L'Art
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Anonyme

Citation : Pour moi, le sensible est la partie du spectateur, pas de l'artiste, du moins pas en premier. Comme dans le shéma hegelien. Je me répète mais bon... Ce qui rejette à mon avis cette fameuse recherche de la beauté. L'artiste étant dans l'objectivisation de sa pensée, il ne peut tendre vers le beau.
Je suis d'accord avec ce que tu dis sur le sensible comme étant partie du spectateur, mais c'est bien une certaine sensibilité qui a poussé l'artiste à créer?
Une fois sa création achevée et présentée au public, ce dernier va exprimer une sensibilité variable, mais il y a de fortes chances que cette sensibilité soit proche de celle exprimée par l'artiste.
Tu fais ensuite entrer dans le débat la notion de "beau" et ça ne facilite pas le débat car c'est encore un sujet à part entière et très très relatif.
Citation :  Tout cela fini par rentrer dans le champ de l'agréable par l'habitude. Ce qui m'amène donc à dire que le beau est du domaine de l'habitude, du commun, donc n'a decidemmment rien à faire avec l'art...
Je comprend ton raisonnement et je l'approuve dans une certaine mesure.
Mais n'est-il donc pas possible selon toi de s'habituer à un art qui serait beau ou une oeuvre d'art qui serait belle?
Qu'est-ce qui a selon toi, à voir avec l'art si ce n'est le beau et l'habitude?
Pour simlplifier ta réponse je voudrais que la notion de beauté soit comprise comme subjective et donc implicite.

amanitsounds

Ce qui a à voir avec l'art pour moi, même si je répète un peu ce que j'ai déjà écrit auparavant (mais j'affine cependant), c'est la singularité, la pertinence, le hors champ, la sémiologie, le concept. En somme pour moi, l'art réside dans ce qui est "avant" l'oeuvre. L'oeuvre d'art n'est qu'une projection matérielle de l'art lui même.
Pour ce qui est de la sensibilité génératrice de la création, je vois plus les choses dans cet ordre ci : l'artiste au cours de son existence détermine ses choix par ses prédispositions sensibles, qu'il analyse, en tire des centres de préoccupations qu'il objectivise, pour ensuite créer un concept générateur de l'oeuvre d'art.

Anonyme

Citation : Mais quand à son rôle au sein de l'art, ce n'est pas ma volonté qui l'en a évacué, mais bien l'art lui même
Oui mais ce qui a été évacué à été remplacé par un nouveau "beau" et ça à recommencé par la suite et ça recommencera.
Citation : Ce qui a à voir avec l'art pour moi, même si je répète un peu ce que j'ai déjà écrit auparavant (mais j'affine cependant), c'est la singularité, la pertinence, le hors champ, la sémiologie, le concept. En somme pour moi, l'art réside dans ce qui est "avant" l'oeuvre. L'oeuvre d'art n'est qu'une projection matérielle de l'art lui même.
Tu dois être un fan du Dadaïsme alors.
Ce point de vue est très intéressant et j'en reviens à cette idée de transcendance, que l'art est avant et après l'oeuvre, il ne se réduit pas à l'oeuvre même, mais dans le cheminement qui a mené à sa création (d'où mon idée de style de vie dépassant largement de la pratique artistique) et le cheminement que suit ses multiples visions/interprétations.
Je repose alors la question fondamentale de savoir pourquoi fait-on de l'art?
Pour soi?
Pour l'art lui-même?
Une de ses deux solution est-elle meilleure que l'autre?
Si oui laquelle et pourquoi?
Les outils d'analyse du jugement de valeur sont-ils objectifs?
Jusqu'à quel point?
Y a-t-il vraiment un art absolu?
Est-ce bien nécessaire?
Citation : Pour ce qui est de la sensibilité génératrice de la création, je vois plus les choses dans cet ordre ci : l'artiste au cours de son existence détermine ses choix par ses prédispositions sensibles, qu'il analyse, en tire des centres de préoccupations qu'il objectivise, pour ensuite créer un concept générateur de l'oeuvre d'art.
Je suis d'accord avec toi, cette analyse me plaît beaucoup, c'est le mot concept qui va en faire tiquer plus d'un.
Je tiens à vous remercier tous pour la matière à réflexion que vous amenez dans ce forum et les pistes de travail et de recherche. Impressionant vraiment.

