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Test du Presonus Studio One 2 - Studio Killed the DAW stars

9/10
Award Valeur sûre 2012
2012
Valeur sûre
Award

Apparu sur le marché il y a un peu plus de deux ans maintenant, Studio One nous avait étonnés par la maturité dont faisait preuve sa première version : stable, mais surtout très bien pensé sur le plan ergonomique, le logiciel n'avait déjà pas grand-chose à envier aux dinosaures de la séquence. Or, il a encore fait du chemin depuis : amélioré significativement dans sa mise à jour 1.5, il nous revient aujourd'hui dans une version 2 tout bonnement étonnante. Voyons ce qu'il en est.

Presonus Studio One 2

On ne change pas une formule qui gagne et passée l’ins­tal­la­tion du logi­ciel et des nombreux plug-ins et banques de sons qui l’ac­com­pagnent, on se retrouve en terrain fami­lier. Sa philo­so­phie n’a en effet pas changé, avec cette distinc­tion faite entre le Morceau (titre unique à enre­gis­trer/éditer/mixer) et le Projet qui peut compor­ter un ou plusieurs Morceaux et qui se voit dédié au maste­ring.

Suivant cette logique, Le logi­ciel s’or­ga­nise toujours en 3 parties : Accueil (pour créer ou ouvrir un Morceau ou un Projet, accé­der aux options de confi­gu­ra­tion du logi­ciel, récu­pé­rer des mises à jour ou encore des news concer­nant le soft), Morceau (pour l’en­re­gis­tre­ment, l’edi­ting et le mixage d’un titre) et enfin Projet (pour le maste­ring et l’ex­port du ou des morceaux, soit sur CD soit en fichier). Bien évidem­ment, c’est dans la partie 'Morceau’ que vous passe­rez l’es­sen­tiel de votre temps et c’est égale­ment cette dernière qui s’avère la plus touf­fue en termes de fonc­tion­na­li­tés.

Son inter­face n’a pas changé dans sa répar­ti­tion, avec son navi­ga­teur à la Live sur la droite (qui permet de parcou­rir vos fichiers audio/MIDI, vos plug-ins (y compris les applis ReWire comme Reason) et tous leurs presets (soit par caté­go­ries, vendeurs ou encore via un moteur de recherche), son inspec­teur de piste sur la gauche, sa fenêtre d’ar­ran­ge­ment au centre et sa fenêtre d’édi­tion occu­pant le bas de l’in­ter­face et qui, selon les cas, pourra affi­cher un éditeur audio, un piano roll ou encore la table de mixage. Notez que chacun de ces éléments est esca­mo­table et qu’on peut aussi déso­li­da­ri­ser les éditeurs et la table de mixage de la fenêtre prin­ci­pale. Ce sera pratique par exemple pour affi­cher en perma­nence cette dernière sur un second moni­teur… L’in­ter­face Project n’a pas non plus subi de rema­nie­ment et se compose toujours, en plus de stacks d’in­sert d’ef­fets (pre ou post fader), d’une partie accueillant les formes d’ondes de vos diffé­rents morceaux, et de larges visua­li­seurs, qu’ils soient dévo­lus au spectre, au niveau global ou encore à la répar­ti­tion stéréo. 

Bref, les nouveau­tés ne sautent pas aux yeux bien qu’elles soient rela­ti­ve­ment nombreuses dès qu’on rentre un peu plus dans le logi­ciel.

Le groove en un clic

Presonus Studio One 2

Alors quoi ? Rien de neuf ? Bien au contraire, beau­coup de choses et non des moindres, à commen­cer par une fonc­tion­na­lité impor­tante : une vraie gestion des pistes compo­sites qui manquait jusqu’ici. En version 1.6.5, lorsque vous faisiez une prise en boucle, le soft enre­gis­trait tous vos essais et vous permet­tait ensuite de géné­rer une nouvelle piste pour chaque. Si cette fonc­tion existe toujours (via ‘extraire les prises sur les pistes’), elle est complé­tée par une extrac­tion des prises sur des couches, sorte de sous-enti­tés de la piste, et grâce auxquelles il est bien plus simple de travailler. Chaque couche est écou­table en solo et vous avez la possi­bi­lité, via un simple clic sur une zone sélec­tion­née, de la faire ‘remon­ter’ pour compo­ser peu à peu la prise parfaite à partir de vos diffé­rentes prises. Notez que le logi­ciel s’oc­cupe de faire auto­ma­tique­ment le cross­fade pour éviter les arte­facts audio lors de la juxta­po­si­tion d’élé­ments issus de prises diffé­rentes. Notez aussi que cette fonc­tion peut être utili­sée avec les pistes grou­pées (ce qui sera notam­ment inté­res­sant pour faire du comping de pistes de batte­rie). La chose n’a certes rien d’in­no­vante dans l’ab­solu car c’est une fonc­tion qu’on retrouve chez la grosse majo­rité des concur­rents, mais comme elle est bien réali­sée, elle est plus que bien­ve­nue.

Toujours au rayon audio, on notera l’ar­ri­vée de pas mal de fonc­tions avan­cées concer­nant le calage et la quan­ti­sa­tion. S’il était déjà possible de quan­ti­ser un clip audio en version 1.6.5 en le divi­sant au cutter à l’en­droit des tran­si­toires en autant de sous-clips que néces­saire, l’opé­ra­tion est autre­ment plus simple avec cette seconde version puisque Studio One est désor­mais capable de détec­ter les tran­si­toires. Utile pour faire de l’ex­trac­tion de groove comme de la quan­ti­sa­tion, la chose est simplis­sime à mettre en œuvre et peut même s’ef­fec­tuer en arrière-plan, sans qu’on s’en rende compte et sans qu’on ait, comme dans certains séquen­ceurs, à lancer ou à para­mé­trer au préa­lable une détec­tion des tran­si­toires.

