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Test du Venom de M-Audio - Le son qui pique

Premier synthé signé M-Audio, le Venom vient d’atterrir dans l’arène de la modélisation analogique, qui semble connaître un regain d’intérêt. Look original, positionnement sonore résolument différencié… alors, poison ou antidote à une offre banalisée ?

Les origines de M-Audio remontent à la fin des années 80, où la société se déve­loppe alors sous la marque Midi­man. En 2004, M-Audio est rache­tée par le groupe Avid (ex-Digi­de­sign, mais aussi Pinnacle, Sundance, Sibe­lius). La marque est posi­tion­née sur les produits audio-pro et home-studio : enceintes, claviers, micros, inter­faces audio / Midi, stations numé­riques. Fin 2010, avant le NAMM, M-Audio annonce le Venom, son premier synthé. Ce dernier arrive sur un marché occupé par des machines aux carac­té­ris­tiques assez proches : le SH-01 de Roland et l’Ul­tra­nova de Nova­tion. Points communs de ces 3 machines : le prix agres­sif, la compa­cité, la synthèse virtuelle analo­gique et l’in­té­gra­tion audio / Midi totale avec le monde infor­ma­tique. Alors, en quoi le Venom se diffé­ren­cie-t-il de l’offre actuelle et à qui est-il destiné ?

 

Look Star Wars

M-Audio Venom

À peine sorti de la boîte, le Venom se démarque de ses concur­rents aux premiers regards. La coque tout en plas­tique blanc gloss et gris, avec ses formes arron­dies et ses flancs struc­tu­rés, lui donnent un look Storm­troo­per Star Wars années 70. Les fans appré­cie­ront… La séri­gra­phie grise et orange accom­pagne ce look origi­nal, mais le choix d’une police de carac­tères assez fine rend la lecture des fonc­tions diffi­cile dans certaines condi­tions de lumi­no­sité. La bonne nouvelle, c’est que la construc­tion semble tout à fait robuste, résis­tant fort bien à la pres­sion et aux torsions que nous lui avons infli­gées. Certains concur­rents pour­raient en prendre de la graine. Le clavier 4 octaves possède des touches stan­dard ; il est sensible à la vélo­cité de frappe mais pas à la pres­sion. Nous le plaçons dans une gamme de toucher plutôt light mais pas du tout désa­gréable. La face avant comporte un certain nombre de potards, enco­deurs et boutons. Tout à gauche, on trouve la section de mixage des sources audio internes et externes, compo­sée de 5 potards, un bouton (bascu­lant le signal en mono) et 2 ensembles de petites LED de contrôles des niveaux audio. Les potards permettent de contrô­ler direc­te­ment le volume global, celui du synthé interne, celui des entrées externes, le gain de l’en­trée micro et le gain de l’en­trée instru­ment. Cette confi­gu­ra­tion en arbo­res­cence est un peu étrange, des réglages directs auraient suffi… En dessous, 2 boutons son dédiés à l’ar­pé­gia­teur : enclen­che­ment, mode Latch (par appui simul­tané des 2 boutons) et Tap tempo (permet­tant aussi de régler le tempo avec un potard lorsque le bouton est main­tenu). Là aussi, on aurait pu faire plus simple… Toujours en dessous, 2 boutons permettent de trans­po­ser par octave ou demi-ton, bien vu ! Ils surplombent les 2 molettes de pitch (avec ressort et posi­tion centrale) et de modu­la­tion, petites mais agréables à manier.

 

Centre de tri


Entrées audio, mixage par potards physiques, LED de contrôle de niveaux audio, prise USB permet­tant de relier des sources externes à un PC… bref, le Venom se posi­tionne comme un centre de tri entre les mondes réels et virtuels. Les pilotes Mac/PC four­nis permettent de le trans­for­mer en inter­face Midi – audio USB stéréo bidi­rec­tion­nelle, travaillant en 24 bit / 48 kHz, au stan­dard ASIO sous XP / Vista / Seven et Core Audio/Core sous OS X. Toutes les prises son de ce test ont été effec­tuées sans aucune diffi­culté avec le Venom et un PC portable presque vintage (6 ans !), tour­nant tant bien que mal sous XP.