Sibmol


amanitsounds

Citation : Je repose alors la question fondamentale de savoir pourquoi fait-on de l'art?
Ca je pense que c'est absolument et nécessairement propre à chaque artiste, puisque j'admet le fait que chaque démarche doit être singulière. Et pour ce qui est de la volonté de certains de perdurer après leur mort, c'est un des motifs que je trouve le plus ridicule et mégalomane. C'est le christianisme de l'art. Pour soi, forcement, si l'on parle d'un sacerdoce, d'une quête, elle est avant tout personnelle même si le cadre de l'art propose ce cheminement à un public. Là intervient le besoin de confrontation. Quant à l'art pour l'art, c'est plus un sujet qu'une motivation m'est avis. Et je ne crois pas qu'une solution soit meilleure qu'une autre, puisque personnellement je n'ai pas d'échelle de valeur basée sur la motivation d'un artiste. Que tel ou tel travail me touche plus ou moins n'appelle pas forcement un jugement.
Citation : Les outils d'analyse du jugement de valeur sont-ils objectifs?
Certainement pas. Il n'y a pas une mais des histoires de l'art. La critique et l'histoire de l'art n'obéissent (quel horreur ce mot) pas aux même critères que la production. Il y a bien des querelles quant à l'interprétation de différents travaux. Mais ce n'est pas pour autant que cette qualité subjective de la nature de l'analyse de l'art dénigre son intérêt, bien au contraire. En plus des explications fournies par l'artiste lui même (passage obligatoire aujourd'hui), la confrontation de différents avis me parait essentielle pour ne pas instaurer des rêgles figées, qui pousserai l'art vers une quête d'absolu, d'universalité. Ce qui m'amène à répondre à ta dernière question. Il est plus que dangereux d'espérer l'absolutisme en art. Cela revient pour moi à le fachiser, imposer des dogmes, un mode de pensée et de création.
Et pour ce qui est du mot "concept", ceux que cela froisserait seront alors dans l'obligation de nier toute création depuis "Impressions au soleil levant" de Monet, bonne chance...

Anonyme

Chaque activité doit avoir un définition pour êxister surtout pour une activité symbolique comme l'art
personnellement je sais que ça va un peu à contre courant de ce qu'on appelle art à l'heure actuel mais pour moi l'art doit être tout entier compris dans l'oeuvre sinon ce n'est plus de l'art ( voir l'art conceptuel)
On est pour moi dans un période de décrépitude avancé de l'art comme de la culture ( fétichisme de la marchandise pour ceux qui connaissent un peu marx) et justement l'art conceptuel en est le produit ultime quand on voit qu'un caca est entouré de machine conceptuel hyper complexe et vaste ( genre de bouquin de 200 pages de référence d'argument d'autorité et tout le bordel dogmatique) on n'est pas plus dans l'art mais dans la production de valeur symbolique et marchande à l'attention de la bourgeoisie
Il y aurait aussi bcp a dire sur l'activité décervelant de l'art populaire ( chanson télévisuelle ect...)
L'échappatoire se trouve dans l'art spontanée du peuple ( art brut, tagg ect..)
A ce sujet la meilleur critique était et reste Duchamp
L'art est mort mais on rejoue l'enterrement arretons la musique qu'il crève !

