L'Art
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AlbiniRabbit
Turbofonte !
Anonyme
Sinon, je pense m'être mal exprimé.
Je vais reprendre ;)
Citation : si tu considères que seulement 0.01 % des groupes font quelque chose de nouveau
Dans cette conversation, oui, mais t'inquiète pas j'utilise pas "nouveau" dans ce sens là tous les jours.
Citation : C'est peut-etre pas grand-chose pour toi, mais ça fait avancer.
[...]Non, il a juste amené des idées. Et c'est déja pas mal non ?
Entièrement d'accord, là c'est une discussion plus sur les idées que sur la qualité et l'appréciation, je suis un fan absolu de Radiohead, c'est ce qui me correspond le plus, et dans la vie de tous les jours je considère qu'ils ont renouvelé et fait avancer la musique. Mais dans ce débat, à peine un peu, j'essaye de voir une grosse rupture dans la musique.
Citation : Je veux dire, tu dis "je pense qu'en musique tout a été fait". Est-ce que tu crois vraiment que toutes les constructions de morceaux ont été explorées, tous les accords, dans toutes les situations, dans toutes les démarches différentes ? Comment peut-tu en même temps dire que tout a été fait et parler d'"évolution" de la musique (en parlant du néo) ?
En fait c'est plutôt "j'ai l'impression qu'en musique tout a été fait".
Je parle d'évolution parce qu'ici, je conçoit les petits changements. En ce qui concerne les suites d'accords, c'est du très petit changement. ;)
Citation : Entre les lignes ?
oui
Citation : C'est pas ça que je dis, juste que t'as parfaitement le droit de vouloir jouer une musique pas très novatrice !
C'est pas ce que je dis non plus ;), je n'ai pas envie de jouer une musique pas très novatrice, j'aimerais bien, au contraire, mais ce n'est plus mon objectif.
Citation : Peut-être n'avais-tu pas env ie tellement d'entendre tes trucs expé... Peut-etre que tu les aimais pas tout court...
Si je les aimais bien !
AlbiniRabbit
Anonyme
perso on pourrait faire une analogie avec la science il y a accumulation de différence au cours du temps qui rarement donne naissance à des révolutions artistiques
Il faudrait alors définir si une révolution artistique est un changement technique comme celui provoqué par la musique concrète ou bien un changement conceptuel comme l'apport de la musique indienne dans la musique hippie de 60's: le problème est donc l'origine de la rupture externe ou interne à l'art ?
J'ai pas trop de réponse pour l'instant faudrait que j'y réfléchisse en fait pour pas dire d'énormités
Anonyme
AlbiniRabbit
Ben tant que j'y suis : http://www.myspace.com/honeyforpetzi (Silver Banana !)
http://www.myspace.com/marvinband (groupe de montpellier, ils tournent mais ils ont presque rien enregistré encore hélas)
http://www.myspace.com/fordamage (Nantais, noise barrée)
un morceau d'oxes http://www.monitorrecords.com/MP3/OXES-BossKitty.mp3
et bon Shellac, Don Caballero tu trouves ça avec google c'est pas dur
amanitsounds
Sinon je suis assez d'accord sur le fait que c'est dans les labos que se prépare la musique de demain. Bjork par exemple réussi à merveille à amener dans ses disques des concepts de musique contemporaine et expérimentale que grâce à sa notoriété elle fait écouter à un large public.
A ce propos voici une petite anecdote.
J'ai des amis qui vont avoir un bébé. J'ai fait le tour des magazins pour trouver un instrument de musique pour nouveau né, genre un tapis musical, un xylo... Et j'ai halluciné sur le fait que l'on ne propose que des objets fonctionnant avec la gamme majeure diatonique. En admettant qu'un enfant apprenne la hauteur des sons musicaux avec ce genre de jouets, on peut se dire qu'il est déjà à la base conditionné à un certain type d'harmonie. Alors du coup moi je dit, fabriquons des jouets chromatiques, des xylos en quart de ton pour que nos enfants accélèrent l'anéantissement du système tonal chromatique... (même si il est mon gagne pain...)
Anonyme
Citation : Et j'ai halluciné sur le fait que l'on ne propose que des objets fonctionnant avec la gamme majeure diatonique. En admettant qu'un enfant apprenne la hauteur des sons musicaux avec ce genre de jouets, on peut se dire qu'il est déjà à la base conditionné à un certain type d'harmonie. Alors du coup moi je dit, fabriquons des jouets chromatiques, des xylos en quart de ton pour que nos enfants accélèrent l'anéantissement du système tonal chromatique... (même si il est mon gagne pain...)
