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Slate Digital Virtual Mix Rack
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Test du Slate Digital Virtual Mix Rack

Test écrit
45 réactions
Plug-in cornélien ?
8/10
Award Qualité / Prix 2015
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Décidément, Fabrice Gabriel n’a vraiment pas dû chômer en 2014 puisqu’en parallèle de l’excellent AirEQ pour Eiosis, notre petit Frenchy a également accouché du Virtual Mix Rack dans le cadre de son association avec l’américain Steven Slate.

Comme d’ha­bi­tude chez Slate Digi­tal, il s’agit d’un plug-in ayant pour but de rame­ner un parfum analo­gique à notre monde numé­rique. Encore une énième émula­tion de maté­riel vintage alors que le réper­toire de plug-ins du moindre home-studiste en est déjà plein à craquer ? Eh bien oui. Mais le concept origi­nal du VMR, le talent de monsieur Gabriel et l’énorme buzz autour des produits Slate ont su me convaincre de tout de même embarquer la bête pour un test en bonne et due forme. Après deux mois d’uti­li­sa­tion quoti­dienne durant lesquels j’ai mixé quasi exclu­si­ve­ment avec le VMR, voici un petit bilan…

Nous partîmes 500…

Afin de rentrer direc­te­ment dans le vif du sujet, je vous invite à jeter un œil à cette news pour les ques­tions concer­nant la compa­ti­bi­lité de ce plug-in. J’ajou­te­rai juste que l’ins­tal­la­tion et l’au­to­ri­sa­tion via iLok s’ef­fec­tuent en un tour­ne­main. 

Slate Digital Virtual Mix Rack

Passons donc aux choses sérieuses en commençant par le concept origi­nal servant de fonda­tion à ce Virtual Mix Rack. L’idée de base vient de monsieur Slate en personne et pour­rait se résu­mer ainsi : offrir à l’uti­li­sa­teur la possi­bi­lité de chaî­ner à l’envi plusieurs modules de trai­te­ments au sein d’un seul et même rack, une sorte d’équi­valent virtuel des fameuses lunch­box au format API 500 en somme. Ainsi, lorsque vous ouvrez une instance du VMR pour la première fois, vous vous retrou­vez face à un rack présen­tant 3 empla­ce­ments vides avec, sur la gauche, une biblio­thèque esca­mo­table réper­to­riant les diffé­rents modules dispo­nibles. L’in­ser­tion d’un module s’ef­fec­tue le plus natu­rel­le­ment du monde grâce à un simple glis­ser/dépo­ser de la biblio­thèque vers le rack ou un double-clic sur le module désiré. Il est possible d’in­sé­rer jusqu’à 8 modules, l’in­ter­face graphique du rack affi­chant jusqu’à 5 modules simul­ta­né­ment lorsque le panneau de la biblio­thèque est masqué.

Là où ce concept de rack virtuel va plus loin que son équi­valent dans le monde réel, c’est bien entendu au niveau de la souplesse d’uti­li­sa­tion. Chan­ger l’ordre des modules est aussi simple qu’un glis­ser/dépo­ser. Il est égale­ment possible de bypas­ser chacun des modules, de les mettre en solo, de les copier avec leurs réglages dans un autre slot ou carré­ment au sein d’une autre instance du plug-in. Diable­ment effi­cace ! D’autre part, VMR supporte les présets non seule­ment au niveau du rack au complet, mais égale­ment au niveau des modules eux-mêmes. Ajou­tez à cela une fonc­tion de compa­rai­son A/B, la possi­bi­lité de défi­nir un état du rack par défaut, ainsi que le choix entre un mode linéaire et un mode rota­tif pour les potards et vous obte­nez une ergo­no­mie quasi­ment sans faille… 

