Yamaha propose dans sa gamme d’amplis un nouveau modèle : le THR10. À s’y méprendre, il ressemble à une petite tête d’ampli traditionnelle. Mais en fait, le produit cache quelques surprises…
Ses dimensions sont de 360×183.5×140mm pour un poids de 2.8 kilogrammes. La finition crème et son boitier métallique avec les boutons de type vintage contribue à lui donner un style très « old school », même si l’ampli reste résolument moderne dans sa conception. Les effets intégrés dans ce petit amplificateur bénéficient de la technologie de modélisation VCM (Virtual Circuitry Modeling) développée par la firme et utilisée sur pas mal de leurs produits. Cette technologie est censée reproduire les caractéristiques des circuits analogiques de nos grands-parents dignes de la chaleur de ces bonnes vieilles lampes d’antan.
La très grande sobriété de cet amplificateur ne sera pas pour déplaire aux musiciens qui recherchent quelque chose de simple et efficace.
Baby let’s play house !
L’ampli est fourni avec son adaptateur secteur 100/240 Volts (50/60Hz), mais aussi quelques accessoires dont un mode d’emploi sous forme papier (complet et très bien documenté avec de nombreuses illustrations iconographiques), un cordon de raccordement à votre PC/MAC avec un port USB 2 et enfin un mini-jack (avec entrée et sortie stéréo) afin de raccorder l’ampli à un enregistreur audio (MD, MP3, etc.). Afin de vous enregistrer sur votre PC/MAC, le séquenceur présent Cubase Al de Steinberg sur le DVD-ROM vous est gracieusement offert.
La face arrière du THR10 comporte une prise DC IN afin d’alimenter par le secteur votre ampli ainsi qu’un port permettant de le relier à votre ordinateur via un câble USB. Nous verrons ultérieurement toutes les finesses de réglages possibles grâce à l’interface THR. La face avant se présente sous la forme d’une grille perforée avec des lignes parallèles protégeant les deux haut-parleurs situés de chaque côté et délivrant chacun 5 Watts. La « tête » suffit donc à elle-même et n’a pas besoin de haut-parleur supplémentaire. Un très bon point ! Les 4 vis de type Allen contribuent à donner à l’ensemble un côté très sobre et distingué. Tous les réglages et les diodes pour l’accordage se trouvent en avant de la poignée de transport facilitant ainsi l’accès à toutes les fonctionnalités de cette petite machine à sons !
La mise en œuvre du THR10 est très proche du « plug and play ». Une fois le bouton « On » activé, une lumière tamisée orange (qui n’est pas sans rappeler la lumière des lampes sur les amplificateurs traditionnels) est diffusée via la grille d’aération. L’amplificateur est doté de la « technologie stéréophonique étendue » [sic]. Celle-ci permet d’offrir une image stéréophonique plus large que d’ordinaire en simulant un écart plus grand entre les deux enceintes. Cette fonction pourra être mise hors service à souhait avec le bouton TAP/TUNER.
My Amp is rich !
On branche le jack de sa guitare dans la prise INPUT réservée à cet effet. La fiche est de bonne facture et solidement arrimée au corps de l’ampli. On choisit son amplificateur parmi 5 propositions (Modern, Brit Hi, Lead, Crunch ou Clean). Une LED vous montre la position sur laquelle vous vous êtes arrêté. Il suffit ensuite d’ajuster le GAIN et enfin le niveau MASTER. On pourra travailler le timbre en fin de course avec une égalisation à 3 bandes (grave, médium, aigu). Le niveau de sortie du haut-parleur se fait grâce au potentiomètre GUITAR OUTPUT.
En plus de la guitare électrique, le THR10 propose 3 autres types d’amplification :
- BASS : cette position vous permettra d’obtenir des sons adaptés pour la basse.
- ACO : l’entrée électro-acoustique est pratique certes, mais le rendu n’est pas très convaincant. Cela étant dû aux caractéristiques des petites enceintes internes qui ne permettent pas un rendu optimal des fréquences délivrées par une guitare électro-acoustique. Du coup, le son est terne, plat et sans relief.
- FLAT : cette entrée est réservée aux sources autres que la guitare, par exemple un clavier ou un iPod.
Les commandes GAIN et MASTER fonctionnent de la même façon que sur un amplificateur traditionnel. GAIN contrôle le gain du préamplificateur ainsi que la distorsion tandis que MASTER va affecter le niveau de l’amplificateur de puissance.
En position clean, les timbres sont clairs et riches sans être criards grâce à l’ajout d’un soupçon de velouté dans les hautes fréquences. On se rapproche ici très près du timbre américain très cristallin et résonant des amplis Fender.
La position crunch, résolument très rock, imite le son des tubes de classe A qui rappelle sans équivoque le son très britannique des amplificateurs Vox AC30. Les sons sont brillants, puissants et offrent une très grande dynamique. Le claquant des accords ouverts font directement écho aux albums Brit Pop du début des années 60s.
La position Lead offre un son chaud, rond, très riche en harmoniques et relativement homogène.
En mode Brit Hi, on obtient de distorsions importantes pour des rythmiques puissantes et massives. On se rapproche ici du timbre délivré par la série des Marshall JCM 800.
