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Test de Sonar 6 - Sonar passe la 6ème

Cakewalk, pourtant leader des séquenceurs audionumériques outre Atlantique, reste un challenger en France face à Steinberg. Les choses ont commencé à changer avec la version 4, puis la magnifique version 5 de Sonar qui avait reçu l'award qualité / prix d'Audiofanzine. Cette nouvelle version 6 risque encore de faire bouger les lignes de partage et donner quelques sueurs froides au leader japonais…

Cake­walk, pour­tant leader des séquen­ceurs audio­nu­mé­riques outre Atlan­tique, reste un chal­len­ger en France face à Stein­berg. Les choses ont commencé à chan­ger avec la version 4, puis la magni­fique version 5 de Sonar qui avait reçu l’award qualité / prix d’Au­dio­fan­zine. Cette nouvelle version 6 risque encore de faire bouger les lignes de partage et donner quelques sueurs froides au leader japo­nais…

Si vous n’êtes pas un habi­tué de Sonar, je vous invite à lire le test de la version 5 qui vous donnera une assez bonne idée des fonc­tion­na­li­tés globales du programme. Ici, nous allons essen­tiel­le­ment évoquer les nouveau­tés de la version 6.

Présen­ta­tion et Inter­face

Boite

Sonar se présente dans une belle boîte avec un manuel papier assez complet et bien traduit. L’ins­tal­la­tion se fait sans soucis, de même que le para­mé­trage du logi­ciel concer­nant les drivers audio et MIDI et les surfaces de contrôle. Pour l’ac­ti­va­tion, c’est la procé­dure habi­tuelle : après instal­la­tion, le logi­ciel est plei­ne­ment fonc­tion­nel pendant 30 jours. Pour l’uti­li­ser au-delà de cette période, on enre­gistre chez Cake­walk son numéro de série et son adresse e-mail et on reçoit un code d’ac­ti­va­tion qu’il suffira de rentrer. C’est tout. Pas d’ana­lyse de votre confi­gu­ra­tion maté­rielle pour des codes spéci­fiques, pas de dongle USB… Ajou­tons à ceci une aide en ligne très complète : on y retrouve des didac­ti­ciels, les nouveau­tés, des chapitres sur l’op­ti­mi­sa­tion audio, une descrip­tion des fonc­tions menu par menu, une descrip­tion de chaque vue, etc.

Puisqu’on parle de para­mé­trage, une première nouveauté : il est désor­mais possible de renom­mer les drivers dans Sonar, que ce soient les entrées/sorties audio ou MIDI. Ceci est parti­cu­liè­re­ment précieux si vous avez une (ou plusieurs) carte son compor­tant de nombreuses E/S. Ça n’a l’air de rien, mais le gain de confort et de clarté est très appré­ciable.

Dans le même ordre d’idée, on peut désor­mais renom­mer ses plug-ins, de même qu’or­ga­ni­ser libre­ment ses menus de plug-ins. Oui, 'ses’ puisqu’on peut mémo­ri­ser plusieurs confi­gu­ra­tions. Ainsi, on peut désor­mais clas­ser ensemble toutes les réverbes, tous les délais, etc. Et pouvoir les renom­mer est précieux. Quand on a une collec­tion de plusieurs dizaines de plug-ins free­ware qui ne servent qu’oc­ca­sion­nel­le­ment pour un son ou une couleur parti­cu­lière, il est parfois diffi­cile de s’y retrou­ver et il faut alors en ouvrir plusieurs pour retrou­ver celui que l’on veut. Désor­mais, en les orga­ni­sant par caté­go­rie et en ajou­tant un mot ou deux de descrip­tion, on s’y retrouve immé­dia­te­ment. Royal.

Au niveau de l’as­pect, toutes les couleurs du logi­ciel sont inté­gra­le­ment person­na­li­sables et beau­coup d’élé­ments ont été gros­sis, ce qui s’avère un point très posi­tif pour la lisi­bi­lité. Certains Cuba­siens passés à Sonar déplo­raient la peti­tesse des infor­ma­tions, ils devraient désor­mais être plus à l’aise. Mais par consé­quent, on affiche moins d’in­for­ma­tions sur une surface donnée.

