Partition, composition, interprétation
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a.k.a
Bon, le sujet est intéressant, je propose qu'on continue ici :
Citation de Trau :
Les partitions ça aide pas mal pour savoir à quoi ressemblait l'original quand même.
Citation de Moi :
J'ai peur que ça soit un poil plus compliqué. Et quand on arrive deuxième moitié XXe, ça devient vraiment drôle.
Citation :
Oué mais même dans ce cas là : les techniques, les instruments, les pédagogies ont changé. Les partitions aident pour se faire une idée, oui, mais finalement, chaque interprétation est une adaptation de cette idée générale (la partoche) par les musiciens, chef inclus. Il y a tellement de versions différentes des oeuvres...
Citation :
C'est certain, mais en prenant les manuscrits originaux (quand ils existent) et les instruments d'époque (ou répliques), on peut s'approcher de l'original. Tout comme des milliers de groupes amateurs se font une joie de défoncer Money, et que le monsieur ci-suscité au-dessus cherche à reproduire fidèlement.
Citation de Splotch:
Alors qu'un artiste romantique par exemple pour savoir quelle intensité sur quelle partie il voulait vraiment ou pour un compositeur la manière dont il imaginait l'équilibre global entre les parties c'est une autre paire de manche. Dans tout les cas ça reste une interprétation que ce soit une tentative de coller au mieux à la partoche ou une nouvelle interprétation.
Citation de Da :
Je joue moi-même souvent une musique qui a été écrite il y a parfois plus de 300 ans, et quelquefois, la vie m'offre même la joie unique de la jouer sur un instrument qui, lui-même, a plus de 300 ans.
J'ai la faiblesse de penser qu'il y a beaucoup d'ignorance dans les propos cités.
Tant que personne n'a reçu (et parfaitement assimilé) les instructions du compositeur lui-même, et saisi ses attentes en terme de le résultat auquel il veut arriver avec son œuvre, je trouve que c'est s'avancer un peu vite en prétendant qu'on doit certainement arriver un peu pas loin tout près si peu mais enfin voyons assez fidèle à l'original.
Il y a dix mille façons de jouer la Petite fugue en sol mineur de Jean-Sébastien Bach, pour ne prendre qu'elle: avec un clavecin ou au contraire avec les 80 musiciens d'un philharmonique, avec seulement trois flûtistes ou bien encore tout seul avec un orgue. Hé bien on ne saura jamais si on est près ou loin de la "version originale", tout simplement parce qu'on ne pourra jamais ni entendre Bach diriger lui-même son œuvre, ni étudier une interview où il l'expliquerait.
C'est le cas général avec la musique classique.
Il y a un chef, dit "chef d'orchestre", lequel endosse bien plus de responsabilités que ce que n'en a endossé Michael Kamen quand il a dirigé le Philharmonique de San-Francisco qui accompagnait Metallica sur la tournée S&M.
Le chef d'orchestre est en effet responsable de tout: du nombre et de la distribution des musiciens sur scène, de l'interprétation qu'ils doivent fournir, du son, de la vivacité ou de l'apathie de l'exécution, de là où il pense devoir ralentir, là où il estime devoir accélérer, si les trompettes pètent ou si les timbales sont sous-frappées, le chef est responsable de TOUT.
Exemples: sur une partition, l'indication du tempo est "ALLEGRETTO". Bon. Un allegretto, ça varie "communément" (parce que chacun fait ce qu'il veut, en fait) de 100 à 128. Cela veut dire que le même morceau noté "allegretto", untel va le prendre à 100, un autre à 120... Pareil pour les mentions du style "rall." qui signifie "ralentir": aucune indication de la vitesse au début ni de celle de la fin. C'est laissé à l'appréciation du chef. Lespoints d'orgue, triple forte, mezzopiani, crescendi, itou: tout est laissé à l'entière appréciation du chef.
De fait, on place successivement Altinoglu, Scarpitta et John Williams face au même orchestre, et on fait jouer successivement la même œuvre par les trois, on obtient trois choses différentes. Parce qu'avant tout, c'est cela qu'on attend du chef d'orchestre : mener et faire entendre son interprétation. C'est très différent avec les œuvres originales qui ont pu être enregistrées sous la houlette du compositeur, puisqu'effectivement, ayant une base originale sur laquelle se baser, l'interprétation n'est plus de mise.
