Se connecter
Se connecter

ou
Créer un compte

ou
Agrandir
Ajouter ce produit à
  • Mon ancien matos
  • Mon matos actuel
  • Mon futur matos
Two Notes Audio Engineering Torpedo VM-202
Photos
1/38

Test des Two Notes Torpedo VB101 et VM202

Test écrit
26 réactions
¡Hasta la Convolution Siempre!

Quand une jeune entreprise dynamique et innovante se penche sur la question de la convolution numérique pour la reproduction des signatures sonores de baffles, ça donne ça : les Torpedo VB-101 et VM-202, simulateurs de baffles pour guitare et basse.

Alors, quand on sait en plus que cette marque – française de surcroît ! – a déjà conquis le coeur de quelques « person­na­li­tés » comme Michael Wage­ner (Metal­lica, Lordi, Motley Crue…), Ahrue Luster (Ill Nino, Machine Head) ou encore The Rasmus, il nous est impos­sible de passer à côté !

 

Un Tord-pédales, des Torpedo

 

La Convo­lu­tion


Si une tenta­tive d’ex­pli­ca­tion de ce qu’est la convo­lu­tion numé­rique serait ici malve­nue, on peut toute­fois rappe­ler le concept de base de ce proces­sus. Comme cela est dit dans l’ar­ticle, dans l’es­prit collec­tif des amateurs de tech­nique audio, convo­lu­tion rime avec réver­bé­ra­tion (c’est vrai en plus !). Pourquoi? Parce que la convo­lu­tion fait appel à « l’em­preinte sonore » d’un lieu, que l’équi­pe­ment va tenter de repro­duire en fonc­tion d’un signal/son envoyé.

Pour être – extrê­me­ment – bref, le prin­cipe de mesure de réponse impul­sion­nelle est le suivant : un signal « test » connu est envoyé à travers un « système » (lieu réver­bé­rant, système enceinte + micro, etc.). Le signal envoyé à travers ce système est par la suite « récu­péré » puis comparé au signal d’ori­gine émis. La réponse impul­sion­nelle du système à travers lequel le signal test a été envoyé est donc déduite de ce proces­sus : on pourra par la suite envoyer n’im­porte quel type de source via cette réponse impul­sion­nelle pour simu­ler le son de cette source dans le « système » capturé.

Cette expli­ca­tion est malheu­reu­se­ment bien trop simpliste pour être réelle, c’est pourquoi je ne saurais que trop vous conseiller le très bon article Viva La Convo­lu­tion du sieur Wolfen… qui n’est autre que le déve­lop­peur prin­ci­pal de la société Two-Notes ! La boucle est bouclée…

 

 

C’est en 2008 que la société Two-Notes a vu le jour sous le beau soleil mont­pel­lié­rain, à la suite de nombreuses recherches menées par son créa­teur Guillaume Pille, docteur ès élec­tro­nique, autour de la convo­lu­tion numé­rique et de ses appli­ca­tions dans le domaine musi­cal et audio. Déve­loppé avec l’aide d’une équipe d’in­gé­nieurs et de déve­lop­peurs, le VB-101 est donc la première machine de la jeune marque française qui, au vu des retours évoqués par ses premiers clients (et pas des moindres !) a sorti cette année le VM-202, un second simu­la­teur de baffle pour guitare et basse. Conçu sur le même prin­cipe que son aîné le VB-101, le VM-202 présente cepen­dant des spéci­fi­ci­tés légè­re­ment diffé­rentes.

 

On connaît déjà le prin­cipe de la convo­lu­tion numé­rique (voir enca­dré) pour des appli­ca­tions de trai­te­ment tempo­rel du son (réverbe notam­ment, avec entre autres l’Al­ti­verb pour le côté soft­ware et la très prisée Sony  DRE-S777 version hard­wa­re…). Mais force est de consta­ter que, jusqu’à présent, les guita­ristes et bassistes n’ont pas vrai­ment eu la chance de profi­ter de cette tech­no­lo­gie dans leurs racks d’ef­fets… alors que la convo­lu­tion numé­rique offre théo­rique­ment la possi­bi­lité de « repro­duire » n’im­porte quelle « signa­ture  acous­tique »…

 

C’est donc dans ce souci de fidé­lité sonore que Two-Notes a conçu le Torpedo VB-101, simu­la­teur de baffles guitare et basse – et « Load­box » – à la connec­tique variée, le tout dans joli rack blanc 19’’ 2U.