Anonyme

Citation : Dire que la vie est un art ça revient à dire que tout est de l'art donc c'est la même chose que de dire que rien n'est de l'art!
Cela dépend de la vie de qui. Pour un artiste c'est peut-être un art car il a un regard particulier car l'art fait partie de sa vie de sa façon de voir et d'envisager.
Pour le public c'est peut-être de la merde car il n'a pas un regard particulier, l'art est une option et pas une grille de lecture permanente mais son jugement est aussi valable que celui de l'artiste.
Ton affirmation est donc juste car les deux systèmes, art et non-art, se complètent.
Il n'y a pas d'absolu, et si il y en a un, ce dernier englobe tout.
En ce qui concerne ton point de vue sur l'art conceptuel et l'art populaire je suis d'accord avec toi, ils sont aujourd'hui tous les deux vérolés par l'argent (voir la FIAC actuellement ou la chaîne M6Music).
Cependant on peut voir de "belles" choses (conceptuelles ou pas) à la FIAC, tout comme il y a d'excellents tubes de R'n'B sur M6Music ("Just the one" de Ameria ça pète vraiment)mais c'est à chacun de décider de ce qu'il trouve artistique ou pas sans essayer de convaincre que l'autre à tort d'aimer ou de ne pas aimer.
Si il y a une explication cohérente, la donner mais ne pas l'imposer.
Pas facile quand on est passionné hein ?!!
Citation : L'échappatoire se trouve dans l'art spontanée du peuple ( art brut, tagg ect..)
Malheureusement souvent vite récupéré...pour mieux le court-circuiter?
Si ce dernier point vous intéresse je vous invite à lire:
"L'art du chaos. Stratégie du plaisir subversif"
"Zones Autonomes Temporaires"
tous deux de Peter Lamborn Wilson a.k.a Hakim Bey.
Plus généralement:
Les bouquins de T.W.Adorno "Le caractère fétiche dans la musique" et "Théorie de l'art" ainsi que les travaux des sociologues de l'école de Francfort dont il faisait partie.
"L'œuvre d'art à l'âge de sa mondialisation, une ontologie de l'art de masse"
de Roger Pouivet.
Je vous conseil aussi la collection Idée Reçues dont le principe est de prendre un thème et d'analyser les idées reçue sur ce dernier, l'analyse étant faite par un kador de la question.
Il y en a un sur l'art contemporain, ça coûte 7 ou 8 euros et c'est bien. foutu.

Anonyme

Citation : Cela dépend de la vie de qui. Pour un artiste c'est peut-être un art car il a un regard particulier car l'art fait partie de sa vie de sa façon de voir et d'envisager.  
Pour le public c'est peut-être de la merde car il n'a pas un regard particulier, l'art est une option et pas une grille de lecture permanente mais son jugement est aussi valable que celui de l'artiste.
Tu confond deux chose l'art et le beau
L'art est une regard sur le monde (un message) qui s'actualise dans des objets. Il n'y a pas d'oeuvre virtuel (au sens ancien opposé à matériel) car un oeuvre est toujours une réalisation. Ce serait comme parler sans mots cela n'a aucune réalité les mots on besoin pour exister comme l'art de quatre choses
- un emetteur ( l'artiste)
- un support ( l'oeuvre)
- un recepteur ( le public)
- un contexte historique et social qui donne sens à l'oeuvre ( la culture au sens classique)
le beau lui qui n'a en fait que peu à voir avec l'art est lui tributaire d'un jugement, et surtout comme le disait amanita d'une histoire et de l'habitude
Quand au bouquin de hakim Bey ce que je lui reproche c'est
- de reprendre la rhétorique situationniste en la modernisant pour la faire paraitre moderne alors qu'elle est déjà ancienne...
- de vouloir supprimer l'art depuis un point de vue artistique, de vouloir dépasser les avant-gardes depuis un point d'avant-garde (je suis la modernité notamment...)

amanitsounds

Hors sujet : J'espère que je vais pas finir tard ce soir j'ai quand même d'autres trucs à écrire

amanitsounds

 
 http://www.cnac-gp.fr/education/ressources/ENS-ArtConcept/ENS-ArtConcept.htm

a.k.a

 
 vraiment sympa ce topic (juste au moment ou je me décide à faire un master d'esthétique...)je regrette vraiment de ne pas pouvoir y participer, mais ne cessez pas de l'alimenter (un des topic d'AF les plus intéressants à ce jour ??) ça fait en tt cas plaisir de lire des gens qui se posent de vraies questions.
je reviendrai mettre mon grain de sel à l'occasion...
à très bientôt !