L'observation est intéressante.
Mais plus que "l'anéantissement" du système tonal il s'agirait en fait de le mettre à sa place, c'est à dire n'importe où parmi d'autres systèmes, qu'il soit un outil comme un autre.
La révolution passe aussi malgré tout par les médias, d'une façon plus subtile.
Exemple, ce matin en arrivant au boulot j'ai allumé la télé (oui je bosse avec des télés mais juste pour enregistrer des programmes en langues étrangères) et j'ai entendu le petit jingle de l'émission du matin sur Canal vers 8h30.
Il y avait deux sonorités dominante: une rythmique jouée par des tablas, et une petite mélodie un peu atonale...sorte de musique vaporeuse, 4 secondes de faille sonore dans le monde musical télévisuel habituel.
Ces concepteurs de jingle c'est la révolution douce.
Je vous conseil à tous mais absolument à tous l'audacieux DVD documentaire de ARTE:
"ECOUTE"...un peu déroutant au départ mais bourré de réfléxions de pédiâtres, compositeurs, psychologue, sociologue sur la musique. Foncez !!!
Anonyme
Hors sujet : Citation : Alors du coup moi je dit, fabriquons des jouets chromatiques, des xylos en quart de ton
ça m'intéresse ça, comment t'y prends-tu car je voudrais essayer de reproduire le tempérament approximatif d'un jeu de gong de gamelan.
J'ai enregistré un glockenspiel jouet, et en le dépitchant j'ai obtenu de beaux sons bien ronds et riches, mais trop "justes". T'as une technique? Tu limes les lames?
amanitsounds
Hors sujet : le top c'est les tubes en duralumin. Ca se scie aisement avec un scie à métaux, et tu peux affiner ton accordage millimètre par millimètre. Cependant pour les faire résonner correctement il faut qu'ils soient suspendus comme pour un carrillon, ou bien (et la c'est top), tu les bouche à chaque extrémité avec un petit bout de liège et tu les fait flotter dans un bac ou une bassine, en prenant soin de les atacher ensemble tout en les maintenant séparés pour qu'ils ne se cognent pas entre eux (par exemple avec des bouchons de liège, faut boire pas mal de pinard...). La sonorité est excellente, l'ondulation de l'eau créant des ondulations aléatoires assez envoutantes. Si en plus tu peux coller un micro dans la flotte ( en le protégeant bien sur !!!!!!!! va pas faire ton Claude François) pour faire une équa et amplifier tout ça, tu va triper...
La solution bois fonctionne trés bien aussi, avec des lamelles de tèque. Inspire toi du ballafon pour ce genre de xylo.
Anonyme
Citation : Il faudrait [alors] définir si une révolution artistique est un changement technique comme celui provoqué par la musique concrète ou bien un changement conceptuel comme l'apport de la musique indienne dans la musique hippie de 60's: le problème est donc l'origine de la rupture externe ou interne à l'art ?
Une révolution, par définition, implique que le tour de la question ait été fait. La musique des 12 notes a fait son tour complet, je pense. Les 1/4 de tons sont une bouffée d'oxygène vers de nouvelles harmonies/mélodies. La réciproque est vraie. Si un bébé français est formaté pour écouter une gamme majeure, un petit indien sera formaté pour la trouver dissonante et désagréable à son oreille. Un joueur de tabla indien de mes connaissances était infoutu de taper une valse swing alors qu'il est capable de faire du 17/8 ou du 11/pi (
fallait la penser cette métrique) sans problème. En clair, chaque culture a ses limites propres et l'évolution artistique consiste précisémment en l'éclatement de ces limites. Mais cela est déjà du réchauffé. La musique, ce n'est plus seulement du rythme et des hauteurs de notes (pourquoi pas des 1/8èmes de tons pendant qu'on y est ? en théorie, dans le tempérament égal, la série serait de raison k = 2^(1/48)). Des sons nouveaux ont créés de nouveaux instruments. Il faut donc inventer l'écriture associée à cette trinité
. Nous sommes incapables d'écrire ce que nous sommes devenus capables de faire. Au XIXème siècle, la musique "savante" était celle qu'on pouvait écrire. Ce qui serait révolutionnaire, je crois, c'est que nous arrivions à écrire cette trinité pour en faire une représentation savante. Autrement dit, pour dépasser le stade expérimental.Anonyme
Ca m'intéresserait de travailler avec, mais je n'ai pas trop envie (ni le temps ni l'agrent) de fabriquer un instru "intratonal".