Slate Digital Virtual Mix Rack

Quasi­ment ? Eh bien oui, car il y a tout de même quelques petits reproches à faire à la bête. Tout d’abord, il n’y a pas de fonc­tion undo/redo inté­grée et j’avoue que cela m’a manqué par moment. Ensuite, l’in­ter­face graphique, aussi belle soit-elle, est quelque peu enva­his­sante, surtout lorsque l’on travaille sur un ordi­na­teur portable de seule­ment 13 pouces comme le mien. Enfin, ce système de rack modu­laire engendre un petit incon­vé­nient lorsque vient l’heure de l’au­to­ma­tion des para­mètres. En effet, la modu­la­rité a obligé les déve­lop­peurs à lier l’au­to­ma­tion aux slots du rack plutôt qu’aux modules eux-mêmes, ce qui est logique lorsqu’on y réflé­chit. Du coup, c’est parfois un peu compliqué de s’y retrou­ver… Je m’ex­plique, si vous placez par exemple un compres­seur dans le premier slot — le slot A — alors le premier para­mètre d’au­to­ma­tion sera le gain d’en­trée du compres­seur. Mais si vous déci­dez de vous débar­ras­ser de ce compres­seur et de placer cette fois-ci un égali­seur dans le slot A, le premier para­mètre d’au­to­ma­tion devient alors le filtre en plateau. Plutôt dérou­tant, non ? Dans la pratique, je vous rassure on s’y fait vite, d’au­tant que l’édi­teur a ajouté un petit bouton en haut de chaque slot pour rapi­de­ment iden­ti­fier qui fait quoi. Cepen­dant, il faut bien recon­naître que pour une utili­sa­tion avec une surface de contrôle, c’est loin d’être intui­tif.

Bien, partons main­te­nant à la décou­verte des diffé­rents trai­te­ments dispo­nibles.

Mais par un prompt renfort…

Le Virtual Mix Rack propose pour l’ins­tant 5 modules. Oui, vous avez bien lu : pour l’ins­tant. En effet, Slate Digi­tal a d’ores et déjà annoncé la sortie prochaine de nouveaux modules pour le VMR qui pour­ront être ache­tés au coup par coup. Mais pour l’ins­tant, concen­trons-nous sur ceux déjà présents.

Slate Digital Virtual Mix Rack

Commençons avec le FG-N, un module d’éga­li­sa­tion profon­dé­ment inspiré par un célèbre égali­seur anglais. Son inter­face graphique laisse peu de doute quant à l’EQ modé­lisé. D’ailleurs, son nom parle égale­ment de lui-même, FG pour Fabrice Gabriel et N pour Neve. Bref, ce module propose un filtre en plateau à fréquence fixe (envi­ron 12 kHz) pour les aigus, deux filtres en cloches avec réglages du gain et de la fréquence, un filtre en plateau dans le grave avec réglages du gain et de la fréquence, et enfin un filtre passe-haut à fréquence variable. Le FG-N dispose égale­ment d’un poten­tio­mètre « Line » permet­tant d’ajus­ter le gain du signal en entrée ainsi que d’un switch « Drive » qui trans­forme le potard en doseur de satu­ra­tion. À l’usage, cet égali­seur est extrê­me­ment musi­cal et l’on retrouve bien l’onc­tuo­sité souvent asso­ciée au fameux son « Neve ». Le réglage « Drive » est parti­cu­liè­re­ment agréable à l’oreille, mais il faudra savoir se rete­nir et ne pas en mettre de partout systé­ma­tique­ment sous peine de juste­ment perdre toute la magie de la chose.

Le second module d’éga­li­sa­tion est quant à lui basé sur un autre fameux égali­seur anglais signé SSL. Logique­ment baptisé FG-S, il offre un filtre passe-haut, une bande pour les graves confi­gu­rable en cloche ou en plateau avec réglage du gain et de la fréquence, deux bandes pour le bas et le haut médium avec choix du Q, du gain et de la fréquence, et enfin une dernière bande semblable à celle pour les graves, mais cette fois-ci dans le registre aigu. Notez qu’à l’ins­tar de son illustre modèle, les bandes de cet égali­seur semblent inter­agir entre elles, ce qui n’est vrai­ment pas commun dans le monde des EQ numé­riques. Ce module est vrai­ment le complé­ment idéal au FG-N, car d’une part, il permet des retouches fréquen­tielles beau­coup plus précises grâce à ses deux bandes para­mé­triques, et d’autre part, sa person­na­lité plus discrète — mais pour­tant bel et bien présente — se marie à merveille avec la rondeur du FG-N. De fait, en situa­tion de mixage, j’ai trouvé très agréable de pouvoir utili­ser au sein d’un même plug-in la couleur chaude du FG-N avec le surplus de contrôle apporté par le FG-S. 

