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Pédago
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Comment les accords tendent les uns vers les autres - Les bases de l’harmonie - 11e partie

Dans les articles précédents, nous avons vu comment fonctionnent les cadences, et comment notamment le Ve degré d’une gamme allait vers le Ier degré (oui, je sais, je le répète à quasiment tous les articles). Or, au-delà du fonctionnement des cadences, les accords ont une tendance naturelle à se diriger — ou non — vers d’autres accords. En connaissant les attirances particulières de chaque type d’accords, on peut très rapidement — et simplement — construire une harmonisation qui tient la route.

Accéder à un autre article de la série...

Comme nous l’avons vu dans l’ar­ticle 9, on diffé­ren­cie, au sein d’une même tona­lité, les accords stables et ceux qui ne le sont pas. Les accords stables n’ap­pellent pas de réso­lu­tion parti­cu­lière, ou bien peuvent tendre vers de nombreux autres accords. Les accords « instables » à l’in­verse appellent souvent une réso­lu­tion en parti­cu­lier, comme dans notre exemple préféré de la cadence parfaite, où le 5e degré de la tona­lité appelle de toutes ses forces une réso­lu­tion sur la tonique. Les Anglo-saxons appellent ce phéno­mène d’in­ter­at­trac­ti­vité des accords en harmo­nie musi­cale le « chord-leading ».

Voici un tableau qui réca­pi­tule ce fonc­tion­ne­ment.

chord leading

On peut égale­ment souli­gner que les mouve­ments d’un accord vers l’autre n’ont pas tous le même impact. On pour­rait ainsi clas­ser par ordre d’im­pact décrois­sant les mouve­ments suivants :

  • quarte juste ascen­dante, quinte juste descen­dante
  • quarte juste descen­dante, quinte juste ascen­dante
  • seconde ascen­dante
  • tierce descen­dante
  • seconde descen­dante
  • tierce ascen­dante

C’est ce qui fait d’ailleurs la force de la progres­sion VI-II-V-I que nous avons vue dans l’ar­ticle 7, qui n’est compo­sée que des mouve­ments les plus forts entre les accords : quintes justes descen­dantes et quarte juste ascen­dante (parfois trans­for­mée elle-même en quinte juste descen­dante). Nous verrons d’ailleurs dans un prochain article que le premier degré de la gamme n’est pas le seul à pouvoir béné­fi­cier d’un renfor­ce­ment par sa domi­nan­te… Et dans un autre article, nous étudie­rons plus en détail les raisons qui poussent les accords à s’at­ti­rer entre eux. Toute­fois, pour conclure celui-ci, nous pouvons déjà évoquer le cas de la note sensible.

Le rôle de la sensible

Il est impor­tant de souli­gner ici que la sensible, donc le septième degré d’une gamme majeure ou des gammes mineures harmo­nique et mélo­dique, présente une très forte tendance à vouloir résoudre sur la tonique située un demi-ton au-dessus d’elle (le septième degré d’une gamme mineure natu­relle, situé un ton entier en dessous de la tonique supé­rieure, n’est pas consi­déré comme une sensible, on l’ap­pel­lera alors la sous-tonique). Ainsi, comme par hasard, on se rend compte que l’ac­cord de domi­nante contient, en plus du Ve degré qui tend vers la tonique infé­rieure, le VIIe degré qui tend vers la tonique supé­rieure. On a donc un double mouve­ment vers la tonique !

Et pour finir, l’on peut consta­ter que lorsque l’on emploie un accord de septième de domi­nante, la septième mineure que l’on ajoute à la triade (accord de trois notes) basée sur la domi­nante crée à la fois un triton (voir article 9 de la série) avec la deuxième note de l’ac­cord, et une atti­rance vers la troi­sième note de l’ac­cord de tonique.

sensible septieme de dominante
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