Et si le rock français n'existait pas ?
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Anonyme

Pourquoi ? La langue est certainement un obstacle (mais Aznavour a connu un succès formidable à l'export et bien des groupes français chantent en anglais...). Il y a également un vrai problème de voix: il y a moins de bons chanteurs de rock en France que Django n'avait de doigts (probable que le fait de ne jamais chanter à l'école est un vrai handicap). Se greffe là dessus un problème culturel : ni télé, ni grandes radios rock pour promouvoir de la bonne musique.
Bien entendu, vous avez le droit de n'être pas d'accord ! Mais alors argumentez...
Voici en attendant ma "play list" d'artistes exportables (que je n'aime pas forcément, c'est juste que je les ai retrouvé dans les bacs et les juke box en Angleterre, preuve qu'ils ont passé la Manche !) :
- Serge Gainsbourg

- Françoise Hardy
- Jacques Dutronc
- Johnny
- Plastic Bertrand (un autre Belge bien exporté, quoique pour une période fort brève)
- Magma
- Les Négresses Vertes
- Air
- Daft Punk
- Taxi Girl (

J'aurais bien aimé rajouter mes petites coups de coeur perso, Starshooter, Bijou, les Dogs ou encore les Bérus... Mais non, quand j'y réfléchis, ça passe pas.
That's all ! Je serais heureux d'en oublier (je connais rien en techno, acid machins, pas mon truc, mais apparemment les DJ français ont la cote).
A vos listes...

Tchik'Type

Citation : Ron Jeremy
Le topic avait pour titre "Et si le rock français n'existait pas ?", y'avait donc à peu près aucune chance pour que quelqu'un arrive et se mette à parler de Ron Jeremy.
Et pourtant si !

Respect !


Shirow




Anonyme

chacun s'exprime.
pas grave...

Anonyme

Citation : le non-conformisme n'est pas mort mais c'est clair qu'être ou se revendiquer "rock" à l'heure actuelle n'a guère de sens.
je vois pas trop pourquoi, les rockers ne dates pas de 1457, certains sont encore en vie

demande à un rapeur si il va se mettre au bal musette passé les 45 ans!

Jules Joffrin

Citation : A ce propos, je pense qu'il est intéressant de reparler de cette notion "d'exportabilité", non pas dans le sens, potentiel commercial mais, capacité à éveiller l'intérét d'étrangers ne comprenant pas la langue.
Tu veux dire par là que si le rock en russe ne s'exporte pas c'est parce qu'il n'arrive à titiller notre curiosité? Mouais, je reste perplexe. ça valide l'attitude attentiste de la part des auditeurs. D'ailleurs on s'en fout de l'exportabilité. Il y aura toujours un petite frange de curieux qui iront découvrir ce qui se fait ailleurs, les autres on leur apporte sur un plateau et puis basta...

Colombo

Citation : Il y aura toujours un petite frange de curieux qui iront découvrir ce qui se fait ailleurs,
Personnellement je suis curieux de découvrir "autre chose" venu d'ailleur, tant qu'à faire.

Jules Joffrin


Ça c'est kloug

Le premier groupe français est arrivé en 77 il me semble, et ce devait être Téléphone. C'est à dire 9 ans après mai 68, 7 ans après la naissance des derniers grands groupes US. Bref, lorsque le rock était une manière d'habiller la musique plus qu'une idée, une colère. Quand il était déjà mort.
C'est sympa de se poser la question en 2005, mais le thread devrait peut-être passé : "Et si le rock français n'avais pas existé ?"
À la limite une chanson de Trust sur Mesrine... et encore...
enfin, moi, c'que j'en dis....