Avant de passer aux modules restants, il y a tout de même un petit point noir que je souhai­te­rais souli­gner à propos de ces deux égali­seurs. Si leur compor­te­ment sonore est irré­pro­chable et fait honneur à leurs aînés, il n’en reste pas moins qu’ils peuvent s’avé­rer bruyants… En effet, l’édi­teur a poussé le vice jusqu’à modé­li­ser le bruit de fond propre aux machines origi­nelles. De prime abord, ce bruit n’est pas suffi­sam­ment fort pour être gênant. Sauf qu’à grand coup de compres­sion, maxi­mi­sa­tion ou autre trai­te­ment du genre, il peut vite se retrou­ver ampli­fié et deve­nir carré­ment audible si l’on n’y prend garde… La modé­li­sa­tion à ce degré de fidé­lité c’est beau, mais à l’heure de la « propreté » numé­rique, il aurait peut-être été judi­cieux de propo­ser ce bruit de fond en guise d’op­tion débrayable.

Slate Digital Virtual Mix Rack

Passons main­te­nant au module FG-116 qui n’est autre que la version virtuelle du fameux compres­seur 1176 selon Fabrice Gabriel. Au niveau des réglages, nous retrou­vons donc logique­ment les poten­tio­mètres Input et Output ainsi que les rota­tifs pour les temps d’at­taque et de relâ­che­ment fonc­tion­nant « à l’en­vers ». En ce qui concerne le ratio, nous avons droit à du 4:1, 8:1, 12:1, 20:1 et… c’est tout ! Le fameux mode « ALL » dont je suis person­nel­le­ment friand n’est malheu­reu­se­ment pas de la partie et c’est bien dommage, car hormis cela, il faut bien avouer que ce FG-116 est un véri­table petit bijou. 

Enten­dons-nous bien, à force de passer de studio en studio, j’ai eu l’oc­ca­sion de travailler avec plusieurs modèles hard­ware de 1176 diffé­rents et jamais aucun ne sonnait exac­te­ment pareil que le précé­dent. Par contre, les sensa­tions qu’ils procu­raient étaient toujours semblables. Eh bien cette nervo­sité/agres­si­vité si carac­té­ris­tique est bel et bien présente avec le FG-116 ! À l’usage, c’est assez surpre­nant, mais fich­tre­ment jouis­sif. D’au­tant que la bestiole s’ac­com­pagne de petits plus dus à son portage numé­rique. Le premier est la présence d’un poten­tio­mètre « Mix » pour doser le mélange entre le signal traité et le signal source. Le deuxième, c’est un switch de réduc­tion de bruit. Le troi­sième consiste à pouvoir bypas­ser la compres­sion au moyen d’un Shift+­clic sur le poten­tio­mètre « Attack » afin d’uti­li­ser le FG-116 unique­ment pour sa distor­sion harmo­nique. Et enfin, le quatrième est la possi­bi­lité de lier de façon inverse les mouve­ments des potards Input et Output lorsque l’on main­tient la touche Shift enfon­cée. Ainsi l’aug­men­ta­tion du gain d’en­trée dimi­nuera d’au­tant la sortie, ce qui permet­tra d’ajus­ter la compres­sion sans se soucier des chan­ge­ments de niveaux.

Bref, sans cette histoire de mode « ALL », ce serait un sans fautes… Enfin, mon petit doigt m’a dit que l’édi­teur allait se pencher sur la ques­tion donc, « wait and see ! ».

