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Test du Miracle Beats de PowerFX - L'usine à groove

9/10

Premier instrument virtuel de Power FX, Miracle Beats pourrait n'être qu'un candidat de plus dans le petit monde des boîtes à rythmes virtuelles. Or, s'il compte parmi les moins chers, il n'est pas loin d'être le meilleur.

Premier instru­ment virtuel de Power FX, Miracle Beats pour­rait n’être qu’un candi­dat de plus dans le petit monde des boîtes à rythmes virtuelles. Or, s’il compte parmi les moins chers, il n’est pas loin d’être le meilleur.

Les grandes inven­tions sont souvent les plus simples : c’est vrai pour la roue, et c’est aussi vrai pour Miracle Beats.

Les boucles dans PowerFX Miracle Beats

Tenant sur un seul CD à l’heure où les éditeurs de samples se battent à grand coups de Giga­Oc­tets, le logi­ciel offre une inter­face des plus épurées.

La colonne de gauche affiche toutes les boucles audio livrées avec le logi­ciel (plus de 500 pour envi­ron 550 Mo de données). On remarque d’em­blée la présence de croix de couleurs en face de certains noms, qui permettent de savoir de quoi est composé le groove : une croix bleue indique qu’il n’y a pas de kick, une croix rouge pas de caisse claire, une croix jaune pas de HiHats et une croix verte pas de percus­sions addi­tion­nelles. C’est simple comme du Fisher­Pri­ce…

Les boucles sont clas­sées par caté­go­ries aux noms rela­ti­ve­ment évoca­teurs (LA Housey, Nova Beats, 808, 909, etc.), chacune comp­tant de 3 à 16 fichiers qu’on peut écou­ter au tempo du séquen­ceur d’un simple clic. Pas de Time Stret­ching ici : tous les fichiers audio ont été préa­la­ble­ment décou­pés en slices, de sorte qu’un groove tour­nant initia­le­ment à 120 BPM peut passer à 60 ou à 240 BPM sans qu’au­cune dégra­da­tion des sons ne soit audible.

Les quatre sorties du Miracle Beats sous Cubase


Certes, Miracle n’ap­porte rien de fonciè­re­ment nouveau de ce côté car ReCycle et son fameux format REX font la même chose depuis des lustres, tout comme de nombreux autres samplers virtuels à boucles (Intakt de Native Instru­ments, pHAT­ma­tik Pro de Bitshift, Beat­Bur­ner de GMedia, etc.).

Là, en revanche, où le logi­ciel de PowerFX s’avère déjà nette­ment plus inté­res­sant, c’est que toutes les boucles four­nies sortent sur 4 canaux stéréo diffé­rents : un pour le kick, un pour le HiHat, un pour la caisse claire et un pour les percus­sions addi­tion­nelles.

 

Contrai­re­ment à ce que proposent les produits concur­rents, il est donc possible d’ap­pliquer des effets ou des trai­te­ments dyna­miques & spec­traux à un seul instru­ment plutôt qu’à l’en­semble du fichier, ce qui ouvre de astes hori­zons en terme de person­na­li­sa­tion des grooves (ahhh ! les joies de la réverb compres­sée sur une caisse clai­re… ou celle d’un filtre distordu sur un kick…).

 

Sound Custom

Dans ce contexte, Miracle Beats propose d’ailleurs quelques trai­te­ments en interne. S’il est déjà possible de 'muter’ chacun des 4 canaux, vous pouvez égale­ment agir sur 4 para­mètres :

  • 'Pitch’ qui permet de trans­po­ser le son une octave au-dessus ou au-dessous.
  • 'Att.' qui permet de régler l’at­taque des samples.
  • 'Gate’, qui permet d’abré­ger leur 'relea­se’.
  • 'Rever­se’ qui, comme son nom l’in­dique, permet d’in­ver­ser la lecture des sons en préser­vant la struc­ture ryth­mique de base.
Les traitements de Miracle Beats

Evidem­ment, tous ces réglages sont suscep­tibles d’évo­luer en temps réel via une surface de contrôle MIDI ou en program­mant des auto­ma­tions dans votre logi­ciel hôte. Rien qu’en jouant sur ces para­mètres et en affec­tant des effets aux 4 pistes stéréo de sortie dans votre séquen­ceur, il y a de quoi modi­fier de façon dras­tique la banque de son du logi­ciel.