Presonus Studio One 2

Pour quan­ti­ser un clip audio, il suffit ainsi de le sélec­tion­ner et de pres­ser Q, la quan­ti­sa­tion étant par ailleurs para­mé­trable, de même que la façon dont elle s’ap­plique : soit en en mode Time Stret­ching, soit en mode Slicing (façon REX, les segments seront donc plus ou moins espa­cés plutôt que d’être étirés)…. Vous avez peur qu’avec une quan­ti­sa­tion trop stricte, le résul­tat soit trop robo­tique ? Pres­sez ainsi Alt + Q plutôt que Q, ce qui quan­ti­sera à seule­ment 50 %. C’est d’ailleurs sur ce genre de détail que Studio One fait la diffé­rence : évidem­ment, tous les séquen­ceurs permettent d’ap­pliquer une quan­ti­sa­tion plus ou moins stricte, mais tous n’ont pas pensé à prédé­fi­nir une judi­cieuse quan­ti­sa­tion à 50 % et à la rendre acces­sible via un raccourci clavier. Tous n’ont pas non plus pensé à vous montrer via une couleur diffé­rente quels segments du fichier audio étaient affec­tés par la quan­ti­sa­tion pour que vous puis­siez véri­fier la perti­nence du calage et inter­ve­nir au besoin, à la mano. Mine de rien, ce genre de bonnes idées est assez déter­mi­nant en terme de produc­ti­vité : on gagne un clic par-ci, par-là, de sorte qu’à la fin, on fait les choses avec une plus grande rapi­dité, et donc une plus grande effi­ca­cité. 

L’ex­trac­tion de groove est aussi simple à mettre en œuvre : un simple drag & drop d’un clip MIDI ou audio dans la fenêtre de quan­ti­sa­tion suffit pour créer un nouveau preset de groove qu’on pourra utili­ser ensuite comme réfé­rence de calage, tandis qu’un autre drag & drop du groove vers le séquen­ceur créera un fichier MIDI auto­ma­tique­ment : libre à vous ensuite de l’as­si­gner à un instru­ment virtuel…

Bref, là encore, PreSo­nus comble un manque de la version initiale de Studio One et le fait avec une redou­table perti­nence. Mais il y a mieux encore dans cette nouvelle version : un mieux qui s’ap­pelle Melo­dyne.

Avec des vrais morceaux de Melo­dyne à l’in­té­rieur

Melo­dyne, pour ceux qui ne le connaî­traient pas, est un logi­ciel qui, dans sa version de base, permet d’édi­ter le place­ment et la hauteur de n’im­porte quelle note dans un fichier audio mono­pho­nique, avec une simpli­cité et une effi­ca­cité qui laissent la concur­rence loin derrière. Or, le problème de Melo­dyne jusqu’ici tenait essen­tiel­le­ment à son inté­gra­tion au sein des séquen­ceurs. Pour l’uti­li­ser, il fallait le mettre en Insert de la piste à trai­ter, passer par une phase de recon­nais­sance des évène­ments audio et travailler ensuite au sein de la fenêtre du logi­ciel avec une ergo­no­mie et surtout une gestion des raccour­cis clavier très perfec­tible. 

Presonus Studio One 2

Pour cette seconde version de Studio One, Preso­nus frappe un grand coup avec une parfaite inté­gra­tion du logi­ciel de Cele­mony. Oubliez l’in­ser­tion de plug-in, la phase de recon­nais­sance et les soucis de raccour­cis, désor­mais un simple clic droit sur un conte­neur audio suffit à bascu­ler vers Melo­dyne qui occu­pera alors la partie basse du logi­ciel. Un gros plus face à la concur­rence qui lorsqu’elle propose ce genre de fonc­tion­na­lité, le fait avec des algos qui sont très nette­ment infé­rieurs à ceux de Cele­mony sur le plan quali­ta­tif.

Et ce plus de se trans­for­mer en atout déter­mi­nant lorsqu’on possède une licence de Melo­dyne Editor et de sa fameuse tech­no­lo­gie Direct Note Access qui permet de faire tout ce que fait Melo­dyne Essen­tial en gérant la poly­pho­nie. La puis­sance que la chose confère tant sur le plan de l’edi­ting (reca­ler un arpège de guitare à la ramasse, corri­ger une fausse note dans un accord de piano), le sampling (isoler un instru­ment au sein d’un mix) ou l’ar­ran­ge­ment (trans­for­mer un accord majeur en mineur) et le fait que l’ou­til soit utili­sable plus simple­ment que dans les autres séquen­ceurs change la vie. Certes, vous ne dispo­sez pas avec Studio One de ces fonc­tions propres au Melo­dyne Editor et il ne s’agi­rait pas d’at­tri­buer à Preso­nus les lauriers de Cele­mony mais l’ex­cel­lente inté­gra­tion de Melo­dyne au séquen­ceur n’en demeure pas moins un énorme avan­tage sur tous les produits concur­rents, si pro soient-ils. 

