à la souris par un simple raccourci clavier, ce qui permet de travailler sur la fenêtre située dessous, et ce, sans nécessiter de redimensionnement, repositionnement, réduction & agrandissement.
ACT : Dialogue avec les surfaces de contrôle
ACT signifie « active control technology ». Il faut toujours que les éditeurs et les constructeurs donnent des noms ronflants pour leurs améliorations ! Mais là, il faut bien dire que ça méritait un petit nom doux. Mais de quoi qu’il s’agit donc t-il donc ? Tout simplement d’un système permettant (enfin !) de faire dialoguer facilement les surfaces de contrôles MIDI avec Sonar. Bien sûr, ce n’est pas d’hier qu’on peut utiliser des surfaces de contrôle avec ce logiciel, mais il faut bien dire que la chose était plutôt limitée, cantonnée essentiellement à quelques appareils prédéfinis comme la Kenton Freak ou la Peavey 1600 et évidemment, la Mackie Control et tous les appareils compatibles MC. Sorti de là, le travail avec des contrôleurs externes s’avérait souvent fastidieux.Si par ailleurs on pouvait contrôler facilement n’importe quel paramètre de piste à l’aide d’un simple MIDI learn, la chose était largement insuffisante pour qui travaille avec de gros projets et beaucoup de plug-ins. Désormais, la gestion des surfaces de contrôles externes est excellente. Le principe de l’ACT est de définir un « plug-in » pour chaque surface de contrôle (attention : un appareil en mode Mackie Control reste dans ce mode et ne passe pas par l’ACT, dont il n’a d’ailleurs pas besoin). Une fois le plug-in de surface défini (l’affaire de quelques secondes), celle-ci permet de contrôler les éléments de Sonar. La première chose qui saute aux yeux est les « VEI » (pour « vous êtes ici ») : les bords des pistes actuellement contrôlées par la surface prennent la couleur définie pour celle-ci, ce qui permet de savoir en permanence où on en est. De plus, de petits numéros affichent l’ordre de piste contrôlée par la surface. Exemple : je contrôle mes pistes 1 à 8 avec mon PCR (défini en rouge) et ma BCF2000 (en bleu) en mode Mackie Control est sur les pistes 9 à 16 tandis que ma BCR2000 (en vert) est affectée aux pistes 17 à 24. Les bords des pistes 1 à 8 sont rouges avec les numéros 1 à 8, ceux des pistes 9 à 16 sont bleus avec les numéros 1 à 8 (ce qui me permet de voir immédiatement que ma piste 9 est contrôlée par la voie 1 de la BCF, la piste 10 par sa voie 2, etc.). Ceux des pistes 17 à 24 sont verts avec numéros de 1 à 8 ce qui me permet de savoir que la voie 1 de ma BCR contrôle la piste 17, la voie 2 la piste 18 etc.
Second point fort : tout comme c’est le cas avec une Mackie Control, on peut déplacer les surfaces ACT d’un piste à l’autre ou d’un groupe de pistes à l’autre, soit sur la surface par des boutons dédiés, soit directement dans le logiciel avec un clic droit sur un bord de piste qui ouvre un menu contextuel comportant la liste des surfaces. Il suffit de sélectionner la surface désirée pour que sa voie 1 contrôle désormais la piste où l’on a cliqué (et ses autres voies les pistes suivantes). Surtout, l’ACT permet de contrôler pratiquement tout élément actif à partir du moment où il est automatisable. Cela peut être les pistes, les EQ, les sends, l’égaliseur… On peut aussi passer, tout comme sur une Mackie Control, du contrôle des pistes à celui des bus ou des « mains » (sorties principales).
On peut de même contrôler les plug-ins. Quand l’ACT est actif, le plug-in sélectionné à l’écran passe sous le contrôle de la surface ACT en cours. L’ACT peut aussi être désactivé (à l’écran ou par un bouton dédié sur la surface de contrôle) pour que le contrôleur continue par exemple à contrôler les pistes, même si l’on ouvre un plug-in. Enfin, on peut de même le « verrouiller » (lock) pour qu’il garde le contrôle sur tel ou tel plug-in même si on change le focus sur une autre fenêtre ou sur un autre plug-in. Un régal !