Slate Digital Virtual Mix Rack

Le quatrième module est égale­ment un compres­seur, mais cette fois-ci, il n’est pas calqué sur un modèle hard­ware exis­tant. Répon­dant au « doux nom » de FG-401, ce dernier donne accès aux réglages « clas­siques » d’un compres­seur, à savoir niveau seuil, ratio, temps d’at­taque et de relâ­che­ment et make-up gain. À cela s’ajoute un potard « Mix » pour appliquer une compres­sion paral­lèle ainsi qu’un switch « Trans­for­mer » qui active un trans­for­ma­teur en sortie histoire de rester dans l’es­prit analo­gique cher à Slate. Enfin, deux boutons situés dans le coin infé­rieur droit de l’in­ter­face permettent de choi­sir entre 2 circuits de compres­sion. Le premier est censé être plus pêchu alors que le second donne plutôt dans la trans­pa­rence en respec­tant mieux les basses fréquences. À l’usage, ce module est celui qui m’a vrai­ment le plus impres­sionné. Cet FG-401 est un compres­seur extrê­me­ment poly­va­lent dont le compor­te­ment et la texture sonore rappellent les meilleurs compres­seurs VCA hard­ware. À l’aise sur n’im­porte quelle source, il fait office de véri­table couteau suisse du trai­te­ment de la dyna­mique tout en restant d’une simpli­cité enfan­tine. Chapeau bas !

Enfin, le dernier module est un « sonic enhan­cer » baptisé Revi­val. Notez que ce dernier a la bonne idée d’être tota­le­ment gratuit : si vous télé­char­gez la démo du VMR, ce module sera acces­sible de façon perma­nente, plutôt sympa, non ? Enfin, pour peu que vous ayez une clé iLok 2, cela va de soi. Bref, Revi­val est un module ultra simple, mais pas simpliste, qui ne propose que deux réglages. Le premier se nomme « Shim­mer » et prétend redon­ner un peu d’air, de brillance et de clarté à votre signal sans pour autant deve­nir agres­sif. Quant au second, le bien nommé « Thick­ness », il travaille dans le bas du spectre afin de rendre le son plus « épais ». En situa­tion, Revi­val se comporte tout aussi bien que ses confrères. Les promesses sont tenues, mais il faudra tout de même faire atten­tion et ne pas trop en abuser, chose rela­ti­ve­ment diffi­cile tant le rendu est plai­sant. Enfin, cette petite diffi­culté n’est pas nouvelle avec ce genre de proces­seur jouant avec les harmo­niques.

Slate Digital Virtual Mix Rack

Avant de vous propo­ser une séance d’écoute, je tiens à faire trois petites remarques. Tout d’abord, sachez que le VMR est incroya­ble­ment peu gour­mand en ressources proces­seur. En effet, l’uti­li­sa­tion d’un seul module ne consomme que 0,7 % de mon Core i7 bicœur cadencé à 2 GHz. Pour deux modules, cela tourne à envi­ron 1 % quels que soient les trai­te­ments utili­sés, ce qui veut dire que je peux avoir un égali­seur et un compres­seur pour chaque tranche de mon DAW pour seule­ment 1 % d’un seul cœur de mon CPU. Enfin, au cas où vous auriez besoin d’uti­li­ser les 8 empla­ce­ments d’un rack, sachez que la bestiole culmine alors à seule­ment 3,8 % chez moi. Avouez que c’est tout de même impres­sion­nant. D’au­tant que le VMR n’in­duit abso­lu­ment aucune latence. Beau boulot d’op­ti­mi­sa­tion de code !

La deuxième remarque concerne un grand absent… Il n’y a pour l’ins­tant aucun moyen de contrô­ler le niveau du signal non seule­ment entre les modules, mais égale­ment en entrée et sortie du rack. Je dois avouer qu’au début cela m’a profon­dé­ment perturbé tant j’ai l’ha­bi­tude de faire parti­cu­liè­re­ment atten­tion à ma struc­ture de gain dans le monde virtuel. Bien sûr, il est possible de combler partiel­le­ment ce manque en insé­rant un plug-in adéquat en amont et en aval du VMR, mais cela va à l’en­contre du concept « tout-en-un » du rack me semble-t-il. Bref, à ce jour, pas de réelle solu­tion satis­fai­sante en la matière. Ceci étant, Fabrice Gabriel m’a assuré qu’un module de Trim était en cours de déve­lop­pe­ment, qu’il devrait être dispo­nible sous peu, et ce, gratui­te­ment pour les utili­sa­teurs enre­gis­trés. D’autre part, à force de travailler quoti­dien­ne­ment avec la bête, il se trouve que ce problème n’en a pas vrai­ment été un à partir du moment où ma struc­ture de gain était irré­pro­chable à la source.