Tchik'Type

Citation : Le premier groupe français est arrivé en 77 il me semble, et ce devait être Téléphone. C'est à dire 9 ans après mai 68, 7 ans après la naissance des derniers grands groupes US. Bref, lorsque le rock était une manière d'habiller la musique plus qu'une idée, une colère. Quand il était déjà mort.
Jolie phrase ! ça ferait une belle conclusion si c'était vérifié.
On a donc:
- Pas de groupe français avant Téléphone
- Pas de grand groupe US après 70
- Pas de colère en 77
Et donc le rock il est mort de quoi ?

Anonyme

sinon... c'est peut-être pas faux, ton analyse...

Ça c'est kloug

Il est mort de sa belle mort, comme la swing lorsqu'Ellington a fini dans les années 40 en jouant dans les salons des riches blancs de manhattan.
Il est mort comme à chaque fois qu'on exploite une mane : il est mort d'être endigué, canalisé. Il est mort quand, du mouvement spontané on a cherché à répondre à une demande, une attente, un marché. Alors on l'a parodié, on l'a décliné, développé mais en même temps on lui a enlevé son essence et son authenticité.

Tchik'Type

Perso je trouve que c'est un tissus de #%@&§, bien radical, genre des jalons sur des années bien précises, rien avant, rien après, je suis allergique à ça...
Ouais en 77 je pense qu'il y avait de la vraie colère de partout, et qu'elle a fait des remous en France bien au delà de 77. Les groupes qui évoluaient dans l'ombre gentillette de Téléphone, les trucs genre Metal Urbain, Starshooter, Stinky Toys etc...puis Camera Silens, Berus etc...je pense qu'il n'y avait pas un Malcolm Mac Laren derrière chacun d'eux, devait y'avoir de la révolte spontanée aussi, non ?

Ça c'est kloug

...Pendant ce temps, en France, on grimait des artistes pour les faire rentrer dans la tendance.
Johnny chantait un texte (à pleurer) :
"Avoir les cheveux lon-on-ongs
et rester assis par terre
non, non, je ne veux pas"
Deux ans après, il avait les cheveux longs
Michel Delpêche avoue qu'on lui demandait de répondre à un look et un public dont les idées ne le concernait pas.
Ce sont eux les rockers d'avant 77 ?

Ça c'est kloug


Tchik'Type

Citation : Bref, lorsque le rock était une manière d'habiller la musique plus qu'une idée, une colère. Quand il était déjà mort.

Ça c'est kloug

Il y avait Starshooter et quelques autres. Bijou peut-être ? Je ne sais plus....
La double page c'était Téléphone. Et à cette époque, ils tournaient partout, mais personne ne les avaient encore signé. C'est à dire qu'il n'avaient aucun disque chez les majors. (Il paraît qu'il y avait une autoprod)
Les majors ont appris la connaissance de ce groupe... par la presse ! Elles se sont disputées le groupe. Ça en dit long sur le talent de découvreurs des maisons françaises : ils suivent tout juste le journal. Alors, le rock, ça leur était passé à dix mille lieues.
Je ne pense pas que Starshooter ou Téléphone ce fut du rock, ça en a l'habillage, ça joue la couleur US, mais ça n'en défend pas le fond. C'est du Canada Dry français.
Ouais, Trust quand ils parlaient de Mesrine, à la limite... il y avait un truc. Mais un peu.

Sylv1


ça me rappelle un thread sur le hip hop qui est parti en couille.
Le rock, y'a que ceux qui en écoutent pas (ou plus) et qui n'en jouent pas (ou plus) qui pensent qu'il est mort, les autres, savent très bien ce qu'il en est.
A+
Sylv1

Ça c'est kloug



Tchik'Type

Citation : Les majors on appris la connaissance de ce groupe... par la presse ! Ça en dit long sur le talent de découvreurs de maisons françaises : ils suivent tout juste le journal. Alors, le rock, ça leur était passé à dix mille lieues.
Là en revanche je suis d'accord à 1000%, et encore, la presse de l'époque n'était pas si mauvaise, Best et Rock'n'Folk allaient voir ce qui se passait en province, dans les petites salles etc...aujourd'hui le "buzz" autour d'un groupe peut être intégralement créé par la presse, à partir de rien du tout. Dans l'encart "spécial nouveau rock français" qui est paru dans Rock'n'Folk il y a quelques mois, des groupes confirmés comme AS Dragon se trouvaient entourés de groupes accusant à peine 2 concerts au compteur, et Teknikart a suivi, etc...le buzz est né, les labels vont suivre.

