La reverb, le delay et les autres effets dits « temporels », peuvent parfois « salir » votre son de base à tel point que vous vous retrouvez obligé de baisser leurs niveaux afin de conserver un minimum de précision sonore. Voici une manière de contourner le problème.
Si vous ne connaissez pas l’enchaînement « classique » des effets, cet article peut faire office de préambule.
En théorie
Sans autre artifice littéraire, disons tout de suite qu’il s’agit de séparer le signal dry (sans effets) du signal wet (avec effets) de telle sorte qu’ils se perturbent le moins possible entre eux, tout en conservant un maximum de présence.
Plus précisément, on parle de wet/dry/wet lorsque 3 haut-parleurs ont chacun un signal différent à produire, idéalement avec le canal central dry, comme on peut le voir sur le schéma ci-contre.
Ainsi, vous pourrez utiliser votre préampli fétiche pour colorer le son global, tout en déléguant la spatialisation du son à un ou plusieurs autres amplis, eux-mêmes mono ou stéréo. Nul besoin d’hypothéquer votre maison, car les sons wet ne nécessitent alors pas de coloration supplémentaire : deux petits combos à boucle munis d’HP corrects (ou même deux simulateurs genre SansAmp) peuvent amplement faire l’affaire.
En pratique
Prévenons tout de suite le néophyte : ce genre de manipulation s’avère assez peu dangereuse quant à l’intégrité du matériel, mais la perte de signal induite par un splitter passif est bien souvent trop importante pour que le rendu final, soit satisfaisant. Pour éviter cela, vous pouvez vous tourner vers un splitter actif, comme le Buffered Splitter de JHS ou la Y-Box de Palmer. L’Allemande a l’avantage de pouvoir être alimentée par pile, déjouant ainsi tout problème dû à l’électricité du lieu, mais l’addition est assez salée pour un boîtier aussi simple.
Mais revenons à nos moutons : il s’agit de brancher votre guitare dans votre ampli fétiche et l’entrée du splitter dans le send de sa boucle d’effets. Ressortez ensuite de votre boîtier vers le return de l’ampli pour obtenir le son dry, et branchez l’effet que vous souhaitez séparer sur la deuxième branche du Y. Puis, utilisez la sortie stéréo de votre effet pour attaquer les retours de boucle de vos amplis cour et jardin (le bâbord/tribord des ingés son). Le rendu final sera évidemment bien meilleur si votre pédale possède un bouton dry/wet permettant d’envoyer un signal aussi « mouillé » que possible dans chacun des amplis latéraux.
On peut même pousser le bouchon plus loin en assignant un ampli à la réverbe et l’autre au délai, un délai court sur le premier et un écho long sur le second… ou utiliser un pitch-shifter (réglé quelques centièmes en dessous et au-dessus dans le but de grossir le son ou pour des harmonies dantesques), un phaser, un chorus, un flanger, une pédale de volume… tout en conservant un son dry aussi qualitatif et défini que possible.
Jamais 203
Il existe bien des pédales qui proposent deux sorties, dont une dry et une wet. Mais le rendu obtenu s’apparente plus à un « double mono » qu’à une réelle expérience stéréo. Sans compter qu’il faut être en possession de deux bons amplis pour pouvoir en tirer tout à fait profit.
Alors qu’à partir d’un bon ampli et de deux petits amplis « satellites » (ou d’un seul, muni d’une boucle stéréo), la spatialisation de votre son peut apporter tant de présence que vous pourrez baisser significativement le volume global, et ce malgré votre batteur qui, lui, n’a, a priori, pas l’intention de frapper moins fort pour qu’on puisse entendre les répétitions vintage de votre délai fétiche.
Pour finir et comme toujours, n’hésitez pas à nous conter vos propres expériences en commentaire !