Citation de Trau :
Alors en gros, oui, certes, et merci de me prendre pour un niais au passage, mais :
Citation :Il y a dix mille façons de jouer la Petite fugue en sol mineur de Jean-Sébastien Bach, pour ne prendre qu'elle: avec un clavecin ou au contraire avec les 80 musiciens d'un philharmonique, avec seulement trois flûtistes ou bien encore tout seul avec un orgue. Hé bien on ne saura jamais si on est près ou loin de la "version originale", tout simplement parce qu'on ne pourra jamais ni entendre Bach diriger lui-même son œuvre, ni étudier une interview où il l'expliquerait.
Quand Bach, puisqu'on parle de lui, fait une pièce pour orgue, elle est pour un orgue, non ? pas pour un kazoo ou une TB 303. Donc si on joue cette pièce sur un orgue, en suivant les indications du manuscrit (et pas d'une édition ultérieure), on s'approche (je suis pas du genre à utiliser des mots pour faire joli) de la volonté originelle.
et
Citation :C'est très différent avec les œuvres originales qui ont pu être enregistrées sous la houlette du compositeur, puisqu'effectivement, ayant une base originale sur laquelle se baser, l'interprétation n'est plus de mise.
Il existe des disènes d'interprétations différentes de Smells like teen spirit. Et de disènes d'autres titres. Récemment les Choeur de l'armée rouge ont interprété Get Lucky.
samy dread
La musique pour exister a besoin d'un instrument...
je suis impatient de vous lire
Non je ne mettrai pas de pull
Anonyme
La musique que l'on veut faire soi-même, pour exister, a besoin d'un instrument...
c'est mieux là ?
[ Dernière édition du message le 28/03/2014 à 17:38:00 ]
samy dread
Non je ne mettrai pas de pull
Alexbaryton
Intéressante discussion ici,
daRinze, Andrew Lloyd Webber dans son Requiem en 1984 utilise un DX7 au sein de l'orchestre symphonique. DX7 qui est un instrument de musique puisqu'il est capable de faire entendre des sons inouïs (dans le sens premier du terme) jusque là.
La problématique de la musique sur bande, ou enregistrée est assez vaste. En 1980, Jonathan Harvey compose une œuvre "Mortuos plango, vivos voco" à partir de deux enregistrements : une cloche d’église et une phrase musicale chantée par son jeune fils, phrase musicale issue du spectre sonore de la cloche. En 1980, le morphing sonore et la synthèse additive utilisée pour composer cette œuvre électroacoustique sont au point mais les technologies de l'époque ne permettent pas de "jouer" cette musique en concert. On ne peut l'entendre que reproduite sur support (ici une bande 8 pistes avec spatialisation dans la salle). Est-ce qu'il n'y a pas eu un geste musical lors de la composition ? Le fait de ne pas pouvoir "jouer" en concert mais faire passer une bande son enlève-t-elle le statut d’œuvre musicale à cette pièce ? D'un autre côté, nous avons une œuvre écrite par un compositeur et "jouée" par celui-ci. Il n'y a pas d’interprétation possible, hormis le fait de changer de salle et de système de diffusion, ce qui fera que notre perception de la pièce changera suivant le lieu.
[ Dernière édition du message le 28/03/2014 à 17:42:55 ]
Traumax
Ou alors j'ai pas compris, ou alors c'est vraiment ton point de vue, et c'est radical.
Anonyme
Pas au sens que, personnellement, je donne à la musique.
Je veux bien l'appeler "simulation de musique" comme j'appelle le son du Bontempi "simulation de violon".
Je dis que quand le lecteur d'échantillons se met en tête de reproduire un instrument qui existe déjà, et pour les raison que j'ai exposées, je juge que cette reproduction est imparfaite. Partant de là ce qui va en sortir est imparfait...
disons que je partage les lecteurs de WAV en deux:
lecteur d'échantillons d'instruments réels par ailleurs = caca
lecteur d'échantillon mais d'instruments imaginaires (pads, ambiances air, etc) = ok
Je ne tiens pas à appeler musique un truc sorti avec le son "violon" d'un Bontempi parce que je juge que c'est faire offense à "la vraie", celle que je préfère nettement écouter avec un vrai sympho et un vrai violon.
Et tout ceci ne reflète que ma pensée.
ALex, je ne renie pas tes exemples, mais ils sont deux. Ils ne sont pas représentatifs de la situation générale, bien qu'ils soient irréfutables. Dans le même esprit, Yngwie J Malmsteen a joué de sa guitare électrique avec un sympho pour un album.
Cela dit, la majorité des cas en musique classique répond à ce que j'ai énoncé.
Ce qui n'enlève rien à la pertinence d'avoir donné les tiens.
[ Dernière édition du message le 28/03/2014 à 17:55:46 ]
Anonyme
Anonyme
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