En proposant une double tranche embarquant préampli, compresseur, égaliseur et limiteur à lampe, le 5052 de TL Audio a tout du couteau suisse sonore. Reste à voir si la chose est aussi aiguisée qu'elle le paraît.
Avec sa jolie façade beige caractéristique de la série Ivory, le 5052 ne manque pas d’allure et son rack au format 3U (3 unités) 19" comme ses fonctionnalités forcent le respect. La machine se compose en effet de 2 sections jumelles et 'linkable’, chacune d’elle comprenant un préampli, un compresseur, une égalisation et un limiteur. Garants de la signature sonore particulière du 5052, des tubes audio (doubles triodes Sovtek ECC83/12AX7A) sont présents à tous les étages du produit.
Premier point positif : l’agencement du 5052 fait preuve de beaucoup d’intelligence et se révèle très ergonomique : les potentiomètres rotatifs et crantés sont agréables au maniement et la lisibilité de l’engin ne souffre pas des nombreuses fonctionnalités que cumule l’appareil. Du coup, on accède facilement aux nombreux réglages.
En face arrière, les entrées et sorties sont doubles : on retrouve ainsi deux entrées micro, deux entrées lignes symétriques sur bornier XLR et deux entrées lignes asymétriques sur connecteur Jack 6.35.
Côté sorties, on bénéficiera de deux sorties symétriques sur embase XLR, deux asymétriques sur Jack 6,35.
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Complétant le tout enfin, on trouve d’une part deux insert pour utiliser le 5052 en Side-Chain (asymétrique en Jack 6,35) et 2 boucle d’effet, là encore en asymétrique et Jack 6,35.
Autant dire que l’appareil se montre plutôt complet de ce point de vue, à plus forte raison si on l’équipe de la carte optionnelle DO-2 qui, via une interface S/PDIF, permet une conversion analogique > numérique en 24 à des fréquences de 44.1 kHZ / 48 kHz (pas de 96KHz hélas) et se voit doté d’embases BNC pour la synchro WorldClock.
Bref, d’apparence comme sur le papier, le dernier né de TL Audio est engageant à plus d’un titre. Reste à voir ce qu’il a dans le ventre.
Et comme on ne saurait se prononcer sur une telle bête en quelques heures, c’est au terme de 3 mois de travail d’utilisation du produit que ce test a été écrit. Histoire de ne rien oublier, nous évoquerons successivement les différents étages de l’appareil.
Préamplification
On commence donc par la section pré-amplification avec un switch rotatif cranté pour 4 positions :
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- Micro délivrant une alimentation fantôme + 48 Volts afin d’utiliser les micros à condensateurs.
- Micro pour dynamiques ou rubans.
- Entrée ligne (symétrique – asymétrique … voir plus loin)
- Entrée instrument haute impédance (guitare & basses électriques) dont la connexion se trouve en face avant sur jack 6.35. Un détail des plus pratique à souligner.
Suit un PAD d’atténuation de –30dB (très élevé), un filtre passe haut dont la fréquence de coupure est situé à 90 Hz (pente modérée de 2ème ordre : 12dB octave) et un inverseur de phase (180°). Un bouton rotatif permet le dosage du niveau d’entrée (de +16 à 60 dB pour les micros et –20 à + 20 dB pour la ligne) dont le cran au centre de la course marque le 38 dB pour le niveau micro ou 0 dB pour le niveau ligne. Le niveau de la modulation envoyé dans la triode est en fonction du niveau d’entrée…
Deux diodes, respectivement « Drive » (couleur jaune pour visualiser le travail de la lampe) et « Peak » (couleur rouge pour contrôler l’état de la modulation) permettent un contrôle visuel de l’état du signal. Ce dernier passe encore au travers d’une triode entre la section préampli et le compresseur.
Plusieurs autres micros ont été testés pour avoir une vue d’ensemble des possibilités de l’appareil. Dans le désordre : Neumann U87ai, Shure KSM27, Superlux CM-H8CH, AKG C414 EB, Oktava MK219, Shure SM48, Grundig GMD15, BPM TB100 et Sennheiser MD441.
