On a beau fabriquer des amplis très complets, permettant des corrections simples, rapides et efficaces, votre chaîne sonore commence surtout par votre jeu et les réglages effectués en amont sur votre instrument. D'où ce guide...
C’est un fait : vous pouvez retourner l’égaliseur de votre amplificateur dans tous les sens, si vous ne savez pas quel micro est à mettre en valeur et comment régler votre tonalité, vous allez avoir du mal à trouver le bon grain. Voici donc quelques rudiments pour comprendre comment fonctionne une basse et pour savoir comment la dompter. Et l’on commence fort logiquement dans cet article par le réglage des micros d’une basse passive.
Le micro est ton ami
En fonction du type d’instrument sur lequel on joue, on ne retrouve pas forcément la même configuration de micros. On en compte au minimum un et souvent deux. Dans la plupart des cas, si votre basse n’en a qu’un, vous aurez un kit précision ou un double bobinage en guise de capteur. Dans les configurations à deux micros, il y a plusieurs associations possibles : deux simples, un simple et un double, deux doubles. On ne traitera pas des spécificités de chacune, je l’ai déjà fait dans un précédent dossier.
Je reviendrai cependant sur une notion importante : peu importe la nature du capteur, sa position est primordiale dans son incidence sonore. Si le micro est proche du manche, il capte la vibration la plus ample de la corde, s’il est proche du chevalet, un capteur identique en fera de même avec la plus courte. Le premier est donc assigné aux graves, tandis que le second se charge des aigus.
Le potard est roi
Vos réglages passent par les potentiomètres trônant sur la table, sur une basse passive, tout est question de volume et de tonalité. On règle le volume d’un micro en usant du potard assigné à cette fonction. Quand il y a deux micros, on peut les contrôler par deux volumes ou un seul, associé à une balance entre les deux signaux.
Donner le ton
En plus du volume, votre basse dispose d’une ou de deux tonalités. La plupart du temps ce potentiomètre sera unique, on le nommera alors tonalité générale. En fait la tonalité passive réside dans l’emploi d’un composant électronique rudimentaire que l’on appelle condensateur. Soudé à un potentiomètre, sa fonction est de filtrer les hautes fréquences pour les envoyer à la masse du circuit : c’est un filtre qui coupe les aigus et dont on contrôle l’ouverture.
Pour faire simple : quand on tourne la tonalité dans le sens des aiguilles d’une montre, on obtient un son plus aigu. En procédant inversement, le signal devient plus grave. Mais limiter le contrôle de la tonalité aux graves et aux aigus serait lui faire une grave injustice : elle affectera aussi la tranche des médiums en fonction du micro qu’elle corrige.
Le juste milieu
Quand on a compris le rôle de chaque micro et la manière d’en prendre le contrôle, il reste à se familiariser avec les subtilités des réglages de son instrument. Je vous invite, afin d’en apprécier toutes les nuances, à mettre l’égaliseur de votre ampli à plat ou de le couper si la chose est possible. Je conseille à un débutant de faire simple, pour vite connaître le grain naturel de son instrument. Si vous maîtrisez déjà plusieurs techniques de jeu, cet exercice sera à reproduire pour chacune.
Prenez une petite ligne de basse que vous aimez jouer, deux mesures suffiront pour vous repérer. Jouez cette ligne en boucle, d’abord avec tous les volumes à fond et la tonalité réglée sur la moitié. Puis coupez d’abord le micro aigu, jouez quelques instants, faites de même avec le grave. Vous constaterez que même si le son reste exploitable sur un seul micro, son choix induit des fréquences et des sonorités bien particulières. Remontez maintenant les deux volumes et jouez un peu. Puis ajustez le volume entre les micros, afin d’équilibrer le signal de chacun et trouver dans l’ensemble à la fois ce qui vous plaisait dans l’un et dans l’autre et ce qui vous manquait quand un des deux venait à disparaître. Vous venez de régler la balance entre les micros.
Si votre basse ne dispose que d’un seul capteur, passez directement à l’ajustement de la tonalité. Il faudra pour cela se concentrer à nouveau sur la notion d’équilibre, même si pousser la tonalité à fond dans les aigus ou planquée dans les graves semble fonctionner. La tonalité bien centrée va vous permettre d’ajuster le signal du mixage entre les micros et le rendre plus pertinent. L’idée est d’envoyer un grain qui sera reconnu et entendu par le public, il doit se distinguer sans se confondre et écraser les autres instruments, à vous de trouver la tonalité qui colle à votre basse sur cette ligne : celle qui favorise les fréquences que vous voulez entendre sans jamais condamner les autres.
Je procède ainsi quand je teste toutes les basses pour AudioFanzine, afin d’entendre l’instrument que je joue (entendre veut aussi dire comprendre). Pour chaque style de jeu : slap, taping, emploi du médiator ou doigts, on peut trouver le bon son sur une passive en procédant ainsi. Mais si vous comptez alterner ces techniques au sein d’un même morceau, je vous conseille de trouver un réglage qui passera à peu près partout. Cela vous évitera de vous ruer sur vos potards à chaque refrain d’une chanson et de vous concentrer avant tout sur le jeu. Le réglage de l’amplification et surtout de la préamplification permettra de sublimer le grain de votre instrument et de l’adapter au lieu et à la formation dans laquelle vous jouez. Nous verrons ce point très prochainement !