En revanche, un vst serait plus faisable. Quelqu'un saurait exactement en cents comment pitcher un seizième de ton correctement ?
Peut-être qu'à plusieurs on pourrait faire un vst midi avec direct des touches pour quart, huitième et seizième de ton
Anonyme
Citation : La musique, ce n'est plus seulement du rythme et des hauteurs de notes (pourquoi pas des 1/8èmes de tons pendant qu'on y est ? en théorie, dans le tempérament égal, la série serait de raison k = 2^(1/48)).Des sons nouveaux ont créés de nouveaux instruments. Il faut donc inventer l'écriture associée à cette trinité
Pour tout ce qui est micro-tons et instruments à créer, je pense que Harry Partch et sons système à 48 notes jouables uniquement sur les instruments qu'il a crée est un pionnier, ou encore le grand grand John Cage
Il y a aussi les structures sonores Brachet.
Citation : Nous sommes incapables d'écrire ce que nous sommes devenus capables de faire. Au XIXème siècle, la musique "savante" était celle qu'on pouvait écrire. Ce qui serait révolutionnaire, je crois, c'est que nous arrivions à écrire cette trinité pour en faire une représentation savante. Autrement dit, pour dépasser le stade expérimental
Je ne crois pas qu'écrire soit une nécessité, si ce n'est pour marquer de son empreinte dans le monde de la musique savante.
Nous abordons avec ça la question DES musiques, de la sainte trinité des genres: musiques savantes, populaires et sacrées.
Les deux premières ont évolué avec leurs temps, la dernière n'a pas trop bougé, exception faite pour le gospel qui a revigoré le genre ou les "remix" à la sauce locale dans les pays non-occidentaux où les missionaires faisaient du prosélytisme.
Anonyme
Or lorsqu'on regarde l'éthymologie du mot "passion",
ça vient du grec "pathos", qui signifie, je cite:
"ce qu'on éprouve, en opposition à ce qu'on fait, mais aussi tout ce qui affecte le corps ou l'âme, en bien ou en mal, quoique surtout en mal. C'est aussi l'état de l'âme agitée par des sentiments extérieurs, tels que la pitié, le plaisir, l'amour, le chagrin, l'affliction, la colère, la haine..., en somme, la résultante de ce qu'on éprouve. ."
ça a donné le latin "passio":
"action de supporter, de souffrir, souffrance du corps, maladie, enfin affection de l'âme.
L'ancien français qui le métamorphose en passion, passiun, paission, paxion use de ces variantes en part négative, et pour signifier quasi exclusivement la "souffrance", -et d'abord la souffrance corporelle, ou la maladie."
A partir de là, je me suis dit que pour faire du "vrai" art peut-être faut-il le libérer de ces "pathos" qui peuvent être qqfois liés à notre égo ou notre volonté de nous affirmer au détriment de l'art que l'on pratique.
Peut-être que l'on fait vraiment de l'art lorsqu'il ne nous "passionne" plus, lorsqu'il ne nous rend plus "souffrants".
Anonyme
Anonyme
"Que deviendrait l'art, écriture de l'histoire, s'il rompait avec le souvenir de la souffrance accumulée?"
Aujourd'hui on ne souffre plus forcément au sens physique du terme en faisant de l'art, mais combien de rock stars alcooliques ou droguées, les origines des clubs de jazz où se retrouvait la communauté noire alors discriminée, le blues et le gospel.
Que dire des textes du premier goupe de rap les "Last Poets"?
Maria Callas, Ray Charles, Mozart, Pollock, Satie et bien d'autres auraient-ils fait la musique qu'ils ont fait si ils n'avaient pas souffert d'une manière ou d'une autre?
Voilà être une rock star n'est-il pas un moyen de palier à une souffrance/carence? vouloir être reconnu ou autres "pathos"?
La souffrance, sociale ou personnelle est à mon avis à l'origine de pas mal de créations.
Anonyme
Citation : La souffrance, sociale ou personnelle est à mon avis à l'origine de pas mal de créations.