Avec un micro à condensateur
Premiers constats : la modulation arrive très vite dans la lampe qui enrichit le signal d’harmoniques assez plaisantes (de rang impair surtout). Dès cet instant s’exprime le caractère affirmé du 5052. C’est avec un Neumann U87ai que l’on commence nos tests et la bas flatteur de ce micro allié à la chaleur de la lampe donne une assise indéniable au son : c’est joli, plus musical que précis et le bas est large et rond. On trouve aisément les réglages adéquats : plus on ouvre le gain d’entrée, plus le travail de la lampe se fait entendre et enrichit le signal (synoptique du chemin de la modulation), laissant apparaître la personnalité sonore de l’appareil (pour un son plus respectueux, on préférera utiliser un gain d’entrée modéré et jouer sur le réglage du niveau de sortie). En tout cas, ce que l’on entend est très agréable : il y a de la lampe : c’est sûr ! Le haut est également caractéristique du son tube : doux et enrichi d’harmoniques.
En revanche, ce préampli n’est pas un modèle de silence : ce n’est pas très gênant sur de la musique chantée et accompagnée car ce « souffle » alimente et enrichit les réverbs additionnelles mais cela peut s’avérer extrêmement gênant sur du 'speaking’ où le silence est d’or.
Nous avions également un Shure KSM44 en prêt pour test, et ce dernier s’est particulièrement bien comporté avec le 5052 : sans doute possible est-ce dû au mariage d’un micro assez neutre question coloration et d’un préampli au contraire marqué. Ce couple a très bien fonctionné sur des voix, remontant « la gorge » et les respirations de façon très agréable, projetant bien la voix devant, donnant une belle assise à la prise.
En revanche, l’emploi d’un micro à lampe tel que le BPM TB100 ne s’est pas révélé des plus heureux : le medium devenant délicat, bougeait … Certes, il s’agit d’un phénomène déjà constaté avec d’autres mariages 'lampe sur lampe’ (comprenez micro lampe sur préampli lampe) mais il faut noter que le 5052 n’évite pas cet écueil.
Avec un micro à ruban et un dynamique
On continue en changeant la position du rotacteur du choix d’entrée micro (sans alimentation fantôme+ 48 Volts) pour raccorder un Beyerdynamic M260 et un Shure SM48. Le premier est un micro double-ruban et l’autre un dynamique analogue au SM58 du même constructeur. Ces 2 micros ne sont pas des références en terme de niveau de sortie, mais le deuxième, de par son analogie avec le SM58, permettra de fournir des repères.
On a ici moins de confort de travail que l’instant précédent avec le Neumann U87ai ou qu’en couplant ces mêmes micros à un LAFONT LP ou un Amek 9098. (J’utilise très souvent le Shure SM48 sur des cuivres ou autres sources diverses couplé à un Amek 9098 : ce dernier présente l’avantage d’un bon gain utile & silencieux, d’une belle ouverture, d’un grave très précis et offre une transparence que j’apprécie beaucoup au travail. Ok, ce n’est pas la même technologie, ni la même gamme de tarif mais, quand on a le choix, on compare puis travaille avec celui qui semble le plus efficient…)
Question gain utile donc, on est moins à l’aise qu’avec l’Amek et ce n’est pas neutre question grain… En revanche, la personnalité du 5052 propose une autre solution : coloration, grave plus gras et musical, haut moins détaillé mais joliment fourni (même si parler de haut avec un SM48 est presque une hérésie !) et surtout un medium plus riche encore et très agréable sur des voix sans être vulgaire… Attention toutefois, il semble que la formule ne fonctionne pas sur toutes les voix : lors de prises de speaking avec une voix féminine native des USA, les gutturales explosaient sans que la section compression soit en service. A éviter à tout prix dans ce contexte donc…
On continue nos tests avec le Grundig GMD15, un micro au niveau de sortie 'anémique’ qui se révèle le candidat idéal pour voir ce qu’un préampli a dans le ventre. Les résultats sont ici sans surprise : impossible d’avoir un niveau suffisant exploitable (qui n’offre pas de distorsion, donc), même en travaillant sur le gain d’entrée, le Make-Up du compresseur, et le niveau de sortie ! Admettons-le tout de même, la chose n’a rien d’un scandale car si le 5052 peine avec le GMD15, il n’est pas le seul à mal s’en sortir avec ce micro ultra difficile. Reste qu’on aurait aimé disposer de plus de réserve de gain utile car, dès que l’on pousse un peu plus, le souffle arrive et le niveau rapport signal sur bruit devient alors moyen. De ce point de vue, il ne me semble pas répondre aux exigences d’une utilisation en studio et c’est bien dommage.