Au-dessus du clavier, on trouve une section d’édi­tion des para­mètres de synthèse (nous y revien­drons), 3 boutons de mode de jeu (programme Single, Multi, Pattern), une touche Store, un écran à cris­taux liquides proprié­taire 2 lignes (4 et 10 carac­tères) rétro-éclairé en vert, un Data enco­deur sans fin cranté (édition et défi­le­ment des programmes), un sélec­teur de banques et une section permet­tant de sélec­tion­ner / couper / acti­ver les 4 parties multi­tim­brales que le Venom est capable de gérer. Côté connec­tique, on n’est pas mal servi : la prise casque jack 6,35 mm est judi­cieu­se­ment placée en façade, sous les molettes. À l’ar­rière, on trouve une sortie stéréo (2 jacks 6,35 mm), 3 types d’en­trées audio (RCA stéréo niveau ligne pour platines / instru­ments type synthé, jack mono pour instru­ments type guitare, jack mono pour micro), 2 prises pour pédales (Sustain et expres­sion), un duo d’en­trée / sortie Midi, une prise USB type B, une borne pour alimen­ta­tion externe, un inter­rup­teur marche / arrêt et même un port anti­vol Kensing­ton comme sur un PC potable. Quelques remarques sur cette connec­tique : on aurait aimé une entrée micro XLR avec alimen­ta­tion Phan­tom pour pouvoir utili­ser un micro statique en toute auto­no­mie ; par ailleurs, le format RCA n’est pas notre préféré quand on n’est pas DJ ; enfin, l’ali­men­ta­tion externe 9V, qui offre tous les stan­dards de connexion inter­chan­geables, est du type bloc prise et semble très fragile. Râlons encore un peu en signa­lant l’ab­sence d’ali­men­ta­tion par piles, qui aurait pu amélio­rer le côté nomade du Venom.

 

Édition légère

M-Audio Venom

La prise en main est abso­lu­ment immé­diate, puisqu’il n’y a pas la moindre page menu. Toutes les commandes sont donc dispo­nibles en façade, y compris celles dédiées au mode Global, séri­gra­phiées au-dessus des premières octaves. C’est à la fois le point fort et le point faible du Venom, car aussi facile soit son utili­sa­tion, aussi frus­trante il est de ne pas pouvoir accé­der, direc­te­ment depuis la machine, à certains para­mètres de synthèse vitaux ou à certains réglages de mixage des couches sonores ! Il faudra donc se rabattre sur Vyzex, l’édi­teur PC/Mac fourni avec le synthé (nous y revien­drons en détail). On ressent la même frus­tra­tion que sur les derniers synthés produits par Enso­niq avant sa dispa­ri­tion (séries MR et ZR), hyper puis­sants mais esclaves de leur éditeur logi­ciel.

 

Retour­nons à nos commandes directes : la section synthèse direc­te­ment acces­sible est orga­ni­sée sous forme matri­cielle. 2 boutons permettent de boucler entre les 6 sections prin­ci­pales : filtre, oscil­la­teurs, enve­loppe de filtre, enve­loppe de volume, LFO / Glide et Mix / effets. Chaque section offre 5 para­mètres éditables grâce à 4 enco­deurs lisses sans fin et un sélec­teur pous­soir, ce qui fait 30 para­mètres au total. On est très loin de toutes les ressources de synthèse qu’offre le Venom ! Pour le filtre, les para­mètres sont : coupure, réso­nance, modu­la­tion par l’en­ve­loppe, suivi de clavier, type de filtre ; pour les oscil­la­teurs : FM, modu­la­tion en anneau, pitch Osc 2, pitch Osc 3, synchro ; pour les enve­loppes : ADSR ; pour les LFO : vitesses, forme d’onde du LFO2 ; pour le mixage : volume, pano­ra­mique, départ vers les 2 effets maîtres, type d’ef­fet d’in­ser­tion. C’est d’au­tant plus frus­trant que les choix faits sont figés et pas toujours les plus judi­cieux. Par exemple, on ne peut pas chan­ger les formes d’onde des oscil­la­teurs ! En mode Multi, c’est encore plus frus­trant, puisqu’on ne peut rien de plus que modi­fier ces 30 para­mètres qui doivent, de plus, être stockés dans les programmes pour être rete­nus. Cela signi­fie qu’on ne peut par exemple pas modi­fier l’as­si­gna­tion des programmes aux zones de clavier depuis le Venom seul ! Heureu­se­ment qu’on peut les sélec­tion­ner / acti­ver / couper à la volée, une maigre conso­la­tion… L’écran affiche le nom des programmes et les para­mètres en cours d’édi­tion, mais pas beau­coup plus, il en serait presque inutile !