Un exemple tout bête qui vous donnera une idée de la puis­sance du truc : vous avez une boucle audio de saxo­phone que vous aime­riez bien doubler ou rempla­cer par un synthé quel­conque? Trois étapes suffisent : d’abord, vous passez votre boucle de sax en mode Melo­dyne via un simple clic droit. Ensuite, vous choi­sis­sez depuis le navi­ga­teur de preset le son qui vous inté­resse et le glis­sez dans la fenêtre d’ar­ran­ge­ment, ce qui aura pour effet d’au­to­ma­tique­ment créer une nouvelle piste MIDI pour le synthé et le preset choisi. Enfin, cliquez-glis­sez votre boucle de sax sur la piste MIDI du synthé : vous récu­pè­re­rez ainsi les notes MIDI détec­tées par Melo­dyne. That’s it !

Inutile de vous dire que pour faire des remixes ou du Drum Repla­ce­ment, la chose est plus qu’in­té­res­sante, dans la limite, évidem­ment, des possi­bi­li­tés actuelles de Melo­dyne : j’ai ainsi eu des problèmes de repé­rage sur une boucle de batte­rie stéréo avec une énorme ambiance compres­sée (Melo­dyne, bascu­lant auto­ma­tique­ment en mode percus­sif mono, peinait à recon­naître les notes quand je l’ai passé en mode poly­pho­nique, signe qu’il manque sans doute un mode ‘Poly­pho­nique percus­sif’ pour ce type de tâches) et sur un riff de guitare élec­trique satu­rée (les algos de Cele­mony ont détecté des notes sur des harmo­niques qui n’avaient rien d’es­sen­tiel, de sorte que j’ai dû faire un peu d’édi­ting pour retrou­ver une partie propre). Et tant qu’on en est aux doléances, disons clai­re­ment à PreSo­nus et Cele­mony qu’on appré­cie­rait gran­de­ment de béné­fi­cier des Groove de quan­ti­sa­tion extraits par Studio One à l’in­té­rieur de Melo­dyne, histoire de se passer de l’Elas­tic Audio qui a vite fait de glit­cher dès qu’on lui en demande un peu trop…

Orienté Objet

Presonus Studio One 2

En fouillant un peu sur la façon dont Melo­dyne a été inté­gré à Studio One, on s’aperçoit vite d’une autre nouveauté de taille : le plug-in de Cele­mony est placé, non pas en Insert de piste, mais en Insert du segment audio qu’on édite. En d’autres termes, Studio One gère désor­mais les effets au niveau des événe­ments audio de manière non destruc­tive, tout comme dans Sampli­tude (en un peu moins poussé toute­fois). Imagi­nez que vous ayez à rajou­ter un flan­ger sur une voix lead à l’en­droit des refrains unique­ment : avec un séquen­ceur clas­sique, il vous faudra soit deux pistes diffé­rentes pour cette voix, avec leurs inserts respec­tifs, soit une piste sur laquelle vous ferez une auto­ma­tion de l’ef­fet. Grâce à l’ap­proche orien­tée objet, vous vous conten­tez d’in­sé­rer votre flan­ger sur la portion de voix du refrain, sans avoir à toucher au reste de votre piste initiale. Une logique extrê­me­ment puis­sante et qui permet de gagner bien du temps lorsqu’on l’in­tègre à sa façon de travailler, tout en évitant d’en­com­brer inuti­le­ment la table de mixage prin­ci­pale.

La chose est plus d’au­tant plus inté­res­sante qu’elle permet d’in­ter­ve­nir à l’échelle du slice. Lorsqu’après une détec­tion des tran­si­toires, vous divi­sez une boucle audio en slices, chaque tranche est alors consi­dé­rée comme un événe­ment audio… avec ses propres effets en Insert, donc ! Du coup, il est tout à fait possible d’ajou­ter une réverbe sur la caisse claire – et sur cette dernière seule­ment – d’une boucle de batte­rie stéréo…

Trois choses à propos de ces Event FX : la première, c’est qu’il n’est pas possible de faire des auto­ma­tions les concer­nant (ou alors je n’ai pas trouvé comment faire). La seconde, c’est qu’on ne dispose que d’in­serts mais pas d’en­voi comme c’est le cas dans Sampli­tude (dommage, notam­ment pour mon exemple de slices que j’au­rais bien voulu envoyer dans une réverbe unique plutôt que de mettre un insert sur chaque slice). Et la troi­sième, c’est qu’il faudra les utili­ser avec parci­mo­nie, sous peine de voir la jauge de consom­ma­tion CPU grim­per en flèche… 

Sauf que, comme dirait Acta­rus en sautant dans la tête de Goldo­rak tout en troquant son costume de baba­cool orange pour une tenue digne d’une meneuse de revue au Lido : 

TRANS-FOR-MA-TION !

PreSo­nus a en effet pensé à la consom­ma­tion CPU/RAM en miton­nant une fonc­tion ‘Free­ze’ sobre­ment bapti­sée Trans­form et qui s’avère rela­ti­ve­ment puis­sante. D’abord parce qu’elle est très simple à mettre en œuvre : un clic suffit pour trans­for­mer un clip MIDI pilo­tant un instru­ment virtuel en un clip audio, ou pour effec­tuer un rendu d’une piste blin­dée d’ef­fets, et évidem­ment, un clic suffit pour dége­ler tout cela. 