Affi­chage dyna­mique et para­mé­trable

Piste étroite

 

 

On dispose d’un affi­chage dyna­mique du panneau de pistes par onglet. Ceci permet de n’af­fi­cher que les éléments que l’on souhaite : tout, mix, FX, E/S ou person­na­lisé. On peut tota­le­ment redis­po­ser à son goût les diffé­rents éléments du panneau de piste par glis­ser/dépo­ser. Il suffit de saisir à la souris un élément en appuyant sur ALT. Leur dispo­si­tion change par ailleurs de façon dyna­mique en fonc­tion de la largeur que l’on donne au panneau de pistes.


Sur ces images, les vumètres sont hori­zon­taux, mais par défaut, ils sont verti­caux. Dans ce cas, lorsqu’on réduit la hauteur de piste au mini­mum, on conserve un mini vumètre sur l’en­tête de piste. Pratique ! Rappe­lons aussi que ces derniers sont inté­gra­le­ment confi­gu­rables : leur échelle (en dB), l’af­fi­chage crête, RMS ou les deux, la fréquence de mise à jour en ms, les temps d’at­taque et de relâ­che­ment… En chipo­tant un peu, on peut regret­ter de ne pas avoir de presets corres­pon­dant par exemple au compor­te­ment des vumètres sur des consoles phares.


Piste Large

 

Puisqu’on parle de console, on peut au passage rappe­ler que Sonar permet égale­ment de para­mé­trer le compor­te­ment des pano­ra­miques afin de les faire corres­pondre à celui de sa console analo­gique habi­tuelle.


Enfin, on retrouve l’ins­pec­teur de piste qui s’ap­pelle par une touche et qui permet de retrou­ver l’in­té­gra­lité des para­mètres de la piste sélec­tion­née sur toute la hauteur de la fenêtre à gauche du panneau de pistes. On peut aussi choi­sir les éléments à affi­cher ou masquer dans l’ins­pec­teur.

Les menus sont égale­ment person­na­li­sables. Sonar propose par défaut le set de Sonar 6 et celui de Sonar 5 que l’on peut modi­fier. On peut créer ses propres sets de menus et passer de l’un à l’autre en fonc­tion de la tâche que l’on exécute. Ceci concerne tous les menus, y compris contex­tuels. On peut dépla­cer les éléments, les réor­ga­ni­ser en sous-menus, en masquer, etc. En revanche, on ne peut pas ajou­ter d’élé­ments, ce qui est bien dommage. Il eut été inté­res­sant de pouvoir inté­grer par exemple diffé­rentes confi­gu­ra­tions d’écran à un menu contex­tuel. Il faudra se conten­ter de les appe­ler par raccour­cis.
Console

Les barres d’ou­tils sont égale­ment person­na­li­sables. On peut modi­fier les barres d’ou­tils exis­tantes, les dépla­cer, les rendre flot­tan­tes… On a égale­ment 3 barres d’ou­tils « utili­sa­teur », égale­ment para­mé­trables à souhait. Hélas, si l’on dispose de nombreux boutons, on ne peut en créer et à l’op­posé des raccour­cis claviers ou MIDI, toutes les commandes de logi­ciel ne sont pas dispo­nibles pour les barres d’ou­tils.

La console

Pour moi, c’est le point qui blesse. Je ne suis pas du tout enthou­siasmé par la nouvelle inter­face de la console. Certes, il n’y a pas de gros boule­ver­se­ments, mais elle aussi est désor­mais sur le prin­cipe de widgets plus gros. Il devient désor­mais diffi­cile d’af­fi­cher la tota­lité de la hauteur d’une tranche sur un écran 19", surtout si l’on utilise les icônes de pistes. Person­nel­le­ment, je préfé­rais l’as­pect de la console de la version 5. Peut-être d’autres gens seront-ils plus satis­faits de ce nouvel aspect, il est vrai plus lisible.


Rien de catas­tro­phique tout de même : avec la possi­bi­lité d’af­fi­cher/masquer faci­le­ment les éléments que l’on désire, de rétré­cir la largeur des tranches que l’on veut pour en affi­cher plus à l’écran, la console reste plus que fonc­tion­nelle. Et la vue ne s’en portera sans doute que mieux !

Zoom

X-Ray

La fonc­tion zoom a aussi été amélio­rée avec des raccour­cis clavier plus intui­tifs et (enfin) une gestion de la molette de la souris. Celle-ci, combi­née avec les touches ctrl, alt ou shift permet diffé­rents zooms appor­tant un grand confort et une rapi­dité de travail. Ici encore, on peut person­na­li­ser le compor­te­ment du zoom pour par exemple choi­sir qu’il se fasse à la posi­tion de la souris ou de la barre de lecture.


