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Pédago
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Les mouvements mélodiques et harmoniques - Les bases de l’harmonie — 22e partie

Dans l'article précédent, je vous avais parlé des renversements dans le cadre des modulations par enharmonie. J'en profite donc, par une transition d'une époustouflante subtilité, pour explorer avec vous plus en détail dans le présent article et les suivants les diverses manières dont nous pouvons tirer parti desdits renversements.

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Mais pour cela, nous allons d’abord devoir nous inté­res­ser aux « mouve­ments ».

Les mouve­ments

Comme nous l’avons vu par le passé, les accords sont des ensembles de notes jouées simul­ta­né­ment. Or, on peut consi­dé­rer que chaque note d’un accord repré­sente une voix distincte, et que la succes­sion de plusieurs accords marque égale­ment la progres­sion indi­vi­duelle de chacune de ces voix.

Nous avons vu ensemble dans les articles 11 à 13 (ici le 12) de cette série quelles étaient les règles défi­nis­sant les progres­sions d’ac­cords et les « atti­rances » entre eux. Toute­fois, les règles que je vous ai présen­tées à l’époque ne tenaient pas compte de la progres­sion indi­vi­duelle de chaque « voix » entre les accords. Ce sont ces progres­sions que l’on appelle des « mouve­ments ». Ces mouve­ments sont dits « mélo­diques » quand ils n’im­pliquent qu’une seule voix et « harmo­niques » quand ils en impliquent plusieurs.

Les mouve­ments mélo­diques

C’est très simple, ils disposent de deux carac­té­ris­tiques: leur direc­tion (ascen­dante ou descen­dante) et leur nature (conjointe ou disjointe). Je pense qu’il est clair pour tout le monde que la direc­tion d’un mouve­ment mélo­dique défi­nit si celui-ci monte ou descend en termes de hauteur de notes. Pour ce qui est de la nature de ce mouve­ment, les termes « conjoint » et « disjoint » se rapportent tout simple­ment à l’in­ter­valle entre deux notes consé­cu­tives. Si cet inter­valle est infé­rieur ou égal à la seconde majeure, on parlera de mouve­ment conjoint. Sinon on parlera de mouve­ment disjoint.

Mouvements mélodiques
mouve­ment conjoint ascen­dant
00:0000:07
  • mouve­ment conjoint ascen­dant 00:07
  • mouve­ment conjoint descen­dant 00:07
  • mouve­ment disjoint ascen­dant et descen­dant 00:05

Les mouve­ments harmo­niques 

On distingue quatre types de mouve­ments harmo­niques diffé­rents : le mouve­ment paral­lèle, le mouve­ment contraire, le mouve­ment oblique et enfin le mouve­ment direct, parfois asso­cié au mouve­ment oblique par certains auteurs. Ces termes peuvent sembler un peu abscons comme ça, mais ne vous inquié­tez pas, vous allez voir qu’ils recouvrent des réali­tés sonores très simples que vous avez  forcé­ment déjà croi­sées.

Mouvements harmoniques
mouve­ment paral­lèle
00:0000:05
  • mouve­ment paral­lèle 00:05
  • mouve­ment contraire 00:05
  • mouve­ment oblique 00:02
  • mouve­ment direct 00:02

Le mouve­ment paral­lèle implique une progres­sion dans laquelle l’in­ter­valle entre les voix restera toujours le même: la seconde voix suivra donc toujours fidè­le­ment la première. Évidem­ment, il faudra veiller à adap­ter les inter­valles en ques­tion pour ne pas sortir invo­lon­tai­re­ment de la tona­lité, comme dans l’exemple où se succèdent des tierces majeures et des tierces mineures. 

Les théo­ries d’har­mo­ni­sa­tion clas­sique ont inter­dit les progres­sions de quintes et d’oc­taves pour de multiples raisons sur lesquelles nous revien­drons dans un futur article, pour favo­ri­ser celles de tierces et de sixtes (majeures ou mineures). Toute­fois, dans les musiques actuelles, les progres­sions de quintes et d’oc­taves sont monnaie courante (cf les power­chords dans le rock !). Le mouve­ment contraire implique que les deux voix empruntent des chemins inverses l’une par rapport à l’autre. Quand les deux voix se croisent, on parle d’échange. Un mouve­ment harmo­nique est dit oblique lorsque la hauteur de l’une des voix reste statique alors que l’autre évolue. Enfin, le mouve­ment direct désigne un mouve­ment où les deux voix évoluent dans le même sens mais où les inter­valles entre les voix diffèrent.

Tout ceci ouvre la voie vers l’étude du contre­point, que nous verrons ulté­rieu­re­ment.  Mais dans les tout prochains articles, nous étudie­rons comment nous pouvons tirer partie de ces « mouve­ments » pour harmo­ni­ser une mélo­die, déga­ger une ligne de basse, etc.

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