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Sujet Editorial du 22 janvier 2022 : commentaires

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1 Editorial du 22 janvier 2022 : commentaires

Fake plastic treesAyé ! Au stade où en est la pollution chimique sur la Terre, on vient de franchir la cinquième des neuf limites qui permettent à l'humanité le bien vivre sur cette bonne vieille planète bleue.

Parmi les premiers responsables de cette pollution, explique Bethanie Carney Almroth, professeure et chercheure en écotoxicologie, on trouve bien évidemment les plastiques, ces formidables matériaux composés de plus de 10 000 substances chimiques, dont 2500 connues pour être très toxiques quand des milliers d’autres n’ont pas été étudiées du tout… Et comme la production de plastique a augmenté de 79% entre 2000 et 2015 au point qu’il représenterait deux fois la masse de tous les mammifères vivants selon l’étude, on se dit qu’il y a une limite à la bonne conscience que nous donnent le tri des déchets et les usines de recyclage. Et que non, Elmer, finalement, le plastique ce n’est pas du tout fantastique. On tâchera d’y repenser au moment de faire des achats ou de remplir sa poubelle…

Sans emballage donc, voici les deux tests frais de la semaine : celui de VCV Rack 2 Pro et celui du préampli micro Camden EC1 de Cranborne, tous deux de très bon plans dans leurs catégories respectives…

Sur ce, bon week et à la semaine prochaine

Los Teignos
From Ze AudioTeam

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Le GIEC chiffre à 3,3 milliards le nombre de victimes du réchauffement climatique. On en parle ?

 

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L'un des plus joli morceau de l'histoire du rock :)

Lyle Mays  :(

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Grâce à toi j'ai écouté Pink Floyd aujourd'hui tiens haha bonheur, surtout après les pintes.

Sinon les gars vous êtes tous fait d'amour. Cet élan du cœur des femmes et des hommes. C'est pas du pipeau ou de la flûte alto. C'est un fait. Ne l'oubliez pas, pour vous hein.

Lyle Mays  :(

[ Dernière édition du message le 23/01/2022 à 15:08:54 ]

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Citation de Los :

Mais si tu le proposes, je vivrais bien dans un monde sans télé, sans téléphone portable, sans Internet, sans réveil, sans télécommande, sans banane ni aucun fruit exotique et sans la plupart des appareils ménagers, et où seuls ceux qui ont besoin (pas le droit, l'envie, le pouvoir d'en avoir une, mais seulement le besoin) d'une voiture personnelle en aurait une, où l'avion ne serait plus utilisé qu'en cas de nécessité et pas au choix (pas le choix de prendre un vol Paris Marseille quand le TGV mets trois heures pour y aller en ayant un impact 50 fois moindre sur l'environnement, par exemple). Comme je vivrais bien dans un monde où l'électricité serait coupée entre minuit et 6 h du matin. Et je ne me sentirais pas Amish pour autant.


Tout d'abord, très heureux de voir cette problématique abordée ici :D:

Globalement, je suis assez d'accord avec Los Teignos, mais de manière plus mesurée sur certains points: par exemple, au lieu de "sans internet" je prônerais plutôt pour "un accès individuel à internet limité dans le temps en fonction des besoins spécifiques de la personne" qui permettrait d'en conserver les avantages tout en en limitant l'usage à l'essentiel (le nécessaire) uniquement.

Je me suis exprimé musicalement sur le thème en question il y a quelques temps déjà.
Je viens de charger le morceau sur le site pour ceux/celles qui voudraient écouter:
https://fr.audiofanzine.com/chanson-francaise/compos/a.play,t.21914.html

Voici le texte:

Ils se sont multipliés au delà du raisonnable
Ils épuisent maintenant tes biens les plus indispensables
Ne se soucient pas dans leur quête minable
De sacrifier sur l’autel du gain toute ta vie admirable

Ô ma Terre, dis, pourquoi tu te laisses faire ?
S’ils continuent ainsi, ils vont te foutre en l’air
Ô ma Terre, dis, pourquoi tu te laisses faire ?
Tu devrais bien te secouer, pour les interpeller