 

Acide et punchy

M-Audio Venom

Dès la première écoute, le Venom ne laisse pas indif­fé­rent et nous saute aux oreilles. On aime ou on n’aime pas, c’est cash et immé­diat ! En effet, plutôt que tenter de repro­duire avec plus ou moins de succès le son des synthés vintages, M-Audio a choisi de démarquer son premier synthé des concur­rents par la couleur sonore : agres­sive, métal­lique et punchy. D’ailleurs, ce qui surprend immé­dia­te­ment, c’est l’énorme patate dont fait preuve la machine, ça claque tout de suite ! Les basses sont acides, puis­santes, bien crades, dans le plus pur style TB-303. Les leads très agres­sifs, bien trash, font la part belle à la satu­ra­tion pré-filtre, aux effets de déci­ma­tion, aux satu­ra­tions ou aux doubles synchros d’os­cil­la­teurs. On trouve un tas de nappes évolu­tives numé­riques, un poil « Waldor­fiennes » (tables d’ondes), un zest « Kawaïenne » (synthèse addi­tive), bien que le Venom n’uti­lise aucune de ces tech­no­lo­gies. Les sons FM métal­liques et cris­tal­lins sont égale­ment au rendez-vous, avec quelques émula­tions « DXiennes » satis­fai­santes (c’est notre jour­née néolo­gisme !).

 

En revanche, le Venom n’est pas du tout à l’aise sur les basses rondes type Moog, les cordes à base de PWM, les cuivres amples – façon Prophet ou OBX – et les nappes analo­giques bien chau­dasses. Le son est trop agres­sif dès qu’on ouvre le filtre, et si on tente de le fermer, on étouffe le signal sans pour autant le réchauf­fer comme le ferait un vrai analo­gique, même contem­po­rain. Si l’alia­sing est bien maîtrisé sur les oscil­la­teurs pris sépa­ré­ment, il se crée des arte­facts métal­liques désa­gréables dès lors qu’on commence à les inter­mo­du­ler à haute fréquence, en parti­cu­lier en les synchro­ni­sant et/ou en modu­lant la largeur d’im­pul­sion du premier oscil­la­teur. Quelques sons et kits de percus­sions de BAR analo­giques permettent un instant de faire l’illu­sion, mais manquent toute­fois de bon gras et de Snap pour tenir la route.

 

 

Venom audio solo
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  • Venom audio fmvibes00:28
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  • Venom audio hard­sync00:17
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Géné­ra­tion mixte

M-Audio Venom

La commu­ni­ca­tion de M-Audio met le doute sur la tech­no­lo­gie utili­sée pour la géné­ra­tion sonore du Venom : VA ou lecteur de samples ? Rensei­gne­ments pris auprès du construc­teur, il semble que les formes d’onde basiques soient géné­rées par modé­li­sa­tion, alors que certaines ondes numé­riques et percus­sions sont échan­tillon­nées. En tout cas, comme nous l’avons signalé précé­dem­ment, il n’y a pas d’alia­sing sur ces ondes tant qu’elles ne s’in­ter­mo­dulent pas violem­ment. On dispose de 12 voix de poly­pho­nie allouées dyna­mique­ment entre les 4 canaux multi­tim­braux que sait gérer le Venom. En mode programme Single, on travaille sur un canal, on s’en serait douté ! Le Venom offre 3 oscil­la­teurs pouvant géné­rer 94 formes d’ondes diffé­rentes. Celles-ci sont modé­li­sées ou captu­rées de machines vintage, dont l’ori­gine est à demi dévoi­lée : Moog, Roland JX/SH/TB, Oberheim, TR-808, TR-909, DX… Il y a 41 ondes (sinus, triangle, dent de scie, carré, impul­sion, FM…), 49 percus­sions simples et 4 kits de percus­sions assem­blées. On ne peut pas éditer ces kits (réas­si­gna­tion des sons, remixage, départ effets), il faut les consi­dé­rer comme une forme d’onde un peu plus évoluée que l’on traite comme une autre, globa­le­ment, avec inter­mo­du­la­tions, filtres, enve­loppes et autres LFO…