 

Le VB-101

 

Two Notes Torpedo VB101

D’ori­gine, le VB-101 offre pas moins d’une tren­taine de simu­la­tions de baffles guitare et basse (mises à jour régu­liè­re­ment) et 8 simu­la­tions de micros ! Outre les modèles de baffles les plus convoi­tés dans les produc­tions d’aujour­d’hui, les ingé­nieurs de Two-Notes ont égale­ment échan­tillonné les réponses d’im­pul­sions des micros les plus utili­sés par les profes­sion­nels pour l’en­re­gis­tre­ment des guitares et basses : SM57, R121, MD421, U87, mais aussi Beta 52, RE20…

 

Au niveau de la machine en elle-même, le Torpedo est un sacré colosse. Sous une fini­tion blanche aux accents violets, le design moderne du VB-101 confirme que cette machine est vrai­ment taillée pour la route. Dès la prise en main, on a rapi­de­ment l’agréable sensa­tion d’avoir affaire à une machine robuste de haute qualité qui va pouvoir suppor­ter tour­nées et séances de studio sans bron­cher.

 

La Remote Torpedo

 


Si l’écran du Torpedo est suffi­sam­ment large et clair pour y pratiquer toutes sortes de confi­gu­ra­tion, un petit logi­ciel Remote est dispo­nible sur le site de Two-Notes.

Une fois le Torpedo bran­ché sur votre Mac ou votre PC en USB, vous avez accès à tous les para­mètres de réglage de la machine (cf. photos). Il est alors plus aisé de navi­guer dans les diffé­rents menus, faci­lité par un graphisme plus « consé­quent » que sur le petit écran LCD de la machine. Rien de compliqué dans l’ins­tal­la­tion ni l’uti­li­sa­tion, la Remote est vrai­ment là pour nous faci­li­ter la vie. En studio, dans le cadre d’une confi­gu­ra­tion séden­taire, ce logi­ciel est des plus indis­pen­sables, car on peut alors pilo­ter le Torpedo, coincé dans un meuble de racks 19’’, en un simple clic…

 

 

 

La connec­tique vient d’ailleurs confir­mer cette première impres­sion. Je vous laisse juges : entrée jack HP 8 ohms et sortie Through pour pouvoir utili­ser votre baffle en même temps ; entrée analo­gique niveau ligne (symé­trique ou asymé­trique) au format XLR ; 2 sorties analo­giques XLR (Left et Right) et une sortie XLR avant simu­la­tion (pour pouvoir re-simu­ler post-enre­gis­tre­ment…) ; entrées/sorties numé­riques au format AES/EBU et S/PDIF ; MIDI In/Out ; entrée Word­clock pour la synchro­ni­sa­tion et enfin une entrée en USB ( v. enca­dré 2). On peut faire diffi­ci­le­ment plus complet…

 

Au niveau des diffé­rents réglages et para­mètres, le VB-101 se compose de 7 sections. De part et d‘autre de la machine se trouvent les réglages d’en­trée et de sortie du Torpedo corres­pon­dant respec­ti­ve­ment aux étages d’In­put et Output de la face avant. Si le manuel est assez clair sur la procé­dure de réglage des gains d’en­trée et de sortie, une fonc­tion très inté­res­sante, la « Safe Gain Adjust­ment » permet d’ef­fec­tuer un réglage de gains d’en­trée et de sortie rapide évitant toute satu­ra­tion numé­rique en entrée et/ou en sortie du Torpedo. Two-Notes prend soin de votre maté­riel !

 

 

 

Two Notes Torpedo VB101

À la gauche de l’écran LCD, on retrouve un premier switch Setup qui donne accès à tous les para­mètres de réglages géné­raux du VB-101. On y retrouve, entre autres, le choix du type d’en­trée et de sortie (analo­gique ou numé­rique), le choix de la synchro pour la connec­tique numé­rique, les para­mètres MIDI, etc. Je ne vais pas rentrer dans les détails des diffé­rents para­mètres possibles (le manuel le fait bien mieux que moi !), mais sachez que dans ce domaine aussi, le VB-101 se montre très complet.