Je ne suis pas du tout, mais alors pas du tout, d'accord avec cette idée. D'abord parce que la souffrance est universelle alors que l'art ne touche que quelques-uns. A mon sens, si Satie, Mozart... étaient des artistes, ce n'est pas parce qu'ils ont souffert. Ca, c'est seulement parce qu'ils étaient des hommes. S'ils étaient des artistes, c'était précisément parce qu'ils étaient *un peu plus* que des hommes. Je pense qu'associer souffrance et art est un cliché qui ne repose sur aucune réalité. On peut faire de l'art et être parfaitement heureux. Je pense même qu'on ne peut faire de l'art que dans un état de bonheur intense. S'il y a un empêchement à l'exercice de l'art, c'est bien la souffrance. Les fameux "poètes maudits" ont évidemment vécu des drames. Mais ma concierge aussi en a vécu. La différence, entre ma concierge et les artistes, c'est que ces derniers expriment leurs souffrances d'une façon très spéciale. C'est ce "très spécial" qui fait la différence. Pas la souffrance.
Anonyme
Cette souffrance fut peut-être le moteur de ce queqlue chose de spécial et l'art une "catharsis".
amanitsounds
Pour ce qui est de la souffrance, je suis d'accord qu'elle fut le moteur de bien des créations, et donc à ce titre, ne devrait on pas en finir avec elle ? Je suis assez d'accord pour dire que la vision de l'artiste torturé est trés romantique et cliché.
Après tout on devrait se poser la question ici de "qu'est ce qui aujurd'hui" est un nouveau moteur pour la création.
La souffrance est universelle, et les oeuvres tournant autour du nombril d'un artiste me gonflent au plus haut niveau. Quelle que soit la souffrance d'un artiste, elle ne doit pas être son propos. Et d'ailleurs, si les artistes souffrent, c'est bien d'être artiste, car je crois qu'il n'y a rien de plus dur intellectuellement parlant à assumer. Mais pour moi, le moteur principal, qui lui ne pourra jamais changer, c'est le travail, commun à tout les génies auquels nous nous référons.
Quand à la microtonalité comme avenir de la musique, pourquoi pas ?
Hors sujet :
C'est marrant comme au début j'étais à donf sur ce sujet, mais je dois vous avouer qu'en ce moment mes préoccupations sont plus d'ordre politique ou social. Je me sens trés mal en voyant ce qui se passe en France pour ne parler que de mon environnement proche, j'ai peur même. J'ai l'impression d'assister à une montée de haine et de xénophobie incontrolable... Et vous ?
Anonyme
Citation : Quelle que soit la souffrance d'un artiste, elle ne doit pas être son propos.
Même si c'est rendu d'une manière artistiquement "valable"?
Hors sujet : Citation : J'ai l'impression d'assister à une montée de haine et de xénophobie incontrolable... Et vous ?
J'aurais tendance à penser à une instrumentalisation. Je vois et je regarde ce qui se passe, mais aussi ce qui ne se passe pas.
Je ne suis pas fan de Michael Moore, mais dans Bowling et Farenheit il décrit bien comment on peut faire flipper la populace.
Anonyme
Avant Partch et Cage il y avait aussi Charles Ives avec sa pièce pour piano en quart de ton entre 1903 et 1924...l'avant-gardiste celui-là !!!
amanitsounds
Citation : Même si c'est rendu d'une manière artistiquement "valable"?
C'est une question de priorité. Je sais que les travaux d'auto-appitoiement ne me touchent plus. Par mes goûts personnels, je suis attiré par des oeuvres dont le propos ou le sens proposent un élargissement de l'artiste et son travail, vers le monde extérieur, ou à l'inverse, mais des oeuvres où l'artiste n'est pas/plus le centre du monde. A ce titre j'admire le travail de Hans Hacke (ses installations sur Total et tout ça). Je ne supporte plus non plus cette tendance de l'art à réfléchir sur lui même, cette mode de l'art parle de l'art, même si cela doit être contenu dans tout travail (savoir se situer). Attention je ne dis pas que cela ne fut pas pertinent un temps.
Il y a une artiste dont le travail autobiographique me touche cependant, mais parce que au delà des anecdotes qu'elle fige photographiquement, elle dresse le portrait de sa génération et de ses maux. C'est Nan Golding (je sais pas si j'écorche pas un peu).
Hors sujet : Figure toi que je ne supporte pas Michael Moore. Pour moi ce type a compris qu'il y avait moyen de faire du blé avec les idées altermondialistes (films, livres, dvd etc...). Il participe lui aussi à une technique de diffusion de masse. J'appelle ça de l'alter-libéralisme.