 

Chaque oscil­la­teur peut être accordé plus ou moins fine­ment, suivre le clavier ou rester fixe. Deux para­mètres permettent d’in­ter­ve­nir sur le Drift ou le dépha­sage de cycle, afin d’imi­ter les imper­fec­tions des VCO. Nous n’avons pas trouvé l’ac­tion de ces para­mètres très proban­te… Le premier oscil­la­teur offre un para­mètre de modu­la­tion de sa forme d’onde (Wave­shape), ce qui permet d’en chan­ger le contenu harmo­nique, comme par exemple obte­nir des modu­la­tions de largeur d’im­pul­sion. Dommage que les autres ne le puissent pas et que le résul­tat ne soit pas aussi musi­cal que sur un synthé vintage, toujours magique à ce stade… Côté inter­ac­tions, le premier oscil­la­teur peut synchro­ni­ser les 2 autres et le troi­sième peut modu­ler le premier en FM. Ces inter­ac­tions ne sont pas toujours bien maîtri­sées côté son, on en obtient des choses métal­liques, assez diffé­rentes de ce que produit un synthé analo­gique.

 

Agres­sion du filtre

 

M-Audio Venom

Avant d’at­taquer le filtre, les diffé­rentes sources sonores sont mélan­gées : les 3 oscil­la­teurs, la modu­la­tion en anneau résul­tant des 2 premiers, les entrées audio externes (analo­giques ou numé­riques via USB). On peut ainsi récu­pé­rer la sortie stéréo d’une station de travail virtuelle via USB et l’injec­ter dans les filtres et effets du Venom, super ! Avant d’en­trer dans le filtre, le signal peut être saturé par un boos­ter pré-filtre. On choi­sit ensuite le type de filtre (passe-haut, passe-bas, passe-bande) en 2 ou 4 pôles. A vrai dire, la diffé­rence de réponse et de compor­te­ment entre les 2 pentes ne nous ont pas autant sautés aux oreilles que le niveau sonore du Venom. De même, la réso­nance produit, dans ses réglages extrêmes, un siffle­ment perçant suraigu pas très musi­cal. Filtre ouvert, on obtient des sons métal­liques pas bien ronds, aux anti­podes des analo­giques vintages. Encore une fois ce n’est pas une critique, juste un constat de la spéci­fi­cité du posi­tion­ne­ment affi­ché de M-Audio.

 

En sortie de filtre, le signal passe par une section de mixage et d’ef­fets, dans laquelle on règle le volume, la pano­ra­mique, l’en­clen­che­ment de l’ef­fet d’in­ser­tion, les départs vers les 2 multief­fets, un EQ 2 bandes semi-para­mé­triques (par canal) et un EQ maître 3 bandes semi-para­mé­triques. Ques­tion mode de jeu, l’unis­son est capable d’em­pi­ler de 2 à 12 voix, avec désac­cord réglable, afin de faire de mons­trueuses super­po­si­tions d’os­cil­la­teurs. Le porta­mento n’a pas été oublié, sous forme d’un Glide à vitesse program­mable. Mais ce n’est pas fini, car le Venom permet de faire bouger le son dans tous les sens, grâce à une puis­sante section de modu­la­tions et un arpé­gia­teur / géné­ra­teur de motifs.