Là où ça devient inté­res­sant, c’est que la chose peut se faire au niveau du clip ou au niveau de la piste, et qu’elle est indé­pen­dante de ce que vous faites en termes d’ar­ran­ge­ment. Si sur une piste, vous dispo­sez d’un Clip A puis d’un Clip B, le fait de geler la piste ne bloque en rien ces éléments : vous pouvez placer B avant A, couper l’un et le mettre au milieu de l’autre et lorsque vous dégè­le­rez tout ça, vous retrou­ve­rez toutes les modifs que vous aviez faites avec les éléments quand ils étaient gelés. On est donc très loin du bounce à peine amélioré qui nous est proposé dans nombre de séquen­ceurs…

Voici une bonne idée qui permet de travailler plus vite, mais elle n’est pas la seule, comme nous allons le voir. PreSo­nus semble en effet extrê­me­ment soucieux de faire de Studio One un logi­ciel effi­cace en termes de produc­ti­vité et de work­flow.

Vite et bien

Entre autres nouveau­tés de ce côté, on évoquera les pistes Dossiers qui permettent bien sûr de ratio­na­li­ser l’or­ga­ni­sa­tion du projet, mais aussi et surtout de gérer le grou­pe­ment des pistes à l’in­té­rieur du dossier ou leur affec­ta­tion à un bus d’un clic unique. Un bonheur pour se miton­ner un bus batte­rie, un bus cordes et un bus cuivres par exemple, sans avoir à passer des plombes à faire les routings piste par piste.

Presonus Studio One 2

On saluera égale­ment l’ap­pa­ri­tion de la Track List qui permet d’avoir une vue d’en­semble de toutes vos pistes, avec des critères permet­tant de filtrer l’af­fi­chage de la fenêtre d’ar­ran­ge­ment par type. Au gré de ces derniers, vous pouvez ainsi ne visua­li­ser que les pistes audio, ou encore les pistes d’au­to­ma­tion, les instru­ments, etc. Et vous pouvez même vous faire vos propres presets pour accom­mo­der les vues à votre conve­nance. L’in­té­rêt de la chose ne saute pas aux yeux sur un petit projet, mais sur un gros bébé de 32 pistes ou plus, il devient diffi­cile de s’en passer tant cette fonc­tion évite de passer son temps à scrol­ler ou à jouer avec le zoom de la fenêtre d’ar­ran­ge­ment. 

Elle est égale­ment inté­res­sante au niveau de l’édi­tion d’une séquence car vous pouvez désor­mais, à partir du même piano roll, agir sur plusieurs pistes MIDI en même temps. Vous recon­nai­trez les notes de chaque partie à ce qu’elles reprennent la couleur de leur piste, et pour­rez ainsi mener les éditions et saisie d’une multi­tude de pistes simul­ta­né­ment en vous basant sur leurs couleurs ou en filtrant les affi­chages grâce à la Track List. L’in­té­rêt sautera aux yeux de ceux qui écrivent de la musique orches­trale ou utilisent des instru­ments virtuels compor­tant de nombreuses arti­cu­la­tions : on peut ainsi écrire un quatuor à cordes sans avoir à faire d’in­ces­sants aller-retours entre 4 piano rolls… 

Seul reproche et qui vaut d’ailleurs pour tout le logi­ciel : le nom des pistes dans le track list est écrit avec des polices de carac­tères minus­cules, parfois ton sur ton (gris sur gris foncé) et rebu­tera peut-être les utili­sa­teurs qui ne disposent pas d’un grand écran de bonne qualité ou souffrent d’un défi­cit visuel. En dépit d’une excel­lente ergo­no­mie et de fonc­tions bien pensées, PreSo­nus a donc encore une belle marge de progres­sion à faire en termes d’ac­ces­si­bi­lité, ce qui, recon­nais­sons-le d’ailleurs, est souvent le cas aussi de la concur­rence. On attend donc un peu plus de possi­bi­li­tés dans la person­na­li­sa­tion de l’in­ter­face, que ce soit au niveau de la taille de certains affi­chages ou des couleurs utili­sées…

Finis­sons enfin les nouveau­tés du côté de la partie Maste­ring et qui se résument pour l’es­sen­tiel à la prise en charge du format d’image DDP, à l’édi­tion des PQ et à un système d’ana­lyse du Loud­ness qui propose quan­tité d’in­fos inté­res­santes pour réali­ser votre maste­ring : plage dyna­mique, niveau de crête et niveau RMS pour chacun des canaux droit et gauche, etc. A n’en pas douter, même si elle ne retien­dra pas l’at­ten­tion de tout le monde, cette partie est bien plus qu’un bonus dans le produit. Pourquoi ? Parce qu’elle est réel­le­ment imbriquée avec le reste du soft : si au moment du maste­ring d’un titre, vous vous rendez compte d’un problème dans l’équi­libre spec­tral qu’une EQ discrète ne parvient pas à résoudre, c’est proba­ble­ment parce que le problème vient du mixage. Là où Studio One est inté­res­sant, c’est qu’en un clic, vous pouvez bascu­ler dans la partie arran­ge­ment et mixage du morceau, en sachant que chaque modi­fi­ca­tion que vous porte­rez alors sera auto­ma­tique­ment réper­cu­tée sur le rendu du morceau dans la partie maste­ring.