 

En dessous de l’af­fi­chage et de la partie Setup, deux switches – Program et Compare – permettent d’avoir accès aux para­mètres enre­gis­trés par l’uti­li­sa­teur, et d’ef­fec­tuer un rapide compa­ra­tif entre les modi­fi­ca­tions appor­tées et les para­mètres enre­gis­trés. Un double affi­cheur 7 segments indique le numéro du programme sur lequel on travaille. La quatrième partie concerne la sélec­tion du système Spea­ker/Mic. Par défaut, l’écran LCD affiche le système encein­te+­mi­cro sélec­tionné, ainsi que des « vignettes » résu­mant certains réglages géné­raux que l’on a vali­dés au préa­lable dans la partie Setup. Impos­sible (ou presque !) de se perdre. En appuyant sur le bouton Spk/Mic, on accède donc à la liste des diffé­rents modèles d’en­ceintes et de micros dispo­nibles dans la machine.

 

Two Notes Torpedo VB101 Remote

Une fois notre choix réalisé, on peut se rendre à la page Miking afin de simu­ler la posi­tion de notre micro par rapport à l’en­ceinte ! Il est possible de régler la distance du micro et sa posi­tion par rapport à l’axe de l’en­ceinte, sa posi­tion devant ou derrière le cabi­net simulé, la phase du signal et même le taux de satu­ra­tion natu­relle qu’une enceinte peut géné­rer en fonc­tion du niveau envoyé en entrée… On peut égale­ment mixer le signal traité dans cette partie avec le signal non trai­té… La confi­gu­ra­tion est vrai­ment réaliste et même si l’af­fi­cheur offre des perfor­mances graphiques dignes d’un Apple II, l’ac­cès aux diffé­rents para­mètres se fait de manière intui­tive.

 

Une dernière étape dans la simu­la­tion nous permet, grâce à la section Post FX, d’ajou­ter encore un étage de trai­te­ment dans la simu­la­tion. Quatre unités de trai­te­ment sont donc dispo­nibles (EQ, Exci­ter, Compres­seur et Spatia­li­seur) afin de « person­na­li­ser » un peu plus votre iden­tité sonore. À chaque étage de simu­la­tion corres­pond un switch Bypass permet­tant de désac­ti­ver chacune d’entre elles ( Spkr/Mic et Post FX). À droite de ce bloc d’af­fi­chage et de para­mé­trage, on retrouve deux switches OK et ESC ainsi que la molette de navi­ga­tion, qui deviennent rapi­de­ment des parte­naires privi­lé­giés dans la confi­gu­ra­tion de la machine. Pour termi­ner, la section Output propose une prise casque jack 6,35 mm sur la face avant avec un réglage de volume dédié.

 

Après ce rapide tour d’ho­ri­zon de la machine, on commence déjà à appré­hen­der ce que l’on va pouvoir faire de la bête…

 

Missile à tête (d’am­pli) cher­cheuse

Pour être assez honnête, le prin­ci­pal argu­ment commer­cial (et tech­nique) qui fait l’in­té­rêt – ou plutôt la raison d’être – du Torpedo est sa capa­cité à repro­duire une iden­tité sonore avec la plus grande fidé­lité possible, sans déran­ger ses voisins (de scène, de studio ou … d’ap­par­te­ment !). Néan­moins, j’ai tenu à utili­ser la machine d’un point de vue absolu, en l’in­té­grant dans ma chaîne de travail habi­tuelle afin d’éva­luer au mieux ses condi­tions d’uti­li­sa­tion dans une confi­gu­ra­tion « typique » de studio.