De nombreuses surfaces de contrôles phares du marché sont d’ores et déjà intégrées en ACT, comme les Alesis Photon 25, E-MU Xboard25, claviers maîtres Edirol, Korg Kontrol49, M-Audio Axiom 49 et Phat.Boy. Et il y fort à parier que d’autres encore arriveront bientôt puisque Cakewalk propose apparemment un SDK gratuit pour développer des plug-ins ACT.
Mais si votre surface chérie n’est pas définie, vous pouvez toujours l’utiliser en ACT avec le plug-in générique qui, à défaut d’être visuellement sexy (là où un ACT spécifique reprend l’aspect du hardware concerné) fait parfaitement bien son travail. Il comporte 8 potards rotatifs, 8 sliders, 11 boutons et un bouton shift, le tout à multiplier par 4 banques ce qui permet de contrôler jusqu’à 140 paramètres !
Pourquoi 11 boutons ? Parce que beaucoup de surfaces de contrôles comportent en plus de 8 boutons de fonction 3 boutons de transport (stop, play et retour au début par exemple). Non seulement on peut paramétrer tout ceci, mais on peut exclure de l’ACT des boutons, voire des sliders ou des potards. Ce qui permet par exemple de conserver à nos 3 boutons les fonctions de transport, même lorsqu’on travaille sur un plug-in. Ça n’a peut-être l’air de rien, mais non seulement tout ceci donne un énorme contrôle du logiciel par les surfaces de contrôle externes (fussent-elles un simple clavier maître muni de potards et sliders), mais celles-ci peuvent littéralement se balader à l’intérieur du projet, d’une piste ou d’un groupe de piste à l’autre, d’un plug-in à l’autre tout comme on le fait avec une Mackie Control. Cela me permet par exemple désormais de travailler avec ma BCF2000 en Mackie Control pour tout ce qui concerne les pistes et un PCR et une BCR en ACT pour les plug-ins. Un régal !
Les plug-ins
Côté plug-ins, pas nombreuses nouveautés cette fois-ci. Il faut dire que la version 5 avait apporté un lot plus que conséquent avec notamment d’excellents synthés virtuels, le génial Roland V-Vocal et la réverbe à convolution perfect space… On retrouve tous ces éléments ici, sans changement, mais en nécessitaient-ils ? Signalons juste le compresseur Sonitus désormais disponible en surround. Tout de même ! Peu de nouveautés, donc, mais pas des moindres…Session Drummer II
Le session drummer était un vieil élément de Sonar. Un plug-in MIDI comportant une bibliothèque de boucles rythmiques variées et classées par styles et tempo pour composer des parties rythmiques complètes. On pouvait y ajouter ses propres patterns joués par un ou des instruments virtuels. Désormais, celui-ci n’est plus nécessaire. Le Session Drummer II n’est plus un « effet » MIDI, mais un instrument virtuel complet. Il propose non seulement les patterns rythmiques, mais également les samples. Ceux-ci sont de bonne qualité, mais peu nombreux. On peut évidemment rajouter des boucles MIDI comme des samples. Évidemment, cet instrument virtuel est loin d’un Battery, d’un DFH ou autre ténor du marché. Il permet tout de même de travailler pour qui n’est pas équipé d’un tel plug-in (de surcroît coûteux), offrant ainsi sans dépense supplémentaire la possibilité d’intégrer dans ses projets de parties de batterie réalistes. Ce plug in suffira sans doute à ceux qui n’ont qu’occasionnellement besoin d’un tel instrument, soit qu’ils travaillent essentiellement avec des sons électros (ils trouveront leur bonheur dans les autres instruments fournis comme le Roland GrooveSynth), soient qu’ils utilisent des boucles audio ou enregistrent de vraies batteries acoustiques. Les autres ne feront sans doute pas l’impasse sur l’achat d’un vrai produit dédié. Mais Session Drummer II pourra s’avérer pratique au démarrage d’un projet pour disposer rapidement d’une piste batterie témoin sans la consommation de mémoire et de ressource inhérente aux « gros » instruments virtuels.
