La guitare n’est pas le seul élément important pour avoir le ‘gros son’ métal. Pour compléter la première partie qui traitait de la six (ou sept au choix !) cordes, voici un dossier qui aborde le sujet épineux de l’amplificateur…
La guitare n’est pas le seul élément important pour avoir le ‘gros son’ métal. Pour compléter la première partie qui traitait de la six (ou sept au choix !) cordes, voici un dossier qui aborde le sujet épineux de l’amplificateur…
L’ampli est largement aussi important que la guitare, ne le négligez donc en aucun cas ! Pourquoi ? Tout simplement parce qu’une mauvaise guitare aura des chances de bien sonner et de sortir de belles distos dans un bon ampli, alors qu’au contraire, une bonne guitare dans un ampli à bout de souffle dès que vous poussez un peu le gain, c’est le meilleur moyen de se frustrer.
Passons vite fait sur le jack qui, s’il mérite d’y faire attention, n’est pas vraiment à l’ordre du jour non plus, choisissez le bien et n’hésitez pas à y mettre le prix, plus il est solide et bien isolé, meilleure est la cohésion entre votre ampli et votre guitare.
De même dans le cas d’un système tête + baffle ou rack + baffle, faites attention à votre câble HP, il n’est pas question d’utiliser un câble instrument, ce n’est pas la même chose, et vous risquez tout bonnement de griller votre matos, voir de mettre le feu dans le meilleur des cas. Un câble HP n’est pas blindé comme un câble instrument, et ses conducteurs sont de beaucoup plus forte section pour encaisser la puissance.
Quelle technologie choisir ? C’est la première question à se poser évidemment, les lampes c’est bien, mais ça coûte cher et c’est lourd. Le transistor c’est froid et aigre et la modélisation, ça passe partout… Mais rentrons un peu plus dans le détail pour éliminer les lieux communs.
Quelle technologie d’ampli pour le Métal
Les amplis à lampes
Aujourd’hui on trouve de très bons amplis lampe pour pas trop cher (Randall RG50TC par exemple), et les constructeurs ayant quand même souvent le nez creux il en existe donc avec des canaux de disto répondant aux désirs des métalleux en herbe. Donc point besoin de la vilaine pédale de disto qui, mal choisie, pourrit tout le bénéfice du reste. Toutefois si les prix d’appel de ce genre de matos ont chuté, il faut aussi prendre en compte l’entretien, car les lampes, ça s’use, et donc ça se change, en moyenne tous les trois ou quatre ans. De plus un ampli à lampe chaud, c’est fragile, il ne faut donc pas le brusquer de suite à peine éteint. Vous l’aurez compris, un ampli à lampe ça demande à en prendre soin.
Ensuite le principal apport des lampes c’est leur plus grande dynamique face aux transistors, celle-ci fait que grossièrement un ampli à lampe délivre 1.5 fois plus de volume sonore qu’un ampli à transistor affichant la même puissance RMS. Ceci est dû aussi au fait que l’ampli à lampe n’écrête pas le signal aussi rapidement et radicalement que l’ampli à transistor. La notion de rendement rentre aussi en compte tant au niveau de l’amplificateur que du haut-parleur.
Les amplis à transistors
Si la plupart d’entre nous commencent avec ce type d’ampli, c’est en général pour mieux déchanter par la suite car il est assez rare que ce genre de matériel soit apte à fournir la grosse disto attendue… Seul dans sa chambre, l’illusion est bonne. Mais pour jouer sereinement en groupe, l’offre n’est pas pléthorique et, pour pouvoir rivaliser avec les lampes, il faut aller voir du côté du haut de gamme .
Les amplis à Modélisation
Ce ne sont jamais que des amplis à transistor, mais ils sont conçus pour modéliser numériquement le grain et la dynamique de divers amplis de références, quasi exclusivement des amplis à lampes. On peut donc en déduire qu’avec une puissance suffisante, ils seront à même de rivaliser avec les amplis à lampes. Toutefois, il est bon de noter que cette technologie a tendance à dénaturer le grain propre de votre guitare. Dès lors, si on s’oriente vers cette technologie, il devient presque superflu d’avoir une guitare très haut de gamme avec un grain bien à elle, à part pour le simple plaisir de se dire qu’on la possède.
Vous l’aurez donc compris, ce qui motive avant tout le choix de la technologie, c’est le porte-monnaie.
La puissance de l’ampli adaptée au métal
Ensuite, à l’instar d’une guitare, un ampli ça s’essaye. Il est utopique de croire que parce qu’untel utilise tel ampli, vous aurez un son approchant avec le même matos. Ne faites surtout pas la boulette d’acheter un ampli sans l’avoir essayé, ou vous allez passer quelques heures à tenter de jouer avec les réglages pour vous rendre compte que finalement, ce n’est pas le bon. Et sur un ampli à 1500 €, c’est quand même assez embêtant.
Il est aussi très important de bien choisir son ampli en fonction de son utilisation réelle. Si c’est pour jouer seul dans votre chambre, un ampli de travail en somme, limitez la puissance. Un ampli à lampes de 30w, c’est déjà trop sachant qu’un ampli à lampes demande à être poussé un minimum pour sonner. De même, un ampli à lampes de plus de 100w n’a quasi aucune utilité, même en groupe, en répétition c’est plus que largement suffisant, et sur scène vous êtes généralement repris par une sono. Les murs d’amplis c’était bon dans les 60’s pour sonoriser Woodstock, aujourd’hui ça sert uniquement à faire beau.
Égalisation d’un ampli pour jouer du métal
Un point très important, c’est le travail de l’équalisation. Une égalisation en ‘V’ avec les médiums coupés, ça tient du mythe. C’est sur pour se prendre pour un guitar-hero seul dans ça chambre, ça passe, et encore. Les médiums c’est le registre naturel de la guitare, c’est là qu’elle s’exprime, et nulle part ailleurs. Une égalisation sans médiums c’est inexploitable en groupe, pourquoi ? Parce que les basses fréquences que vous aurez boosté sont celles de la basse et de la grosse caisse, et les aigus c’est les fréquences des cymbales. Donc, pour vous faire entendre, il faudra monter le son à des niveaux dangereux, le seuil de douleur n’est qu’à 115 dB pour mémoire. Aussi mettez tout à midi (mi-course si vous préférez), et tournez légèrement et progressivement jusqu’à ce que chaque instrument soit audible, avec un peu de chance vous vous rendrez vite compte que pour bien ressortir, ce n’est absolument pas les médiums qu’il faut baisser. Et même dans votre chambre seul au travail, votre oreille s’habituera plus vite et mieux si vous laissez les médiums tranquillement à leur place. D’ailleurs, les solistes des grands groupes si souvent pris pour exemple (Metallica, Megadeth, Vai…), boostent les médiums pour bien prendre leur place.
Ensuite le gain, plus vous en mettez, plus il faudra que votre guitare soit précise et il faudra adopter une égalisation qui sera dynamique, donc avec des médiums. Car le gain poussé à outrance a tendance à écraser le son et vous allez encore vous faire bouffer par les autres zicos du groupe, monter le son et rendre tout le monde sourd.
Conclusion
Voilà, on a dépoussiéré un peu quelques vieilles idées. Maintenant, dites-vous bien que rien ne remplacera un essai longue durée pour vous faire un avis bien à vous. Du moment que vous êtes à l’aise sur votre guitare et que vous avez un son que vous aimez et qui ressort bien en groupe, au diable les conventions. Faire de la musique, c’est faire partager votre vision aux autres.