Or, dans un rythme, si le son est une chose, le place­ment en est une autre. Et c’est d’ailleurs sur ce point que l’ins­tru­ment virtuel de PowerFX s’avère le plus impres­sion­nant.

Quand vous soumet­tez une boucle à ReCyle, ce dernier, en plus de décou­per la matière audio en slices, génère un fichier MIDI, sorte de carto­gra­phie de la boucle, qui spéci­fie quel tronçon doit être joué à quel moment. Dans la quasi-tota­lité des samplers à boucles, il est possible de jouer sur cette carto­gra­phie, pour modi­fier l’ordre dans lequel sont joués les slices et le moment précis où ils sont déclen­chés. C’est aussi le cas de Miracle Beats, à ceci près que le soft de Power FX se montre dans ce contexte 1000 fois plus intui­tif que ses concur­rents.

 

Boutures de loops

Presets Loopmorph dans Miracle Beats

Au cœur de Miracle Beats, la tech­no­lo­gie Loop­morph repose sur un concept aussi simple que puis­sant : en symé­trie de la colonne de gauche qui propose toutes les boucles de base du logi­ciel, la colonne de droite liste ainsi tous les grooves MIDI qui en sont extraits (appe­lés ici Loop­morph Presets). Là où cela devient carré­ment génial, c’est qu’il est possible de combi­ner n’im­porte quel maté­riau de la colonne de gauche avec n’im­porte quel groove de la colonne de droite. Les plus matheux d’entre vous auront fait le calcul : avec plus de 500 fichiers audio à gauche, et plus de 500 presets Loop­morph à droite, on peut obte­nir plus de 250 000 boucles ! Ca calme et vu l’ef­fi­ca­cité du système, on se demande bien pourquoi personne n’y avait pensé avant… Or, ce n’est pas fini car on dispose encore de trois commandes pour person­na­li­ser une peu plus la sauce :

  • Huma­nize qui, en jouant sur la quan­ti­fi­ca­tion, permet au groove d’être moins carré, moins sur les temps et par consé­quent plus humain.
  • RMS Levels qui permet d’ap­pliquer la dyna­mique d’une boucle à une autre
  • Shuffle qui, comme sur la plupart des groove box, décale les temps faibles vers la droite de façon à chalou­per le rythme (à noter ici qu’on dispose de deux niveaux de réglage).
Fonctions Shuffle, Humanize et RMS Levels dans PowerFX Miracle Beats

Résu­mons nous : entre le système combi­na­toire des deux colonnes, les boutons Shuffle, Norma­lize, RMS Levels et les commandes Mute, Pitch, Attack, Gate & Reverse, ce ne sont pas des centaines de milliers de boucles que le soft est à même de géné­rer mais des millions, sans comp­ter le fait que vous pour­rez encore person­na­li­ser le résul­tat depuis votre séquen­ceur ! Et vous savez quoi ? Miracle Beats peut être utilisé en effet VST. Grâce à cette fonc­tion­na­lité, déve­lop­pée initia­le­ment pour les posses­seurs d’Able­ton Live, il est possible d’in­sé­rer un ou plusieurs Miracle Beats sur la sortie Kick, Snare, HiHat ou Perc. d’un autre, démul­ti­pliant les instances pour empi­ler les sons ou pour géné­rer des grooves plus complexes… Tout ça sur un seul petit CD et avec une telle simpli­cité que votre petit frère comme votre grand-mère peuvent pondre des boucles en chaîne quelques secondes seule­ment après avoir pris en main le logi­ciel… Et le pire, c’est que ça sonne ! Quelle que soit la combi­nai­son essayée, je ne suis jamais parvenu à un résul­tat qui ne soit pas exploi­ta­ble…

 

Ca sonne ? Vrai­ment ?