De ta richesse beaucoup se sentent irresponsables
Trop peu acceptent la saine logique du durable
Et même si demain tu deviendras invivable
Ils s’imaginent, quoi qu’il advienne, qu’ils resteront intouchables

Ô ma Terre, dis, pourquoi tu te laisses faire ?
S’ils continuent ainsi, ils vont te foutre en l’air
Ô ma Terre, dis, pourquoi tu te laisses faire ?
Tu devrais bien te secouer, pour les semoncer

Ils n’arrêtent pas leur gaspillage lamentable
Même si parfois ton air en devient irrespirable
Qu’ils infligent à ta vie une chaleur insupportable
Truffent sol et eaux de leurs déchets, même les moins altérables

Ô ma Terre, dis, pourquoi tu te laisses faire ?
S’ils continuent ainsi, ils vont te foutre en l’air
Ô ma Terre, dis, pourquoi tu te laisses faire ?
Tu devrais bien te secouer, pour les faire cesser
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De cheffe en préfète, de chacune-et-chacun en toutes-et-tous, de professeure en agente, il n’est pas toujours facile de s’y retrouver dans la féminisation de la langue – mot pourtant déjà féminin. Depuis quelques années, la forme la plus radicale du combat égalitaire apparaît avec l’écriture dite inclusive, dont tout le monde a pu faire l’expérience au travers de graphies novatrices, souvent accusées de rendre la lecture compliquée, voire difficile. Et si, loin de simplement choquer les esprits conservateurs, le problème provenait de ce que la langue progressiste n’osait, en réalité, pleinement s’exprimer ?

Afin de rendre justice à la moitié féminine de la population, la féminisation du langage recourt principalement à trois techniques qui ne s’additionnent pas nécessairement mais ne s’excluent pas pour autant : d’une part, le refus de termes désignant des globalités au profit de formules faisant apparaître la féminité (ainsi en est-il du fameux celles-et-ceux ou encore du remplacement de l’Homme par l’humanité) ; d’autre part, la féminisation des noms de métiers ou de fonctions (apparaissent alors les auteures et autres sapeuses-pompières) et, enfin, l’écriture inclusive dans laquelle des tirets ou points intermédiaires font succéder des morceaux de mots (cher.ère.s ami.e.s amateur.trice.s d’égalité) et envisagent diverses règles d’accord – pas encore totalement arrêtées – qui peuvent s’appuyer sur la proximité (par exemple, la phrase ces camions et ces voitures sont belles, accorde l’adjectif avec le nom commun le plus proche et non avec l’ensemble du groupe nominal).

Cependant, l’on serait mal inspiré de se montrer créatif seulement dans la féminisation des noms communs, notamment ceux des métiers et fonctions, ou de l’accord systématiquement féminisé avec ces noms. En creusant un peu, on remarque vite que ce chantier lexical appelle son complément : le traitement des pronoms. Le je prononcé par un homme peut-il rester le même que celui dit par une femme ? Le tu désignant une femme peut-il continuer à s’orthographier comme celui relatif à un homme ? Et que dire des pluriels nous et vous qui gomment les identités, amalgamant chaque je dans un collectif qui devrait plutôt valoriser la diversité ? Dans cette logique, une modification ne pourra être éludée concernant les pronoms possessifs ou réfléchis : peut-on accepter qu’une femme n’ait d’autre choix que le masculin mon – alors qu’elle est femme ! – lorsqu’elle dit, par exemple, mon fils ? Et que penser d’une fille à propos de laquelle une amie indiquerait quelque chose comme : je vais lui rendre visite ? On le constate, la réforme des pronoms est nécessaire.

