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Editorial du 15 octobre 2016 : commentaires

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Sujet de la discussion Editorial du 15 octobre 2016 : commentaires

« La Peopolisation, c’est une manière de faire diversion… c’est dire : « parlez de moi », comme ça on ne parle de ce que je fais ou je ne fais pas. »

La Marchande...Ce qu’il y a d’amusant comme de consternant avec cette citation, c’est qu’elle sort de l’émission Une ambition intime qui, dans le sillage des talk-shows autrefois pratiqués par Ardisson et Karl Zéro, vise précisément à peopoliser les candidats à la prochaine présidentielle, quel que soit leur bord. L’idée, c’est de découvrir les hommes et femmes qui se cachent derrière Nicolas Sarkozy, Arnaud Montebourg, Bruno Le Maire et Marine Le Pen, comme une façon de démarrer la campagne sur un registre émotif plutôt qu’idéologique parce que bon, hein, les idées, la politique, tout ça, c’est pas ça qui va faire tweeter dans les chaumières…

À mi-chemin entre le Fréquenstar de Laurent Boyer et le En aparté de Pascale Clark, l’animatrice Karine Le Marchand y sert ainsi la soupe avec toute la servilité et l’obséquiosité qui convient, dans un spacieux et lumineux appartement parsemé de photos de l’intéressé, tandis que toutes les cinq minutes, dès lors qu’on évoque un disparu ou un moment un peu dur de la vie du candidat, une reprise acoustique d’un standard pop vient conférer à l’ensemble une ambiance intimiste ou poignante : on a ainsi droit à du Tracy Chapman ou du Radiohead, au Tears in Heaven de Clapton comme à Antony Hegarty reprenant Knocking on heaven’s door, histoire de créer cette empathie avec cet homme qui n’a pas eu de père ou cet autre dont l’enfant est né prématuré, ou encore cette femme qui a été privée de Pif Gadget dans son enfance, histoire surtout que les téléspectateurs développent la même sympathie pour cette brochette oligarchique que pour les participants de n’importe quelle émission de télé-réalité, en attendant de pouvoir voter par SMS pour décider qui doit sortir ou rester dans le loft présidentiel. Et l’émission de conclure d’ailleurs, avec une légèreté qui fait froid dans le dos, que « ceux qui ne voteront pas ne pourront pas râler pendant cinq ans. ». J’insiste : c’est un sommet de télévision de bout en bout, au point qu’on espère bien voir Karine décrocher un prix Nobel de Chimie pour ce fameux mélange, ce qui n’aurait rien de très saugrenu vu que Barrack Obama avait décroché le prix Nobel de la Paix dix jours après avoir envoyé 30 000 hommes en Afghanistan et que Bob Dylan vient de recevoir… le prix Nobel de Littérature !

De fait, vous ne m’en voudrez pas de remettre à mon tour des prix Nobel : celui du vieux synthé de la semaine à l’Oberheim OBX (Jump de Van Halen, c’est lui, Sweet Dream d’Eurythmics, c’est encore lui, 99 Luftballons de Nena, c’est toujours lui), celui du casque audio de la semaine à l’Audio-Technica ATH-R70x, celui du plug-in de la semaine au simulateur d’ampli Destructor de Blue Cat Audio et enfin l'interview du multi-instrumentiste de la semaine à Dan Lévy, la moitié de The Dø.

Sur ce, bon week et à la semaine prochaine.

Los Teignos
From Ze AudioTeam 

__________________________________________________________________________________
Le GIEC chiffre à 3,3 milliards le nombre de victimes du réchauffement climatique. On en parle ?

 

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41
Karine L., Obama, Nobel et Dylan... il est sûr que, en mixant toutes ces pistes ensemble, notre éditorialiste risquait la saturation provocatrice... Mais c'est pour ça qu'on l'apprécie.

Laissons de côté les râleurs radotant que "Ici, non Monsieur, on ne parle pas de ça !"
(Le "ça" du caca politique, social, moral... humain, quoi !)
On ne se demandera pas plus longtemps depuis quelle position d'autorité ils prétendent censurer la libre expression de celui chez qui ils se sont invités.