Dissi­pons tout de même un malen­tendu : on n’est pas ici dans le trip «  Eric Persing présente  » cher à Spec­tra­so­nics. Si Miracle est moins lourd et s’il permet en défi­ni­tive beau­coup plus de chose qu’un Stylus, les boucles obte­nues n’ont pas cette «  person­na­lité  » qui fait la griffe des grands Sound Desi­gners car les sons de la banque, bien que ne manquant pas de diver­sité, sont les plus cleans possible. Loin d’être un défaut, ce côté 'Dry’ est une véri­table béné­dic­tion : il ne s’agit pas ici de consom­mer le travail d’un autre artiste, mais bel et bien de prendre ses respon­sa­bi­li­tés et de deve­nir soit même Sound Desi­gner, taillant dans l’onde à grands coups de plug-ins. Dès lors, si vous savez tirer parti de la puis­sance du logi­ciel, bien malin qui pourra dire d’où proviennent vos boucles à l’ori­gine, alors que l’usage d’un expan­deur portant la signa­ture d’un grand nom du sampling est vite «  grillée  »…

Quand à ceux que l’as­pect combi­na­toire rebute parce qu’il est syno­nyme de tâton­ne­ments, ils seront rassu­rés de savoir que Miracle Beats peut aussi être utilisé comme un «  bête  » expan­deur percus­sif.



Qui peut le plus peut le moins

Mode Sampler dans PowerFX Miracle Beats

Comme nous l’avons dit précé­dem­ment, chacune des 500 boucles du CD a été décou­pée en slices sur 4 pistes stéréo, de sorte que chaque son a été soigneu­se­ment isolé. Résul­tats : près de 5000 samples au total, soit un vaste panel de sons de boîte à rythmes (TR, Linn­Drum, etc.) qu’on pourra utili­ser direc­te­ment via le mode 'Sampler’ du logi­ciel. Rien à dire de parti­cu­lier sur ce dernier, si ce n’est que le mapping MIDI des samples a été intel­li­gem­ment fait : les kick sont avec les kicks, les snares avec les snares, etc. là où trop souvent dans les samplers à boucles, les slices sont mappés dans l’ordre de leur diffu­sion.

Notez aussi que la vélo­cité est gérée de façon linéaire mais que les molettes de modu­la­tion et de Pitch Bend n’ont aucun effet sur les sons. Bref, le soft est sans surprise de ce côté mais il fait bien son job et devrait permettre à ceux qui le désire de program­mer leurs rythmes au Piano Roll, depuis leur séquen­ceur, plutôt qu’en utili­sant la tech­no­lo­gie Loop­morph.

 

Conclu­sion

PowerFX Miracle Beats

Je dois l’avouer : il m’est bien diffi­cile de trou­ver des défauts à Miracle Beats compte tenu de son ergo­no­mie, de sa puis­sance et de son prix. Vendu à peine plus cher qu’un CD de samples, il fait partie de ces outils pensés pour les débu­tants mais qui, par sa puis­sance, devrait éveiller l’in­té­rêt de plus d’un profes­sion­nel (à l’ins­tar de l’Acid de Sonic Foun­dry en son temps). Si les uns y trou­ve­ront un moyen simple de faire de la boucle au kilo­mètre, les autres s’en servi­ront comme une fantas­tique source de matière première pour élabo­rer leur grooves. Certes, Miracle Beats pour­rait inté­grer ses propres effets et propo­ser plus de pistes mais ce qu’on gagne­rait alors en puis­sance, on le perdrait en simpli­cité d’uti­li­sa­tion. Du coup, on préfé­rera se taire en atten­dant d’autres VSTi basés sur la tech­no­lo­gie Loop­morph. Chapeau bas.

Notre avis : 9/10

  • Concept lumineux
  • Des millions de boucles en deux clics
  • L'ergonomie d'ensemble, accessible de 7 à 77 ans
  • Les 4 sorties
  • Le mode sampler avec le mapping intelligent
  • Le rapport qualité/performance/prix, exceptionnel
  • Je cherche encore vu le prix, mais je ne désespère pas de trouver...

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