Offrir au musicien une grosse banque d’échantillons et un multipiste audionumérique dans un clavier autonome facilement transportable, tel est l’objectif de Roland avec le Juno-Gi. Voyons comment est armé notre GI pour affronter les champs de bataille…
La série Juno nait dans les années 80, proposant une alternative simplifiée et abordable à la prestigieuse lignée des Jupiter. Mais le déclin de l’ère analogique est déjà amorcé. Sur les polyphoniques, les DCO remplacent les VCO, jugés trop capricieux, surtout sur scène. Les Juno évoluent rapidement : le numérique fait une percée, les mémoires apparaissent, le Midi est ajouté, puis les commandes directes disparaissent au profit de l’alpha-dial (encodeur unique pour l’édition des paramètres). Ces instruments sont de véritables bêtes de scène, fiables, robustes et abordables. 20 ans plus tard, c’est-à-dire il y a quelques années, en plein revival analogique, Roland ressuscite la série Juno, s’attirant rapidement les foudres des puristes ; car si le nom et le design évoquent incontestablement la grande époque, le moteur sonore est en revanche purement numérique. La série est tout de suite déclinée : D, G, Stage… tout récemment mis sur le marché, le Gi est une évolution du modèle G. La machine est à la fois améliorée et repositionnée dans un esprit « tout terrain », ce que nous allons découvrir maintenant…
Poids plume
La première surprise a lieu lorsqu’on prend possession du colis : même encore emballé, le Juno Gi est vraiment très léger. Construit tout en plastique, il pèse à peine 6 kg tout mouillé et se porte avec 2 doigts. Si le poids est idéal pour le transport, la fragilité est un problème pour les musiciens maladroits ou peu soigneux : une housse de protection s’impose. La sérigraphie reprend les codes couleurs propres aux Juno d’antan : lignes rouges et bleues, texte blanc sur fond noir. La façade est plutôt originale : à gauche, une trappe permet d’accueillir une clé USB pour y lire des fichiers Midi ou audio (plus de détail ci-après). On ne peut hélas rien y enregistrer, dommage ! Vient ensuite le contrôleur optique D-Beam cher à la marque, permettant de faire évoluer le son en temps réel (modulation d’expression, paramètre de synthèse assignable ou synthé mono programmable au niveau global) en déplaçant la main verticalement. Le potentiomètre de volume est en bonne place, suivi d’une section contrôlant le mode de jeu : arpèges, clavier de commande, split, transposition et octaves. Nous apprécions la présence de ces derniers contrôles en façade. Autour d’un LCD monochrome rétro-éclairé de 240 × 64 points, la section centrale est dédiée à l’édition et à la navigation : choix direct des banques ou par catégorie, sélection des pages menus, sélection des paramètres par touches logicielles sous l’écran et lancement d’un motif de démonstration pour chaque programme.
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C’est à droite de cette section centrale que l’on découvre la grande nouveauté du Juno Gi : un multipiste audionumérique 8 pistes, doté de commandes de transport complètes, de 6 faders et de sélecteurs de coupure / activation de piste. Les 8 pistes se partagent 4 faders (avec un bouton pour alterner entre les pistes 1–4 et 5–8), il y a un fader pour le volume global et un fader pour mixer un pattern Midi, que l’on peut ajouter en synchro à l’audio. Ceci permet de lancer les enregistrements audio avec un support rythmique, pas bête ! Tout à droite, 6 rotatifs permettent de modifier le son en temps réel : niveau de réverbération, EQ 3 bandes, coupure et résonance du filtre : c’est très décevant, il y avait de la place pour faire beaucoup mieux à cet endroit, pour les amoureux de la synthèse intuitive.
La qualité de construction est variable : le synthé glisse sur notre support et les faders semblent très fragiles. Par contre, les boutons et les rotatifs inspirent davantage confiance. Le clavier dynamique 5 octaves nécessite un temps d’acclimatation car il est trop sensible ; par ailleurs, il n’a pas l’aftertouch, une déception dans cette gamme tarifaire. À sa gauche, la section de modulation offre un stick Pitchbend + modulation cher à Roland, enrichi par 2 boutons de modulation assignables (transposition d’octaves, tempo, portamento, enclenchement de couches sonores, effets… en mode permanent ou momentané) et 2 boutons de sélection / lecture des morceaux stockés sur la clé USB en façade.