 

Pour un néophyte, l’ac­cès aux diffé­rents para­mètres peut être rebu­tant dans un premier temps. Et pour les puristes du son « guita­ris­tique » (dont je fais partie), il peut être diffi­cile d’avoir à accep­ter une molette de navi­ga­tion dans un système numé­rique pour effec­tuer un réglage sono­re… Mais une fois ces premiers a priori dépas­sés, on commence vite à comprendre tout le poten­tiel d’une telle machine. Et ça devient vite inté­res­sant. Les icônes repré­sen­tant les diffé­rents micros et baffles dispo­nibles sont très utiles, car, évidem­ment, la marque Two-Notes n’a pas pu réuti­li­ser les noms dépo­sés de certains produits… Cepen­dant, on recon­naît vite des modèles de baffles et micros connus, ce qui nous permet de choi­sir un setup assez rapi­de­ment. Les diffé­rents réglages de Miking sont égale­ment très intui­tifs : on peut direc­te­ment faire varier la posi­tion du micro devant le baffle sans bouger de son fauteuil ! Une habi­tude à ne pas pren­dre…

 

Un schéma valant mieux qu’un long discours, j’ai donc décidé d’en­re­gis­trer un court motif de guitare, et de faire varier les modèles d’en­ceintes pour une même simu­la­tion de micro (SM 57), afin de donner un bref aperçu des possi­bi­li­tés de combi­nai­sons sonores offertes par le VB-101. Voici mon setup :

  • Guitare Nash Tele­cas­ter enre­gis­trée par une DI Groove Tubes via un préam­pli micro Neve, direc­te­ment dans Protools (sans correc­tion, évidem­ment…).
  • Le ream­ping a été effec­tué grâce à la RedBox Reamp, attaquant une tête Fender Bass­man avec les réglages suivants : Volume = 6,5 – Treble = 7 – Mid = 6 – Bass = 6,5
  • La sortie du Torpedo a été captu­rée via la connec­tique AES/EBU à 24/ 44,1 kHz, afin de donner aux extraits un maxi­mum de « trans­pa­rence ».

Au niveau des réglages de Miking, voici le détail : Distance = 5 % – Center = 15 % – Posi­tion = Front – Vari­phi = 0% – Over­load = 0% – Dry/Wet = 100%

Extraits en mono, 16 b/44,1 kHz :

 

 

TORPEDO – SM 57 BDeluxe 1×12–
00:0000:27
  • TORPEDO – SM 57 BDeluxe 1×12–00:27
  • TORPEDO – SM 57 Brit65C 4×12–00:27
  • TORPEDO – SM 57 BritStd 2×12–00:27
  • TORPEDO – SM 57 Brit­VintC 4×12–00:27
  • TORPEDO – SM 57 Calif StdC 4×12G-00:27
  • TORPEDO – SM 57 Fridge 8×10–00:27
  • TORPEDO – SM 57 Green­Tri 4×12–00:27

 

 

Sans connaître réel­le­ment tous les modèles de baffle que ces déno­mi­na­tions sont censées simu­ler, on recon­naît certaines appel­la­tions (« Fridge 8×10 » par exemple, qui nous renver­rait à un baffle 8×10 Ampeg… au hasard ?) par leurs icônes… et leur son !

Voici quelques extraits montrant les varia­tions de certains para­mètres sur un même setup micro/enceinte :

 

TORPEDO – Brit VintC 4×12 SM57–
00:0000:27
  • TORPEDO – Brit VintC 4×12 SM57–00:27
  • TORPEDO – Brit VintC 4×12 SM57 Back-00:27
  • TORPEDO – Brit VintC 4×12 SM57 Center70–00:27
  • TORPEDO – Brit VintC 4×12 SM57 Dist80–00:27
  • TORPEDO – Brit VintC 4×12 SM57 Over60–00:27

 

Enfin, j’ai décidé de faire varier les micros pour un même modèle d’en­ceinte (Brit­VintC) :

 

 

torpedo – brit vintc 4×12 r121
00:0000:27
  • torpedo – brit vintc 4×12 r12100:27
  • torpedo – brit vintc 4×12 m16000:27
  • torpedo – brit vintc 4×12 u8700:27
  • torpedo – brit vintc 4×12 re2000:27
  • torpedo – brit vintc 4×12 sm5700:27
  • torpedo – brit vintc 4×12 42100:27

 

 