Sylv1

Citation : dans Rock'n'Folk il y a quelques mois, des groupes confirmés comme AS Dragon se trouvaient entourés de groupes accusant à peine 2 concerts au compteur, et Teknikart a suivi,
+1, j'ai vu un des groupes en question (que des filles), j'ai halluciné comment c'était sans intérêt, musicalement

Kloug, j'ai jamais fait de skate.
A+
Sylv1

Tchik'Type


Ça c'est kloug

Il y a bien des groupes qui font une musique habillée à la culture rock... mais rien qui n'ait l'âme rock. Pas de poêtes maudits, pas de dégentés, pas de révoltés.
Nous on chantait Cendrillon, Rock à la Radio... pendant ce temps Alan Vega chantait "Cocaïne or gazoline" ou des morceaux à t'arracher les oreilles comme "viet-viet" en poussant des cris de chatré pendant 10 minutes. Ça c'était le rock bien après le hard, et ça coupait le souffle.
En france, tu peux mettre trois pédales de disto en série et être un garçon poli. J'attends encore le label "explicite langage" chez nous.

Anonyme

Citation : Et si le rock n'existait pas ?
Et si c'était pas grave ? Et si on dépassait un peu ce concept commercial de maisons-de-disques-qui-vendent-les-produits-qu'elles-ont-manufacturés-calibrés-selon-leur-cahier-des-charges avec l'aide, parfois innocente, de centaines de boutonneux-qui-rêvent-de-se-voir-à-la-télé-parce-qu'on-leur-a-dit-que-c'était-ça-la-vie-après-la-mort.

Ça c'est kloug

Citation : Et si on dépassait un peu ce concept commercial de maisons-de-disques-qui-vendent-les-produits-qu'elles-ont-manufacturés-calibrés-selon-leur-cahier-des-charges avec l'aide, parfois innocente, de centaines de boutonneux-qui-rêvent-de-se-voir-à-la-télé-parce-qu'on-leur-a-dit-que-c'était-ça-la-vie-après-la-mort
Facile, tu n'as qu'à lire vraiment ce thread. Maintenant, si "ce n'est pas grave" c'est peut-être que la question ne te touche pas....
Reprenons, je me souviens, autour de moi, ça parlait des radios libres, de spaggiari, la france s'était pris un faible pour l'ennemi public n°1 (messrine toujours, mais c'est important dans le climat, la police l'a assissiné pour ça) mais les dites radios ne passaient que les musiques discos qu'elles intitulaient funk.
Téléphone était jugé trop hard, Bijou ça allait et Trust c'était plutôt les voyoux qui écoutaient ça.
Non, dans son essence même, le rock français n'a jamais existé.

Tchik'Type

Hors sujet : Tu vois qu'il y a eu des grands groupes US après 70 !
Celà dit, des poëtes maudits, des déjantés, des révoltés, je pense qu'il y en a eu un paquet par ici, peut-être pas sur le devant de la scène. Des mecs comme les Dogs, ou Dominique Comont (City Kids), les Bad Brains du Havre aussi, avaient certainement le feu aux tripes comme Vega pouvait l'avoir, avec juste une pudeur à la française qui les rendaient un peu moins emblématiques. En 1978, soit peu de temps après le premier Suicide, sortait à New York le EP de Rosa Yemen, signé chez ZE records. C'était simplement mam'zelle Lizzy mercier Descloux, et c'est l'un des trucs les plus hallucinés et hallucinants que j'ai eu entre les oreilles.
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