Or, pour indispensable qu’il soit, ce progrès relatif aux pronoms en appelle déjà un autre : l’évolution des verbes. L’accord ne se réalisant pas seulement dans le groupe nominal, les indicateurs d’état ou d’action que sont les verbes doivent bénéficier d’une innovation : s’ils s’accordent en nombre et portent ainsi la marque d’un pluriel, pourquoi ne pourraient-ils pas témoigner du sexe ou du genre de leur(s) sujet(s) ? Imagine-t-on seulement que la manière de manger, de boire ou de faire sa toilette soit identique selon que l’on est homme ou femme ? Toutes celles qui partagent le lit avec un homme savent d’expérience que la façon de dormir et de respirer est différente selon les sexes. Autant de variations qui demeurent invisibles si les mêmes verbes s’appliquent indistinctement. Faut-il recourir à de mots différents ? Faut-il plutôt qu’un élément graphique spécifique vienne souligner ces nuances dans le cadre d’un même terme (on féminiserait alors les verbes un peu comme on féminise les noms communs ou les adjectifs) ? Le débat reste ouvert. Il doit en tout cas avoir lieu.

En outre, la révolution langagière initiée avec la féminisation doit s’approfondir et franchir une étape supplémentaire avec le genre des noms en eux-mêmes. De la même manière qu’une femme qui soigne des patients ne peut être qualifiée de médecin mais bien de médecine – tout comme les élèvees, les metteures en scène, les ingénieuses, les accrobatees et autres chauffeuses routières doivent devenir la règle – il est inconcevable qu’une femme désigne plus longtemps son bras ou son véhicule par une grammaire de genre masculin : la bras et la véhicule sont alors requis. La réciproque étant valable, un homme dira mon tête ou se qualifiera, s’il se fait voler son montre, comme étant un victime, voire un victin. Féminiser les noms de métier ou de fonction tout en maintenant une domination langagière masculine sur les femmes serait incohérent, surtout à propos de leur propre corps, de leur caractère ou des objets qui leur appartiennent ; la femme dispose donc d’une cou et d’une genou tout comme elle porte la pantalon. Bien entendu, de son côté, le soldat (soldate pour une dame) retrouvera toute la logique relative à sa fonction lorsqu’il est estafette ou sentinelle, devenant un estafet ou un sentinel.

Certes, d’autres catégories de mots méritent sans discussion possible de bénéficier de l’évolution progressiste de la langue. Les ruptures ou enchaînements que constituent les conjonctions de coordination et autres connecteurs logiques et temporels doivent rendre compte de la distinction subtile ou franche avec laquelle les hommes et les femmes investissent le monde ; quel scandale y aurait-il qu’un mais, un donc ou un ensuite prennent une forme féminisée lorsqu’ils s’appliquent à la moitié de l’humanité ? Quant aux adverbes, largement présents dans la langue, ils ne peuvent échapper à une évolution semblable : imagine-t-on que les termes rapidement, loin, bien, beaucoup ou encore tard, renvoient à la même réalité selon qu’ils concernent un homme ou une femme ? L’adverbe est actuellement invariable, cette règle doit donc changer. C’est d’autant plus justifié que la fonction des adverbes est précisément de nuancer ou de modifier le sens d’autres mots de la phrase.

Continuons à creuser : les différentes catégories de mot progressant, ne convient-il pas aussi d’être attentif aux divers éléments graphiques que constituent majuscules, accents et autres marques de ponctuation ? S’il est clair qu’une femme et un homme n’ont pas la même voix, la même façon de prendre la parole ni de tenir discours, pourquoi faudrait-il que les mêmes guillemets ou les mêmes points d’interrogation leur soient indistinctement imposés ? À l’évidence, la simple pause que représentent la virgule ou le point ne saurait être identique selon les sexes. En parallèle à la rénovation égalitaire des mots, le chantier portant sur tous ces éléments graphiques ne doit être occulté.

Il en va également – cela a déjà été évoqué plus haut – des règles d’accord au sein de la phrase. La réflexion étant amorcée, nous n’y reviendront pas plus longuement ici. Posons simplement la question à l’aide d’un exemple : est-il normal d’écrire que le groupe nominal un homme accompagné d’un million de femmes justifie un accord masculin plutôt que féminin ?