Tout cela nous amène d’ailleurs aux nouveau­tés à rele­ver parmi les effets et instru­ments virtuels du logi­ciel.En termes de Work­flow, c’est très bien vu, même si cette section pour­rait être plus complète encore : A quand la gestion de morceaux de réfé­rences, toujours galère à gérer avec les éditeurs audio ou les séquen­ceurs du marché, si pro soient-ils (et ce n’est pour­tant pas la mer à boire que de prévoir un player de fichiers Flac ou WAV avec possi­bi­lité de mettre des repères et de boucler des portions…) ? A quand la gestion d’un aperçu ‘Save for the web’ comme le propose Sonnox avec son Fraun­ho­fer Pro-Codec ? A quand peut-être aussi l’in­té­gra­tion de plug-ins de restau­ra­tion audio, puisqu’on parle de maste­ring… Sans aller jusqu’à inté­grer un Izotope RX, on ne crache­rait pas sur un spec­tro­gramme avec les fonc­tions d’édi­tion qui vont bien… Pour­sui­vons en évoquant quelque chose qui sera peut-être un détail pour vous, mais qui pour d’autres voudra dire beau­coup : l’in­té­gra­tion de Sound­Cloud depuis la version 1.5 du soft. Véri­table Youtube de l’au­dio, Sound­Cloud est sans doute aujour­d’hui LA solu­tion d’hé­ber­ge­ment de fichiers audio la plus perfor­mante du web. Certains l’uti­lisent comme un bête ersatz de MySpace mais l’ou­til est bien plus inté­res­sant que cela dans la mesure où il permet le partage public ou privé, avec ou sans télé­char­ge­ment possible, de fichiers audio dans des réso­lu­tions et dans formats divers et variés. Bref, un outil bien utile pour les musi­ciens et qui a déjà été inté­gré dans quan­tité d’ap­pli­ca­tions mobiles sous iOS ou Androïd. Quoi de plus natu­rel donc que de retrou­ver Sound­Cloud dans son séquen­ceur, histoire de gagner encore un peu plus de temps ? Et le mieux, c’est que PreSo­nus a bien fait les choses : il ne s’agit pas d’un bête relais vers votre navi­ga­teur Inter­net comme le propose Stein­berg dans la version 6.5 de Cubase pour mettre vos mixdown en ligne, mais d’une inté­gra­tion complète au navi­ga­teur de fichier et qui marche dans les deux sens : une fois que vous avez auto­risé Studio One à accé­der à votre espace Sound­Cloud, vous pouvez certes faire vos mixdown dans le cloud, mais les fichiers héber­gés sur ce dernier sont égale­ment acces­sibles dans le navi­ga­teur de fichiers du logi­ciel, à la rubrique serveur. Ca veut dire que vous pouvez les pré-écou­ter d’un clic, mais surtout que vous pouvez les glis­ser dans la fenêtre d’ar­ran­ge­ment comme n’im­porte quel fichier local. Le télé­char­ge­ment se lancera auto­ma­tique­ment et vous récu­pè­re­rez votre fichier prêt pour bosser. C’est beau la moder­nité !

Il plug dans mon cœur comme il plug sur la ville

Presonus Studio One 2

Du côté des plug-ins d’ef­fets, PreSo­nus a eu à cœur de combler l’un des prin­ci­paux manques de Studio One en ajou­tant un proces­seur à convo­lu­tion à l’ar­se­nal du logi­ciel. Livré avec une biblio­thèque de 1,11 Go de réponses impul­sion­nelles, OpenAir vient ainsi complé­ter de fort belle manière les réverbes algo­rith­miques déjà présentes (MixVerb et Room­Verb), en offrant des simu­la­tions d’es­paces réalistes : un plug-in qui ne gère pas hélas la True Stereo, mais qui se révèle simple à utili­ser et qui, excel­lente idée de PreSo­nus, se voit accom­pa­gné du plug-in IR-Maker. Comme son nom l’in­dique, ce dernier simpli­fie la créa­tion de vos propres réponses impul­sion­nelles : vous instal­lez votre micro dans la pièce par rapport à vos enceintes et le plug envoie la sweep qui va bien pour recueillir ensuite le signal capté par le micro et géné­rer l’Im­pulse. La chose est d’au­tant plus la bien­ve­nue qu’elle n’af­fecte pas seule­ment OpenAir. 

Presonus Studio One 2

En effet, PreSo­nus a profité de l’oc­ca­sion pour amélio­rer son simu­la­teur d’am­pli guitare nommé Ampire, qui passe ainsi en version XT. Quoi de neuf dans ce dernier ? Enor­mé­ment de choses : un nouveau look, de nouvelles modé­li­sa­tions d’am­pli mais aussi et surtout une section d’ef­fets inté­grée et un tout nouvel étage de sortie, permet­tant désor­mais bien plus de lati­tude grâce à la gestion du posi­tion­ne­ment des micros et à la simu­la­tion de baffle qui repose désor­mais sur des réponses impul­sion­nelles. Autant le dire, avec 8 pédales d’ef­fets seule­ment (Wah, Tube Driver, EQ, Modu­la­tion, Pan, Tremolo, Delay et Reverb) au chaî­nage quasi-fixe (vous pouvez déter­mi­ner sur 6 pédales si l’ef­fet inter­vient avant ou après l’am­pli), Ampire XT n’a pas les épaules pour riva­li­ser avec la poly­va­lence et les possi­bi­li­tés d’un Guitar Rig. Mais il est autre­ment plus simple à utili­ser du coup, et offre surtout un son bien meilleur et bien plus confi­gu­rable que le précé­dent Ampire grâce à la gestion du posi­tion­ne­ment des micro­phones et la convo­lu­tion utili­sée pour la simu­la­tion de HP. La bonne idée de PreSo­nus, c’est aussi de propo­ser, en marge des clas­siques Combos, 2×12 et 4×12, un ‘IR Cabi­net’ qui vous permet de char­ger 3 réponses impul­sion­nelles de votre choix : des fichiers que vous aurez récu­pé­rés sur le net ou encore que vous aurez brico­lés vous-même grâce à l’IR-Maker, à partir de votre propre Cabi­net. 