Rappe­lons au passage que Sonar est parti­cu­liè­re­ment bien implé­menté au niveau raccour­cis claviers. Énor­mé­ment de fonc­tions sont direc­te­ment acces­sibles par une touche et on peut person­na­li­ser ses raccour­cis à l’en­vie. Pratique­ment toutes les fonc­tions du logi­ciel (y compris l’ap­pel des scripts) peuvent se voir aisé­ment affec­ter un raccourci clavier et/ou MIDI. Ces raccour­cis MIDI, déjà présents de longue date, sont extrê­me­ment pratiques pour qui travaille avec des claviers maîtres. On affecte par exemple à la touche la plus basse du clavier le rôle d’in­diquer qu’on « joue » un raccourci et non une note et les autres touches de votre clavier seront autant de raccour­cis. Avec la proli­fé­ra­tion des claviers munis de contrô­leurs, le travail avec de telles surfaces de contrôles fait qu’on finit pratique­ment par ne plus toucher à son clavier d’or­di­na­teur que lorsqu’on doit rentrer des noms de pistes ou de fichiers. Confor­table, isn’t it ?


Les nouveau­tés de l’in­ter­face apportent donc un plus certain dans le confort de travail. À celles-ci, signa­lons la fonc­tion X-Ray permet­tant de rendre une fenêtre trans­pa­rente et inopé­rante à la souris par un simple raccourci clavier, ce qui permet de travailler sur la fenêtre située dessous, et ce, sans néces­si­ter de redi­men­sion­ne­ment, repo­si­tion­ne­ment, réduc­tion & agran­dis­se­ment.

ACT : Dialogue avec les surfaces de contrôle

ACT signi­fie « active control tech­no­logy ». Il faut toujours que les éditeurs et les construc­teurs donnent des noms ronflants pour leurs amélio­ra­tions ! Mais là, il faut bien dire que ça méri­tait un petit nom doux. Mais de quoi qu’il s’agit donc t-il donc ? Tout simple­ment d’un système permet­tant (enfin !) de faire dialo­guer faci­le­ment les surfaces de contrôles MIDI avec Sonar. Bien sûr, ce n’est pas d’hier qu’on peut utili­ser des surfaces de contrôle avec ce logi­ciel, mais il faut bien dire que la chose était plutôt limi­tée, canton­née essen­tiel­le­ment à quelques appa­reils prédé­fi­nis comme la Kenton Freak ou la Peavey 1600 et évidem­ment, la Mackie Control et tous les appa­reils compa­tibles MC. Sorti de là, le travail avec des contrô­leurs externes s’avé­rait souvent fasti­dieux.

Si par ailleurs on pouvait contrô­ler faci­le­ment n’im­porte quel para­mètre de piste à l’aide d’un simple MIDI learn, la chose était large­ment insuf­fi­sante pour qui travaille avec de gros projets et beau­coup de plug-ins. Désor­mais, la gestion des surfaces de contrôles externes est excel­lente. Le prin­cipe de l’ACT est de défi­nir un « plug-in  » pour chaque surface de contrôle (atten­tion : un appa­reil en mode Mackie Control reste dans ce mode et ne passe pas par l’ACT, dont il n’a d’ailleurs pas besoin). Une fois le plug-in de surface défini (l’af­faire de quelques secondes), celle-ci permet de contrô­ler les éléments de Sonar. La première chose qui saute aux yeux est les « VEI » (pour « vous êtes ici ») : les bords des pistes actuel­le­ment contrô­lées par la surface prennent la couleur défi­nie pour celle-ci, ce qui permet de savoir en perma­nence où on en est. De plus, de petits numé­ros affichent l’ordre de piste contrô­lée par la surface. Exemple : je contrôle mes pistes 1 à 8 avec mon PCR (défini en rouge) et ma BCF2000 (en bleu) en mode Mackie Control est sur les pistes 9 à 16 tandis que ma BCR2000 (en vert) est affec­tée aux pistes 17 à 24. Les bords des pistes 1 à 8 sont rouges avec les numé­ros 1 à 8, ceux des pistes 9 à 16 sont bleus avec les numé­ros 1 à 8 (ce qui me permet de voir immé­dia­te­ment que ma piste 9 est contrô­lée par la voie 1 de la BCF, la piste 10 par sa voie 2, etc.). Ceux des pistes 17 à 24 sont verts avec numé­ros de 1 à 8 ce qui me permet de savoir que la voie 1 de ma BCR contrôle la piste 17, la voie 2 la piste 18 etc.