Enfin, modifier les formules abusivement masculines (il y a, il pleut, il est tard…) est une urgence, tout comme il faut veiller à expliciter les termes qui entretiennent un flou souvent défavorable au féminin, au premier rang desquels se trouvent évidemment on, ce ou ça. Plus on creuse et plus on trouve : l’examen attentif de la langue permet de déterrer nombre d’occurrences où le sexisme prend racine, sans que nous en soyons toujours conscients au quotidien.

Pourtant, si la volonté de donner à voir et à entendre le féminin dans ces stratégies grammaticales et syntaxiques se comprend aisément, ne témoigne-t-elle pas d’une conception réductrice de l’humanité ? En effet, l’effort progressiste serait à saluer s’il n’oubliait les personnes dont les pratiques, l’orientation ou le vécu sexuels et sexués sont plus complexes. Pour user de terminologies actuelles, celui qui se définit transsexuel, non-binaire ou non-genré – pour ne citer que ces quelques cas – peut-il espérer se reconnaître, dans toute la richesse de sa singularité, au travers d’énoncés tels que sergente ou encore étudiant.e.s ? De la même manière que certaines innovations orthographiques promeuvent l’usage de termes neutres et non discriminants (iel en lieu et place des stéréotypés il ou elle, par exemple), la langue ne doit-elle pas s’efforcer de rendre également visibles les minorités sexuelles ? Autant d’individualités qui méritent d’apparaître dans la construction grammaticale selon la même logique que les minorités d’abord qualifiées d’homosexuelles se sont ensuite réclamées de la lutte LGBT (lesbienne, gay, bisexuelle et transsexuelle) pour accéder rapidement à un catalogue plus vaste (le terme LGBTI complétant la liste par transgenre et intersexe) jusqu’à une définition aujourd’hui illimitée : LGBTQIA+ (les queers et asexués faisant leur apparition tandis que le signe + final renvoie à toutes les autres situations : personnes se questionnant sur leur sexualité, hétérosexuels alliés à la cause, pansexuels, etc.).

Bref, un langage progressiste ne peut ignorer ces réalités et se doit de les rendre visibles. La grammaire nouvelle devra donc distinguer selon le genre, l’orientation, les pratiques ou l’identité sexués et sexuels de l’individu et prévoir autant de désinences que nécessaire, qu’il s’agisse des noms communs, des pronoms, des verbes, adverbes et de tous les autres mots et signes graphiques évoqués précédemment : une simple visibilité du féminin ou un procédé de distinction qui se limiterait à l’alternative masculin-féminin ne sauraient être satisfaisants. D’ores et déjà, si l’on en reste au seul exemple de l’écriture inclusive, des termes tels que hom.me.s ou fem.me.s (liste non limitative) doivent apparaître, tout comme il est aujourd’hui possible d’affirmer qu’il n’y a pas que les femmes qui possèdent un utérus ou encore qu’un homme peut avoir des règles douloureuses. Un progrès langagier ne peut faire l’économie d’une réforme de la logique même de la langue et doit ouvrir de nouvelles perspectives sémantiques, plus à même de rendre compte de réalités actuellement occultées par habitude, par simplification quand ce n’est pas par volonté délibérée de domination.

Pour incomplet qu’il soit, l’ensemble des propositions ci-dessus fournit un premier cadre de travail. Il vise à attirer l’attention de chacun sur les injustices cruciales dont le français porte la marque, afin de faire émerger une langue plus égalitaire où le féminin et toutes les problématiques de genre seront représentés sans discrimination. Voyons donc cette contribution comme un premier pense-bête ou une feuille de route dont chacun pourra se saisir pour participer à la création d’une langue progressiste et plus adaptée à dire le monde et à exprimer des idées enfin débarrassées de préjugés sexistes. Le chantier est profond et réclame toute notre énergie.

