L'Art
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Anonyme



amanitsounds

Citation : Parce que c'est bien tentant de dire ce qui n'est pas de l'art, mais dès qu'il faut dire ce que c'est, eh bein y'a plus personne
Pardon ? Je crois que tu as seulement survolé les posts de ce forum, sans parler de ceux du forum précédent où nous avions commencé notre discussion (cf les liens). Et je n'ai donc aucune envie de de me retaper tout ce que j'ai écrit. Et les autres d'ailleurs non plus j'imagine... Alors apprend à lire mec... Et n'hésites pas à nous faire part d'une de ces définitions figées pour l'éternité...
Pour ce qui est des émotions, sincèrement je vois pas trop l'intérêt de la chose. Le terme est bien trop vague. Evidemment que l'art doit succiter une émotion, mais il n'est pas le seul à le faire. L'actualité provoque des émotions, manger aussi, baiser etc... On ne peut pas dire que la capacité à émouvoir soit déterminatrice dans la qualification d'un objet de communication. En cela je rejoins Pluche sur le fait qu'on a vite fait le tour du sujet.
Pour ce qui est de la transcendance...
Citation : J'ai beau essayer d'analyser ces deux états d'esprit, je ne trouve pas d'origine de ces "visions" ou sensations.
Voilà un bon exemple pour parler du phénomène de consonnance analogique. Avez vous remarquer, que vous tous, associez à certains évènements une certaine musique ? Par exemple, quand je coupe du bois, j'ai du Pantera dans la tête, quand je fais l'amour, Ravel ou CHopin (celui qui me dit Wagner, je plaint sa femme...), quand je roule sur une autoroute l'été, Tower of Power etc... Pourquoi a t'on l'impression que les modes majeurs sont joyeux, et les mineurs tristes ? Alors que 80% du funk est écrit en mineur... Eh bien c'est ce p^hénomène de consonance analogique. Si l'on considère la musique non pas comme une entité, mais comme un élément d'un ensemble, où tout évennement extérieur interragit avec les autres, un grend sac dans lequel se mèle l'inconscient, le vécu, l'éducation, les traumas (bon ou mauvais), les frustrations, les échecs, les victoires, la musique, la langue, la morale... on est bien obligé d'admettre que par le truchement du hasard, notre cerveau opère des ramifications (car telle est sa nature), pour lier ensemble divers éléments. La culture d'une civilisation imposant elle aussi de violents cadres (ex majeur/mineur, la simple qualification pour des notes, engendre un classement, majeur, bonheur, plus important, mineur, malheur, moins important... Typiquemment judéo chrétien non ?), se met alors en place un système de "référents subjectifs". C'est à dire que pour la musique, lorsqu'elle nous traverse, ne fait que stimuler des acquis. Elle réveille en quelque sorte des émotions classés pour réagir à tel ou tel type de stimuli. Nous en avons tous en commun (c'est là dessus que s'appuient, des fois sans le savoir les compositeurs de musique de film). Et nous en avons des propres, mais qui sont indubitablement liés à notre passé sous toutes ses formes. Il y a des chansons, des groupes, que l'on ne peut plus écouter car ils sont trop liés à une époque que nous rejetons ou n'assumons plus, d'autres qui nous plongent dans une profonde mélancolie au souvenir d'évènements agréables etc... Tout ceci découle du même processus. Et quand une nouveauté soulève en nous une émotion que nous trouvons nouvelle, c'est qu'elle touche plusieurs "tiroirs" en même temps. Exemple. Je suis allé voir Bonbon el pejo, film argentin sorti il y peu (dément d'ailleurs). Et dès les premières secondes du générique, la musique m'a cueilli et immédiatement tiré des larmes. En réentendant le thème à plusieurs reprises dans le film, j'ai fini par comprendre qu'il était écrit dans le même mode que la musique d'Ennio Morricone pour "Il était une fois la révolution", musique qui elle aussi me boulverse. Pourquoi ? Parce que j'ai vu ce film étant trés jeune et qu'il m'a traumatisé à l'épôque. J'ai dévouvert les horreurs de l'homme, et cela m'a marqué à vie. Et ce sentiment de tristesse, de détresse que je ressent juste en entendant 3 notes du thème, est lié directement à cet expérience d'enfance.
Citation : Alors une ptite question : une création musicale qui provoque des émotions à son public, c'est quoi ?
A- de l'artisanat
B- une création
C- de l'art
D- un produit avec une valeur commerciale
A et/ou B et/ou C et/ou D... La création fait parti de l'art et de l'artisanat et d'un produit à valeur commerciale. Ta question n'a aucun sens.