VC-64 Vintage Channel
Là, on tape dans le beaucoup plus sérieux. Il s’agit d’un plug-in émulant une tranche de console vintage et regroupant un noise gate, un dé-esseur, deux compresseurs, deux égaliseurs totalement paramétriques 4 bandes, un inverseur de phase et un gain de sortie. Ouf ! Chaque section peut être mise en service indépendamment des autres. On dispose d’un choix de 10 routages différents des effets, permettant notamment du side chain sur un compresseur par un égaliseur, du mid-side, de la compression deux bandes, du stéréo split… Ajoutons à ceci les deux mémoires A et B pour effectuer des comparaisons immédiates entre deux réglages et un ensemble d’une quarantaine de presets « réalisés par des pros » qui sonnent vraiment bien. Le VC-64 est un très bon plug-in qui sonne bien et apporte, outre de larges possibilités de travail, un véritable plus au son.
Audiosnap : le maître du temps
Voilà sans doute LA grosse nouveauté de cette version 6. Un article complet serait nécessaire à la description en détail de la chose. Alors on va faire dans le résumé et le simple : avec l’Audiosnap, on fait ce qu’on veut. Il permet une gestion totale (ou quasi totale) du placement temporel de l’audio. Vous connaissez certainement la quantization en MIDI, fonction qui permet de recaller sur la grille les notes trop en dehors du temps. L’Audiosnap, c’est la même chose pour l’audio ! On peut par exemple caler tout un ensemble de pistes soit sur la grille MIDI, soit sur une piste de référence. Les transitoires de celle-ci constituent alors un « pool » (que l’on peut contrôler) sur lequel vont se caler les pistes que l’on souhaite. Énorme. Non seulement cela permet de sauver des prises un peu floues, mais cela donne une énorme productivité, un gain de temps considérable sur l’éditing. Un exemple ? Deux voix (différentes) sensées se doubler. Pour qui pratique ceci, on sait à quel point il est rare d’avoir un ajustement précis à la prise. Il faut alors suer à l’éditing ou utiliser un coûteux plug-in comme Vocalign pour ajuster parfaitement les deux voix. Avec l’audiosnap, c’est l’affaire de quelques secondes !
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Les extraits audio :
Mais ce n’est pas tout. On a vu que l’Audiosnap permet de quantizer de l’audio d’après de l’audio. Il permet aussi de copier le groove d’une portion audio pour la coller sur une autre ! Bon, de là à imaginer que l’enregistrement de basse d’un débutant va pouvoir groover comme un Bootsie Collins… ne rêvons tout de même pas. Mais on s’en approche, mine de rien, même s’il reste encore de la place à la maîtrise instrumentale.
Attendez ! Ce n’est pas fini. L’Audiosnap permet de quantizer de l’audio sur de l’audio ou sur la grille MIDI. Ce dernier point est notamment parfait pour qui veut créer un morceau comportant des parties MIDI à partir d’une improvisation sur instrument, par exemple. Mais l’Audiosnap permet aussi l’inverse : la grille MIDI, donc le tempo du morceau, peut se caler sur une partie audio, même si son tempo varie. Encore une fois, l’idéal pour ceux qui construisent des morceaux à partir d’un enregistrement audio. Il n’est plus nécessaire d’enregistrer celui-ci avec un clic dont on sait qu’il n’est pas l’élément le plus favorable à un jeu inspiré du musicien.
Ajoutons que l’Audiosnap permet de convertir des beats audio en MIDI, réalise aussi bien des tâches automatiques (réalisées par le logiciel) que manuelles (déplacement de transitoires à la souris). L’algorithme iZotope Radius de pitch shifting donne quant à lui d’excellents résultats audio (souvent meilleurs à mon sens que le mpex cependant toujours disponible), y compris sur les basses. De plus, toute l’édition peut se faire de façon destructive.