Entrées Lignes
Passons aux entrées lignes avec le raccordement de claviers (YAMAH DX21 & NordLead 2 en asymétrique, AKAI S3200XL en symétrique) et de sorties de cartes sons (M-Audio DELTA 66 & MOTU 896). Le son gagne là aussi en rondeur et assise cependant que les hauts mediums du Yamaha comme de l’Akai se font plus doux : le son est plus gras, ample, riche en comparaison avec un enregistrement des instruments raccordés en direct. Bref : Le 5052 fait parfaitement son job sur ce point.
Même chose en sortant de la carte son où tout ce qui traverse le 5052 est bonifié. Un commutateur est présent en face arrière qui permet des réglages de –10dB à + 4dB en asymétrique (unbalanced) et de +4dB à +18dB en symétrique (balanced) : cela permet d’accepter des niveaux d’entrée très élevés et s’avère extrêmement appréciable.
Entrée haute impédance
Finissons avec l’entrée haute impédance (Hi-Z) en câblant une Fender Stratocaster Standard à l’entrée de la façade avant. Dans ce contexte, le 5052 fait office de boîte de direct de luxe et l’avantage de la triode est ici un vrai bonheur : on n’hésite pas à pousser le gain pour salir et épaissir le son de manière assez agréable.
Même constat sur une basse électrique Warwick où le 5052 offre une bonne tenue dans le bas : un bon gros son, comme on dit, avec une belle rondeur. Certes, on est loin de la superbe précision de l’Avalon U5, mais le bébé de TL Audio est largement apte au travail.
Conclusion sur le préampli
Alors ? Alors on bénéficie d’un préampli dont le gain est suffisant sur des statiques et qui donne vraiment de la rondeur et du corps au son, même s’il faudra s’en méfier (on peut rapidement rajouter beaucoup de distorsion au signal. C’est très intéressant sur certaines applications, moins sur d’autres…). On est clairement ici à un niveau bien supérieur à ce que proposent les piètres préamplis des petites consoles (voir préamplis embarqués sur les tables de mixage low budget): ici, le bas n’est pas étriqué, rikiki, mais plus précis, détaillé et le haut n’est pas tordu… Reste que les difficultés qu’a rencontrées l’appareil dans le contexte de micros dynamiques et notamment d’un micro à faible niveau de sortie lui portent préjudice : Pour du Home ça passe, mais personnellement je n’envisagerais pas de l’utiliser en studio.
Compression
Cette section, très complète et en bonne interaction avec la section d’égalisation, regorge de fonctions très utiles en enregistrement ou en mixage, à commencer par les classiques réglages : Threeshold – Ratio – Attack – Release – GMU.
Le seuil de déclenchement (threshold) est à l’envers et sa course d’action s’étend de – 20 à +10 dB pour un ratio allant de 1:1.5 à 1 :30 ! (cet ultime réglage étant plus celui d’un limiteur). Les temps d’attaque et de relâchement sont définis par 2 boutons rotatifs de rapide (fast) à lent (slow) : qu’importent cependant les valeurs littéraires de la sérigraphie puisqu’un compresseur se règle avant tout à l’oreille !
A l’usage, on n’est pas déboussolé : on se retrouve avec un compresseur qu’on prend très rapidement en main de par sa facilité de réglage : les novices iront certainement trop loin dans les choix de ratio car la possibilité de pousser jusqu’à 1 :30 invite à de fortes compressions. Aussi rappellerat-t-on l’adage : The Less Is More ! L’attaque respecte assez bien les transitoires : aucun soucis particulier sur des percussions. Le release permet de bonnes tenues de résonances sur des caisses claires par exemples. L’action générale sur des voix donne de bons résultats, certes moins délicieux que l’excellent Joemeek SC2 1ère génération, mais efficace et rapide au travail.
Pour un meilleur contrôle technique et créatif de la compression, TL Audio donne aussi la possibilité de choisir entre 2 coudes (Hard knee ou Soft knee) par le biais d’une touche de fonction. Le mode Soft Knee, plus à l’aise pour des voix donnera des compressions plus douce et se révèlera plus discret (et donc plus tolérant vis-à-vis de réglages approximatifs) à l’inverse du mode Hard Knee qui plaira aux amateurs du coté « rentre-dedans » des compressions (à essayer pour typer un traitement sur un groupe de batterie par exemple).