Signa­lons l’ex­cel­lente réso­lu­tion du réglage de la fréquence de coupure sur 1024 pas (10 bits), qui permet une réponse très fluide ; du coup, le para­mètre a besoin de 2 CC Midi pour s’ex­pri­mer plei­ne­ment.

 

Grosses modu­la­tions

M-Audio Venom

Le Venom est parfai­te­ment équipé au rayon modu­la­tions. On commence par 3 enve­loppes AHDSR très rapides, pré-assi­gnés au filtre, volume et pitch, mais complè­te­ment réas­si­gnables via la matrice de modu­la­tions. Le segment H permet de régler une durée entre les segments d’at­taque et de déclin. Viennent ensuite 3 LFO à 12 formes d’ondes (dont des ondes aléa­toires par palier ou pente) avec accès à la vitesse, délai, temps d’at­taque et phase. La vitesse peut être synchro­ni­sée à l’hor­loge Midi. La desti­na­tion des LFO est là aussi complè­te­ment assi­gnable. Un quatrième LFO à 5 formes d’ondes, lui aussi synchro­ni­sable, a été prévu pour modu­ler le volume (tremolo) et le pano­ra­mique.

 

Mais le gros morceau du rayon modu­la­tions, c’est sans hési­ta­tion la matrice dotée de 16 cordons, possé­dant sa propre page d’édi­tion. Elle permet de relier jusqu’à 31 sources (les enve­loppes, les LFO, les contrô­leurs physiques, le suivi de clavier…) à 32 desti­na­tions (pitch oscil­la­teurs, wave­shape de l’os­cil­la­teur 1, detune, volumes oscil­la­teurs, FM, modu­la­tion en anneau, coupure du filtre, réso­nance, niveau d’en­trée audio, vitesse des LFO…). Dans certains cas, la quan­tité de modu­la­tion de l’un des 16 cordons virtuels est elle-même une desti­na­tion de la matrice, ce qui permet des résul­tats curieux (wobu­la­tion et autres feed­backs de modu­la­tion). À noter que les quan­ti­tés de modu­la­tion sont bipo­laires.

 

Arpèges et motifs

M-Audio Venom

Toujours au rayon modu­la­tions dont on ne sortira visi­ble­ment pas indemne, le Venom offre un arpé­gia­teur fort sympa­thique. Il évolue suivant 3 modes au choix : Stan­dard, Phrase ou Drum. En mode Stan­dard, on a le droit à 7 ordres de lecture des notes jouées, dont un mode accord, avec trans­po­si­tion de –4 à +4 octaves et mode bipo­laire. En mode Phrase, on lit une séquence Midi préen­re­gis­trée, qui est trans­po­sée suivant la note jouée. En mode Drum, on lit des patterns ryth­miques, qui eux ne sont pas trans­po­sés. La mémoire interne renferme 256 empla­ce­ments, 51 étant program­més d’usine avec des patterns ryth­miques conçus pour fonc­tion­ner avec les 4 kits en mémoire d’ondes.

 

Le Venom est capable d’im­por­ter des séquences SMF pour fabriquer ses propres motifs ryth­miques utili­sés par l’ar­pé­gia­teur (modes Phrase et Drum). On peut ainsi impor­ter des séquences (de préfé­rence à 96 bpqn de réso­lu­tion pour éviter les imports exotiques), en spéci­fiant le canal Midi, la durée, l’oc­tave, la note de réfé­rence et l’ar­pège de desti­na­tion. On ne peut toute­fois pas éditer direc­te­ment les séquences dans Vyzex, il faut pour cela acqué­rir une version commer­ciale nommée Vyzor.

 

Effets typés

M-Audio Venom

Le Venom est équipé d’une section effets offrant un effet d’in­ser­tion et 2 effets maîtres. Ils permettent de trai­ter indif­fé­rem­ment le son interne ou les signaux audio externes (analo­giques ou numé­riques). L’ef­fet d’in­ser­tion comporte 6 algo­rithmes très typés : EQ passe-bande para­mé­trique (gain, Q, fréquence), compres­seur (attaque, relâ­che­ment, seuil, ratio, gain), auto-wah (coupure, réso­nance, sensi­bi­lité, attaque, relâ­che­ment), distor­sion (profon­deur, gain d’en­trée, gain de sortie, atté­nua­tion des hautes fréquences) et réduc­teur de bit (réso­lu­tion, fréquence d’échan­tillon­nage). Aucun para­mètre d’ef­fets ne peut être modulé en temps réel. Cet effet contri­bue au son agres­sif et métal­lique du Venom.