Second point fort : tout comme c’est le cas avec une Mackie Control, on peut dépla­cer les surfaces ACT d’un piste à l’autre ou d’un groupe de pistes à l’autre, soit sur la surface par des boutons dédiés, soit direc­te­ment dans le logi­ciel avec un clic droit sur un bord de piste qui ouvre un menu contex­tuel compor­tant la liste des surfaces. Il suffit de sélec­tion­ner la surface dési­rée pour que sa voie 1 contrôle désor­mais la piste où l’on a cliqué (et ses autres voies les pistes suivantes). Surtout, l’ACT permet de contrô­ler pratique­ment tout élément actif à partir du moment où il est auto­ma­ti­sable. Cela peut être les pistes, les EQ, les sends, l’éga­li­seur… On peut aussi passer, tout comme sur une Mackie Control, du contrôle des pistes à celui des bus ou des « mains » (sorties prin­ci­pales).

EQ

On peut de même contrô­ler les plug-ins. Quand l’ACT est actif, le plug-in sélec­tionné à l’écran passe sous le contrôle de la surface ACT en cours. L’ACT peut aussi être désac­tivé (à l’écran ou par un bouton dédié sur la surface de contrôle) pour que le contrô­leur conti­nue par exemple à contrô­ler les pistes, même si l’on ouvre un plug-in. Enfin, on peut de même le « verrouiller » (lock) pour qu’il garde le contrôle sur tel ou tel plug-in même si on change le focus sur une autre fenêtre ou sur un autre plug-in. Un régal !

De nombreuses surfaces de contrôles phares du marché sont d’ores et déjà inté­grées en ACT, comme les Alesis Photon 25, E-MU Xboard25, claviers maîtres Edirol, Korg Kontrol49, M-Audio Axiom 49 et Phat.Boy. Et il y fort à parier que d’autres encore arri­ve­ront bien­tôt puisque Cake­walk propose appa­rem­ment un SDK gratuit pour déve­lop­per des plug-ins ACT.

Mais si votre surface chérie n’est pas défi­nie, vous pouvez toujours l’uti­li­ser en ACT avec le plug-in géné­rique qui, à défaut d’être visuel­le­ment sexy (là où un ACT spéci­fique reprend l’as­pect du hard­ware concerné) fait parfai­te­ment bien son travail. Il comporte 8 potards rota­tifs, 8 sliders, 11 boutons et un bouton shift, le tout à multi­plier par 4 banques ce qui permet de contrô­ler jusqu’à 140 para­mètres !

Pourquoi 11 boutons ? Parce que beau­coup de surfaces de contrôles comportent en plus de 8 boutons de fonc­tion 3 boutons de trans­port (stop, play et retour au début par exemple). Non seule­ment on peut para­mé­trer tout ceci, mais on peut exclure de l’ACT des boutons, voire des sliders ou des potards. Ce qui permet par exemple de conser­ver à nos 3 boutons les fonc­tions de trans­port, même lorsqu’on travaille sur un plug-in. Ça n’a peut-être l’air de rien, mais non seule­ment tout ceci donne un énorme contrôle du logi­ciel par les surfaces de contrôle externes (fussent-elles un simple clavier maître muni de potards et sliders), mais celles-ci peuvent litté­ra­le­ment se bala­der à l’in­té­rieur du projet, d’une piste ou d’un groupe de piste à l’autre, d’un plug-in à l’autre tout comme on le fait avec une Mackie Control. Cela me permet par exemple désor­mais de travailler avec ma BCF2000 en Mackie Control pour tout ce qui concerne les pistes et un PCR et une BCR en ACT pour les plug-ins. Un régal !