Utilisation facile
La face arrière est très bien garnie : entrée / sortie Midi, sortie stéréo, prise casque, sortie « Song / click », 2 prises pour pédales, interface USB type B, potentiomètre de contraste du LCD, lecteur de cartes SD/SDHC (cf. ci-après), prise pour alimentation externe (type bloc au milieu) et interrupteur marche / arrêt. La sortie « Song / click » permet d’entendre un métronome lorsqu’on lit des morceaux depuis le port USB en façade ; par contre, elle est inactive en lecture / enregistrement du multipiste audionumérique. Dommage, cela aurait été bien pratique pour synchroniser un batteur live aux pistes audio. La section d’entrées audio est un modèle du genre, qui permet au Juno-Gi de s’accommoder avec tout type de source : entrée ligne stéréo (2 jacks) avec potentiomètre de niveau et LED de crête couplée en façade, prise combo XLR / jack pour guitare (haute impédance) / micro avec sélecteur de sensibilité et alimentation Phantom pour micro statique (48 V / 10 mA maximum). Exhaustif !
Sous le capot, une trappe permet d’accueillir 8 batteries rechargeables Ni-MH type AA/HR6, ainsi notre GI a une autonomie de 2 à 3 heures pour attendre les renforts. Une diode en façade indique l’état du stock de munitions. Les commandes sont globalement claires et les menus bien pensés. La prise en main est donc immédiate. La navigation est on ne peut plus simple à travers les différentes pages-écrans, difficile de se perdre, malgré le nombre important de paramètres dans certaines sections. Le souci de l’ergonomie est poussé en profondeur : représentation graphique sur le LCD, utilisation de la touche Shift pour accélérer l’action de l’encodeur lorsque la plage de la valeur éditée est importante, défilement des banques possible sous forme de liste et par catégorie, motif d’audition des programmes, sélection / activation / coupure des couches sonores… bien vu !
Armada sonore
Le Juno-Gi renferme plus de 1.000 sons prêts à l’emploi. Les pianos acoustiques sont de bonne qualité, bien échantillonnés sur plusieurs niveaux de dynamique. Les différentes déclinaisons (presque trop nombreuses) et plusieurs multisamples permettent de couvrir une vaste panoplie de style musicaux : classique, romantique, jazz ou rock. Certains tirent parti de l’effet de résonance sympathique sur les cordes. Pour les pianos électriques, c’est presque un sans faute, avec différentes déclinaisons de Fender, Wurlitzer, Clavinet, DX / FM échantillonnés en multicouches, usant et abusant de l’excellente section d’effets (wah-wah, tremolo, overdrive, compression…). Les guitares acoustiques sont de qualité variable : les cordes nylon ne nous ont pas emballés, contrairement aux guitares folk et autres cordes acier bien plus convaincantes. Les guitares électriques proposent différents modèles très bien programmés, avec des attaques très réalistes, utilisant différents effets à modélisation (simulateurs d’ampli, overdrive, distorsions… mais aussi délai et chorus). Les orgues peuvent également profiter des effets internes : haut-parleur tournant, ampli, overdrive… toutes les époques sont représentées, du B3 le plus cracra au Farfisa le plus « cheesy », en passant par les Vox…
Les ensembles de cordes sont amples, larges et très musicaux. La dynamique permet un contrôle satisfaisant des différentes techniques de jeu, surtout avec un clavier externe de grande qualité. Les cordes solo sont cependant à la ramasse, criardes et peu convaincantes. Pour les cuivres, la panoplie est vaste : ensembles jazz / rock / pop expressifs, larges et très dynamiques ; solos (trompettes, trombones, différents saxes, cors…) soignés et bien rendus. Les bois bénéficient du même soin que les cuivres solo : flûtes, shakuhachi, clarinette, hautbois, basson… Les chœurs sont à tomber, avec des scats jazz à multiples couches et des chœurs classiques ultra amples (« Aah » et « Mmh » en particulier). On sent encore la touche des banques Spectrasonics développées il y a au moins 10 ans. On retrouve avec plaisir quelques samples de banques Fairlight typiquement Art Of Noise. Les basses sont une réussite, bien rondes et expressives : on entend les bruits d’ongle sur les cordes de la basse acoustique ; les basses électriques offrent une très belle fretless et différents jeux pick / pull / slap bien claquants ; les basses synthétiques sont bien programmées, capturées sur des machines prestigieuses : Mini, OBX, TB-303, Jupiter, Juno… tant qu’on est aux sons synthétiques, le Juno-Gi en propose plusieurs centaines, là encore très bien programmés : un paquet incroyable de leads (il y en a presque trop !) avec clins d’œil non feints à certains gros modulaires vintage, des nappes analogiques / numériques / hybrides à perte de vue, de beaux cuivres synthétiques et quelques strings analogiques typiquement Jupiter / Juno / JX. Terminons par les percussions, couvrant tous les styles de jeu : kits acoustiques, jazz / pop / rock – kits électroniques qui font la part belle aux TR vintage, percussions ethniques et orchestrales… bref, énormément de sons internes en Rom (parfois trop de déclinaisons !), une qualité d’échantillonnage globalement élevée et une programmation très rigoureuse.