 

Les effets globaux sont dédiés aux ambiances sonores. Le premier multief­fet offre diffé­rents algo­rithmes de réverbes (plate, room, hall avec réglages de porte), échos (mono et stéréo) et délais (mono et ping­pong). On a entre 6 et 9 para­mètres selon l’al­go­rithme. Le second multief­fet est dédié aux effets d’en­semble, avec 4 algo­rithmes : chorus, flan­ger, phaser, délai avec réso­na­teur. On a cette fois entre 7 et 9 para­mètres, dont un niveau d’en­voi de la sortie de l’ef­fet 2 vers l’ef­fet 1. Là encore, aucune modu­la­tion temps réel n’est possible sur ces effets maîtres. Le son des réver­bé­ra­tions est très métal­lique et bouclé, on s’en servira plus comme effet spécial, ou alors il faut étouf­fer systé­ma­tique­ment les hautes fréquences. Les effets de modu­la­tion, pour leur part, n’ont pas pour objec­tif d’imi­ter leurs ancêtres analo­giques (Dimen­sion-D, Small Stone ou autres…). Ils sont égale­ment respon­sables du son typé du Venom. En fait, il ne manque qu’un voco­deur pour que le monde soit parfait !

 

 

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Parties à 4

Vyzex et Rock’n’­roll


Comme nous l’avons dit, l’édi­tion directe sur le Venom est limi­tée à une tren­taine de para­mètres de synthèse figés. Cela contraint le Venom à vivre à proxi­mité d’un ordi­na­teur et de son éditeur, dont la prin­ci­pale inter­ro­ga­tion concerne la longé­vité. Le Venom est donc livré avec Vyzex, un éditeur biblio­thé­caire stand alone signé Psicraft. Il permet d’édi­ter en détail toutes les fonc­tions cachées dans ses entrailles. À noter qu’il en existe une version commer­ciale, nommée Vyzor, capable de fonc­tion­ner en plug-in VST/AU et d’édi­ter direc­te­ment des patterns ryth­miques, sans avoir à passer par un séquen­ceur externe. Reve­nons à Vyzex : une fois les drivers et le programme instal­lés (facile et rapide sur notre PC pous­sif !), on découvre la pleine puis­sance de la machine. L’édi­teur est bien dessiné, très clair, immé­diat d’uti­li­sa­tion et de compré­hen­sion. La gestion des banques est ultra­simple, la synchro­ni­sa­tion Venom – PC fonc­tionne sans heurt. L’édi­tion des sons se fait suivant 4 pages prin­ci­pales : oscil­la­teurs / filtres / enve­loppes, LFO, matrice de modu­la­tions et effets / patterns / arpèges (cf. captures écran). Pour les Multi, l’édi­tion est tout aussi aisée, avec sur 4 pages, réglage des canaux, contrô­leurs, tessi­ture, fenêtres de vélo­cité, mixage précis, départ effets, section effets… Le mode Global a lui aussi droit à sa page, avec réglage de la réponse du clavier à la vélo­cité, canal Midi, routage USB audio, routage de l’ar­pé­gia­teur, horloge Midi… Une fonc­tion « Patch Colli­der » permet de faire un peu de géné­tique audio, en mixant, mélan­geant ou morphant de 2 à 4 patches « parents », pour en géné­rer de 1 à 128 « enfants ». On trouve aussi des fonc­tions bien pratiques de moni­to­ring d’évé­ne­ments Midi. Du très beau boulot que cet éditeur, qui ne néces­site pas un instant de faire appel au mode d’em­ploi virtuel de 47 pages fourni.