Les plug-ins

Côté plug-ins, pas nombreuses nouveau­tés cette fois-ci. Il faut dire que la version 5 avait apporté un lot plus que consé­quent avec notam­ment d’ex­cel­lents synthés virtuels, le génial Roland V-Vocal et la réverbe à convo­lu­tion perfect space… On retrouve tous ces éléments ici, sans chan­ge­ment, mais en néces­si­taient-ils ? Signa­lons juste le compres­seur Soni­tus désor­mais dispo­nible en surround. Tout de même ! Peu de nouveau­tés, donc, mais pas des moin­dres…

Session Drum­mer II

Session Drummer II

Le session drum­mer était un vieil élément de Sonar. Un plug-in MIDI compor­tant une biblio­thèque de boucles ryth­miques variées et clas­sées par styles et tempo pour compo­ser des parties ryth­miques complètes. On pouvait y ajou­ter ses propres patterns joués par un ou des instru­ments virtuels. Désor­mais, celui-ci n’est plus néces­saire. Le Session Drum­mer II n’est plus un « effet » MIDI, mais un instru­ment virtuel complet. Il propose non seule­ment les patterns ryth­miques, mais égale­ment les samples. Ceux-ci sont de bonne qualité, mais peu nombreux. On peut évidem­ment rajou­ter des boucles MIDI comme des samples. Évidem­ment, cet instru­ment virtuel est loin d’un Battery, d’un DFH ou autre ténor du marché. Il permet tout de même de travailler pour qui n’est pas équipé d’un tel plug-in (de surcroît coûteux), offrant ainsi sans dépense supplé­men­taire la possi­bi­lité d’in­té­grer dans ses projets de parties de batte­rie réalistes. Ce plug in suffira sans doute à ceux qui n’ont qu’oc­ca­sion­nel­le­ment besoin d’un tel instru­ment, soit qu’ils travaillent essen­tiel­le­ment avec des sons élec­tros (ils trou­ve­ront leur bonheur dans les autres instru­ments four­nis comme le Roland Groo­ve­Synth), soient qu’ils utilisent des boucles audio ou enre­gistrent de vraies batte­ries acous­tiques. Les autres ne feront sans doute pas l’im­passe sur l’achat d’un vrai produit dédié. Mais Session Drum­mer II pourra s’avé­rer pratique au démar­rage d’un projet pour dispo­ser rapi­de­ment d’une piste batte­rie témoin sans la consom­ma­tion de mémoire et de ressource inhé­rente aux « gros » instru­ments virtuels.

VC-64 Vintage Chan­nel

VC-64

Là, on tape dans le beau­coup plus sérieux. Il s’agit d’un plug-in émulant une tranche de console vintage et regrou­pant un noise gate, un dé-esseur, deux compres­seurs, deux égali­seurs tota­le­ment para­mé­triques 4 bandes, un inver­seur de phase et un gain de sortie. Ouf ! Chaque section peut être mise en service indé­pen­dam­ment des autres. On dispose d’un choix de 10 routages diffé­rents des effets, permet­tant notam­ment du side chain sur un compres­seur par un égali­seur, du mid-side, de la compres­sion deux bandes, du stéréo split… Ajou­tons à ceci les deux mémoires A et B pour effec­tuer des compa­rai­sons immé­diates entre deux réglages et un ensemble d’une quaran­taine de presets « réali­sés par des pros » qui sonnent vrai­ment bien. Le VC-64 est un très bon plug-in qui sonne bien et apporte, outre de larges possi­bi­li­tés de travail, un véri­table plus au son.

Audios­nap : le maître du temps

Voilà sans doute LA grosse nouveauté de cette version 6. Un article complet serait néces­saire à la descrip­tion en détail de la chose. Alors on va faire dans le résumé et le simple : avec l’Au­dios­nap, on fait ce qu’on veut. Il permet une gestion totale (ou quasi totale) du place­ment tempo­rel de l’au­dio. Vous connais­sez certai­ne­ment la quan­ti­za­tion en MIDI, fonc­tion qui permet de recal­ler sur la grille les notes trop en dehors du temps. L’Au­dios­nap, c’est la même chose pour l’au­dio ! On peut par exemple caler tout un ensemble de pistes soit sur la grille MIDI, soit sur une piste de réfé­rence. Les tran­si­toires de celle-ci consti­tuent alors un « pool » (que l’on peut contrô­ler) sur lequel vont se caler les pistes que l’on souhaite. Énorme. Non seule­ment cela permet de sauver des prises un peu floues, mais cela donne une énorme produc­ti­vité, un gain de temps consi­dé­rable sur l’édi­ting. Un exemple ? Deux voix (diffé­rentes) sensées se doubler. Pour qui pratique ceci, on sait à quel point il est rare d’avoir un ajus­te­ment précis à la prise. Il faut alors suer à l’édi­ting ou utili­ser un coûteux plug-in comme Voca­lign pour ajus­ter parfai­te­ment les deux voix. Avec l’au­dios­nap, c’est l’af­faire de quelques secondes !