Toutefois, la révolution à l’œuvre ici doit garder en permanence à l’esprit le caractère évolutif de la langue. D’une part, en effet, rien ne nous dit que des recherches scientifiques ne nous permettront pas, dans un futur proche, de côtoyer des réalités pour lesquelles nous ne disposons pas encore de mots ; ainsi, pourrons-nous continuer à appeler un chat un chat lorsque l’hybridation du chat et de l’humain (ou du chat et de la chaise) seront effectifs ? De même, l’ouverture de nouveaux droits, notamment envers les animaux, pourrait signifier que l’évolution de la langue, d’abord en vue d’une féminisation et d’une valorisation des thématiques de genre, modifie plus avant le lexique, la grammaire et la ponctuation au profit des formes de vies non-humaines, animales ou végétales, voire de chimères issues des progrès génétiques à venir. D’autre part, la définition des mots elle-même doit d’emblée s’envisager comme plastique : le sens des termes femme ou homme doit évidemment se prêter à la fluidité qu’induit le passage d’un sexe à l’autre ou d’une sexualité à une autre, sans omettre la perspective trans-humaniste : pourra-t-on continuer à désigner à l’identique un humain quelconque et un être physiquement ou intellectuellement augmenté ? Le langage s’appliquant aux uns et aux autres ne devra-t-il pas connaître des évolutions supplémentaires ? Il en va encore des relations sociales et générationnelles où les mots famille, père, mère et enfant, mais aussi mariage, reproduction, descendance, couple ou hérédité seront redéfinis ; il en va, enfin, de toutes les autres fixités et de tous les attachements : mémoire, culture, histoire, origine, nation, patrie, région, etc.

Une fois réalisée cette marche vers une langue authentiquement progressiste car en perpétuelle redéfinition du sens de ses mots et de son fonctionnement, tandis que tous les stigmates d’un passé honteux auront disparu tant il est vrai que ni messieurs de la Fontaine ou Rabelais, ni messieurs de Balzac ou Hugo ne seront plus accessibles ailleurs que dans les cercles de linguistes poussiéreux ou des curieux anachroniques, la pierre d’après pourra être posée : orienter la langue vers la même évolution que celle en faveur de la féminisation et du genre mais en tenant compte d’une autre réalité au moins aussi impérieuse, la diversité ethnique et culturelle.

Car enfin, qui pourrait imaginer que le progressisme serait digne de lui-même si son combat en faveur de l’égalité sexuelle en venait à oublier les différentes composantes d’une population ? Toutes les identités venues enrichir notre musique, notre cuisine, notre mode, notre droit, nos rapports entre personnes et nos mœurs doivent trouver à s’exprimer au travers de la langue. Comme elle aura su intégrer la féminisation et la prise en compte des minorités sexuelles, la langue se régénérera à l’aune d’apports exogènes qui y trouveront manière à exister vraiment. La même logique que celle évoquée aux paragraphes précédents doit être à l’œuvre, qu’il s’agisse du lexique, de la syntaxe, des règles grammaticales ou des marques de ponctuation. De nouvelles sonorités émergeront probablement, voire de nouvelles lettres.

Achevant le processus, moquant l’avertissement de Babel où la diversité linguistique ne permettait plus à personne de parler avec quiconque, cette dernière pierre sera tombale, les précédents efforts ayant assurément creusé la fosse.

Je ne suis pas un "posteur-euse". Je suis un homme. Libre.

 

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Cool. Parler à la terre comme à une personne c'est sympathique. Mais on sait bien que c'est une visio poétique visant à humaniser, personnifier, un concept de nature qui n'existe pas. La terre n'existe pas. L'idée de la terre, oui.
Attendre une rébellion de "la terre" sera sûrement voué à une attente longue et frustrante. : )
En revanche, action, réaction... : )

Lyle Mays  :(

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Splonge, énorme. Intelligence notable qui va parfois trop loin dans l'intérêt éthique.

La neutralité arrive et règle tout le problème.

En réalité, le masculin, en langue française, est souvent un neutre, dans son sens.