Évidem­ment, toujours dans un souci de trans­pa­rence, aucun effet de la section PostFX n’a été appliqué sur ces extraits. Toujours pour rester dans un point de vue « absolu », ce qui m’a vrai­ment plu dans les « compor­te­ments » sonores du Torpedo, c’est sa faci­lité à corres­pondre au « souve­nir » d’une iden­tité sonore. Pour être plus clair, le son du SM57 devant un baffle anglais 4×12’’ est quelque chose que j’ai expé­ri­menté très (trop ?) souvent lors d’en­re­gis­tre­ments. La sélec­tion d’un setup simi­laire dans le Torpedo me donne rapi­de­ment la sensa­tion de retrou­ver le même son que lorsque j’uti­lise ce genre de setup. La plupart du temps, les simu­la­tions d’am­plis ou de baffles donnent la sensa­tion de sons « froids », manquant d’iden­tité, un peu trop compres­sés, trop « lisses ». Au contraire avec le VB-101, je retrouve le « rebond » offert par un vrai baffle, dont le compor­te­ment méca­nique induit forcé­ment une consé­quence audible sur le résul­tat sonore final. Les diffé­rents para­mètres de la section Miking sont assez réalistes, je trouve ; le choix de l’échelle en pour­cen­tage n’est pas forcé­ment des plus évidents (pour la Distance par exemple, à combien de centi­mètres corres­pondent 100% ?) ; toute­fois, cela n’en­lève rien à l’ef­fi­ca­cité de ces réglages.

 

Two Notes Torpedo VB101

Je n’ai pas encore abordé la section PostFX qui permet d’al­ler encore plus loin dans la concep­tion du son en sortie du VB-101. En somme, les diffé­rents trai­te­ments propo­sés offrent la possi­bi­lité d’in­sé­rer la piste prove­nant du Torpedo encore plus rapi­de­ment dans le mix que l’on est en train de conce­voir. Je ne me suis pas vrai­ment attardé sur la partie EQ, mais ai plus porté mon atten­tion sur les parties Compres­seur et Exci­ter, car c’est géné­ra­le­ment ce qui pêche en terme de « réalisme » dans les trai­te­ments numé­riques. Encore une fois, j’ai ravalé mes préju­gés, car même à ce niveau, on conserve un compor­te­ment sonore bien réel. Le Spatia­li­seur est quant à lui vrai­ment effi­cace, parti­cu­liè­re­ment sur la sortie casque. Écou­ter le son de sa guitare au casque devient plai­sant, ce qui est quelque chose d’as­sez rare au final !

 

D’un point de vue studio, nous l’avons vu, le fait de pouvoir profi­ter de son setup habi­tuel (avec un bon ampli 100W!) sans déran­ger ses voisins consti­tue un atout majeur. Cepen­dant, du point de vue du Live, le Torpedo montre égale­ment quelques atouts très pratiques. Évidem­ment, la première appli­ca­tion directe que l’on peut lui trou­ver corres­pond aux groupes souhai­tant mini­mi­ser le niveau sonore sur scène, en utili­sant au maxi­mum les in-ears… En outre, tous les réglages effec­tués peuvent être sauve­gar­dés dans des programmes que l’on peut rappe­ler rapi­de­ment (en MIDI par exem­ple…). En clair, à chaque chan­ge­ment de son (chan­ge­ment de canal sur la tête d’am­pli, de routing pédale, ou même chan­ge­ment d’am­pli suivant les sons clairs/satu­rés…), on peut tout à fait faire corres­pondre un système Spkr/Mic+­Mi­king+­PostFX diffé­rent pour chaque « setup »… Très puis­sant ! À ce sujet, une fonc­tion très utile permet au VB-101 de travailler avec des gains d’en­trée et sortie enre­gis­trés au préa­lable (dans les programmes sauve­gar­dés) ou d’uti­li­ser les gains affi­chés sur la machine. Encore une fois, le Torpedo s’adapte à nos condi­tions d’uti­li­sa­tion et besoins en direct.