Les deux voix brutes de prise1 – Les deux voix brutes de prise

La voix lead est déterminée comme référence du pool2 – La voix lead est déter­mi­née comme réfé­rence du pool

La voix back est calée sur le pool3 – La voix back est calée sur le pool

Possibilité d'ajuster des transitoires à la souris4 – Possi­bi­lité d’ajus­ter des tran­si­toires à la souris

Les extraits audio :


Mais ce n’est pas tout. On a vu que l’Au­dios­nap permet de quan­ti­zer de l’au­dio d’après de l’au­dio. Il permet aussi de copier le groove d’une portion audio pour la coller sur une autre ! Bon, de là à imagi­ner que l’en­re­gis­tre­ment de basse d’un débu­tant va pouvoir groo­ver comme un Boot­sie Collins… ne rêvons tout de même pas. Mais on s’en approche, mine de rien, même s’il reste encore de la place à la maîtrise instru­men­tale.

Atten­dez ! Ce n’est pas fini. L’Au­dios­nap permet de quan­ti­zer de l’au­dio sur de l’au­dio ou sur la grille MIDI. Ce dernier point est notam­ment parfait pour qui veut créer un morceau compor­tant des parties MIDI à partir d’une impro­vi­sa­tion sur instru­ment, par exemple. Mais l’Au­dios­nap permet aussi l’in­verse : la grille MIDI, donc le tempo du morceau, peut se caler sur une partie audio, même si son tempo varie. Encore une fois, l’idéal pour ceux qui construisent des morceaux à partir d’un enre­gis­tre­ment audio. Il n’est plus néces­saire d’en­re­gis­trer celui-ci avec un clic dont on sait qu’il n’est pas l’élé­ment le plus favo­rable à un jeu inspiré du musi­cien.

Ajou­tons que l’Au­dios­nap permet de conver­tir des beats audio en MIDI, réalise aussi bien des tâches auto­ma­tiques (réali­sées par le logi­ciel) que manuelles (dépla­ce­ment de tran­si­toires à la souris). L’al­go­rithme iZotope Radius de pitch shif­ting donne quant à lui d’ex­cel­lents résul­tats audio (souvent meilleurs à mon sens que le mpex cepen­dant toujours dispo­nible), y compris sur les basses. De plus, toute l’édi­tion peut se faire de façon destruc­tive.

Amélio­ra­tions et points noirs

Tranche

Les amélio­ra­tions ne s’ar­rêtent pas là, même si on a certai­ne­ment abordé les plus spec­ta­cu­laires. Une foul­ti­tude de « petites » choses ont été rajou­tées qui, comme toujours dans les évolu­tions de Sonar, permettent d’amé­lio­rer la produc­ti­vité et le confort de travail pour, au final, des projets audio de meilleure qualité.

On a parlé de l’uti­li­sa­tion de la molette de souris pour le zoom. Elle permet égale­ment de régler un potard ou un fader juste en le survo­lant et en tour­nant la molette, ce qu’ap­pré­cie­ront certai­ne­ment ceux qui travaillent sans surface de contrôle. En utili­sant la touche shift, on passe en réglage de préci­sion si précieux lorsqu’on travaille à la souris.

Dans les « détails », on peut aussi verrouiller la posi­tion tempo­relle d’un clip, évitant ainsi tout dépla­ce­ment intem­pes­tif lors de l’édi­ting. On peut aussi désor­mais annu­ler la suppres­sion d’un plug-in dans un rack d’ef­fet.

Il y a aussi des points plus essen­tiels comme la compen­sa­tion auto­ma­tique de latence ou le crash reco­very : en cas de plan­tage du programme, Sonar tente tout de même une sauve­garde de secours du projet en cours. Et ça marche plutôt bien ! On dispose aussi d’un système de versions auto­ma­tiques avec des sauve­gardes datées pour reve­nir à d’an­ciennes versions du projet en cours. Signa­lons égale­ment la possi­bi­lité d’avoir désor­mais à l’in­té­rieur d’un même projet des fichiers audio de formats diffé­rents.