Au nombre des regrets, on déplo­rera toujours l’ab­sence d’un de-esser (même si le compres­seur multi­bande peut certes faire le job) et plus encore d’un Tran­sient Desi­gner : diffi­cile en effet de se passer de ce genre de joujou quand on a pris l’ha­bi­tude de l’uti­li­ser. Rien de bien grave toute­fois et on peut comp­ter sur PreSo­nus pour combler ces manques lors d’une prochaine mise à jour. On saluera en outre l’ar­ri­vée du Tone Gene­ra­tor (géné­ra­teur de signal toujours utile pour les opéra­tions de cali­brage) et de Dual Pan, un utili­taire permet­tant de gérer vos pano­ra­miques diffé­rem­ment de ce qui est prévu de base par le logi­ciel, avec un potar pour chaque canal, une balance et la possi­bi­lité de choi­sir la loi de pano­ra­mique gérant tout ça : une addi­tion bien­ve­nue, mais qui aurait pu tout aussi bien se loger dans la tranche de console en option, selon moi.

Certains seront peut-être déçus d’ap­prendre qu’au­cun nouvel instru­ment virtuel n’a été ajouté au ROMpler Presence, au synthé Mojito, au sampler SampleOne et au Drum­Sam­pler Impact. Aucun ? Ce n’est pas tout à fait vrai puisque Studio One (dans sa version Pro unique­ment) est désor­mais livré en bundle avec la Komplete Elements de Native Instru­ments : une excel­lente idée tant ce petit bundle embarquant les versions Player de Guitar Rig, Reak­tor et Kontakt, et accom­pa­gné de 3Go de sons se révèle sédui­sant et poly­va­lent à l’usa­ge…

Et puisqu’on parle de sons, il convient de s’ar­rê­ter sur une autre nouveauté du logi­ciel : le format  Music Loops. 

Tout un projet dans une boucle

En complé­ment du format Audio Loops qui permet d’as­so­cier un tempo à une boucle audio enco­dée en loss­less (en gros, une sorte de fichier Acidi­fié comme l’avait imaginé Sonic Foun­dry à l’époque de la sortie d’Acid), PreSo­nus propose désor­mais le format Music Loops qui va beau­coup plus loin. Il s’agit en effet d’un conte­neur suscep­tible d’em­barquer tout ce qui peut consti­tuer une boucle : séquence, preset de son d’un instru­ment virtuel, effets et rendu audio de tout ce petit monde.

Quel inté­rêt ? Comme tous les MAOistes, il vous arrive de faire mumuse avec votre séquen­ceur pour, une heure plus tard, avoir tout juste accou­ché d’une base de compo, d’un riff ou d’un groove quel­conque. Vous êtes encore très loin encore d’avoir un morceau abouti mais l’idée mérite qu’on la creuse et vous fini­rez proba­ble­ment votre session de travail en sauve­gar­dant votre projet sous un nom expli­cite, tel que ‘Sans titre 259’, ‘Pouet 18’, ‘Pla­ca­Pla­ca02’ ou ‘Riffqui­tue­sa­ma­mie­new’.

Nous sommes d’ac­cord : il n’est pas forcé­ment néces­saire dans ce cas de sauve­gar­der votre projet en entier. Avec Studio One, on se conten­tera de placer les loca­teurs de part et d’autre de la boucle inté­res­sante et de l’ex­por­ter au format Music Loops. Elle rejoin­dra ainsi toutes les boucles dispo­nibles dans le navi­ga­teur du logi­ciel. Boucle qu’il suffira de cliquer-glis­ser dans n’im­porte quel autre projet par la suite pour retrou­ver tous ses éléments consti­tu­tifs : séquence MIDI, réglage du VSTi utilisé et des effets… et même un rendu audio de la boucle dont nous verrons ensuite à quoi il peut bien servir. Bref, un Music Loop, c’est en quelque sorte un mini-projet en soi.

Au-delà de cet archi­vage pratique, le format est d’au­tant plus inté­res­sant qu’il faci­lite l’échange avec d’autres utili­sa­teurs du logi­ciel. Car depuis la dernière mise à jour de Studio One, il faut savoir que…

PreSo­nus fait dans le social !

En plus de vous permettre de gérer par drag & drop vos diffé­rentes ressources et votre compte Sound­Cloud, le navi­ga­teur de la partie droite du logi­ciel vous donne aussi accès aux serveurs PreSo­nus, sur lesquels vous pouvez récu­pé­rer toutes sortes de goodies parta­gées par la commu­nauté des utili­sa­teurs : Drum Maps pour telle ou telle batte­rie virtuelle, chaines d’ef­fets, presets, boucles diverses et variées… Une bonne idée qui permet à Studio One de ne pas dépendre que de la force de déve­lop­pe­ment de PreSo­nus pour évoluer. Ce recours au commu­nau­taire n’a rien de très nouveau (le succès de Reaper est en partie basé là-dessus) mais il est agréable de le voir bien inté­gré au soft, et bien pensé. 

On pour­rait craindre en effet que la chose ne soit pas très inté­res­sante à cause de l’hé­té­ro­gé­néité des confi­gu­ra­tions d’uti­li­sa­teurs. Mais PreSo­nus a trouvé quelques parades inté­res­santes : c’est préci­sé­ment pour cette raison qu’une Music Loops intègre toujours un rendu audio de la boucle. De la sorte, même si vous ne dispo­sez pas des effets et instru­ments qui ont été utili­sés pour la créer, vous pouvez en profi­ter. Bref, c’est bien vu, et on espère fran­che­ment que la sauce va prendre avec la commu­nauté d’uti­li­sa­teurs, ce qui semble pas mal parti.