Anonyme

Tes post sont vraiment excellents.
Excellente aussi, comme l'a souligné Lebat, la qualité des intervenants et des post respectifs.
Citation : le beau lui qui n'a en fait que peu à voir avec l'art est lui tributaire d'un jugement, et surtout comme le disait amanita d'une histoire et de l'habitude
C'est à peu près ce que je disais/pensais mais je me suis sans doute mal exprimé.
On est d'accord là-dessus en parlant de la différence de perception, perception dont il découlera un jugement.
Mais je ne parlais pas forcément du beau même si on pense qu'en parlant d'art c'est implicite.
Je crois que la palette de perception/appréciation est très nuancée et le beau n'est qu'une "teinte" primaire à l'image des couleurs primaires qui peuvent se décliner en fines nuances.
je crois que certaines oeuvres d'art moderne ou contemporain ont cette faculté flagrante de nous proposer cette nuance et je rejoins là le point développé par Amanitsounds sur les artistes qui ont décidé de rompre avec toute forme d'ésthétique.
Allez, un coup de Verlaine pour la route:
"Car nous voulons la Nuance encor,
Pas la Couleur, rien que la nuance !"
Citation : Oui mais l'art n'est pas un grille de lecture c'est une production symbolique qui contient elle-même sa grille de lecture
Là encore je crois que j'ai mal choisi le terme "grille de lecture" ou plutôt mal attribué, et me suis mal exprimé, car effectivement je ne voulais pas parler de l'art comme étant une grille de lecture absolue, mais plutôt d'une grille de lecture subjective de l'art pour apprécier ou non une grille de lecture donnée d'une production symbolique.

genelek



amanitsounds

Citation : Dire que la vie est un art ça revient à dire que tout est de l'art donc c'est la même chose que de dire que rien n'est de l'art!
Ce que voulai dire kumo, ce n'est pas que la vie en elle même est de l'art (même si ce fut le propos de bien des artistes tel Ben Vautier), mais qu'être artiste nécessite un "état de vie" dans sa totalité. Et ça je suis entierrement d'accord. Un artiste est artiste en permanence, pas seulement de 13h à 18h. Je vais prendre pour exemple un bon pote que je ne nommerai pas même si certains d'entre vous pourront l'identifier. Il a défendu de nombreuse fois que pour lui le rock est un art "majeur", au même rang que la grande création contemporaine (ce que moi j'appelle l'art). Point de vue compréhensible puisqu'il défend sa paroisse : il est chanteur d'un groupe de "rock à la fraise" (c'est moi qui qualifie leur zique comme ça, pas lui) qui commence à bien cartonner et que certains auront vu en première partie des Stranglers. Mais à coté de ça, j'ai appris (par autrui car il ne s'en est pas vanté) qu'il venait d'écrire 3 textes pour le prochain album d'Indochine... Ce qui m'amène à faire la comparaison suivante : croyez vous que Picasso par exemple aurait entre Les demoiselles d'Avignon et Guernica, travaillé pour Pif Gadget ?

Anonyme

Citation : Ce que voulai dire kumo, ce n'est pas que la vie en elle même est de l'art (même si ce fut le propos de bien des artistes tel Ben Vautier), mais qu'être artiste nécessite un "état de vie" dans sa totalité. Et ça je suis entierrement d'accord.
C'est exactement ça !!!
Tu vois qu'on peut être en phase Amanitsounds
 
 Citation : Quand au bouquin de hakim Bey ce que je lui reproche c'est  
- de reprendre la rhétorique situationniste en la modernisant pour la faire paraitre moderne alors qu'elle est déjà ancienne... 
- de vouloir supprimer l'art depuis un point de vue artistique, de vouloir dépasser les avant-gardes depuis un point d'avant-garde (je suis la modernité notamment...)
Il y a longtemps que j'ai lu ses bouquins, faudra que je m'y replonge avec mes connaissances d'aujourd'hui et la lumière que tu projettes dessus, notamment sur le second point.
Toujours intéressantes tes observations Kartouche.
En ce qui concerne le premier point
Je ne sais pas si il avait l'intention d'innover ou si c'est un "imposteur".
En tout cas pour le générations d'aujourd'hui c'est un raccourci, car si il n'avait pas "actualisé" ces anciens mouvements peut-être que ces anciennes idées seraient inconnues et manqueraient quelque part dans la culture de ladite génération.
Il est alors peut-être plutôt à prendre comme une passerelle.