Anonyme

Citation : Ta question n'a aucun sens.
Amanitsounds, ou l'art du consensus


Anonyme

Si on remonte au origine de l'ésthétique soit Platon on voit que la condamnation que platon impose à l'art et en particulier à la poésie vient de ce que que justement elle s'adresse à la partie sensible de l'ame( bon je ne suis pas d'accord avec sa théorie de l'ame mais l'arguement reste)
Par exemple guernica n'est pas une discours sur les arme à sous munition ou l'horreur des dommages collatéraux (pour prendre une expression actuelle) il s'adresse à nos émotions
Question qui n'a rien à voir: l'art étant un phénomène purement occidentale à forte valeur ajouté ne pourrait-on pas plutot que de chercher une définition à postériori qui sera toujours bancale et à la traine des pratiques réelle établir une définition sociologique comme pour la science:
est de l'art ce qui est accepter par la communauté artistique ( galerie, journaux spécialisé, artistes, historien de l'art)
Je suis moyen satisfait de ce définition puique c'est un peu botté en touche mais elle à la mérite de l'éfficacité

amanitsounds

Citation : est de l'art ce qui est accepter par la communauté artistique ( galerie, journaux spécialisé, artistes, historien de l'art)
Exactement. Et c'est tout le propos de Duchamp avec son urinoir( mais ça fait que la 200ème fois qu'j'le dis m'enfin...)

Anonyme

La culture est avant tout un outil de discrimination, une parure sociale permettant de tenir l' "autre" ou la réalité à distance par des phénomènes d'appropriation quasi fétichistes.
L'art n'échappe pas à toute contingence, mais :
- il résulte toujours de l'urgence d'une expression lyrique (pouvant, comme chez Beckett, être son propre échec).
- il lui faut un temoin.
- il ne peut pas être évalué en fonction de sa singularité ou de son affranchissement formel uniquement.
Personnellement, j'ai tendance à penser que l'art (la création) est une activité essentiellement transgressive, de l'ordre du simulacre, et je suis intéressé par les oeuvres qui intègrent cette notion, à leur façon.
La musique (et l'art) ne sont peut être qu'un jeu autour de cela : l'impossibilité de toute représentation objective.
?

Anonyme

L'art serait donc pour moi plus à chercher du coté du sublime, comme un sorte d'appel infraconscient à l'être en puissance. L'art nous montre comment nous et le monde pourrions être différent. Cette "monstration" n'est pas une démonstration elle n'est pas de l'ordre du discours
L'art le vrai est un appel à changer de point de vue, à changer le décor, à changer la vie

Anonyme



AlbiniRabbit

Citation : L'art serait donc pour moi plus à chercher du coté du sublime, comme un sorte d'appel infraconscient à l'être en puissance. L'art nous montre comment nous et le monde pourrions être différent. Cette "monstration" n'est pas une démonstration elle n'est pas de l'ordre du discours
L'art le vrai est un appel à changer de point de vue, à changer le décor, à changer la vie
C'est un peu ce que je disais dans les premiers post de ce topic : le but de l'art et de nous déblaser.
Je me déclare donc d'accord


Anonyme

Quelles sont les motivations?
Comme je l'ai dit dans un autre forum, je pense que l'art est plus un style de vie dans le sens ou ça transcende la pratique de l'artiste. Il est aussi artiste quand il ne crée pas mais quand il vit tout simplement, sa perception de la vie est artistique.
A lire pour ceux que ça intéresse
"Dharma et créativité" de Chogyam Trungpa
edition du Seuil, collection Point Sagesse
ne vous y méprenez pas, ça n'a rien de new-ageux naïf et baba-cool, c'est une réelle altrenative dans la façon d'envisager l'art.

Anonyme

Je ne sais pas si vous avez entendu Jean Clair entre 8h30 et 9h ce matin dans la matinale de France-Inter sur le thème de l'identité culturelle européenne c'était

Il a magistralement dézingué toutes les utopies "gauchistes" de l'accès à la culture comme émancipatrice de l'homme aujourd'hui.
Les journalistes étaient presque choqués par tant "d'insolence", Sandra Freeman s'est ridiculisée et Pierre Weil ne voulait pas admettre que Jean Clair pouvait avoir raison.
En gros M.Clair expliquait qu'en l'An Mil le monde occidental a été recouvert par le blanc manteau de l'église et que depuis l'an 2000 c'est le blanc manteau des musées qui recouvre l'occident.
On invite les gens à aller au musée mais ils n'en ressorte pas cultivés pour autant, car la culture n'est pas magique et elle nécessite une éducation préalable qui devrait normalement être prodiguée par l'état au sein de l'éducation nationale, ce qu'elle ne fait plus depuis un certain temps.
Il proposait le retour de l'étude de l'histoire de l'art dans les écoles.
Mais l'état ne semblant pas avoir de projet allant dans ce sens, il fait la promotion des musées, en offrant une culture pratiquement accessible mais néanmoins intellectuellement incompréhensible car superficielle. Il ne suffit pas toujours de voir une oeuvre pour la comprendre.
Il regrettait bien évidemment l'amalgame culture et consommation, soulignant au passage que le futur directeur du centre Pompidou de Metz (qui ressemble selon lui à un Buffalo Grill)est une ancien de chez McDonald.
A un moment le journaliste je crois, faisait part du fait qu'il y avait 1000 traducteurs au parlement européen et que c'était là une belle image du brassage culturel européen.
Jean Clair lui, trouvait cela triste, car il fut un temps où l'on apprenait la langue des autres et que dans les années 20 beaucoup d'intellectuels parlaient plusieurs langues et traduisaient les oeuvres de leurs collègues étrangers.
Bon j'ai résumé au mieux mais je vous invite à aller écouter Jean Clair lui-même.
http://sites.radiofrance.fr/franceinter/em/septneuf_dim/index.php
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