Enfin, j’ai remarqué un léger temps de latence lors de l’in­ser­tion de la toute première instance de ce plug-in au sein d’un projet. Rien de rédhi­bi­toire, juste une paire de secondes tour­nant à vide. Le plus curieux étant que ce phéno­mène ne se repro­duit pas à l’oc­ca­sion de l’in­ser­tion d’autres instan­ces… Les déve­lop­peurs sont au courant de la chose et devraient corri­ger le tir sous peu.

Tout ce blabla est bien joli, mais il est grand temps de juger l’en­gin sur pièce.

À vaincre sans péril…

Voici donc venu le temps du baptême du feu. Commençons donc par une grosse caisse. 

01 Kick dry
00:0000:12
  • 01 Kick dry 00:12
  • 02 Kick wet 1 00:12
  • 03 Kick wet 2 00:12
Slate Digital Virtual Mix Rack

Le premier sample est le son source. Pour le deuxième, j’ai utilisé en premier lieu le FG-N pour donner une « couleur primaire » à ce kick pâli­chon. Cet EQ est suivi par le FG-401 histoire de gagner en contrôle ; puis le FG-S pour sculp­ter plus avant la réponse en fréquence ; et enfin une touche de Revi­val pour un rendu plus épais. Le résul­tat est sympa­thique, mais il manquait encore quelque chose à mon goût. C’est pourquoi, dans le troi­sième sample, j’ai utilisé exac­te­ment la même chaîne de trai­te­ment pour aller cher­cher un peu plus d’at­taque, ce qui permet­tra à cette grosse caisse de ressor­tir en toute circons­tance.

 Les deux exemples suivants illus­trent l’em­ploi du VMR sur une batte­rie complète. 

04 Drum­bus dry
00:0000:14
  • 04 Drum­bus dry 00:14
  • 05 Drum­bus wet 00:14

La combi­nai­son FG-401 + FG-N m’a ici permis de donner une jolie couleur à l’en­semble tout en accen­tuant la cohé­sion sonore, sans parler du surplus de contrôle de la dyna­mique. De plus, une légère dose de Revi­val a suffi pour lever le « voile » présent sur la prise origi­nale.

Passons main­te­nant à une ligne de basse.

06 Bass dry
00:0000:12
  • 06 Bass dry 00:12
  • 07 Bass wet 1 00:12
  • 08 Bass wet 2 00:12

Par essence, cette ligne mélo­dique est punchy à souhait. Du coup, j’ai essayé d’ac­cen­tuer cela tout en faisant ressor­tir le son des cordes sans pour autant perdre le contrôle. Pour ce faire, j’ai utilisé une nouvelle fois la combi­nai­son FG-N + FG-401, ce dernier utili­sant le circuit 1. Le troi­sième sample utilise la même chaîne avec exac­te­ment les mêmes réglages à ceci près : cette fois-ci j’ai poussé le « Drive » du FG-N à fond et j’ai activé le trans­for­ma­teur du compres­seur.

Conti­nuons avec une guitare élec­trique.

09 Gtr dry
00:0000:37
  • 09 Gtr dry 00:37
  • 10 Gtr FG116 00:37
  • 11 Gtr FG401 1 00:37
  • 12 Gtr FG401 2 00:37
Slate Digital Virtual Mix Rack

Comme d’ha­bi­tude, le premier extrait se résume au signal source. Les trois suivants utilisent exac­te­ment la même égali­sa­tion qui consiste en une combi­nai­son du FG-S et du FG-N, le premier pour la correc­tion et le second pour la « couche de vernis ». En revanche, les trois utilisent un compres­seur diffé­rent (FG-116, FG-401 circuit 1 puis circuit 2), mais avec des réglages simi­laires pour une action violente. Vous pouvez consta­ter que le carac­tère sonore de ces compres­seurs est sacré­ment bien trempé ! À mon sens, l’agres­si­vité du FG-116 fait vrai­ment des merveilles. Le circuit 1 du FG-401 me semble un peu en retrait sur ce cas précis, alors que le circuit 2, avec sa plus grande « trans­pa­rence », rend un bel hommage à la source.

Trai­tons à présent une voix.