amanitsounds


Anonyme

Citation : être artiste nécessite un "état de vie" dans sa totalité
Peux-tu expliciter ? Genre les situationnistes ? (à moins que je me trompe de -iste
 )
 )
amanitsounds

En fait ce que je voulais dire, c'est qu'artiste n'est pas un travail au sens propre du terme, mais un mode de vie. De ceux que j'ai rencontrés (des vrais pas des fondtionnaires de l'art genre David Renaud, qui ne visent qu'à rentrer à la caisse des dépots pour enfin s'acheter un appart dans le marais), l'art c'est toute leur vie, et rien d'autre n'occupe leur esprit. Un peu comme un moine et dieu, une nymphomane et le sexe (ah bravo!!!)....

Anonyme

 ), en réflechissant un peu, je m'étais dit que tant que ce serait purement de la musique, y'aurait rien de nouveau à faire (du moins j'ai l'impression qu'en musique tout a été fait), puis je me suis raclé le crâne pour savoir si on pouvait trouver une forme d'art inédite, des médiums inexploités, mais vu le domaine déjà couvert par l'art conceptuel et tout ce qu'on a fait depuis 2 siècles, me suis dit qu'être artisan c'était plus cool
 ), en réflechissant un peu, je m'étais dit que tant que ce serait purement de la musique, y'aurait rien de nouveau à faire (du moins j'ai l'impression qu'en musique tout a été fait), puis je me suis raclé le crâne pour savoir si on pouvait trouver une forme d'art inédite, des médiums inexploités, mais vu le domaine déjà couvert par l'art conceptuel et tout ce qu'on a fait depuis 2 siècles, me suis dit qu'être artisan c'était plus cool 

AlbiniRabbit

Citation : j'ai l'impression qu'en musique tout a été fait
Bon alors voila un beau sujet marronier, je vais le secouer un peu si ça te dérange pas.
Ecoute ces groupes rock d'après 90 et dis-moi si ça sent le réchauffé : Don Caballero, Shellac, Chevreuil, Storm and Stress, Oxes, Honey For Petzi, Whirlwind heat (tu trouve des liens sur google)... J'en oublie des tonnes et surement des connus (tiens, radiohead sur kid a ?), et je prend les plus évidemment "différents" que je connaisse, car la nouveauté n'est pas forcément révolutionnaire (QOTSA, pixies, SOAD, cat power...) et peut même se jouer sur un seul élément d'un groupe, qui du coup le rend identifiable (la voix (placebo?), le son (le neo metal))...
Enfin bref moi ça me saoule d'entendre qu'on a tout fait, tout ça pour donner un prétexte à son propre conformisme.
Voila je voulais juste dire ça
 allez-y falgellez moi
 allez-y falgellez moi
Anonyme

Citation : tout ça pour donner un prétexte à son propre conformisme
Pas du tout, j'essaye de sortir de mon conformisme, j'ai fait des morçals on ne peut plus expérimentaux, mais je sais qu'en ce qui me concerne l'anti-conformisme est un conformisme, donc ce n'est pas un prétexte à la faiblesse, mais de la lucidité pour pas péter plus ahut que mon cul alors que ce que j'ai fait a déjà sûrement été fait.

