Sujet Editorial du 3 octobre 2020 : commentaires

Sympa l'insulte, sent-la-pisse nostalgique. Je ne vais pas jouer à ton jeu, ok ?

Monsieur Petrovna, je t'ai lu avec beaucoup d'attention et pas mal d'autres posts aussi ...

Le coup de Disneyland et du piano qui joue tout seul est emblématique. Le coca à 7€ aussi ... quand on sait que chaque seconde qui passe le sucre tue une personne sur terre, çà fait 30 millions par ans.

Vous savez, la première guerre mondiale était une histoire, dans le fond, d'industriels, puis la deuxième aussi, les précédentes aussi et tout ce qui arrive aujourd'hui, aussi. L'industrie qu'elle soit agricole ou du spectacle ne laisse derrière elle que de la désolation et de la désertification, du réchauffement.

Hier je regardais dans la nuit, de ma fenêtre (mon appart est au premier étage), les ados dans la maison en face qui se droguaient (cigarette, joints, alcool) bruyamment au grès de la boum qu'ils avaient organisée et, par la fenêtre de leur salon je les voyais danser et s'amuser. Ça m'a donné la nostalgie des fêtes de mon adolescence, il y a trente cinq ans, jusqu'à ce que je m'aperçoive qu'ils dansaient, pour un bon nombre, en regardant leurs téléphones portables. Les écrans doucement luminescents semblaient flotter dans les airs, parmi les corps dansants qui formaient comme des ombres chinoises que je voyais en contre-jour dans l'obscurité de la nuit, par la fenêtre baignée des lueurs verdâtres et bleutées, mouvantes, rougeâtres ou encore jaunâtres des éclairages qu'ils avaient installés pour l'occasion .

Là encore de la désolation industrielle.

Moi je pourrais pas danser avec mon portable. Je peux certes l’emmener dans ma bagnole qui approche les 700 000 km, c'est une grosse sécurité pour appeler un dépanneur au cas où, ou bien l'utiliser comme gps mais je ne pourrais pas me résoudre à danser avec mon portable ou bien même marcher dans la rue les yeux rivés dessus (sauf si je marche en téléphonant les yeux dans la rue). Le portable n'est pas intrusif dans ma vie.
Alors je crois que j'aurais tort de mépriser ces jeunes qui eux se font bouffer le cerveau par ces petits écrans. Car le problème c'est qu'ils sont des victimes, que c'est trop tard pour eux et qu'ils n'ont pas la ressource mentale pour se prémunir de se danger qui les transforme ...

Mon cher Petrovna, on fait le même métier et j'ai pas mal tourné il fût un temps, des centaines de dates et puis j'ai choisi l'enseignement et çà marche vraiment bien. Mais quand je compare le cerveau des élèves que j'avais du temps où les portables n’existaient pas encore à maintenant, j'enseigne depuis 30 ans, force est de constater qu'il y a quelque chose qui cloche.
Je me suis demandé à un moment si ce phénomène de délabrement cérébral était réel et j'en ai parlé autour de moi, à des enseignants d'abords qui ont eux aussi remarqué le phénomène, puis je me suis rapproché d'une psychologue en milieu scolaire qui a complètement corroboré. Le problème des écrans est un problème majeur, très grave et dont on ne fait que commencer à mesurer l'impact. C'est un problème de "moissonnage industriel" des consciences.

Pour ma part je n'abandonnerais pas l'enseignement car j'adore le contact des gens, la musique et éveiller progressivement les gens à la musique, au langage musical mais aussi à la sensibilité, mais je m’apprêtes aujourd'hui, un peu usé, à me reconvertir pour une bonne partie de mon temps.