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Parmi les bonnes idées du 5052, une touche nommée « EQ S/C » permet de placer l’égalisation dans l’entrée de déclenchement du compresseur. Si la chose sera pratique pour réduire les basses et éviter ainsi d’avoir compression qui « pompe », elle trouvera aussi son intérêt pour dé-esser une voix par exemple ! Le compresseur agira effectivement d’avantage sur la plage de fréquences (à régler avec le facteur Q) amplifiée. A noter les entrées en face arrière pour un mode de même type mais avec un égaliseur externe : toutes fréquences boostées provoquera la travail du compresseur sur la fréquence charnière choisie (& alentours) en question. Là encore, la chose sera idéal pour dé-esser une voix (« forcer » l’equa aux alentours des 5 à 7 kHz généralement) ou la dé-popper (vers les 600 Hz).
Je trouve très pratique la possibilité d’insérer l’égalisation avant le compresseur dans la chaîne de traitement du signal. Un léger poil mou lorsque l’on apprécie un JoeMeek SC2 ou un DeMaria (pas le même prix non plus).
Lors de l’enregistrement de voix, ce compresseur fait très bien son boulot : ça compresse et plutôt bien et de façon pas trop marquée avec des réglages modérés, cependant qu’on peut aller chercher assez loin avec le Threeshold, ce qui est assez agréable. Même bon constat sur des prises de guitares, qu’elles soient acoustiques ou électriques. En étant un peu moins sage dans les réglages, le compresseur du 5052 est loin d’être transparent et rajoute ce petit quelque chose d’intéressant, même s’il rabote un peu le haut (comme beaucoup). En tout cas, je l’ai bien aimé sur des guitares acoustiques auxquelles il apportait de la chaleur cependant qu’il s’est révélé très intéressant sur des prises de clavier.
Parmi les points négatifs, on notera que la lampe fait claquer certaines gutturales (voix féminine américaine en speaking – voix-off) et il faudra faire très attention aux réglages d’attaques !
Enfin, je suis resté plus que sceptique concernant l’usage d’un tel compresseur sur des mixes entiers, l’ensemble restant un peu mou (surtout si l’on compare face à d’autres compresseurs plus prestigieux). Sur des voix, guitares, cuivres, percussions, ça fonctionne bien mais le 5052 avoue ses limites en compression dès lors qu’il s’agit de traîter des mixes dans leur globalité.
Conclusion sur la compression
Pour conclure, nous avons obtenu de bons résultats sur des voix, des cuivres, des guitares, des percussions ou un sous-groupe de batterie, mais le 5052 s’est montré assez décevant sur un master (certes bien touffu) où il s’est avéré moins précis qu’un DeMaria, un Distressor ou un Joemeek SC2 dans ce registre.
Par ailleurs, on ne pourra s’empêcher de regretter la présence d’un vrai dé-esseur. On peut certes se le fabriquer grâce à la touche 'EQ S/C’, mais à ce moment là, on perd l’EQ… Si l’on veut jouir de l’égalisation, il faudra donc se débrouiller autrement pour dé-esser, en jouant par exemple sur le positionnement de l’interprète devant le micro (il suffit souvent d’un angle de 10° pour calmer des sifflantes récalcitrantes).
Egalisation & Limiteur
Les extrêmes, le bas et le haut sont de type Peak ou Shelving au choix (touche de fonction) et les médiums sont paramétriques : on peut choisir la fréquence centrale, le gain positif ou négatif, et le facteur de qualité (Q), le contrôle du spectre audio s’étendant de 30Hz à 20KHz :
Voici la physionomie globale de l’égalisation :
Grave : de 30Hz à 1KHz : +/- 15dB.
Bas médium : de 50 Hz à 1,5 KHz : +/- 15dB : Q de 0.15 à 1.4 octaves.
Haut médium : de 1KHZ à 12KHz : +/- 15dB : Q de 0.15 à 1.4 octaves.
Aigu : de 3KHz à 20KHz : +/- 15dB.
Notez qu’une touche « EQ PRE » est présente : une fois activée, cette dernière place la section égalisation avant le compresseur dans la chaîne de traitement. La chose est à la fois utile et bien pensée pour ceux qui désirent, par exemple, adoucir une voix un peu trop timbrée… ou l’inverse !
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De manière générale, cette section d’égalisation est très fonctionnelle et autorise un travail aussi rapide qu’efficace grâce, notamment, au choix d’action des plages de fréquences qui s’avère très pertinent. Mais le plus agréable ici, c’est une nouvelle fois la personnalité dont fait preuve le 5052, plus musical que analytique, mais avec quelle couleur : c’est analogique, c’est de la lampe, et cela s’entend bien !