Points noirs

Il y en a, et comme tout logi­ciel, Sonar n’est pas parfait. Côté fiabi­lité, un effort a été fait pour la version 6.0. Là où la 5.0 était boguée de façon inac­cou­tu­mée chez Cake­walk, la version 6.0 est nette­ment plus stable. Comme toujours est sorti rapi­de­ment un patch correc­tif 6.1 qui s’avère très stable, puis la version 6.2 qui outre la correc­tion de bugs, apporte de nombreuses amélio­ra­tions. Il n’en reste pas moins qu’il arrive que Sonar plante. C’est rare, mais ça arrive et ce n’est jamais agréable, surtout pour qui a tété de longue date la mamelle de Cake­walk qui nous a gras­se­ment habi­tué à la stabi­lité. La gestion du magné­tisme a été gran­de­ment amélio­rée et on peut même désor­mais déter­mi­ner une « puis­sance » d’at­trac­tion de la grille. Il n’en reste pas moins que dans certaines situa­tions, le magné­tisme ne semble pas répondre correc­te­ment, néces­si­tant de minu­tieux posi­tion­ne­ments manuels. Agaçant !

J’ai parlé plus haut de l’af­fi­chage. Heureu­se­ment que le prix des grands écrans chute parce qu’il devient de moins en moins possible de travailler sur des écrans « stan­dards ». Désor­mais, le bureau du home-studiste va ressem­bler à celui d’un info­gra­phiste ! Sans doute est-ce la contre­par­tie incon­tour­nable des nombreuses nouvelles fonc­tions qu’ap­portent nos logi­ciels, mais ça fait un peu râler et ceux qui en sont toujours au 15" vont devoir inves­tir…

Côté VST, l’in­té­gra­tion est meilleure, mais il subsiste quelques bugs surtout au niveau de l’af­fi­chage. Il m’est par exemple arrivé de ne pouvoir affi­cher la tota­lité de la fenêtre d’un ensemble Reak­tor, obli­geant à un scrol­ling agaçant. Il semble aussi qu’il y ait toujours de sérieux problèmes de compa­ti­bi­lité avec certains plug-ins de chez Wave. D’après les rumeurs, ce serait de la faute de Wave qui ne respec­te­rait pas les spéci­fi­ca­tions Windows quant à la régio­na­li­sa­tion des signes numé­riques. Dans le code, un point dans un nombre au lieu d’une virgule et ça plante. Il semble que cela se résout en chan­geant les options régio­nales de Windows, mais c’est ennuyeux pour beau­coup d’uti­li­sa­teurs. Le bruit court que Wave corri­ge­rait ses codes…

Enfin, défaut impor­tant pour de nombreux musi­ciens et home-studistes : Sonar n’existe pas sur Mac. Peut-être à terme une version Univer­sal Bina­ries ? Pour l’ins­tant, je n’en ai aucune idée. Par contre, Sonar est d’ores et déjà prêt pour Vista, que ce soit en 32 ou 64 bits. Rien de tout ça n’est catas­tro­phique (sauf peut être pour les utili­sa­teurs de Mac, mais ils ne manquent pas de bons logi­ciels). Il fallait juste, après l’en­thou­siasme que j’ai montré pour cette nouvelle version, rappe­ler que Sonar n’est évidem­ment pas parfait.

Conclu­sion

Cette sixième mouture de Sonar présente de réels argu­ments de séduc­tion et offre un plus grand confort de travail et des outils de produc­tion profes­sion­nels et perfor­mants. Mais comme souvent, ses amélio­ra­tions essen­tielles concernent l’ef­fi­ca­cité et la produc­ti­vité. Malgré les évolu­tions, le logi­ciel reste rela­ti­ve­ment simple d’abord et conserve une excel­lente ergo­no­mie et une souplesse permet­tant de travailler avec lui dans de multiples confi­gu­ra­tions, du mini home-studio avec un simple ordi­na­teur au clavier et à la souris au studio plus complet avec surfaces de contrôle, claviers MIDI et hard­ware externe. De surcroit, il reste très bien placé d’un point de vue prix face à ses prin­ci­paux concur­rents, surtout compte tenu des pres­ta­tions qu’il offre. Un excellent choix.
  • Ergonomie
  • Puissance des outils
  • Offre de plug-ins
  • Prix
  • Nouvelle console discutable
  • Intégration VST encore imparfaite
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