- Synths Mono01:17
- Synths Arpeg01:35
- Synths Poly01:30
- Synths Pads01:34
- Synths Artie00:24
- Synths Cool00:55
- Piano El101:11
- Piano El201:02
- Piano Ac01:13
- Organs01:45
- Clav-Harpsi00:48
- Guitars Ac01:20
- Guitars El01:40
- Guitars ElDisto00:30
- Bass Ac-El01:18
- Bass Synth01:20
- Strings01:28
- Brass Solo01:20
- Brass Ens01:15
- Woodwinds01:33
- Vibra00:38
- Choirs01:28
- Drums Ac01:16
- Drums El01:19
Edition limitée
Le moteur sonore du Juno-Gi est un lecteur d’échantillons utilisant une Rom non extensible de 128 Mo, offrant 128 voix de polyphonie. Le fonctionnement normal de la partie synthé est le Live Set. On en trouve 1379 en Rom et 256 en RAM. Pour s’y retrouver, les Live Sets sont organisés en 10 catégories et 100 favoris. Chaque Live Set est une combinaison de 1 à 4 Tones (programmes élémentaires), que l’on peut arranger en 2 + 2 couches de part et d’autre d’un point de split programmable. La mémoire renferme 788 Tones (256 au format GM2) et 14 kits de percussions (9 au format GM2). L’édition s’effectue par offset des paramètres de ces Tones figés en Rom et la sauvegarde au sein des 256 Live Sets utilisateur. Elle s’opère selon 2 modes : basique ou pro. En mode basique, on accède à peu de paramètres : type de Tone (normal ou kit rythmique), mémoire d’origine (Preset ou GM2), numéro de programme, volume, panoramique, activation, réserve de polyphonie, octave, pitch, accordage fin, réponse au Pitchbend, routage vers les effets d’insertion ou les sorties physiques, niveau de départ chorus et niveau de départ réverbe. Une page est dédiée aux réglages précis de la tessiture, avec fondu haut et bas, mais pas de fenêtre de vélocité.
En mode « pro », on rentre un peu plus dans la synthèse : paramètres affectant le pitch (legato, portamento, enveloppe dédiée 4 temps / 5 niveaux), filtre (3 types de passe-bas / 1 passe-haut / 1 passe-bande / 1 peak, fréquence de coupure avec suivi de clavier, vélocité et enveloppe multisegment avec suivi de clavier et vélocité sur différents segments, résonance avec action de la vélocité), volume final (vélocité, suivi de clavier, enveloppe multisegment dynamique comme pour le filtre) et 2 LFO (vitesse, synchro à l’horloge Midi, actions séparées sur pitch / filtre / volume et panoramique). Cette section dite « pro » est encore trop light à notre goût : on ne peut pas changer les formes d’onde ni leur interaction (synchro, modulation en anneau…), le réglage des valeurs se limite à des offsets des réglages d’usine (mis à part le type de filtre), il n’y a pas d’accès aux formes d’ondes des LFO, pas de matrice de modulation… bref, on est plus proche du lecteur GM très amélioré que du véritable synthé.
