Inventé par l'américain Thaddeus Cahill en 1896, le Telharmonium (connu sous le nom de Dynamophone) peut être considéré comme l'ancêtre du synthé. Il est le premier instrument "à faire" de la synthèse additive. Le son est produit à l'aide de 408 roues métalliques. En fait les oscillateurs étaient des alternateurs pilotés par des moteurs électriques.
1896–1930 : Le commencement
1896 – Le Telharmonium
Inventé par l’américain Thaddeus Cahill en 1896, le Telharmonium (connu sous le nom de Dynamophone) peut être considéré comme l’ancêtre du synthé. Il est le premier instrument « à faire » de la synthèse additive. Le son est produit à l’aide de 408 roues métalliques. En fait les oscillateurs étaient des alternateurs pilotés par des moteurs électriques. Cet appareil était polyphonique, doté d’un clavier sensitif et pouvait produire des sons de n’importe quelle fréquence et de n’importe quelle intensité, avec leurs harmoniques. Le bruit produit par la mécanique de l’instrument (les moteurs) était tel qu’il fallait enfermer ce dernier dans une pièce séparée de celle où se trouvaient les haut-parleurs. Deux personnes étaient nécessaires pour le faire fonctionner.
1919 – Theremin
Développé par le phycisien russe Leon Theremin, l’instrument a une forme particulière très reconnaissable. Le principe de fonctionnement consiste à utiliser deux oscillateurs de haute fréquence pour obtenir des sons audibles. Le musicien ne touche jamais l’instrument pour entendre un son : la hauteur de la note est fonction de l’éloignement de sa main droite par rapport à la première antenne et l’amplitude est contrôlée de la même façon, par la distance séparant sa main gauche de l’autre antenne (cette dernière étant en forme de boucle).
1928 – Ondes Martenot
C’est en 1928 que sont présentées à l’opéra de Paris les Ondes Musicales de l’ingénieur Français Maurice Martenot. Cet appareil reprend le principe du Thereminvox mais la hauteur des notes est réglée à des valeurs fixes correspondant aux notes de la gamme. Le joueur utilise un clavier de 7 octaves ou, pour réaliser des glissandos, porte un anneau à un doigt (la position de l’anneau le long d’un ruban tendu devant le clavier contrôlant la hauteur de la note). Les ondes Martenot, furent les premiers « synthétiseurs » utilisables par des musiciens. Cet instrument monophonique sera utilisé sur beaucoup d’enregistrements aux Etats-Unis dans les années 50, ainsi que dans des pubs télés et à la radio.
1930 – Trautonium
Le Trautonium est un instrument monophonique inventé par l’allemand Friedrich Trautwein entre 1928 et 1960. Le volume de la note produite est controlé par une pédale au pied et, avec l’aide de filtres harmoniques sélectionnables en appuyant sur des boutons, différents timbres peuvent être produits. C’est le principe de la synthèse soustractive. Cet instrument monophonique deviendra duophonique par la suite et s’appellera le Mixtur Trautonium. En 1952 Oskar Sala l’utilisera, entre autre, pour composer la musique du film « les oiseaux » d’Alfred Hitchcock
1935–1971 : Les premiers orgues
1935 – Hammond B-3
C’est en 1935 que le premier orgue fabriqué par Laurens Hammond voit le jour. Le célèbre B-3 dans que nous connaissons sous sa forme actuelle (voir photo), a été commercialisé en 1955. On peut le considérer comme le précurseur de la synthèse additive. La société Hammond existe toujours et produit actuellement des « clones numériques » de ses anciennes machines (le XB-1, XK-2 et l’expander XM1 qui imite les sons du B3).
1954 – RCA Mark I
Le RCA Mark I et Mark II, seront mis au point par Harry Olsen et Herbert Belar au centre de musique électronique de Columbia-Princeton de New York. Cet appareil peut être considéré comme le premier véritable synthétiseur. C’est un instrument programmable par l’intermédiaire de 2 claviers alpha-numériques et de papier perforé. Il possède plusieurs oscillateurs produisant des formes d’ondes contenant tous les harmoniques possibles. Le Mark II (représenté sur la photo ci-contre), sera construit en 1959. Il comprend des oscillateurs, des filtres, des mixeurs, des générateurs de bruit et peut même modifier des sons extérieurs. Il est composé de 1700 tubes, mesure 6 mètres de long et 2 mètres de haut. Il ne sera construit qu’un seul exemplaire de cette machine.
