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Sujet Musique : art ou science ?

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Sujet de la discussion Musique : art ou science ?
Bonsoir à tous !

Je me pose régulièrement la question, sans jamais pouvoir y répondre. Des avis éclairés et divergents si possibles seraient les bienvenus. Il est bien entendu que ce topic ne concerne que la musique, et en aucun cas la peinture ou la sculpture. Il n'est bien sûr pas interdit de citer des oeuvres pour étayer son propos, mais notre "objet d'étude" reste la musique

Il est évident que j'attends des positions solidement argumentées , courtoises et bienveillantes (même si je sais qu'à un moment ou à un autre, ça va chauffer...).

J'ouvre le débat :
En considérant l'exemple du dodécaphonisme, peut-on dire que la musique devient une science ? Pour moi, oui car le microcosme "organisationnel" qu'est la série dans l'organisation macrocosmique qu'est déjà la musique relève d'une scientificité : il faut recenser les occurences de chaque demi-ton afin de ne pas le répéter avant l'exposition de la série entière, se tenir à un principe compositionnel strict. Même dans le traitement de la série, par exemple en la rétrogradant, il faut le faire strictement. Cela ne relève-t-il pas d'une certaine scientificité ?
Cette remarque s'applique également dans le système tonal, puisqu'on ne peut rien écrire sans tenir compte de ce qui précède. Le seul art serait-il dans le Tristan de Wagner et dans le post-romantisme (période charnière entre la tonalité et l'atonalité ?
"C'est blazman legacy ici" (Apocryphe) / Live music / Soundcloud
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En se demandant si la musique est une science, on ne peut pas eviter le debat sur ce qu'est la science. Est ce n'est pas simple: est scientifique la methode, le resultat, le but recherche, l'objet ? Typiquement, qu'est ce que la physique et les maths, disciplines dont personne ne remetterait en cause le caractere scientifique, ont en commun ?

Je pense que le caractere scientifique d'une demarche (a defaut d'autre mot) depend du contexte culturel. Aujourd'hui, par exemple, on reflechit beaucoup en terme d'impact et d'efficacite (au sens anglo-saxon, efficient); les mathematiques sont finalement assez absentes du debat. Si tu lis Science ou Nature, les deux magazines scientifiques les plus reputes, tu vas voir que ce qui se fait aujourd'hui, c'est l'astrophysique, la biologie, les neurosciences (au sens tres large).

Le caractere de falsifiabilite cher a Popper, par exemple, est tres largement remis en question par de nombreux scientifiques, qui le remplacent par le concept de puissance (Sokal par exemple). D'autres vont plutot apprecier son caractere explicatif (par exemple Thom, mathematicien mort il y a quelques annees, dans son livre predire n'est pas expliquer).

A partir de la, si tu consideres la finalite ou la methode, quelle que soit l'approche, je ne vois pas du tout en quoi la musique est une science; tu peux faire une theorie de l'analyse musicale en te servant des mathematiques, par exemple, mais ca reste du "meta-musical". Parler de musique n'est pas faire de la musique, pas plus que parler des maths n'est faire des mathematiques.

Apres, tu pourrais dire que la musique est une technologie, dans le sens ou ce serait une application d'une theorie, la theorie musicale. La encore, on n'est oblige de se poser la question du lien entre science et technologie; si on se place a un cadre historique, la science et la technologie sont souvent alles de pair. L'une ne precede pas systematiquement l'autre (l'ordinateur est une application d'une theorie mathematique, mais la roue est anterieur a toute thoerie mecanique), mais elles se nourissent l'une de l'autre. En musique classique, ca reste assez vrai, je pense. Le contre-point par exemple necessite une theorie (les plus musicologues pourront me contredire peut etre), beaucoup de compositeurs fameux ont ete des theoriciens de la musique.
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Citation :
Hum... Une science doit être en mesure de proposer une théorie avec des résultats reproductibles indéfiniment de manière à pouvoir établir des prévisions. En gros, je définis ainsi les matieres dites "scientifiques".



Le probleme de cette approche, c'est qu'elle n'est pas du tout en correspondance avec une grosse partie de la science qui se fait aujourd'hui (en se limitant aux sciences dures). En mathematiques, tu n'as pas d'experience, tout theoreme est in fine une tautologie dans un certain cadre (le cadre axiomatique de ton theoreme); le big bang est inverifiable (et n'a pas de sens a etre predit). En physique theorique, tu as des grosses theories sans enormement d'experiences (theorie des cordes, qualifiee de delire mathematique de physiciens par un pote normalien).