 

Extrac­tion sonore

Two Notes Torpedo VB101

Une dernière fonc­tion propo­sée par le Torpedo, toujours dans un souci de fidé­lité sonore, est que l’on peut soi-même échan­tillon­ner son propre système baffle+­mi­cro et enre­gis­trer la réponse impul­sion­nelle ainsi obte­nue dans le VB-101 pour s’en resser­vir par la suite. En clair, il est possible de retrou­ver le même son sur scène que celui que vous avez obtenu en studio avec votre bon vieux baffle vintage repris par un micro à ruban (que vous ne pouvez pas emme­ner sur scène tant il est fragi­le…)

 

Le VB-101 est donc livré avec un petit logi­ciel (et une notice expli­ca­tive sur les diffé­rents bran­che­ments/procé­dures à respec­ter) piloté via l’in­ter­face USB, géné­rant un balayage de fréquences qui va être diffusé par votre enceinte, enre­gis­tré par votre micro puis recap­turé par le Torpedo. Celui-ci se charge ensuite de réali­ser lui-même la « déduc­tion » de la réponse impul­sion­nelle de votre système. Malheu­reu­se­ment, faute d’un ampli de puis­sance adéquat, je n’ai pas pu réali­ser cette opéra­tion qui m’au­rait permis de réel­le­ment évaluer la fidé­lité du VB-101. Je vais tenter par la suite d’ali­men­ter la discus­sion en essayant de produire des extraits compa­ra­tifs « avant et après » échan­tillon­nage pour que chacun puisse se faire une idée précise de cette fonc­tion.

Le VM-202

 

Two Notes Torpedo VM-202

Dernière petite bombe de la marque Two-Notes présen­tée cette année au Musik­messe de Franc­fort, le VM-202  reprend globa­le­ment les quali­tés de concep­tion, de fabri­ca­tion et d’uti­li­sa­tion du VB-101. C’est pourquoi nous avons décidé de « regrou­per » les deux tests de ces machines. Cepen­dant, le VM-202 propose des fonc­tions et une inté­gra­tion diffé­rentes.

 

Premiè­re­ment, le VM-202, contrai­re­ment à son aîné, ne possède pas de « Load­Box » interne. Aucune présence d’en­trée HP sur ce nouveau simu­la­teur de baffle donc, la connec­tique se « limite » à un couple entrée/sortie stéréo analo­gique (au format XLR) et numé­rique (AES/EBU et S/PDIF). On retrouve bien entendu les entrées/sorties MIDI, l’en­trée USB ainsi que l’en­trée Word­clock pour la synchro­ni­sa­tion.

 

Two Notes Torpedo VM-202

Autre nouveauté : si la connec­tique s’est orien­tée vers un niveau ligne unique­ment, le VM-202 béné­fi­cie d’un étage de simu­la­tion supplé­men­taire. En effet, celui-ci intègre désor­mais une fonc­tion de simu­la­tion d’am­pli à lampes, avec pas moins de 8 modèles d’am­plis dispo­nibles d’ori­gine. Nous avons ici la possi­bi­lité d’ac­ti­ver ou non la simu­la­tion, qui se trouve de toute évidence avant la simu­la­tion Spkr/Mic et l’étage PostFX (de concep­tion iden­tique au VB-101). Les réglages de Master Volume et Présence nous sont égale­ment propo­sés, comme tout bon ampli­fi­ca­teur de puis­sance qui se respecte.

 

Enfin, jamais deux sans trois, la dernière diffé­rence est de taille, puisqu’au lieu d’un seul DSP, comme sur le VB-101, le VM-202  (comme son nom l’in­dique…) en embarque 2 ! Ce qui signi­fie qu’on a affaire à deux étages de simu­la­tion simul­ta­nés… En clair, on va pouvoir mélan­ger le son de deux systèmes ampli/baffle/micro tota­le­ment diffé­rents ! Et ça, c’est une nouveauté, un pas de plus vers les pratiques d’en­re­gis­tre­ment « réelles »…

A deux, c’est mieux

Le fait de pouvoir coupler deux simu­la­tions est quelque chose que bon nombre d’uti­li­sa­teurs souhai­taient voir depuis un moment sur une simu­la­tion de baffle guitare. En effet, il est très courant de mélan­ger deux types de micros lors de l’en­re­gis­tre­ment d’un baffle et c’est exac­te­ment ce que permet le VM-202, avec une appré­hen­sion de la phase beau­coup moins risquée que celle que l’on peut expé­ri­men­ter lors d’une prise de son tradi­tion­nelle !