AlbiniRabbit

Citation : Ceux que tu me cites (les premiers je les connais pas), ce sont des groupes qui ont une personnalité et une créativité, et une aptitude à mélanger innovations récentes (l'influence d'Autechre et Aphex Twin pour Radiohead) et styles (pour SOAD et le néo, mais pour moi c'est pas vraiment du neuf, c'est une évolution logique).
Bah justement c'est plutot des premiers dont je parlais... C'est pour ça que j'ai mis radiohead avec un point d'interrogation, car ça dépend ta définition de "nouveauté", et pis je suis pas un expert de l'electro.
Quand à SOAD, je les ai justement mis dans "nouveauté pas révolutionnaire". Tu dis que c'est une "évolution logique", je suis assez d'accord, mais n'empeche qu'il n'y avait pas de System avant System.
Citation : Si t'avais bien lu mon message, t'aurais vu que je parle d'une forme réellement indédite, genre l'invention du click'n'cut, de la musique bruitiste etc (même si elles n'ont pas été une rupture si brutale que ça, mais considérera-t-on des mouvements actuels comme générateurs de futurs révolutions musicales avec le recul de quelques décennies ?)
Générateurs de révolutions musicales, je dis pas, je sais pas, mais en tout cas je peux dire que ce que font ces groupes est nouveau.
D'ailleurs je te conseille d'écouter les premiers groupes que j'ai cités, histoire de savoir de quoi on parle, et pis parce que c'est des bons groupes, accessoirement.
Après effectivement si tu considères que seulement 0.01 % des groupes font quelque chose de nouveau, alors oui ton "nouveau" n'est pas le même que le mien.
Pour moi, un groupe avec juste un batteur et un guitariste qui utilise 4 sampleurs pour 4 amplis (Chevreuil), même sans parler des constructions de morceaux ni rien, je trouve que c'est nouveau. Du petit nouveau peut-etre, mais du nouveau quand meme. C'est peut-etre pas grand-chose pour toi, mais ça fait avancer.
Je veux dire, tu dis "je pense qu'en musique tout a été fait". Est-ce que tu crois vraiment que toutes les constructions de morceaux ont été explorées, tous les accords, dans toutes les situations, dans toutes les démarches différentes ? Comment peut-tu en même temps dire que tout a été fait et parler d'"évolution" de la musique (en parlant du néo) ?
Tu parles d'une "forme réellement inédite", est-ce que Mozart a inventé une forme réellement inédite clairement identifiable ? Non, il a juste amené des idées. Et c'est déja pas mal non ?

AlbiniRabbit

Citation : Si t'avais bien lu mon message
Entre les lignes ? 
 Citation : [tout ça pour donner un prétexte à son propre conformisme]
 
Pas du tout, j'essaye de sortir de mon conformisme, j'ai fait des morçals on ne peut plus expérimentaux, mais je sais qu'en ce qui me concerne l'anti-conformisme est un conformisme, donc ce n'est pas un prétexte à la faiblesse, mais de la lucidité pour pas péter plus ahut que mon cul alors que ce que j'ai fait a déjà sûrement été fait. 
C'est pas ça que je dis, juste que t'as parfaitement le droit de vouloir jouer une musique pas très novatrice ! Pour moi, un musicien doit faire la musique qu'il a envie d'entendre. Et "tout a été fait" sonne parfois comme un justificatif inutile et faux surtout.
Peut-être n'avais-tu pas env ie tellement d'entendre tes trucs expé... Peut-etre que tu les aimais pas tout court...
Ya rien de prétentieux à faire des trucs expé, tant qu'on aime ce qu'on fait. C'est après seulement qu'on (ou que d'autres) peu(ven)t se poser la question "est-ce que c'est novateur ?".
(Quoique ça peut aussi être un critère : perso si un truc que je fais est vraiement trop du réchauffé au point que ça perd de son efficacité à mon oreille, j'aime pas. Comme tout le monde en fait)