Parlons plutôt de ce qui est intéressant.
La série sur M6 ? Je renonce à la qualifier, voulant éviter de proférer des grossièretés.
Et puis, ce n'est que l'air du temps. Il ne sent pas bon ? Sans importance. D'autres coups de vent, tout aussi inconsistants, l'emporteront.
L'institution des prix Nobel ?
La remise d'un prix, quelqu'il soit, dans son principe même, qualifie avant tout le jury, bien avant son lauréat.
Non ce qui me semble ici à discuter, c'est la question de "La Littérature". Mais ce n'est pas qu'une question "académique". Et la distinction entre domaines n'est pas si vaine.
...

"Le jugement est un outil à tous sujets, et se mêle partout... "  (Montaigne / Essais I / chap L)

http://patrickg75.blogspot.fr/

https://patrickg.bandcamp.com/

 

[ Dernière édition du message le 15/10/2016 à 19:15:30 ]

42
Citation de Los :

..............................................
J'adore Bob Dylan, du moins son oeuvre.......
Aussi serais-je ravi qu'on lui décerne un prix Nobel de la Chanson s'il en existait un. Mais ça ne me viendrait pas à l'idée de décerner un prix du meilleur peintre à un photographe, ou un prix de danse à un trompettiste.. Et le prix Nobel qu'on lui a décerné (dont on ne sait toujours pas s'il va l'accepter : ce serait très honnête de sa part de le refuser mais connaissant le bonhomme, il est capable de l'un comme de l'autre), c'est un peu comme le souligne le Point, donner le prix Nobel de physique aux Bogdanov.
................
Ce n'est pas mieux ni moins bien : ça n'a juste rien à voir. La chanson n'est ni de la poésie ni de la musique, c'est de la chanson....


À mon sens, Le Point n'est pas très au point, sur ce coup-là : pour autant que je sache les Bogdanov sont des vulgarisateurs (des communicants des découvertes faites par d'autres), ce qui n'est d'aucune façon le statut de Dylan, par rapport à son domaine propre. Dans lequel il est, semble-t-il, un inventeur, un "découvreur". En d'autres termes : un authentique trouvère - ou troubadour.

Par contre, d'accord plein et entier : la chanson est un domaine en soi.
(Un domaine, et non pas un genre... mais on peut provisoirement laisser de côté cette dispute lexicale).

"Le jugement est un outil à tous sujets, et se mêle partout... "  (Montaigne / Essais I / chap L)

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Bon, ce serai la manie de manipullulation , ça , on connaît depuis la nuit des temps, sauf qu'en plus, les multimédia entrent dans les foyers ,
Même zummerman le littéraire en impose en musique .
De prix rebel de la paix , il devient prix de Mr Nobel . Le reste, est de la littérature rature . !
Enfin peut être !

 JE CHANTE SOUS LA DOUCHE.        TRUC.
JE CHANTE DANS MA SALLE DE BAINS...

AVEC LES BANDS 

44
Citation de patrick_g75 :

Non ce qui me semble ici à discuter, c'est la question de "La Littérature". Mais ce n'est pas qu'une question "académique". Et la distinction entre domaines n'est pas si vaine.
...


Vous avez raison.Posé correctement elle n'est pas si vaine. "Les domaines" sont des "territoires" faits pour aller et venir, se "déterritorialiser" en somme. On ne reprochera pas à Baudelaire d'avoir appelé ses petits poèmes en proses: "tableaux parisiens". Un grand artiste n'est il pas précisément celui qui repousse les limites d'un domaine d'expression? le fait communiquer avec un autre domaine? Trace une ligne de fuite hors du domaine en inventant les nouvelles règles qui viendront le délimiter?
Donc, la question n'est pas académique si tant est qu'on la pose sans suffisance en assimilant dans un édito trop vite écrit M6, Obama, et Dylan...
Je pense également que la question est bien celle de la valeur littéraire. Je n'écrivais pas autre chose dans mon post précédent.
Bonne soirée

[ Dernière édition du message le 15/10/2016 à 21:28:52 ]

45
Citation de dave009 :
Citation de patrick_g75 :

Non ce qui me semble ici à discuter, c'est la question de "La Littérature". Mais ce n'est pas qu'une question "académique". Et la distinction entre domaines n'est pas si vaine.
...