Le resultat compte a la fin, mais ca ne rend absolument pas compte de la maniere dont la science se fait (pas plus que la technologie; Feynman disait la science, c'est comme le sexe, c'est utile, mais ce n'est pas pour ca qu'on aime en faire).

Puis finalement, tu peux dire que la methode fondamentale des sciences dures, a savoir le reductionisme (prendre un systeme complexe pour en faire des systemes simples que tu peux isoler, puis les analyser separement, puis revenir au systeme global), est simpliste. Il y a des domaines ou la methodes reductioniste echoue miserablement: en sciences cognitives, en sciences humaines.
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Citation : Les sciences humaines ont sans doute un objectif de rigueur et des théories sont proposées mais les résultats que l'on observe ne sont pas probants. Dès lors qu'une théorie n'est pas validée par une expérience reproductible indéfiniment et en double aveugle, ce n'est qu'une théorie bancale, qui fonctionne bien dans certains cas, et pas du tout dans d'autres



ce qui est étonnant, c'est que tu dis qu'une théorie n'est valide que par une expérience reproductible indéfiniment.
Pour les sciences humaines, elles sont reproductibles dans certains contextes. Le contexte est donc un "paramètre" à prendre en compte, de la meme maniere qu'en physique par exemple, on applique certaines théories selon le contexte (par exemple l'optique géométrique en opposition à l'optique ondulatoire).
Je ne vois pas où se situe la différence entre les sciences "dures" et "molles".
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Citation :
Pour les sciences humaines, elles sont reproductibles dans certains contextes.



C'est tres rare, tu n'as qu'un controle tres limite du cadre de l'experimentation. L'exemple de l'optique n'est pas bon, car les deux theories ne s'opposent pas (plus).

Dire qu'il n'y a pas de difference entre par exemple la sociologie et la physique, c'est un peu de l'esbrouffe; la question est posee par la plupart des chercheurs de ces domaines que j'ai pu rencontrer. Au contraire, je ne comprends pas tres bien cette recherche du statut scientifique a tout prix de ces disciplines. J'ai l'impression qu'elles y perdent leur originalite.
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Je sui a la recherche des ecrts de la gamme celtik si kellk1 peu m aider !!!...URGENT........merci!

:)
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Citation : Le probleme de cette approche, c'est qu'elle n'est pas du tout en correspondance avec une grosse partie de la science qui se fait aujourd'hui (en se limitant aux sciences dures). En mathematiques, tu n'as pas d'experience, tout theoreme est in fine une tautologie dans un certain cadre (le cadre axiomatique de ton theoreme); le big bang est inverifiable (et n'a pas de sens a etre predit). En physique theorique, tu as des grosses theories sans enormement d'experiences (theorie des cordes, qualifiee de delire mathematique de physiciens par un pote normalien).



C'est vrai qu'il n'y a pas d'expérimentation en mathématique mais cela tient du caractère particulier des nombres ou des représentations symboliques qui sont valides "partout et toujours" (dans le cadre d'une axiomatique, bien sûr). Concernant les théories de la physiques moderne, certaines d'entre elles ne sont pas vérifiées et restent des théories (big bang, cordes, anthropie...), c'est à dire qui méritent d'être étudiées. Mais dans l'arsenal scientifique, les théories invérifiables ne représentent qu'une faible partie et, il faut bien le reconnaître, si les sciences n'étaient qu'une somme de théories invérifiables, elles ne seraient pas des sciences.
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Citation : Je sui a la recherche des ecrts de la gamme celtik si kellk1 peu m aider !!!...



Rien compris : en français ça donne? :??:

Citation : URGENT........merci!



Ca, j'ai compris! :bravo:

 Instrumental/Ambient/Post-Rock : https://dzeta.bandcamp.com/

 

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Si tu enleves les maths et la physique theorique, ca ne fait pas une petite partie de la science a priori.

Citation : si les sciences n'étaient qu'une somme de théories invérifiables, elles ne seraient pas des sciences.



Si elles n'etaient qu'une somme de theories verifiables aussi. C'est pas le critere le plus interessant de la science, la verifiabilite. Savoir s'il y a de la vie sur d'autres planetes, c'est une question interessante et scientifique, c'est inverifiable. Savoir si les lois de la physique sont partout les memes, c'est inverifiable. Etc...

Citation :
C'est vrai qu'il n'y a pas d'expérimentation en mathématique mais cela tient du caractère particulier des nombres ou des représentations symboliques qui sont valides "partout et toujours" (dans le cadre d'une axiomatique, bien sûr)



C'est plus complique que ca; se demander par exemple si l'objet mathematique a une quelconque realite est une question fondamentale qui n'a pas vraiment de reponse.
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Vous pouriez parler moin fort svp....vous me donnez mal au crane... :surpris:
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