Anonyme

Avant l'usage du matériel électronique et technique le seul matériau était l'harmonie et la mélodie.
Avec l'avènement des synthés à la fin des 60's et durant les 70's ces harmonies prenaient des couleurs différentes grâce aux nouveaux sons.
Je crois que l'apport de Miles Davis période électrique et de types comme Zappa, des Pink Floyd et de la scène de Canterburry est évident.
Il est à noter que beaucoup de ces groupes avaient une culture harmonique classique de par la formation des musiciens qui les consitutaient.
Mais beaucoup de ces musiciens aux grandes oreilles, étaient aussi très au fait de ce que faisaient les expérimentateurs d'un point de vue de l'écriture mais aussi dans les labos de recherche musicale, et au début des années 80, le sampling (peut-être issu des travaux des expérimentateurs produisant des oeuvres avec bandes ou l'école des musiques concrètes)poussa un peu plus loin les frontières de la créativité.
Cependant les expérimentateurs travaillaient déjà depuis plus d'une bonne décennie sur la diffusion via de multiples canaux.
Aujourd'hui on a le 5.1 à la maison et les musiques de Ryoji Ikeda ou Carsten Nicolaï entre autre, sont diffusées par plusieurs canaux dans les installations (voir aussi influence des arts plastiques sur la diffusion et les styles de musiques dans les expos).
Avec le temps, il y a aussi le field recording/enregistrement environnemental qui commence à faire partie du vocabulaire (voir entre autre, long passage de bruits de bords de mer dans un album de M), même si Pink Floyd et beaucoup d'autres en on fait un usage assez tôt.
Le field recording est certainement un cousin proche de la musique concrète.
Tout ça en fait pour dire qu'il faudrait voir ce qui se fait actuellement dans les labos pour savoir à quoi ressemblera la musique de demain.
Ce qui était audacieux il y a 10 ou 20 ans est aujourd'hui assimilé par le public (pas celui d'M6, de Sky, Fun ou MTV).
Le cilck'n'cut est vraiment une innovation, un style nouveau, comme le furent les autres dérivés de la techno.
Pour ma part je pense qu'un des futurs vecteurs de la musique sera le zapping musical.
John Zorn avec Naked City ou Electric Masada ainsi que les albums de Secret Chief 3, le second album de Mr Bungle, le dernier Fantômas, les albums de Satanic Porno Cult Shop ou celui de The Avalanche etc etc sont des zappings de tous styles (joués pour les 4 premiers ou collages de samples pour les derniers) y compris les musiques traditionnelles d'un peu partout.
La question de l'innovation se pose donc non seulement sur le style (je pense qu'il y a encore pas mal à faire) mais aussi sur la manière de diffuser la musique.
Même si on reste dans l'art peut-être faudrait-il créer un thread sur les musiques du futurs, j'm'en charge.

Anonyme

/theorie-musicale/forums/t.145599,la-musique-du-futur.html
Dans mon post précedent j'ai oublié de parler du passé lointain avec les révolutions des tempéraments, de la lutherie etc etc...

Anonyme

Je ne sais pas si vous avez entendu Jean Clair entre 8h30 et 9h ce matin dans la matinale de France-Inter sur le thème de l'identité culturelle européenne c'était
 
 Il a magistralement dézingué toutes les utopies "gauchistes" de l'accès à la culture comme émancipatrice de l'homme aujourd'hui.
Les journalistes étaient presque choqués par tant "d'insolence", Sandra Freeman s'est ridiculisée et Pierre Weil ne voulait pas admettre que Jean Clair pouvait avoir raison.
En gros M.Clair expliquait qu'en l'An Mil le monde occidental a été recouvert par le blanc manteau de l'église et que depuis l'an 2000 c'est le blanc manteau des musées qui recouvre l'occident.
On invite les gens à aller au musée mais ils n'en ressorte pas cultivés pour autant, car la culture n'est pas magique et elle nécessite une éducation préalable qui devrait normalement être prodiguée par l'état au sein de l'éducation nationale, ce qu'elle ne fait plus depuis un certain temps.
Il proposait le retour de l'étude de l'histoire de l'art dans les écoles.
Mais l'état ne semblant pas avoir de projet allant dans ce sens, il fait la promotion des musées, en offrant une culture pratiquement accessible mais néanmoins intellectuellement incompréhensible car superficielle. Il ne suffit pas toujours de voir une oeuvre pour la comprendre.
Il regrettait bien évidemment l'amalgame culture et consommation, soulignant au passage que le futur directeur du centre Pompidou de Metz (qui ressemble selon lui à un Buffalo Grill)est une ancien de chez McDonald.
A un moment le journaliste je crois, faisait part du fait qu'il y avait 1000 traducteurs au parlement européen et que c'était là une belle image du brassage culturel européen.
Jean Clair lui, trouvait cela triste, car il fut un temps où l'on apprenait la langue des autres et que dans les années 20 beaucoup d'intellectuels parlaient plusieurs langues et traduisaient les oeuvres de leurs collègues étrangers.
Bon j'ai résumé au mieux mais je vous invite à aller écouter Jean Clair lui-même.
http://sites.radiofrance.fr/franceinter/em/septneuf_dim/index.php
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