Je lui préfère 100 fois le documentariste Pierre Carles, qui lui pour le coup est censuré de partout (son film "pas vu pas pris" a été victime d'une tentative d'étouffement quasi réussie par Canal et la plupart des médias français).
Et pour ce qui est de ma peur, ce n'est pas celle qui est propagée par les campagnes de terrorisme médiatique à coups de discours sur l'insécurité, mais celle générée par la montée en puissance de discours plus que fashos, le fait qu'aujourd'hui il n'y a plus de honte à s'avouer raciste, homophobe ou nationaliste puisque bien de nos enarques donnent l'exemple (regarde en Italie ce gros porc de Berlusconi, et du coup, la montée des néos fafs dans les stades de foot, jusqu'à ce capitaine de je sais plus quelle équipe qui se permet de faire le salut nazi après un but). Ou ce député UMP qui passe actuellement en jugement pour avoir dit que l'homosexualité est un danger pour l'humanité, sans regretter quoique ce soit. Ou bien les histoires de polygamie (quand on sait qu'on a eu pendant 14ans un président polygamme, y'a de quoi se marrer), bref j'en passe et des meilleures.
Et aussi ces trois gamins que j'ai vu lundi matin, au pied des cités proches de chez moi. Quelques caravanes de roms qui se réfugient aux pieds des tours puisque toutes les aires d'acceuil des gens du voyage ont été fermées, et ce gamin de trois ans qui me cours après pour me demander une pièce, pendant que son frêre et sa soeur de 6-7 ans coupent du bois sur des palettes avec un scie pour alimenter le feu autour duquel ils se réchauffent. Ca m'a rendu malade pour la journée. Je sais bien que cela a toujours existé, mais j'ai juste l'impression que cela se généralise dans l'indifférence générale.
Anonyme
Un cousin m'a sortit un jour, alors qu'il parlait de sa fascination pour les musiciens "Pour moi, pour faire de la musique il faut être fou". Et semblait convaincu de ça. Alors je réfléchissais et me disait "alors quoi, il faut être fou ou souffrant pour être un artiste ?". Alors, oui, c'est du romantisme, mais pour la folie c'est aussi la volonté pour le commmun des mortels de sacraliser et/ou de diviniser l'artiste, car la folie et la souffrance l'isole du reste des hommes.
Je crois que si beaucoup d'artistes ont eu un rapport particulier à la souffrance, c'est peut-être aussi lié à une sensibilité particulière à leur interaction avec les autres qu'à une souffrance plus grande, et pour ça je suis complètement d'accord avec "autour du temps"
Citation : A mon sens, si Satie, Mozart... étaient des artistes, ce n'est pas parce qu'ils ont souffert. Ca, c'est seulement parce qu'ils étaient des hommes
Citation : Quelle que soit la souffrance d'un artiste, elle ne doit pas être son propos. Et d'ailleurs, si les artistes souffrent, c'est bien d'être artiste, car je crois qu'il n'y a rien de plus dur intellectuellement parlant à assumer
Hors sujet : C'est clair que la situation fout les boules. Quand je vois ça, je me dis : on est au XXIe siècle, les gens ont accès à la culture, à la communication avec énormément de gens différents de pleins d'endroits différents, et après une mode universaliste, on retourne à des instincts chauvins, méfiants, nombrilistes, tribaux. Pourquoi ? Dans son ensemble, la civilisation se refuse-t-elle l'accès à un semblant de paix durable, à une certaine harmonie ? Ou est-ce que tout ça découle uniquement de manipulation de ceux qui tirent les ficelles ?
Anonyme
Moi aussi je suis d'accord avec autour du temps, mais on ne m'ôtera pas l'idée que la souffrance a pu être ou est encore dans certains cas un moteur de création.
Hors sujet : Un jour j'ai vu une émission sur des enfants clochards à Bucarest, qui vivaient dans la merde, sniffaient de la colle etc etc...
Lorsque j'en parlais le lendemain avec une copine elle me dit alors:
"A notre époque, quand même c'est malheureux".
Il m'a alors paru évident de lui répondre que notre époque justement permet ce genre de choses, toutes les conditions sont réunies pour que tout cela arrive.
On a voulu simplifier/pacifier le monde et la société à coup de droits de l'homme universels, du Bac pour tous et du bien-être de la (sur)consommation.