Bref... C'est super intéressant pour le linguiste. Mais on s'en fout sûrement, non ? : )

Lyle Mays  :(

[ Dernière édition du message le 23/01/2022 à 16:29:42 ]

67
Citation :
Parce qu'une Statue de Staline parle de l'histoire, qu'il ne s'agit pas de renier, et qu'elle est destinée à rester en place en CDI ?
Je ne comprends pas pourquoi. Je veux dire, l'argument poussant à penser que la statue d'un criminel contre l'humanité ne puisse être retirée. Je ne dis pas qu'il faut, je demande pourquoi ce serait... Non autorisé. Voire non souhaitable. En gros. Trop plaisir de voir une statue d'Hitler quand je sors de chez moi tous les matins. On parle d'un sujet sans intérêt là non ? C'est stupide éventuellement, tu ne crois pas ?
Je ne parlais pas de ces dingues, je parlais plutôt de ceux, en minorité qui veulent à toute fin débaptiser les rues, et faire tomber les statues, avec comme seul critère qu'elles ne leur plaisent pas.
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Je n'ai jamais dit ni n'ai jamais pensé que la langue devait être le reflet de toutes les minorités (encore que sur le sujet des femmes, on parle de la majorité de l'espèce humaine, hein), ni que tous les mots, y compris les adverbes, devaient exister en masculin, féminin ou neutre. Je dis juste que l'écriture inclusive est un moyen de bien faire chier tout le monde pour que tout le monde s'interroge, vu que sans ça il ne se passe rien, qu'on vote des lois dont les gens se contrefoutent et qu'à l'heure actuelle, dans un pays a priori libre et égalitaire comme la France, il vaut mieux avoir un petit garçon qu'une petite fille quand on est concerné par l'avenir de son enfant.

L'écriture inclusive, c'est de l'activisme politique, et à tout prendre, je préfère voir les gens écrire professeure (67,8 % des enseignants sont d'ailleurs des femmes) et féminiser les noms de métier et de fonction (car c'est surtout cela que ça concerne), que de les entendre dire qu'ils positivent (néologisme inventé par Carrefour) et sont positivistes sans avoir la moindre idée de qui est Auguste Comte (même s'il est vrai qu'on vit actuellement le retour d'un positivisme bas de plafond qui nous rassure sur la capacité de la science à régler tous nos problèmes).

De l'activisme donc. C'est exactement comme une grève, comme une opération escargot ou comme un tag sur l'Arc de Triomphe : ça permet d'indigner le Jean-Pierre Pernault qui sommeille en chaque Monsieur Dupont et qui se dit alors : "Ah, non ! On ne touchera pas au patrimoine de la langue". Puis "Qu'est ce que c'est que cette histoire ?". De l'activisme nécessaire aussi parce que comme le montre l'histoire des progrès sociaux en France, personne n'a jamais rien obtenu en le demandant poliment ou en comptant sur la justice du système. Les droits que l'on souhaite obtenir, il faut aller les chercher et en d'autres temps, on a coupé des têtes pour cela : convenons que les femmes sont plutôt pacifistes en s'en tenant à exiger une évolution de certains mots. Personnellement, j'aurais bien mis 6 mois de prison ferme à chaque député ayant insulté Edith Cresson lors de son discours d'investiture, assorti d'une inéligibilité à vie, mais bon, à cette époque, un élu du peuple avait ce genre de privilège à l'époque...

Il s'agit évidemment d'un activisme un peu con comme tous les activismes mais qui n'est qu'un juste retour de bâton pour une langue dont la graphie a été pensée par l'Académie Française pour être, non pas fédératrice, mais discriminante. Regarde si tu ne l'as pas vue la conférence des deux profs postée au-dessus ; moi perso, j'ai beau être attaché à la langue et bander chaque fois que j'entends Badinter faire des subjonctifs plus que parfait avec un naturel désarmant, je me dis que oui, la base de notre société, y compris son langage, a quelque chose de pourri. D'un détail linguistique à un autre, on se souviendra d'ailleurs aussi que "Les droits de l'Homme et du Citoyen" s'écrivait à la base avec un h minuscule, parce qu'effectivement, ça ne concernait que les droits des français masculins et on a tué Olympe de Gouge pour avoir contesté la chose. Notre nation est aussi bâtie sur l'abjecte vision d'un conquistador sanguinaire qui, en plus de rétablir l'esclavage, expliquait dans son code civil :

Citation :
La femme est notre propriété, nous ne sommes pas la sienne; car elle nous donne des enfants, et l'homme ne lui en donne pas. Elle est donc sa propriété comme l'arbre à fruit est celle du jardinier.


