À grands coups d'électroniques et d'algorithmes, les fabricants d'effets sont parvenus à émuler le son des plus populaires comme des plus rares amplis de guitare, d'où ce petit tour d'horizon des solutions qu'ils proposent...
Dans ce guide d’achat, nous allons explorer les solutions qu’offrent les marques d’effets pour simuler ou reproduire le son de tel ampli ou telle enceinte avec des pédales.
Les pédales de préampli
Un préampli, au sein d’un amplificateur de guitare, est en charge de mettre en forme le son, de lui donner son caractère et sa couleur. Dans un ampli, un préampli se compose d’un ou plusieurs étages de saturation et en général d’une égalisation. La préamplification du signal peut être assurée par des lampes ou des transistors. Dans le monde des pédales de guitare, il existe de nombreux préamplis qui permettent de bénéficier d’un autre son que celui proposé par son ampli et directement accessible au pied.
Comme le préampli d’un combo, un préampli au format pédale peut être articulé autour de lampes ou de transistors, il peut même être numérique. La plupart du temps, une pédale de préampli doit être connectée dans l’entrée Return de la boucle d’effets de l’ampli, s’il en dispose. L’idée est d’attaquer directement l’étage d’amplification de l’ampli (l’idéal est même de brancher la pédale de préampli directement dans un ampli de puissance), le son étant déjà préamplifié. On peut citer la marque AMT qui est spécialisée dans la conception et la fabrication de pédales de préamplis. Le modèle S1 par exemple, reproduit les sonorités du préampli d’un ampli Soldano SLO100.
Au chapitre des préamplis, il existe aussi des circuits assez particuliers, calqués sur ceux de vieilles tranches de consoles. Ces consoles analogiques vintage sont reconnues pour leur qualité musicale et le caractère particulier de la saturation qu’elles développent. Des fabricants comme JHS Pedals ou API Audio ont développé des pédales qui reproduisent ces circuits légendaires. Ces préamplis ne se placent pas dans la boucle d’effets, mais en façade de l’ampli de façon à en décupler les possibilités sonores. On peut retenir les JHS Pedals Crayon et Colour Box qui reproduit le son d’une tranche de console des années 60. À noter que la première pédale de fuzz était elle-même censée reproduire le son d’une tranche de console défectueuse.
Les simulateurs de baffles
Aussi appelés IR Loaders ou chargeurs de réponses impulsionnelles, ces simulateurs sont des pédales de plus en plus répandues. Et pour cause, les multieffets numériques le sont eux aussi. Sur des modèles de multieffets d’entrée de gamme, la simulation d’enceinte peut être un peu légère et il peut être préférable de la désactiver et d’acquérir une pédale IR Loader. Il suffit alors de relier la sortie du multieffet à l’entrée de l’IR Loader en ayant bien pris le soin de désactiver la simulation de HP du multieffet. C’est un maillon de la chaîne à ne pas négliger quand on connaît l’importance et l’influence de l’enceinte sur le son de guitare. Une pédale de ce type permet d’avoir davantage de choix en termes de simulations d’enceinte et une meilleure qualité audio. De nombreuses références sont disponibles sur le marché, avec plus ou moins de fonctions. Pour un usage très simple et un encombrement minimum sur un pedalboard, on peut citer les TC Electronic Impulse IR Loader et Mooer Radar. Dans les modèles un peu plus complets, on peut mentionner l’excellent C.A.B. M+ de la marque française Two Notes Audio Engineering qui est équipé d’une sortie sur XLR et du protocole Bluetooth, ce qui facilite grandement le réglage. La Joyo Cab Box va dans le même sens avec une simulation d’ampli de puissance et l’intégration du MIDI en plus d’une sortie XLR.
Mais tout l’intérêt d’une pédale IR Loader réside dans la possibilité d’y importer vos propres réponses impulsionnelles. Tous les multieffets ne permettent pas l’import d’IR externes et on doit alors passer par une pédale dédiée. Il est alors possible de jouer en concert, sur la même simulation d’enceinte et de micro utilisée en studio.
Les Amp in a Box
À ne pas confondre avec les préamplis que nous évoquions plus haut, les pédales Amp in a Box (« ampli dans une boîte » pour ceux qui seraient fâchés avec Shakespeare) se branchent dans l’entrée de l’ampli. Elles sont conçues pour fonctionner avec le préampli de votre amplificateur et ont pour but d’obtenir le son d’un ampli précis avec n’importe quel ampli. Il y a deux façons de concevoir ce type de circuits : on peut partir d’un circuit de saturation assez standard qu’on viendra agrémenter de quelques modifications et ajouts, ou analyser minutieusement le circuit de l’ampli qu’on tend à reproduire, et remplacer les lampes par des transistors.
C’est précisément ce procédé qu’a utilisé la marque Jackson Audio pour sa pédale 1484 Twin Twelve. La marque nuX possède une gamme complète d’Amp in a Box avec des modèles inspirés des Marshall, Mesa Boogie et même Dumble. Crazy Tube Circuits a également conçu plusieurs pédales du genre comme l’Unobtanium, on peut également citer Carl Martin qui propose le son d’Eddie Van Halen dans une pédale avec la très chouette Panama. Josh Scott, fondateur de la marque JHS Pedals, a conçu quelques pédales de ce style, les Charlie Brown, Angrie Charlie, Twin Twelve et Superbolt, qui proposent des sonorités très inspirées par les amplis Marshall Plexi, Marshall JCM800, Silvertone 1484 et Supro Black Magick.