On espère aussi que l’ex­cellent navi­ga­teur de presets/plug-ins/boucles sur lequel repose une grosse partie de l’er­go­no­mie du logi­ciel se sophis­tiquera un peu. Sans aller jusqu’à gérer une nota­tion comme on le voit chez Sony ou Stein­berg, on aime­rait bien avoir la possi­bi­lité de parcou­rir ce petit monde d’une façon un peu plus orga­ni­sée, par caté­go­rie ou tags, par genre ou type de son : pouvoir voir tous les sons de basse dispo­nibles, par exemple, quel que soit l’ins­tru­ment ou la collec­tion de boucles dont ils proviennent. Sur les instru­ments virtuels, on voudrait aussi une préécoute à l’aide d’un fichier MIDI défi­nis­sable (une note répé­tée à la noire sur 4 octaves par exemple), histoire de ne pas aller à la pêche aux moules et d’es­sayer un à un tous les presets, dont les noms ne sont pas toujours évoca­teurs (d’où les limites d’un système de moteur de recherche en vis-à-vis d’un système de tags ou de caté­go­ries). Enfin, on voudrait avoir accès à tous les presets de plug-ins tiers direc­te­ment dans ce navi­ga­teur. A l’heure actuelle, on dispose de ceux des plugs PreSo­nus et c’est bien, mais pour faire une recherche dans la base de patches Kontakt par exemple, il faut ouvrir ce dernier. Il n’y a donc aucun moyen d’avoir une vue globale des sons ou patches dont on dispose dans son arse­nal. La chose est sans doute diffi­cile à réali­ser mais elle n’en est pas moins cruciale pour simpli­fier la vie de l’uti­li­sa­teur…

Ce que Studio One n’est pas

Les nouveau­tés sont donc nombreuses dans cette version 2 et font de Studio One une belle petite arme de produc­tion massive. Toute­fois, en regard de la concur­rence, force est de consta­ter que le logi­ciel est loin d’être exhaus­tif du point de vue des fonc­tion­na­li­tés. Vu sa voca­tion géné­ra­liste, on ne sera guère étonné de n’y trou­ver ni Step Sequen­cer comme dans un Fruity Loops pensé pour l’elec­tro et le hip hop, ni système d’ar­ran­ge­ment en temps réel comme dans le Live d’Able­ton ou le Mains­tage livré avec Logic. On ne s’éton­nera pas non plus d’y cher­cher vaine­ment les fonc­tions phares qui font l’iden­tité des grands noms de la séquence : pas d’édi­teur logique, de macros ni de VSTex­pres­sion à la Cubase, pas d’En­vi­ron­ne­ment à la Logic, pas de langage CAL comme chez Sonar, pas de scripts ou de skins comme dans Reaper, etc. On serait plus intri­gué de voir que certaines fonc­tions courantes ont été mises de côté :

  • Pas d’édi­teur de parti­tion

  • Pas de gestion du multi­ca­nal

  • Pas d’ex­port/import au format OMF (même si on dispose de l’OpenTL et du Cubase Track Archive qui inté­res­sera les Cuba­siens)

Inter­rogé à ce sujet, le ‘Tech­no­logy Evan­ge­list’ Rodney Orpheus, en charge de faire connaître Studio One, a été très clair lors de notre rencontre dans les locaux de la SAE Paris : vu qu’une partie de l’équipe de déve­lop­pe­ment du soft bossait ancien­ne­ment sur le Nuendo de Stein­berg, si Studio One avait dû gérer le surround, il le ferait depuis long­temps. De fait, il s’agit bien d’un séquen­ceur orienté Musique : pas broad­cast, pas son à l’image. Juste musique. Et c’est ce qui explique l’ab­sence du multi­ca­nal, absence qui devrait perdu­rer dans les futures versions du logi­ciel vu qu’il s’agit d’un parti pris.

Quant à l’édi­teur de parti­tion, Rodney nous a expliqué que la chose n’est pas inen­vi­sa­geable, même si elle passe­rait sans doute par l’in­té­gra­tion d’un soft tiers comme cela a été fait avec Melo­dyne. Il s’agit de ne pas réin­ven­ter la roue et quand on sait ce qu’im­plique le déve­lop­pe­ment d’un tel éditeur en termes de travail, on comprend que les gens de PreSo­nus préfèrent porter leurs efforts sur d’autres choses… 

Pour le reste, tout est ouvert, l’équipe restant à l’écoute de sa commu­nauté d’uti­li­sa­teurs… Une chose est sûre en tous cas, la force de Studio One réside dans son ergo­no­mie et sa simpli­cité : il faudra savoir inté­grer les fonc­tions judi­cieu­se­ment sous peine de voir cet excellent logi­ciel se trans­for­mer en usine à gaz…

Conclu­sion

Je n’ai qu’un mot à dire : Bravo ! Avec cette deuxième version, Studio One enfonce le clou et risque de bous­cu­ler le petit marché des DAW tradi­tion­nelles qui manquait sérieu­se­ment d’ani­ma­tion. Certes, il ne fait pas grand-chose que ses concur­rents ne font pas, mais il le fait bien souvent mieux parce qu’il le fait plus simple­ment, tout en étant d’une stabi­lité exem­plaire (aucun plan­tage en deux mois d’uti­li­sa­tion). Or, cette simpli­cité a un énorme impact sur la créa­ti­vité de l’uti­li­sa­teur car le passage de l’idée à la réali­sa­tion de l’idée est beau­coup plus fluide, et on reste concen­tré sur ce qu’on doit faire plutôt que de penser à la façon dont on doit s’y prendre. Quand on veut faire de la musique, il n’est pas normal de devoir passer la moitié de son temps à faire du routing ou à se bala­der dans des menus aussi bavards qu’in­utiles : les auteurs de Studio One l’ont bien compris et, à n’en pas douter, il va falloir que les autres éditeurs de séquen­ceurs le comprennent aussi sous peine de perdre de la clien­tèle. Et c’est sans parler de l’in­té­gra­tion de Melo­dyne qui est un énorme plus, à l’heure où la concur­rence donne le change avec des algos qui ne sont pas toujours à la hauteur de leur préten­tion…