Enfin, la position Modern offre un gain très élevé. On obtient une belle compression qui rappelle aisément les amplificateurs Mesa Boogie. Cette position est parfaite pour le métal, le hard rock, le néométal et pour les shredders.
Tous les exemples audio ont été réalisés avec une Gretsch Electromatic G-5129. La guitare électro-acoustique est une Gibson J-45 avec un transducteur installé d’usine.
D’une manière générale, les sons sont très bons pour un ampli de cette taille. La dimension des haut-parleurs de permet pas d’avoir beaucoup de graves, mais le rapport taille/volume reste impressionnant. Sur certaines modélisations, le réglage de graves n’est pas très efficace.
- position clean00:22
- position clean flanger00:27
- position crunch00:22
- position brit hi00:25
- lead british blues combo00:20
- position lead reverb00:22
- position aco00:34
Une fois votre amplification choisie, vous pourrez ajouter à votre palette sonore 4 effets : un chorus, un flanger, un phaser et un trémolo que l’on peut ajuster à souhait avec le potentiomètre EFFECT. Et enfin, 4 délais et réverbérations que l’on peut cette fois-ci régler avec le potentiomètre DLY/REV.
Cet ampli, s’il n’est pas assez petit afin de se glisser dans la housse de votre guitare, demeure relativement compact. Ainsi, vous pourrez, grâce à sa petite poignée chromée, facilement l’emporter dans tous vos déplacements et fera aussi bien l’affaire en loge afin de s’échauffer avant une prestation scénique que chez vous dans votre salon afin de ne pas déranger vos voisins.
L’accordeur intégré est pratique et précis. Afin d’accéder ou de quitter cet outil, il suffit simplement d’appuyer sur la touche TAP/TUNER pendant quelques secondes. Une fois enclenché, il déconnecte automatiquement aussi bien le haut-parleur que la prise casque. L’accordage est rapide grâce notamment au petit écran muni de petites diodes rouges qui vous indiqueront si la note est trop haute ou trop basse. La justesse sera bonne une fois la diode verte allumée.
Le double système d’alimentation vous permettra de vous servir du THR10 aussi bien à la maison qu’en déplacement puisqu’il fonctionne également avec 8 piles de type LR6.
Raccordement à un ordinateur
Les recommandations du constructeur pour une utilisation optimale du THR10 avec votre ordinateur sont : Windows 7 (32 ou 64 bits) ou Mac OS X 10, 2 Gigas de RAM minimum, une CPU Intel ou Dual Core et une résolution d’écran de 1280×800.
La connexion de l’appareil à un ordinateur vous permettra de faire 3 choses :
- lire des fichiers audio de l’ordinateur vers le THR10
- effectuer l’édition des réglages de l’ampli grâce à l’interface THR
- enregistrer le signal audio en utilisant, par exemple, Cubase Al 6 fourni avec le package
Après avoir téléchargé le plug-in ainsi que l’application THR (disponibles gratuitement sur le site de Yamaha), l’installation est simple et rapide. On se laisse guider en suivant attentivement les instructions sur l’écran. Il vous faudra ensuite installer Cubase.
Une fois Cubase, le driver et l’interface THR installés, on va pouvoir relier le THR10 à l’ordinateur grâce au câble USB fourni. Une fois connecté à notre ordinateur, le volume de sortie de l’ampli est commandé par le bouton OUTPUT USB/AUX sur le THR. Cubase reconnaît automatiquement le THR. Notre ampli est prêt à l’emploi. On se sert alors de notre amplificateur comme d’une interface audionumérique et on accède très simplement aux réglages de l’ampli sur notre écran d’ordinateur. L’ergonomie de l’éditeur THR est très intuitive. Il permet d’ajuster et de travailler son timbre en ajustant la tonalité, le gain, ajouter des effets, etc. Un “compresseur” et un “noise gate” sont aussi présents dans la fenêtre du THR mais uniquement éditables via l’interface. Il permet aussi de sauvegarder sur votre disque dur vos réglages et de transférer les modifications vers l’ampli. Pour cela, il suffira juste de maintenir enfoncée la touche USER MEMORY pendant plusieurs secondes sur la banque mémoire sélectionnée sur le THR10. 5 réglages pourront ainsi être mémorisés. Il vous sera aussi possible de télécharger une banque de présets sur le site de Yamaha que vous pourrez ensuite basculer et enregistrer dans la banque de sons du THR10. Le tout est donc pratique et sympa !
En conclusion
Autant dire que ce petit ampli nous a étonnés grâce à son format compact et sa qualité sonore tout à fait honorable. Le THR10 pourra convenir aussi bien pour le musicien débutant que le guitariste confirmé qui cherche un petit ampli afin de se chauffer les doigts avant un concert. Son ergonomie et sa robustesse en feront un outil utilisable aussi bien à la maison qu’en extérieur grâce à son système d’alimentation par piles. Nous n’avons pas pu tester la durée de vie des piles en utilisation continue, mais celle-ci est estimée par le constructeur entre 6 et 7 heures. Le prix est un peu élevé, mais le produit est vraiment séduisant.