Parce qu’il est violent par essence, le métal nécessite un son de guitare particulièrement bien léché sous peine d’être inintelligible. Voici quelques pistes pour avoir un son lourd et précis à la fois.
Les fameux « murs de Marshall » ont sans conteste de la gueule. Mais nul besoin d’autant de baffles pour avoir un son énorme ! Même Metallica sait se contenter de combos dans certaines circonstances :
Et ne vous méprenez pas, si un gros volume sonore peut faire illusion en répète, il sera ingérable en concert, et vous vous retrouverez avec un son catastrophique en façade.
Tiens, voilà du bon gain !
Quel que soit le type de métal que vous pratiquez, vous aurez besoin d’une bonne grosse louche de distorsion. Tournez donc le potard de gain du canal saturé de l’ampli dans ses derniers retranchements. Mais si cela fonctionne sur un ampli à lampes, un petit combo à transistors risque d’être moins flatteur : vous serez alors contraint de baisser le gain.
Son dosage dépend également de votre guitare et en particulier des micros embarqués : il est plus facile de gérer une forte distorsion avec un humbucker (micro double bobinage, comme sur une Les Paul par exemple) qu’avec un micro simple bobinage (comme sur une Stratocaster), grand pourvoyeur de parasites. Il est également fréquent d’utiliser des micros ou une électronique active (type EMG, que l’on peut voir sur certaines guitare ESP ou Ibanez), dans le but d’augmenter le gain et/ou le rapport signal/bruit à la source.
Digging the grave
Passons maintenant à l’égalisation. Un son métal typique s’obtient en creusant le son, c’est à dire en boostant les graves et les aigus et en baissant les médiums… mais pas trop ! Couper drastiquement ces fréquences peut éventuellement sonner tout seul en jouant à côté de l’ampli, mais sera bien moins efficace avec une basse et une batterie (voire complètement inaudible avec un second guitariste et un clavier).
Si vous ne parvenez pas à vos fins, une pédale d’égalisation peut résoudre le problème, en permettant de booster préférentiellement certaines fréquences.
Caricature d’égalisation métal
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Exemple d’égalisation raisonnée
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Heavy pédales
En cas d’échec avec la distorsion intégrée à votre ampli, vous allez logiquement vous tourner vers les effets destinés au métal. L’offre étant particulièrement vaste, je ne citerai ici que quelques références comme la Boss MT-2 ou la Digitech Death Metal (pour les plus brutaux d’entre vous).
Pour les petits budgets, une Harley Benton HM-100 ou une Behringer XD-300 pourra faire l’affaire. Si vous avez quelques sous de côté, une pédale à lampe comme la Blackstar HT DistX pourra aussi être une bonne solution. Et je suis obligé de citer le précurseur de la modélisation pour tous, j’ai nommé Line 6 et son Pod II qui a séduit un grand nombre de guitaristes en l’utilisant comme une pédale de distorsion (bien que je ne sois pas convaincu par son rendu sur ampli).
Enfin, les métalleux toujours à la recherche du son le plus lourd pourront se tourner vers le down tuning. Cette technique consiste à accorder sa guitare plus bas ou à utiliser une guitare possédant 7 ou même 8 cordes (en Sol dièse !) pour obtenir une lourdeur extrême en rythmique comme Frederik Thordendal de Meshuggah.