Quand on voit un zébu se présenter à la présidentielle en hurlant son amour de Napoléon, ça fait sourire jaune, tu avoueras. Et j'imagine bien ce que ce bon Éric doit penser de l'écriture inclusive...

Enfin, même si le conservatisme propre à mon âge (47 ans) fait que je suis naturellement heurté par les nouvelles formes de la langue (Malgré que, positiver, et même ce truc d'écriture inclusive), je me rappelle à chaque fois que je suis heurté de la justesse du combat séculaire, et du fait qu'on se bat avec les cailloux qu'on nous laisse quand on n'a pas d'autres armes. Ce faisant, féminiser les noms de fonction et de métier enrichit la langue, la rend plus précise et marque au niveau éthymologique une trace de ce qui se passe en ce moment socialement en France, tout comme les mots d'origine germanique, latine, arabe ou anglaise racontent l'histoire de la France, ses invasions, ses colonies. Aura-t-on plus de mal à faire de l'étymologie après ça ? Non. La langue sera-t-elle défigurée ? Ca reste une question subjective vu qu'elle est d'ordre esthétique. Aura-t-on plus de mal à se comprendre ? Non plus, au contraire même.

Et je te dis, si un petit e au bout de professeur permet de discuter de ce qui se cache derrière, alors c'est gagné pour moi. Car sans ça, on n'en parle pas comme on ne parle pas des problèmes des smicards sans qu'ils se mettent à giletjauner violemment... Comme le #metoo, c'est une porte d'entrée vers le féminisme, sa raison d'être et son histoire, et c'est grâce à ce genre de porte que j'ai découvert que ma mère n'avait pas le droit d'ouvrir un compte en banque quand elle avait 20 ans, ni celui de porter un pantalon, une porte d'entrée donc pour penser un monde plus juste.

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Le GIEC chiffre à 3,3 milliards le nombre de victimes du réchauffement climatique. On en parle ?

 

[ Dernière édition du message le 23/01/2022 à 17:17:04 ]

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Citation de Los :
(...) il vaut mieux avoir un petit garçon qu'une petite fille quand on est concerné par l'avenir de son enfant (...)


C'est très discutable, ça. (perso, j'ai les deux et j'en suis très heureux)
Les garçons sont ceux qui connaissent le plus de difficultés scolaires. Ils sont ceux qui présentent le plus de problèmes de comportement à l'école. Ils sont très majoritairement représentés dans les rangs de l'addiction aux drogues, de la délinquance et dans les prisons. Et font l'objet, en plus, d'une culpabilisation permanente (patriarcat, machisme, sexisme, masculinité toxique et tutti quanti) - dans un précédent message, quelqu'un à évoqué "les petits mâles", raccourci qu'il ne se serait probablement pas permis vis-à-vis du beau sexe.

Je ne suis pas un "posteur-euse". Je suis un homme. Libre.

 

70
Je voulais une petite femelle, sa mère et moi avons fabriqué une petite femelle. : )
Elle dit, à 13 ans, qu'elle est un mâle alpha... Chaud. Je lui ai acheté une strat. Aucune femme n'est normalement assez demeurée pour jouer sur une planche à corde. Je dis de la merde là non ? : )

Ayant été un petit mâle, je me suis permis.
La culpabilisation des garçons et la soumission des filles. Cela n'existe pas vraiment, si ? Ou alors on a encore laissé des gens qui n'aiment pas les humains à l'éducation nationale ?

Lyle Mays  :(

[ Dernière édition du message le 23/01/2022 à 19:48:26 ]