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Pédago
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Comment dompter un système d'écoute ? Prendre ses marques dans un nouveau studio

Que vous soyez amené à mixer dans un autre studio que le vôtre, que vous veniez d'acquérir de nouvelles enceintes de monitoring, ou tout simplement après un déménagement, il est impératif de vous habituer à votre environnement d'écoute avant de pouvoir travailler correctement. Cette démarche primordiale peut ne prendre qu'une poignée de minutes pour peu que vous appliquiez une méthode certes rigoureuse, mais ô combien efficace !

Le pourquoi

Mastering your monitoring system

Votre apti­tude à faire sonner un mix dépend direc­te­ment de la connais­sance que vous avez des points faibles de votre système d’écoute. En effet, si par exemple le couple formé par les enceintes et la pièce renvoie un son riche dans les aigus sans que vous en ayez conscience il est fort probable que lors d’une écoute dans un envi­ron­ne­ment diffé­rent votre mixage paraisse « terne ». En revanche, si vous œuvrez en toute connais­sance de cause, il vous sera alors plus facile de compen­ser les faiblesses acous­tiques inhé­rentes à vos condi­tions de travail.

Le comment

Afin de domp­ter un système d’écoute nul besoin d’un fouet, une simple compi­la­tion sur CD, clé USB ou lecteur MP3 qui vous suivra partout suffira. Il s’agît ici de regrou­per ce que l’on nomme des morceaux de réfé­rence. Ces derniers devront être révé­la­teurs de certains aspects spéci­fiques à la qualité du son perçu. Un titre vous servira par exemple à cerner la dyna­mique, un autre vous aidera à déter­mi­ner la largeur stéréo repro­duite, etc. Ainsi, une simple lecture de cette compil vous permet­tra de rapi­de­ment inté­grer les limi­ta­tions que vous aurez à gérer lors d’un mixage au sein d’une nouvelle confi­gu­ra­tion.

Le choix

Afin de sélec­tion­ner au mieux vos réfé­rences, voyons quelques remarques géné­rales qui tiennent du bon sens commun. Il va sans dire que la qualité de vos sources sonores doit être irré­pro­chable. Au revoir donc MP3 ou tout autre format compressé, ici nous voulons du WAV 16 bit / 44.1 kHz mini­mum. 

D’autre part, puisqu’à un moment donné vous souhai­te­rez évaluer la dyna­mique, il est décon­seillé d’uti­li­ser des chan­sons maste­ri­sées tant elles peuvent être alté­rées à ce niveau-là. 

Mastering your monitoring system

Votre choix devra égale­ment faire fi de toute consi­dé­ra­tion esthé­tique. Enten­dez par là que le but n’est pas de faire plai­sir à vos oreilles en écou­tant une belle produc­tion corres­pon­dant à vos goûts musi­caux, mais bel et bien d’iden­ti­fier rapi­de­ment les atouts et les incon­vé­nients avec lesquels vous allez devoir travailler. Person­nel­le­ment je ne suis pas un grand fan de reggae et j’ai pour­tant un titre bien « roots » en guise de réfé­rence pour l’image 3D du son.

En ce qui concerne la durée, pas besoin de morceaux entiers. De simples extraits d’une minute suffi­ront ample­ment à vous faire une bonne idée pour peu que chacun soit bien repré­sen­ta­tif d’un seul et unique aspect que vous souhai­tez analy­ser.

Inutile égale­ment de multi­plier les exemples, sous peine de diluer le propos. Conten­tez vous de six ou sept, dix tout au plus. Et encore une fois, chacun d’entre eux devra vous éclai­rer sur un seul point spéci­fique. Pour ma part, j’uti­lise en tout et pour tout 6 extraits : un pour analy­ser la stéréo, un pour la réponse dans les graves, un autre pour les aigus, un pour la dyna­mique, un pour la spatia­li­sa­tion 3D, et enfin un dernier pour la « couleur sonore » géné­rale. 

Enfin, est-il néces­saire de préci­ser que vous devez connaître cette compil sur le bout des doigts ? Il faut abso­lu­ment que vous sachiez comment cela doit sonner dans l’idéal afin de tirer un maxi­mum de votre écoute critique sur les instal­la­tions sonores que vous cher­chez à appri­voi­ser. Pour cela, il est conseillé de piocher dans vos propres mix puisqu’a priori ce sont ceux que vous maîtri­sez le mieux. Les heures que vous avez passées dessus vous en ont révélé les moindres détails et avec le temps vous en avez certai­ne­ment assi­milé les forces et les faiblesses. Autant mettre à profit ce savoir, non ?

Pour aller plus loin…

Mastering your monitoring system

La première chose que vous vous devez donc de faire afin de vous accli­ma­ter à une nouvelle situa­tion d’écoute, c’est de passer une dizaine de minutes à écou­ter votre compi­la­tion de réfé­rence. Simple et rapide, cette petite routine est réel­le­ment un excellent réflexe à avoir. Et si par hasard vous avez une quin­zaine de minutes en plus à consa­crer à l’étude de votre écoute, j’ai une petite astuce person­nelle diable­ment effi­cace en sus de ce qui précède. J’uti­lise depuis quelque temps un logi­ciel permet­tant de s’en­trai­ner à la recon­nais­sance des fréquences, Trai­nYou­rEars EQ Edition. J’en ai cepen­dant un usage assez inha­bi­tuel puisqu’en géné­ral, en arri­vant dans un nouveau studio j’écoute tout d’abord mon CD de réfé­rence puis je passe un bon quart d’heure à faire un quizz via ce soft afin d’af­fi­ner le cali­brage de mes oreilles. En compa­rant le résul­tat par rapport à mon score habi­tuel, je sais instan­ta­né­ment si mon cerveau s’est adapté au lieu. Essayez et vous m’en direz des nouvelles !


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