1960 – Vox
Les orgues Vox sont les premiers à utiliser des transitors dans les instruments de musique. Ils ont été l’instrument de prédilection de beaucoup de groupes de Rock à l’époque, comme les Doors par exemple.
1964 – Mellotron 300
Il à était inventé en 1962 par une famille Anglaise appelé Bradley. C’est un instrument qui permet de jouer des sons enregistrés sur des bandes magnétiques (chaque touche du clavier étant reliée à un mini lecteur de cassette). Ce précurseur de l’échantillonnage coûtait très cher et était, de par sa mécanique, fragile. Pour changer une bande, c’est à dire un son, il fallait en moyenne deux heures et demi.
1971–1983 : La naissance du synthétiseur
1971 – ARP 2600
ARP Inc fut fondée en 1969 par Alan Pearlman. L’ARP 2600 fut un des nombreux modèles de la marque. Le 2600 était le premier modèle compact de synthé modulaire. Le 2600 se presente dans une valise avec un clavier détachable. Ses modules sont précâblés mais il est possible de modifier ses schémas à l’aide de câbles extérieurs (patches) pour relier les circuits entres eux. Pour anectode c’est un ARP 2600 qui a servit à la voix du robot R2D2 dans la trilogie « Star Wars » de George Lucas.
1971 – Moog Minimoog
En 1971, Robert Moog en collaboration avec les compositeurs Herbert A. Deutsch et Walter Bros, crée le fameux Minimoog. Synthétiseur qui allait devenir le best-seller de la marque. A l’inverse des modulaires Moog, les connexions entre les divers modules du synthétiseur sont précâblées et ne peuvent être modifiées. Cette architecture non-modulaire fut largement suivuit par la suite par grand nombre de constructeur. Le Minimoog est réputé pour l’instabilité de ses oscillateurs. Ceci a pour effet de donner des variations aléatoires au son et lui procure donc un côté plus vivant. Le Minimoog est connu pour ses sons de basse si caractéristiques mais il a aussi une palette sonore très étendue.
1976 – Oberheim OB-1
L’OB-1 a été le premier synthé monophonique avec 8 mémoires programmables par l’utilisateur. De ce fait, il a connu un certain succés et était très facile d’utilisation. Il pouvait être interfacé avec une guitare en utilisant le SlaveDriver de la société 360 Systems. L’OB-4 et l’OB-8 sont les version 4 et 8 voix de OB-1, mais étaient plus difficile d’utilisation.
1978 – Sequencial Circuit Prophet-5
Créé par Dave Smith, qui plus tard contribua à l’élaboration de la Wavestation de Korg, et John Brown, le prophet-5 fut le premier synthétiseur polyphonique (5 voix) entièrement programmable (40 presets au total). Il est surtout connu pour ses sons de cuivres et de cordes. Un bouton « Unison » lui permet de jouer les 5 voix sur une seule note. Ce qu’il lui donne des sons puissants.
1978 – Korg MS-10
Le MS-10 est un petit synthé monophonique avec un « look modulaire ». Il ne possède qu’un VCO (oscillateurs) mais il produit des sons puissants comme ses homologues analogiques. L’architecture interne est déjà précablé, mais il était possible à l’aide de cordons, de « patcher » une partie des modules. Il possède aussi une entrée audio pour utiliser des sources sonores extèrieur avec le filtre du MS. Le MS-10 est décliné dans une autre version, le MS-20. Possédant deux VCO cette fois et 1/2 octave en plus. Il est encore très utilisé par de nombreux musiciens à l’heure actuelle.
1979 – Fairlight CMI (série I)
Développé par une société Australienne, le Fairlight fut le premier synthétiseur, sampler et séquenceur à la fois. Il est la premiere workstation en quelque sorte. Il posséde 28 méga octets de mémoire, peut échantillonner à 100 kHz en 16 bits et posséde 16 voix de polyphonie. Il était possible de créer ou de de modifier ses formes d’ondes à volonté. Il existe plusieurs modèle du Fairlight, la série 3 produit en 1985 étant le dernier. De sa complexité d’utilisation et de son prix très excessif, le fairlight fait partie d’une famille de synthés à part. Peu de studios ou de groupes ont pu en faire l’achat…