Arpégiateur & Co
Le Juno-Gi dispose d’une fonction mémoire d’accords ; on peut ainsi jouer différents types d’accords préréglés à partir du clavier (17 types couvrant chaque touche sur une octave), dans différents modes de reproduction, dont un astucieux mode guitare, qui permet d’égrener un accord progressivement en fonction de la vitesse de frappe, dans un ordre à définir. Pas mal… Mieux, un puissant arpégiateur est présent. Il offre 128 styles en Rom, chacun pouvant contenir plusieurs variations, 10 modes de jeu (différents ordres de reproduction des notes, modes accord, glissando, phrases…), un réglage de réponse à la vélocité, une étendue de jeu sur plus ou moins 3 octaves, un Shuffle programmable (intensité et résolution) et un canal de destination en cas de split (Lower, Upper ou les deux). Il est même possible d’importer ses propres motifs d’arpèges à partir de fichiers stockés sur une carte SD et de les stocker dans l’une des 64 mémoires RAM. Il faut donc un lecteur de cartes SD et un ordinateur pour ce faire. On peut importer des fichiers SMF type 0 (extension « mid »), à concurrence de 500 notes. Dommage qu’on ne puisse directement utiliser les 2 ports USB, peut-être à l’occasion d’une mise à jour d’OS ou de la mise sur le marché d’un éditeur…
Audionumérique à bord
Le Juno-Gi intègre une section multipiste audionumérique 8 pistes, avec chacune 8 pistes virtuelles, travaillant à 44,1 kHz avec un codage maison pour la résolution. On peut donc enregistrer un total de 64 pistes et en sélectionner 8 pour la reproduction. La lecture se fait à partir des commandes temps réel (transport et mixage). Pour chaque piste, on accède via le menu aux réglages du volume, du panoramique, du départ vers la réverbe globale, des 3 bandes de l’EQ (bandes extrêmes semi-paramétriques et bande centrale paramétrique) ; on choisit aussi laquelle des 8 pistes virtuelles est à reproduire. Un mode « Stereo Link » permet de régler simultanément les paramètres de 2 pistes adjacentes. La lecture peut se faire entre 2 points au choix, en linéaire ou en boucle. Pour enregistrer, c’est très simple : choix de la source – interne ou externe, ajustement des niveaux (contrôle avec diode de saturation en façade et affichage graphique du niveau à l’écran) et choix de la (des) piste(s) de destination parmi les 8 × 8 pistes. On peut enregistrer 2 pistes simultanément, avec effet d’insertion + réverbe sur la source. L’enregistrement s’opère en linéaire ou en boucle, avec possibilité de faire des punch in / out manuels ou automatiques. Une fonction Undo / Redo permet de revenir sur une action, mais il n’y a qu’un seul niveau d’annulation. Il est également possible de remixer plusieurs pistes en mono ou stéréo, avec application de l’effet d’insertion ou de réverbe.
L’édition des enregistrements audio est limitée, sur le Juno-Gi : copie de portion de piste avec répétition, déplacement, extraction, échange, suppression, import depuis une carte SD (wav, aiff), export (en format wav 16 bits / 44,1 kHz). On est loin d’un logiciel dédié. Heureusement, on peut exporter / importer des pistes stéréo pour édition externe, comme nous le verrons plus tard. La sauvegarde des données s’opère sur carte SD uniquement. Une carte de 2 Go est incluse, offrant 12 heures d’enregistrement. La machine est compatible avec des cartes SD/SDHC de 1 à 32 Go, soit 192 heures maximum. L’analyse de ces chiffres montre qu’il y a une compression interne des données d’un facteur 2 environ. Signalons au passage quelques limitations : un morceau ne peut dépasser 2 Go, soit 1 heure 30 en 8 pistes, ce qui devrait suffire ; en utilisant plusieurs pistes simultanées, on divise d’autant la durée, même si certaines portions sont silencieuses. Aux 8 pistes audio, on peut ajouter une piste rythmique Midi, histoire de s’accompagner en enregistrement ou relecture. C’est d’ailleurs le seul moyen de reproduire une séquence avec l’audio, le Juno-Gi n’embarquant pas de véritable séquenceur multipiste. La piste rythmique se décompose en patterns assemblés en arrangements. L’édition se fait avec une grande précision et affichage graphique des notes (type piano roll), on peut importer des fichiers SMF à partir de la carte SD ou partir d’un des 371 patterns en Rom. On sauvegarde ensuite son travail dans l’une des 99 mémoires en RAM ou au sein d’un morceau. Le Juno-Gi peut ainsi gérer 99 morceaux audio / rythmique Midi en mémoire.