 

 

En mode Multi, le Venom peut pilo­ter 4 canaux indé­pen­dam­ment de programmes Single. En édition directe, on ne peut pas faire grand-chose sur le montage des programmes en Multi, à part couper / acti­ver / sélec­tion­ner le(s) programme(s) à éditer avec les 30 para­mètres acces­sibles pour chaque programme. Grâce à l’édi­teur (voir enca­dré), on accède à la toute-puis­sance de ce mode. Pour chaque partie, on peut choi­sir le canal Midi, la tessi­ture, la fenêtre de vélo­cité, filtrer certains contrô­leurs physiques (molettes, pédales, clavier), choi­sir le mode de jeu (mon ou poly), mixer (volume, pano­ra­mique, son direct, départ effet 1, départ effet 2, choix de l’ef­fet d’in­ser­tion), arpé­ger (mode, note racine, octave, Latch), trans­po­ser, désac­cor­der, régler l’unis­son et para­mé­trer les effets.

 

 

À signa­ler que chaque canal dispose de son propre arpé­gia­teur / motif indé­pen­dant et de son propre effet d’in­ser­tion (même type de para­mètres qu’en mode Single). Les 2 effets maîtres sont, en revanche, globaux, donc parta­gés par les 4 canaux (avec toute­fois 2 départs indé­pen­dants par canal, comme nous l’avons vu juste avant) et en tous points iden­tiques aux effets du mode Single. Nous appré­cions cette multi­tim­bra­lité 4 canaux à allo­ca­tion dyna­mique des 12 voix, ce qui fait du Venom le synthé le plus poly­va­lent dans cette gamme de prix ! Côté mémoires, on dispose de 512 programmes Single et 256 Multi, de quoi faire…

 

 

 

Venom audio multi1
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  • Venom audio multi100:40
  • Venom audio multi200:35
  • Venom audio multi300:24
  • Venom audio multi400:41
  • Venom audio multi500:30
  • Venom audio multi600:26
  • Venom audio multi700:31
  • Venom audio multi800:42

 

Conclu­sion

Le Venom fait partie de ces instru­ments qui ont traversé le studio AF sans nous lais­ser indif­fé­rents. D’abord, grâce à un look et un son qui sortent des sentiers battus, réso­lu­ment rentre-dedans. C’est une affaire de goût et nous saluons M-Audio d’avoir proposé un instru­ment diffé­ren­ciant, un gros risque pour un premier synthé ! La synthèse est très puis­sante et dans cette gamme, le Venom est le seul à propo­ser 12 voix de poly­pho­nie avec 3 oscil­la­teurs par voix, 4 canaux multi­tim­braux, un filtre multi­mode, 4 arpé­gia­teurs, 3 multief­fets et un clavier 4 octaves stan­dard. Les possi­bi­li­tés de connexion de sources audio multiples, l’in­ter­façage Midi & audio over USB et la prise en main immé­diate sont autant d’atouts incon­tes­tables. Là où le bas blesse, c’est dans l’ac­ces­si­bi­lité très réduite à cette toute-puis­sance depuis la machine. Le Venom est donc destiné à tout musi­cien studio, itiné­rant ou DJ qui veut faire rentrer un grain origi­nal dans sa produc­tion, un ordi­na­teur portable toujours à portée de main.

 

  • Synthèse très pous­sée (avec éditeur Vyzex)
  • Multi­tim­bra­lité 4 parties
  • Allo­ca­tion dyna­mique des voix
  • Section effets inté­grée
  • Arpé­gia­teur à motifs inté­gré
  • Mémoire consé­quente pour les sons
  • Clavier 4 octaves compact et léger
  • Entrées audio multiples avec pré-mixage
  • Trai­te­ment de sources externes via filtres et effets
  • Inté­gra­tion Audio et Midi par USB
  • Très simple d’ac­cès (trop ?)

 

  • Édition directe des sons bien trop limi­tée
  • Filtres agres­sifs et peu poly­va­lents
  • Kits de percus­sion figés
  • Pas d’ef­fet voco­deur
  • Entrée micro unique­ment en jack
  • Clavier sans after­touch
  • Programmes d’usine trop typés techno
  • Séri­gra­phie peu lisi­ble

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