13 Vox dry
00:0000:13
  • 13 Vox dry 00:13
  • 14 Vox wet 00:13

La prise origi­nale est clai­re­ment orien­tée rock. Du coup, pour rester dans cet esprit, je n’y suis pas allé de main morte avec un FG-N avec le « Drive » au maxi­mum, un FG-S pour clari­fier le tout, un FG-116 sévère, mais en utili­sa­tion paral­lèle via le potard « Mix » afin de garan­tir l’in­tel­li­gi­bi­lité en toute circons­tance, et enfin un FG-401 pour tenir la bride du tout.

Pour finir, voici des extraits d’un mix statique (c’est-à-dire sans auto­ma­tion) entiè­re­ment réalisé avec le VMR, trois réver­bé­ra­tions et un delay.

15 Ciga­rette dry
00:0000:35
  • 15 Ciga­rette dry 00:35
  • 16 Ciga­rette mix 00:35
  • 17 Ciga­rette mix polish 00:35

Le premier sample fait office de réfé­rence. Le second est le résul­tat d’une heure de mixage avec des instances de VMR sur chacune des tranches, y compris les retours d’ef­fets. Le rendu ne sonnait déjà pas trop mal, mais il manquait encore un petit quelque chose. Du coup, j’ai enchaîné avec une session supplé­men­taire d’une demi-heure durant laquelle je me suis efforcé de gagner en clarté via un dégrais­sage du bas-médium au moyen du FG-S ainsi qu’une bonne dose de « Shim­mer » du Revi­val. À la réécoute au repos, je constate que je suis certai­ne­ment allé un peu trop loin et que la vérité se situe proba­ble­ment entre ces deux versions. À croire que mes petites oreilles avaient besoin de repos ! Bref, le résul­tat est tout de même très agréable et il ne manque pas grand-chose pour arri­ver au mix défi­ni­tif. Au passage, notez le fameux bruit de fond généré par les EQ à la fin des extraits… 

Et le combat cessa…

Je n’ai pas pour habi­tude de succom­ber aux sirènes du marke­ting, et il faut bien avouer que le phéno­mène de « hype » autour des produits Slate Digi­tal m’a long­temps tenu à l’écart de cet éditeur. Pour­tant, à l’is­sue de ce banc d’es­sai, force est de consta­ter que ce VMR est plus que convain­cant. Malgré quelques petits défauts, sa qualité sonore globale, sa souplesse d’uti­li­sa­tion et sa faible consom­ma­tion en ressources en font un outil de choix pour qui est à la recherche d’un pack complet d’ou­tils de mixage sauce analo­gique virtuel à un tarif démo­cra­tique. De plus, la pers­pec­tive de nouveaux modules a de quoi faire sali­ver. Chapeau bas, messieurs Slate et Gabriel, doré­na­vant je suivrai vos aven­tures de très près ! 

Inter­view

Comme promis lors du banc d’es­sai d’Ai­rEQ, voici la deuxième partie des extraits de mon entre­tien télé­pho­nique avec Fabrice Gabriel. Cette fois-ci, il nous parle de son asso­cia­tion avec Steven Slate, du marke­ting à l’amé­ri­caine, de la genèse du VMR, et enfin de l’en­tre­pre­neu­riat numé­rique en France. Je tiens une nouvelle fois à remer­cier Fabrice pour m’avoir accordé un peu de son temps avec autant d’en­thou­siasme.

07 Genese Slate
00:0005:17
  • 07 Genese Slate 05:17
  • 08 Marke­ting et autres plugs Slate 08:59
  • 09 VMR 13:24
  • 10 Le numé­rique en France 07:18
 
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8/10
Award Qualité / Prix 2015
Points forts
  • Concept original
  • Qualité sonore
  • La "création maison" FG-401
  • Complémentarité des modules FG-N et FG-S
  • Perspective d’avenir
  • Simplicité et souplesse d’utilisation
  • Belle interface graphique
  • Faible consommation CPU
  • Latence nulle
  • Module gratuit Revival
  • Rapport qualité/prix
  • iLok, mais…
Points faibles
  • iLok (voir le test de l’AirEQ)
  • Interface graphique parfois envahissante
  • Pas de fonction undo/redo
  • Automation pas évidente
  • Bruit de fond des EQs
  • Pas de mode "ALL" pour le FG-116
  • Absence de gestion de la structure de gain (pour l’instant…)
  • Temps de chargement de la première instance du plug-in un peu long

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