...........
On ne reprochera pas à Baudelaire d'avoir appelé ses petits poèmes en proses: "tableaux parisiens". Un grand artiste n'est il pas précisément celui qui repousse les limites d'un domaine d'expression? le fait communiquer avec un autre domaine? Trace une ligne de fuite hors du domaine en inventant les nouvelles règles qui viendront le délimiter?
...........................


Quand Baudelaire donne ce titre des "Tableaux parisiens", je ne crois pas qu'il se mesure à Delacroix, par exemple. Il ne prétend pas faire oeuvre de peintre. Il est pleinement dans le Poème.
On peut aussi penser que le grand artiste n'est pas celui qui "repousse les limites" de son domaine, pour qu'il se confonde avec d'autres, mais celui qui le creuse au plus profond... qui veut y habiter, pleinement.
...
Mais, bon, ce genre de considérations, c'est un peu... général. Abstrait. Et l'art, c'est vivre.
Ou bien, comme le déclara René Char :
"Le monde de l'art n'est pas le monde du pardon"

"Le jugement est un outil à tous sujets, et se mêle partout... "  (Montaigne / Essais I / chap L)

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46
Citation :
Dylan est peut être catalogué - comme le folk en général, d'ailleurs - comme un peu ring dans les élites parisiennes qui détiennent la bonne parole, mais je m'en fous.


Moi aussi, surtout que les élites parisiennes adorent Dylan. Et je m'en fous aussi. J'aime quantité de ses chansons même si, quitte à payer une bière à quelqu'un, je préférerais Léonard Cohen ou Neil Young. Mon propos n'a donc rien à voir avec la considération que je peux avoir pour l'homme ou son oeuvre, mais pour le fait que la chanson n'est ni de la musique, ni de la poésie tout en s'inscrivant dans la continuité de l'une comme de l'autre (parlons de ça plutôt que de sous genre qui, je l'admet, est une expression maladroite même si, pour une fois, j'avoue être d'accord avec Gainsbourg dans la définition d'un art mineur). Parce qu'elle est populaire, la chanson a d'ailleurs aujourd'hui plus d'impact que n'importe quel autre forme d'art, ce qui rend sans doute l'importance de Dylan encore plus grande de ce point de vue. Du coup, y a t-il eu un avant et un après Dylan dans la chanson : évidemment, et c'est peut-être le plus emblématique de tous les songwriters américains, celui qui justement a tiré les textes des chansons américaines populaires vers des chose plus littéraires (notez qu'en France, personne n'a attendu Dylan pour s'embarquer dans de la poésie ou de la chanson contestataire). Y a t-il eu un avant et un après Dylan dans la littérature ? Absolument pas, selon moi. Dans la musique ? Absolument pas non plus, selon moi.

Dire cela, ce n'est pas faire injure à Dylan, ce n'est pas diminuer son mérite.J'AIME LES CHANSONS DE BOB DYLAN BORDEL ! :ptdr:

Citation :
Donc, la question n'est pas académique si tant est qu'on la pose sans suffisance en assimilant dans un édito trop vite écrit M6, Obama, et Dylan...


J'avoue que j'étais tiraillé entre deux actus : celle de Dylan qui venait de tomber et celle de M6 qui me trottait dans la tête depuis le début de la semaine. J'ai essayé le grand écart et ça aura fait mal à certains adducteurs. Désolé. ;) (Et merci patrick_g75 pour ta souplesse ! ;))

Quant à faire un parallèle entre le Nobel d'Obama et celui de Dylan (que je n'assimile pas), ce n'est pas si dénué de sens dans la mesure où à travers ses exemples, on se rend compte que le Nobel ne cherche plus à distinguer des hommes illustres sur leur oeuvre seule, mais cherche à se conformer à l'enthousiasme de l'homme de la rue, à se rapprocher des valeurs populaires, à préférer le consensus de Mr Tout le Monde plutôt que celui des élites. Dylan est déjà reconnu comme le plus grand songwriter américain du XXe siècle, il est multi-millionnaire. Qu'avait-il besoin de ces lauriers remis par des gens qui ne sont pas ses pairs ? C'est tout aussi déplacé que cet hommage rendu à Prince en ouverture du festival de Cannes. Ca ne m'empêche nullement d'adorer Prince mais quel ridicule de l'honorer ainsi dans une manifestation qui n'a rien à voir.