 

Le VM-202 possède donc deux canaux de simu­la­tion – A et B – se compor­tant comme « deux VB-101 » paral­lèles possé­dant un étage supplé­men­taire d’une simu­la­tion d’am­pli à lampes. Les proprié­tés sonores du VM-202 sont donc les mêmes que celles du VB-101 : les sensa­tions retrou­vées sont iden­tiques. En revanche, l’étage de simu­la­tion d’am­pli peut chan­ger la donne, c’est pourquoi je propose 8 extraits corres­pon­dant aux 8 simu­la­tions d’am­plis à lampe présentes dans le VM-202, pour un même ensemble baffle/micro.

 

Setup :

  • Guitare Nash Tele­cas­ter > Blacks­tar HT Dual canal clean > DI Daking > Pream­pli Neve > Protools
  • Protools Out L/R > VM-202 Line IN L/R
  • canal A = Brit­VintC 4×12’’+ SM57 à 70 %
  • canal B = Brit­VintC 4×12’’ + R121 à 30%

Extraits en 16 bits/44,1 kHz (diffé­rence de niveau gauche/droite dûe au choix de sortie « Mix »…) :

 

Torpedo VM-202 Bootz amp PP 6L6 02
00:0000:20
  • Torpedo VM-202 Bootz amp PP 6L6 0200:20
  • Torpedo VM-202 Bootz amp PP EL3400:20
  • Torpedo VM-202 Bootz amp PP EL8400:20
  • Torpedo VM-202 Bootz amp PP KT 8800:20
  • Torpedo VM-202 Bootz amp SE 6L600:20
  • Torpedo VM-202 Bootz amp SE EL3400:20
  • Torpedo VM-202 Bootz amp SE EL8400:20
  • Torpedo VM-202 Bootz amp SE KT 8800:20

 

Tout comme pour le VB-101, les réglages et combi­nai­sons possibles sont très nombreux.

 

Au niveau du routing, 3 modes sont dispo­nibles en entrée comme en sortie. En entrée, il est possible de régler le gain de manière iden­tique sur les entrées 1 et 2 (en consi­dé­rant une entrée mono ou stéréo) ou d’ap­pliquer un gain diffé­rent (si l’on travaille avec une double entrée mono). En sortie, Dual Mono permet de router le canal A sur la sortie 1 et le canal B sur la sortie 2. En mode Mix, il est possible de mixer diffé­rem­ment les deux canaux sur chacune des sorties. Le dernier mode, Pan permet de doser et d’ef­fec­tuer un pano­ra­mique gauche-droite sur chacun des deux canaux.

 

Two Notes Torpedo VM-202

Le VM-202 peut donc être utilisé comme un puis­sant outil de ream­ping ou un super système ampli de puis­sance double-baffle/double micro. L’ayant utilisé sur des sources diverses, il se révèle aussi bon sur des guitares et des basses que sur d’autres sources sonores moins « évidentes » comme des batte­ries ou claviers… Les proprié­tés sonores de certains systèmes baffle/micro peuvent deve­nir très utiles à titre d’ef­fet…

 

Quant au système pure­ment « guita­ris­tique », il vous faudra possé­der en début de chaîne un préam­pli guitare (ou basse) digne de ce nom pour pouvoir profi­ter plei­ne­ment de la fidé­lité du VM-202. Que ce soit au format rack ou pédale, les préam­plis guitare/basse, « aban­don­nés » par les construc­teurs depuis un moment, commencent à reve­nir sur le marché…

 

Mis à part l’étage de simu­la­tion d’am­pli de puis­sance, le son du VM-202 s’ins­crit complè­te­ment dans la lignée du VB-101. Le fait de pouvoir mixer deux systèmes enceinte/micro rend la simu­la­tion encore plus réaliste, encore plus proche de ce que l’on peut expé­ri­men­ter dans la réalité. Le système de routing est très bien conçu égale­ment ; tout est pensé pour que l’on puisse avoir plusieurs possi­bi­li­tés de mixage, dans le but d’ob­te­nir une signa­ture sonore unique, toujours basée sur des « outils » connus.