Effets pour tous
La partie synthé offre 4 processeurs d’effets : 2 multi-effets d’insertion, 1 chorus et 1 réverbe. Comme nous l’avons déjà vu, chaque Tone d’un Live Set peut être routé vers un multieffet et dispose d’un réglage de départ vers le chorus et la réverbe. Les 2 multieffets stéréo peuvent être routés en série ou en parallèle. Chacun offre 79 algorithmes variés et de grande qualité, avec bien souvent plus de 10 paramètres par effet. Dans la liste, on trouve des EQ et leurs variantes (multibandes stéréo paramétriques ou graphiques, suppresseurs, filtres, Enhancer), des modulations (wah-wah, haut-parleur tournant, formants de voix, phasers, modulateur en anneau, tremolo, panoramique, slicer, flanger, chorus, effet 3D), effets guitares (OD, distorsion, simulateur d’ampli), effets non linéaires (compresseur, limiteur, gate), délais, effets lo-fi, pitch Shifter, réverbe, résonance sympathique, effets doubles et vocodeur. Ouf ! Le vocodeur utilise l’entrée micro appliquée sur un son de synthé interne, ce qui est limité compte tenu des nombreuses entrées audio. Les paramètres temporels sont synchronisables à l’horloge Midi. Suivant l’algorithme, certains paramètres présélectionnés sont assignables à des CC Midi ou à des contrôleurs physiques, merci ! Les effets chorus (3 types) et réverbe (5 types) globaux sont un peu moins fournis, mais leur niveau de qualité reste élevé.
La section effets serait on ne peut plus classique si elle se limitait là. Mais le Juno-Gi offre une seconde série d’effets dédiés à la section multipiste : un multi-effet d’insertion, une réverbe et une boîte à outils de mastering. Le multi-effet comprend des programmes pour 3 types d’instruments : guitare, micro et ligne. Il est très sophistiqué, puisqu’on peut combiner plusieurs programmes en algorithmes avant de les sauvegarder en mémoire interne. Par exemple, la banque guitare offre des chaînes du type Amp -> EQ -> Noise Suppressor -> Compressor -> Delay -> Stereo Chorus => Stereo Reverb. Pour la banque micro, on des combinaisons du type Compressor -> Enhancer -> EQ -> Noise Suppressor -> Delay. Et pour la banque ligne stéréo, on trouve des choses du genre Input => 3-Band Compressor => Mixer => Limiter => Output. Les programmes sont très sophistiqués, avec souvent plus de 10 paramètres par effet. Certains utilisent des effets COSM, modélisation de machines célèbres telles que des amplis Fender, Vox, Matchless, Mesa Boogie, Marshall, Hughes & Kettner… L’effet global de réverbe est analogue à celui de la section synthé.
Enfin, la boîte à outils de mastering permet de finaliser en stéréo les pistes audio 2 par 2. Là encore, on dispose d’un certain nombre d’algorithmes chaînant plusieurs effets orientés mastering, par exemple Input => 3-Band Compressor => Mix => Limiter => Output. Les effets d’insertion peuvent être sauvegardés en mémoire interne ou dans l’un des 99 morceaux. Le résultat de l’opération de mastering peut être exporté au format « wav » 16 bits / 44,1 kHz sur la carte SD, avec une limite de 6h40 en mono ou 3h20 en stéréo (ce qui correspond à 2 Go de données). On pourra ainsi échanger les données audio avec la version 8.5 de Sonar LE de Cakewalk livrée avec la machine et finaliser un morceau sur CD. Pour terminer la visite de cette formidable section effets, signalons la présence d’un EQ maître 3 bandes (là aussi, bandes extrêmes semi-paramétriques et bande centrale paramétrique), qui vient globalement affiner le son de l’ensemble des sections du Juno-Gi, idéal pour donner une touche finale suivant l’environnement sonore dans lequel on se trouve. Les baroudeurs apprécieront…
Conclusion
Au final, le Juno Gi est une machine assez complète et originale, dotée d’une banque sonore qui tient très bien la route, un arpégiateur bien pensé, un multipiste audionumérique pour travailler avec des instruments acoustiques, un lecteur de morceaux audio / Midi, plein d’effets variés, un interfaçage avec le monde informatique… bref, autant d’atouts qui lui permettent de se sentir à l’aise sur tous les terrains. On regrette toutefois le manque de profondeur de la section synthé et la disparition du séquenceur, segmentation oblige avec la gamme Fantom. Nous restons donc un cran en dessous de la workstation classique, si l’on s’en réfère à la puissance globale, l’absence de sampling et la qualité de construction. Bref, un synthé orienté live assez polyvalent et mobile, pour peu qu’on prenne soin de bien l’emballer, qui pourra également intéresser les compositeurs multi-instruments sur tous les fronts musicaux.