Citation :
Audiofanzine devrait être un site qui favorise la création de formes nouvelles (lorsqu'elles sont valables du moins, comme c'est le cas avec Dylan) pas un tribunal qui assure le maintien de l'ordre des formes académiques, à tous prix.


Audiofanzine favorise cela, et ma parole n'en demeure pas moins distincte. Je ne crois pas prôner l'académisme, mais j'aime bien appeler un chat un chat, un chanteur un chanteur, un poète un poète, un musicien un musicien, surtout à l'heure où l'on aime bien dire que tout cela, à la fin, c'est un peu pareil, qu'un grand cuisinier ou un grand footballeur est un artiste et que la pub, finalement, c'est un peu de l'art aussi au point de faire de Wharol un des plus grand génie artistique du siècle passé alors que c'est, pour moi, le Jacques Séguéla de la peinture.

Dylan ne me semble pas à sa place dans ce palmarès et je pense qu'il aurait été bien consensuel de ma part de saluer cela par des bravos : j'aurais sans doute provoqué moins de mécontentement avec cet édito, et tout le monde se serait auto-congratulé qu'un petit gars de notre sérail bénéficie d'une telle promotion.

Citation :
Dire: "Il n a pas d œuvre"(Pierre Assouline) ç est ignoré les 400 textes qu il a écrit. Dire "personne ne lit ses textes"(Finkelraut) ç est ignoré que nous sommes au moins 2, vous (los teignos) et moi, à les lires. Insister sur l aspect matériel de la littérature en soulignant l importance de son support, ç est ignoré l origine de la poésie et de ce que l on considérait dans l antiquité comme "littéraire".


Je ne me sens ni proche d'Assouline, ni de Finkelkraut, et je lis donc aussi les les paroles de Bob Dylan même si, comme tous les textes de chanson, ils ont été fait pour de la musique et perdent donc moitié de leur pertinence quand la musique n'est plus là. Je le pense pour Dylan comme pour Brel, Brassens ou Ferré : retirer la musique, ça n'en fait pas de la poésie. Ca en fait une moitié de chanson.

Du côté de la réciproque, il est d'ailleurs assez intéressant de voir comment Ferré s'est vautré en voulant mettre en musique des grands textes de Baudelaire, d'Aragon ou Apollinaire, amoindrissant la portée et la fluidité de textes qui se refusent à toute musique.

Quant à rappeler l'origine de la tradition orale de la poésie que je ne conteste pas, il faudrait aussi rappeler que le mot "littérature" désigne à la base une "chose écrite" et que ce n'est que plus tard qu'il englobera sa signification plus vaste qu'on lui connait aujourd'hui. Mais puisque nous en sommes à parler de définition moderne de la littérature, je soulignerais aussi que depuis le XIXe siècle s'est opéré un divorce entre la poésie et la musique, et même entre l'écrit et l'oral. Musset écrivait avec Lorenzaccio une pièce de théâtre dont la finalité n'était pas d'être jouée mais d'être lue, tandis que plus tard les caligrammes d'Apollinaire tenaient en échec toute tentative de lecture. Et avant cela, lire le serpent qui dans à haute voix, c'était déjà lui retirer une partie de son sens. Bref, je ne pense pas qu'on puisse aborder la poésie et la chanson du XXe comme celle d'Homère (ou la calamiteuse "poésie" de pas mal d'oeuvres médiévales française dont la principale qualité esthétique est d'avoir survécue : je ne parle pas de Villon mais d'un paquet de merdes que j'ai dû lire, dont des chansons de geste en vieux François, juste parce qu'elles étaient le seul patrimoine qui nous restait pour témoigner d'une époque.). Le Nobel est un prix du XXe siècle : justifier le choix de Dylan en convoquant l'antiquité me semble du coup très biaisé.

Quant à la dire que certaines oeuvres de Dylan valent bien des écrits de la Beat Generation (que je n'ai hélas pas lus, même si le Festin Nu m'appelle depuis des années sur son étagère et que je finirai par y succomber ;)) ou ceux des surréalistes, je serais porté à le croire vu qu'on trouve chez les surréalistes, en peinture comme en littérature, quantité de trucs qui ne cassent pas trois briques sur un canard, comme en rigolait Le Clézio dans son Procès verbal.