 

French Touch

Les Torpedo VB-101 et VM-202 sont des machines singu­lières et origi­nales, répon­dant à des besoins tech­niques précis. La qualité de concep­tion, de fabri­ca­tion et d’uti­li­sa­tion laissent une excel­lente sensa­tion de confiance en ces machines, que l’on imagine aisé­ment emme­ner avec nous, quel que soit notre domaine d’ap­pli­ca­tion.

 

D’un point de vue person­nel, j’ai pu utili­ser ces machines dans des condi­tions réelles de studio, alter­na­ti­ve­ment sur des guitares et des basses, et je dois avouer avoir été bluffé par la faci­lité avec laquelle les simu­la­tions s’in­tègrent dans un mix ou un enre­gis­tre­ment. Mieux encore : à aucun moment je n’ai eu la sensa­tion d’avoir utilisé une unité de trai­te­ment sonore basée sur une simu­la­tion numé­rique. Il est vrai que mon vieux baffle JCM 800 de 1981 « ronfle » un peu plus que les simu­la­tions du Torpedo ; cepen­dant, les deux n’ont pas vrai­ment reçu le même trai­te­ment au fil des années !

 

Certes, malgré une concep­tion plutôt intui­tive – basée sur une navi­ga­tion hiérar­chi­sée et bien orga­ni­sée – la prise en main et la confi­gu­ra­tion réelle de ces machines prennent du temps. Avec toutes les possi­bi­li­tés qui nous sont offertes, pour peu que l’on soit poin­tilleux, la réali­sa­tion d’une simu­la­tion person­nelle, répon­dant aux exigences sonores d’un enre­gis­tre­ment bien précis, prend évidem­ment un peu plus de cinq minutes. Mais, me direz-vous, il en va de même pour la prise de son « réelle »… En outre, les manuels sont suffi­sam­ment clairs et complets pour que la maîtrise de la machine ne s’éter­nise pas. Des sché­mas clairs expliquent simple­ment les diffé­rentes possi­bi­li­tés de câblage/confi­gu­ra­tion; chaque partie et fonc­tion du Torpedo est passée en revue dans un grand souci de compré­hen­sion.

 

En outre, la fonc­tion Remote – via le port USB – améliore gran­de­ment le work­flow des Torpedo dont les diffé­rents para­mètres deviennent d’un seul coup beau­coup plus faciles d’ac­cès. Si l’on ajoute à cela une biblio­thèque de réponses impul­sion­nelles mises à jour chaque mois et un site inter­net très actif dans lequel on retrouve des tuto­riels inté­res­sants ainsi que tous les docu­ments et logi­ciels néces­saires au bon fonc­tion­ne­ment des machines, on ne peut que réus­sir à trou­ver une utili­sa­tion juste de ces deux Torpedo.

 

Affi­chés 2329€ pour le VB-101 et 2329€ pour le VM-202, on a affaire à un équi­pe­ment profes­sion­nel répon­dant à des exigences sonores bien actuelles. Une fois n’est pas coutume, la France démontre qu’elle peut être à l’heure des rendez-vous tech­no­lo­giques  quand il s’agit d’in­no­ver.

 

Merci à John et l’équipe du Studio Contre­point.

Points forts
  • Le son !
  • La connectique ultra-complète
  • Le nombre de simulations disponibles
  • La possibilité d’échantillonner son propre système
  • La Remote, très utile
Points faibles
  • La prise en main et la compréhension de la machine qui peuvent prendre un certain temps
  • Pas de LoadBox intégrée au VM-202
  • «Et, dis, Monsieur Two-Notes», ça ne te dirait pas de sortir un VBM-102 qui regrouperait un VB-101 avec la connectique, la simulation d’ampli et un deuxième DSP comme sur le VM-202 s.t.p.?»
  • Ces machines sont dangereuses d’un point de vue cardio-vasculaire, car elles participent à la minimisation des efforts en studio. Pour votre santé, simulez, mais mangez-bougez !

Vous souhaitez réagir à cet article ?

Se connecter
Devenir membre