Améliorations et points noirs
Les améliorations ne s’arrêtent pas là, même si on a certainement abordé les plus spectaculaires. Une foultitude de « petites » choses ont été rajoutées qui, comme toujours dans les évolutions de Sonar, permettent d’améliorer la productivité et le confort de travail pour, au final, des projets audio de meilleure qualité.
On a parlé de l’utilisation de la molette de souris pour le zoom. Elle permet également de régler un potard ou un fader juste en le survolant et en tournant la molette, ce qu’apprécieront certainement ceux qui travaillent sans surface de contrôle. En utilisant la touche shift, on passe en réglage de précision si précieux lorsqu’on travaille à la souris.
Dans les « détails », on peut aussi verrouiller la position temporelle d’un clip, évitant ainsi tout déplacement intempestif lors de l’éditing. On peut aussi désormais annuler la suppression d’un plug-in dans un rack d’effet.
Il y a aussi des points plus essentiels comme la compensation automatique de latence ou le crash recovery : en cas de plantage du programme, Sonar tente tout de même une sauvegarde de secours du projet en cours. Et ça marche plutôt bien ! On dispose aussi d’un système de versions automatiques avec des sauvegardes datées pour revenir à d’anciennes versions du projet en cours. Signalons également la possibilité d’avoir désormais à l’intérieur d’un même projet des fichiers audio de formats différents.
Points noirs
Il y en a, et comme tout logiciel, Sonar n’est pas parfait. Côté fiabilité, un effort a été fait pour la version 6.0. Là où la 5.0 était boguée de façon inaccoutumée chez Cakewalk, la version 6.0 est nettement plus stable. Comme toujours est sorti rapidement un patch correctif 6.1 qui s’avère très stable, puis la version 6.2 qui outre la correction de bugs, apporte de nombreuses améliorations. Il n’en reste pas moins qu’il arrive que Sonar plante. C’est rare, mais ça arrive et ce n’est jamais agréable, surtout pour qui a tété de longue date la mamelle de Cakewalk qui nous a grassement habitué à la stabilité. La gestion du magnétisme a été grandement améliorée et on peut même désormais déterminer une « puissance » d’attraction de la grille. Il n’en reste pas moins que dans certaines situations, le magnétisme ne semble pas répondre correctement, nécessitant de minutieux positionnements manuels. Agaçant !
J’ai parlé plus haut de l’affichage. Heureusement que le prix des grands écrans chute parce qu’il devient de moins en moins possible de travailler sur des écrans « standards ». Désormais, le bureau du home-studiste va ressembler à celui d’un infographiste ! Sans doute est-ce la contrepartie incontournable des nombreuses nouvelles fonctions qu’apportent nos logiciels, mais ça fait un peu râler et ceux qui en sont toujours au 15" vont devoir investir…
Côté VST, l’intégration est meilleure, mais il subsiste quelques bugs surtout au niveau de l’affichage. Il m’est par exemple arrivé de ne pouvoir afficher la totalité de la fenêtre d’un ensemble Reaktor, obligeant à un scrolling agaçant. Il semble aussi qu’il y ait toujours de sérieux problèmes de compatibilité avec certains plug-ins de chez Wave. D’après les rumeurs, ce serait de la faute de Wave qui ne respecterait pas les spécifications Windows quant à la régionalisation des signes numériques. Dans le code, un point dans un nombre au lieu d’une virgule et ça plante. Il semble que cela se résout en changeant les options régionales de Windows, mais c’est ennuyeux pour beaucoup d’utilisateurs. Le bruit court que Wave corrigerait ses codes…
Enfin, défaut important pour de nombreux musiciens et home-studistes : Sonar n’existe pas sur Mac. Peut-être à terme une version Universal Binaries ? Pour l’instant, je n’en ai aucune idée. Par contre, Sonar est d’ores et déjà prêt pour Vista, que ce soit en 32 ou 64 bits. Rien de tout ça n’est catastrophique (sauf peut être pour les utilisateurs de Mac, mais ils ne manquent pas de bons logiciels). Il fallait juste, après l’enthousiasme que j’ai montré pour cette nouvelle version, rappeler que Sonar n’est évidemment pas parfait.