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[ Dernière édition du message le 15/10/2016 à 23:49:43 ]

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"De la musique avant toute chose" écrivait Verlaine dans son art poétique. Il n'était pas plus musicien que Baudelaire n'était peintre. Pourtant avec les moyens propres à son " domaine » d'expression, il voulait sans doute retrouver quelque chose d'un autre domaine (la musique). Ou alors les mots de ces 2 poètes n ont aucun sens, ce dont je doute. Je ne pense pas qu'un art puisse ne se nourrir que de lui même et le trou de celui qui creuse "au plus profond" risque fort d'être une tombe s'il ne communique pas avec les autres arts. Bref, ces différences entre la peinture la musique et l écriture sont sans communes mesures avec les différences entre la chanson et l écriture "littéraire".
Rien n interdit aux paroles d une chanson qui tient sa singularité de l adéquation entre les mots et la musique d avoir une valeur littéraire indépendamment de cette musique.
48
J ai posté le post précédent alors que je n avais pas vu votre réponse (los teignos)
Je prendrais le temps de vous répondre et vous remercie d avoir pris le temps de nuancer vos propos.(j aime bcp en règle général, vos editos)
Bonne soirée

[ Dernière édition du message le 16/10/2016 à 00:18:25 ]

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Pour la petite histoire, Baudelaire était critique d'art pour la presse et très intéressé par la peinture, comme Apollinaire après lui. Leurs écrits sur ces sujets ont d'ailleurs été publiés.

Nul doute en dehors de ça qu'il y a une contiguïté entre les arts : des idéogrammes de Segalen aux dessins de Michaux en passant par la poésie phonique d'Hugo Ball, la poésie s'est cogné sur les murs de l'image et du son à de maintes reprises, comme tous les arts se cognent aux parois les uns des autres depuis toujours. Mais il ne faut pas confondre cette contiguïté avec la problématique des arts hybrides que sont la chanson, la BD, le cinéma, voire le le jeu vidéo.

La BD n'est pas de la peinture, elle n'est pas de la littérature non plus, et elle participe des deux à la fois. Ca ne la rend pas moins intéressante que l'une ou l'autre, mais elle n'a d'intérêt que dans ce postulat d'hybride : quand on sépare es dessins d'Enki Bilal et ses textes, on obtient ni quelque chose de très intéressant en terme pictural, ni quelque chose de très intéressant d'un point de vue littéraire. Et c'est à la jonction des deux que l'oeuvre prend forme.

C'est pareil pour le cinéma : enlevez le mouvement au cinéma pour ne le considérer que comme une contiguïté de photos, et il n'en restera rien. Extraire le dialogue, fut-il écrit par Prévert, et vous n'obtiendrez qu'un très mauvais livre que Prévert n'aurait jamais voulu signer. Quant à la musique, elle ne trouve sa justification que dans son rapport à l'image : une musique de film sans film, c'est en général très peu intéressant.

Comme une musique de chanson sans texte. Imagine Like a rolling stone avec Dylan qui ferait juste "lalala" : quasiment aucun intérêt. Et relis maintenant son texte : ça ne fonctionne que parce que tu as la musique et son phrasé à l'esprit. Mais tout seul, ça n'a que très peu d'intérêt encore.

Ce qui est amusant d'ailleurs dans le chouette poème de Dylan que tu cites plus haut, c'est qu'il s'agit... d'un poème, et non d'un texte de chanson. Et oui, là on rentre sur le territoire littéraire alors qu'avec les paroles de Like a rolling stone, on est à la lisière, dans le domaine de la chanson.

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Citation :
J ai posté le post précédent alors que je n avais pas vu votre réponse (los teignos)
Je prendrais le temps de vous répondre et vous remercie d avoir pris le temps de nuancer vos propos.(j aime bcp en règle général, vos editos)
Bonne soirée


Pas de soucis. Les éditos sont là pour discuter, et c'est sans doute pour cela qu'ils partent parfois sur des postulats péremptoires, sans réel calcul de ma part. Juste parce qu'on rentre rarement dans une discussion en jouant la prudence quand on exprime une opinion. Ca doit être mon côté bourrin. ;)

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