Tout ça est très réducteur et la réalité étant bien plus multiple et complexe, et nos politiques sont aujourd'hui dans l'incapacité d'abandonner enfin leur putain de modèles de merde car (pour caricaturer)ils se sont piégé en "vendant" leurs pouvoirs aux businessmen voire à des mafieux.
Quand j'ai entendu ce matin à la radio un économiste dire que
"L'Europe doit trouver une solution pour se sortir des problèmes budgétaires actuels et trouver un terrain d'entente."
je n'ai pas pu m'empêcher de dire à haute-voix:
"Il aurait peut-être fallu y penser avant!!!"...cette logique de se
foutre sur la gueule et dans la merde pour voir comment on pourrait s'en sortir. "On essaye, on verra bien, c'est au pied du mur qu'on vois le mieux le mur". J'caricature mais bon, ça me gonfle tout comme vous.
cyrod
Citation : la souffrance a pu être ou est encore dans certains cas un moteur de création
Oui bien sur
Mais la plupart des artistes malheureux ont exercé leur art MALGRE leur douleur.
C'est souvent ça qui donne une certaine intensité à leur oeuvre, et nous y rend plus sensibles
Parfois, leur art a été un moyen de dépasser la souffrance, en l'exprimant, en la transcendant, en la combattant ou en l'ignorant.
Mais ça n'a jamais été un passage obligé.
Si je puis me permettre cette équation :
le mal-être OBLIGE à être créatif
le bonheur PERMET d'être créatif
(mais ni l'un ni l'autre ne provoque le talent...)
Pour avoir vécu les deux situations de l'intérieur, je confirme que l'expérience (la mienne en tout cas) vérifie ce théorème.
Mais malgré le paradoxe de ce qui va suivre avec ce qui précède, je rejoins aussi l'analyse de Jacques Brel, qui dit en substance :
"Tous les artistes sont des malades, mais qui ont trouvé le moyen de l'exprimer. L'oeuvre est alors un pas vers le retour au bonheur. Mais il y a pire. Il y a celui qui est malade, mais pas artiste ; celui qui ne pond pas son oeuf !"
Autrement dit, le malheur n'est pas une condition suffisante à l'art
Mais ça, tout le monde ici le savait, n'est-ce pas ?
Anonyme
Je ne sais pas si vous avez entendu Jean Clair entre 8h30 et 9h ce matin dans la matinale de France-Inter sur le thème de l'identité culturelle européenne c'était
Il a magistralement dézingué toutes les utopies "gauchistes" de l'accès à la culture comme émancipatrice de l'homme aujourd'hui.
Les journalistes étaient presque choqués par tant "d'insolence", Sandra Freeman s'est ridiculisée et Pierre Weil ne voulait pas admettre que Jean Clair pouvait avoir raison.
En gros M.Clair expliquait qu'en l'An Mil le monde occidental a été recouvert par le blanc manteau de l'église et que depuis l'an 2000 c'est le blanc manteau des musées qui recouvre l'occident.
On invite les gens à aller au musée mais ils n'en ressorte pas cultivés pour autant, car la culture n'est pas magique et elle nécessite une éducation préalable qui devrait normalement être prodiguée par l'état au sein de l'éducation nationale, ce qu'elle ne fait plus depuis un certain temps.
Il proposait le retour de l'étude de l'histoire de l'art dans les écoles.
Mais l'état ne semblant pas avoir de projet allant dans ce sens, il fait la promotion des musées, en offrant une culture pratiquement accessible mais néanmoins intellectuellement incompréhensible car superficielle. Il ne suffit pas toujours de voir une oeuvre pour la comprendre.
Il regrettait bien évidemment l'amalgame culture et consommation, soulignant au passage que le futur directeur du centre Pompidou de Metz (qui ressemble selon lui à un Buffalo Grill)est une ancien de chez McDonald.
A un moment le journaliste je crois, faisait part du fait qu'il y avait 1000 traducteurs au parlement européen et que c'était là une belle image du brassage culturel européen.
Jean Clair lui, trouvait cela triste, car il fut un temps où l'on apprenait la langue des autres et que dans les années 20 beaucoup d'intellectuels parlaient plusieurs langues et traduisaient les oeuvres de leurs collègues étrangers.
Bon j'ai résumé au mieux mais je vous invite à aller écouter Jean Clair lui-même.
http://sites.radiofrance.fr/franceinter/em/septneuf_dim/index.php
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