En vis-à-vis de ces choses essen­tielles, on appré­cie égale­ment le fait que PreSo­nus ait à cœur de déve­lop­per un séquen­ceur en phase avec son temps : excel­lente inté­gra­tion de Sound­Cloud, partage de ressources entre utili­sa­teurs, etc. Il y a certes encore bien des choses à faire, des manques à combler (l’OMF notam­ment, ou toute autre solu­tion qui simpli­fie­rait le dialogue avec d’autres séquen­ceurs) et Studio One a encore une confor­table marge de progrès, mais on va assu­ré­ment dans la bonne direc­tion.

Reste à parler du prix, rela­ti­ve­ment agres­sif, et décliné de 99 à 399 € selon les versions, histoire de s’adap­ter à tous les budgets en faisant l’im­passe sur des fonc­tion­na­li­tés plus ou moins gênantes pour les uns ou pour les autres. Pour l’es­sen­tiel, sachez que la prin­ci­pale diffé­rence entre la version Artist et Produ­cer tient, outre des banques de sons four­nies ou non en bundle, dans le fait que la première ne supporte pas les plug-ins tiers ni le format MP3. La version Pro, quant à elle, amène beau­coup plus de choses comparé à ce qu’on gagne au niveau Produ­cer : des plug-ins (Open Air, IR-Maker, Multi­band Dyna­mics), la gestion des effets hard­ware externes via le plug Pipe­line, l’in­té­gra­tion de Sound­cloud, le support des vidéos Quick­time, des calculs sur 64 bits et surtout la partie Maste­ring du soft, ainsi qu’une version complète de Melo­dyne Essen­tials (livrée en version d’es­sai dans les versions Artist et Produ­cer) et le bundle Komplete Elements.

Si l’on consi­dère que ces deux derniers éléments valent à eux seuls 150 €, c’est assu­ré­ment la version Pro qui repré­sente le meilleur rapport qualité/prix du trio. Et person­nel­le­ment, je ne suis pas certain de l’uti­lité d’avoir une gamme aussi décom­po­sée : ne pas propo­ser la gestion du MP3, de Sound­cloud et des plug-ins tiers me semble un tanti­net mesquin pour un soft estam­pillé ‘Artist’. Du coup, il me semble­rait plus intel­li­gent de n’avoir que deux versions : la Produ­cer et la Pro, pour dispo­ser de deux produits qui se tien­nent… Mon conseil en tout cas : ache­tez la version Pro. Vous gagne­rez et du temps et de l’ar­gent sur la longueur.

Et si vous hési­tez avec d’autres séquen­ceurs géné­ra­listes, je vous encou­rage surtout à essayer la version de démons­tra­tion du logi­ciel télé­char­geable sur le site de Preso­nus, et à compa­rer ses mérites avec les versions de démons­tra­tion des logi­ciels concur­rents, quand elles sont dispo­nibles, pour vous faire votre idée. Dans cette confron­ta­tion, les uns feront valoir leurs excel­lents bundles d’ef­fets et d’ins­tru­ments (Sonar, Sampli­tude), d’autres leur rapport qualité/prix stupé­fiant (Reaper notam­ment), mais je ne suis pas trop inquiet sur la façon dont Studio One saura tirer son épingle du jeu dès que vous commen­ce­rez à quit­ter les spéci­fi­ca­tions tech­niques des yeux pour commen­cer à faire de la musique avec le soft. 

Notre avis : 9/10

Award Valeur sûre 2012
2012
Valeur sûre
Award
  • Ergonomie et simplicité au service de la musique
  • Stabilité (aucun plantage en deux mois d’utilisation)
  • Très bon rapport qualité/prix
  • Excellente intégration de Melodyne
  • Excellente intégration de SoundCloud
  • Fonction Freeze aux petits oignons
  • Comping de piste
  • Quantisation audio et extraction de groove
  • Insertion d’effet au niveau des clips
  • Gestion simple du routing, notamment via les pistes Dossier
  • Track List simplifiant la navigation dans les gros projets et la saisie des pistes MIDI
  • Nouveaux indicateurs dans la partie mastering
  • Gestion des images DDP
  • OpenAir et son pendant, IR-Maker
  • Refonte d’Ampire
  • Format Music Loops bien pensé
  • Partage de ressources entre utilisateurs
  • Melodyne Essential et Komplete Elements fournis avec la version Pro
  • Certaines polices trop petites
  • On voudrait que tout cela soit plus personnalisable (macros, raccourcis clavier, skins, etc.)
  • Pas de gestion de l’OMF
  • Pas de De-esser ni de Transient Designer et un bundle d’instruments perfectible sur les versions Artist et Producer, en l’absence de Komplete Elements.
  • Les versions Artist et Producer auraient très bien pu ne faire qu’une à 149 € et intégrer la gestion du MP3 et de Soundcloud…

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