Ceux qui ne connaissent que les EQ logicielles devraient essayer au moins une fois pour comprendre la différence entre l’émulation et la réalité (même si des progrès indéniables ont été réalisés) : le message musical est différent… le plaisir aussi !
A l’usage, l’EQ du 5052 se montre des plus agréables. On s’en rend compte notamment sur une guitare acoustique : lui procurant une belle chaleur, il permet aussi très facilement d’enlever un « peu de rosace » en jouant sur les fréquences résonnantes vers les 300/400 Hz. Un petit ajout vers les 3Khz permet de gagner en précision sans durcir le son et de bénéficier d’un joli rendu de la lampe.
Le bas naturel du 5052 permet une belle rondeur, bien traduite sur des voix et toute autre modulation. Dans ce contexte, une correction de 2 ou 3 dB donne rapidement plus d’ampleur au son et des voix sèches (non traitées) que j’avais ont ainsi bénéficiées de toute la chaleur et la musicalité de l’appareil.
Rien à redire non plus sur la versatilité de l’ensemble : les filtres en plateau s’avèrent judicieux pour les corrections douces et les 2 medium paramétriques, en colorant vite et bien, permettent de scuplter le son assez facilement.
Attention cependant aux réglages trop sévères où la lampe se fait beaucoup trop sentir : les distorsions arrivent vite…
Limitation et Master : un gros mur de brique
Finissons avec deux potentiomètre rotatif placés dans le coin supérieur droit de la façade : l’un est affecté au gain de niveau de sortie et l’autre, qu’on commutera en mode on-off en le tirant, sert à régler le limiteur embarqué. Ce dernier est un mur, un vrai, un dur ! Extrêmement efficace et énergique, il offre une réaction très (trop quelques fois) rapide et peut être réglé à des fins créatives comme dans un but préventif.
Attention cependant aux effets de pompage qui peuvent très vite surgir ! Bien sûr, on peut ici aussi lier les 2 canaux comme pour toutes les autres sections (compression, égalisation). : complet et judicieux. Bref, une section sans histoire.
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Conclusion
En conclusion, il ne fait aucun doute que le 5052 est un produit remarquablement conçu, complet mais pas complexe et qui ne manque pas de qualités sonores. La section Préampli ne m’a toutefois pas emballé, sans doute parce que, dans le studio où j’ai réalisé le test, je disposais de très sérieux concurrents à ma disposition : Amek, TubeTech ou Lafont… Le problème ? Le gain utile n’est pas énorme et cela devient vite gênant en séance où un préampli se doit de pouvoir tirer le meilleur de n’importe quel micro.
La section compression offre quant à elle des prestations satisfaisantes et ne souffre pas de défauts majeurs même si elle pêche par trop de mollesse lorsqu’on l’applique à un mix entier.
Nettement plus enthousiasmante, l’égalisation est sans conteste la grande réussite de ce 5052 : offrant couleur, musicalité et beaucoup de possibilités, elle vaut le coup d’œil… ou plutôt d’oreille. On soulignera d’ailleurs la belle complémentarité de l’égalisation et du compresseur…
Force est de constater d’ailleurs que dans l’ensemble, le 5052 est à la fois cohérent, complet (il manque juste un dé-esseur), ergonomique et très coloré. Les détails et la finesse du son en pâtissent un peu, mais le tout gagne en musicalité et en densité. De ce fait, le 5052 a une vraie personnalité, ce qui implique évidemment qu’il n’est pas universel : mieux vaut en avoir conscience avant de l’acheter.
Puisqu’on parle de prix, il convient enfin d’apprécier la pertinence du 5052 sur un marché où la demande existe mais où les produits ne sont pas très nombreux. Certains préféreront peut-être mettre un peu plus cher pour aller voir ce qui se fait chez Drawmer par exemple, mais il n’en demeure pas moins que le 5052, avec ses 2 véritables voice channels linkables mérite toute votre attention. S’il ne devrait donc pas détrôner les références qu’on trouve dans les studios pros, il devrait faire le bonheur de plus d’un Home Studiste exigent…
Merci à Algam SPL et The Sound Factory pour leur prêt de matériel et leur gentillesse. Merci également dans le désordre à Julien Canu, Ingrid & Severine (speaking), & Max’'. …