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Test de la Steinberg UR22 - UR so small

8/10

Steinberg avait introduit sa série UR il y a un peu plus d'un an avec les UR28M (que nous avons testé) et UR824. Le constructeur revient à la charge avec un modèle d'entrée de gamme, placé sous la barre des 150€, et intégrant deux préamplis D-Pre. Verdict ?

Depuis le rachat de Stein­berg par Yamaha, nous avons vu fleu­rir des produits, qu’ils soient logi­ciels ou maté­riels, inté­grant des tech­no­lo­gies prove­nant de l’équipe de R et D du construc­teur nippon, comme l’AI (Advan­ced Inte­gra­tion, dans certaines inter­faces audio) ou la VCM (plug-ins RND Portico et Yamaha Vintage).

La petite inter­face audio USB testée aujour­d’hui intègre elle aussi une tech­no­lo­gie Yamaha avec ses préam­plis D-Pre, dispo­nibles sur les autres inter­faces UR de Stein­berg et sur certaines tables de mixage Yamaha. A priori une bonne nouvelle, vu les critiques qu’ont reçu ces préam­plis ces derniers mois.

Une belle robe

On ne peut pas dire que l’UR22 sorte des sentiers battus, tant au niveau du design que des fonc­tion­na­li­tés. Si la construc­tion est sérieuse, avec son châs­sis métal­lique, son poids rassu­rant (998g) et son look plutôt « pro », noir et alumi­nium brossé, on ne peut pas dire que Stein­berg ait pris trop de risques avec un format très clas­sique 1/3 de rack.

Steinberg UR22

À l’heure où l’on voit débarquer des inter­faces audio au format desk­top, propo­sant des boutons et potards pratiques placés sous les doigts, l’UR22 fait un peu figure d’an­tiquité. Mais dans la même gamme de prix, Preso­nus, Roland ou encore Focus­rite font la même chose… Il n’y en a pas un pour rattra­per l’autre ! Nous avions appré­cié la Konnekt 6 de TC Elec­tro­nic qui propo­sait quelque chose de diffé­rent et pratique… Mais qui n’avait qu’un seul préam­pli micro ! On ne peut pas dire que le marché des inter­faces audio soit d’un dyna­misme renver­sant… Voilà, c’en est fini pour le coup de gueule.

Des prises et des boutons

Steinberg UR22

Côté fonc­tion­na­lité, c’est du grand clas­sique aussi, avec devant les entrées au format combo XLR/jack 6,35 mm (Neutrik, s’il vous plait), les deux potards de gain asso­ciés (analo­giques, pas de contrôle numé­rique, dommage), des indi­ca­teurs de peak, 48 Volts et d’USB, un potard qui permet­tra de contrô­ler le mix entre le signal prove­nant de votre séquen­ceur et le signal prove­nant des entrées, un switch pour enclen­cher le mode Hi-Z (haute impé­dance pour bran­cher une guitare/basse élec­trique), une sortie casque avec son volume, et enfin le potard de volume géné­ral, contrô­lant les deux sorties que l’on retrouve à l’ar­rière. Ces dernières sont au format Jack 6,35 TRS symé­trique. Dans la série « retour vers le futur », nous retrou­vons des prises MIDI au format DIN 5 broches, que certains seront néan­moins heureux de retrou­ver. Avec tous les contrô­leurs MIDI USB enva­his­sant le marché, il est de plus en plus rare de retrou­ver ces prises DIN sur nos inter­faces audio d’en­trée de gamme. On termine enfin avec le switch pour acti­ver l’ali­men­ta­tion 48 V sur les deux entrées micro à la fois.

On branche et on enre­gistre

Si l’ins­tal­la­tion s’est dérou­lée sans problème sur notre Mac, nous sommes quand même un peu déçus que Stein­berg ait implanté si peu de fonc­tions permet­tant une inté­gra­tion pous­sée avec son séquen­ceur. Le construc­teur met en avant la fonc­tion « auto-setup » qui assigne auto­ma­tique­ment les entrées/sorties dans Cuba­se… Mouais ! Ce n’est pas le genre de truc qui change la vie… Il n’y ainsi aucun réel avan­tage à utili­ser cette inter­face avec Cubase, et inver­se­ment, une inter­face concur­rente offrira les mêmes fonc­tion­na­li­tés que l’UR22 dans le séquen­ceur alle­mand. À noter tout de même que l’in­ter­face est four­nie avec Cubase AI 6 (qu’il faudra télé­char­ger) et les acqué­reurs seront auto­ri­sés à télé­char­ger la version 7 lorsqu’elle sera dispo­nible. Les prin­ci­pales limi­ta­tions de cette version par rapport à la version complète sont, entre autres : 32 pistes audio maxi­mum (48 MIDI), 4 inserts par tranche, 8 slots d’ins­tru­ments virtuels. HALion Sonic SE et 26 trai­te­ments VST sont inclus, de quoi se faire la main sans problème pour le home-studiste débu­tant.

Steinberg UR22

Lors de nos essais, l’in­ter­face s’est révé­lée stable et les drivers nous ont paru effi­caces. À cause d’un chan­ge­ment récent d’or­di­na­teur, nous n’avons pas pu inté­grer l’in­ter­face dans notre bench­mark de drivers, et nous avons obtenu logique­ment de bien meilleurs résul­tats qu’avec notre ancien ordi­na­teur. Mais cela n’est pas compa­rable avec nos anciens rele­vés.

Les préam­plis proposent un gain allant jusqu’à 60 dB, ce qui est très bien pour une inter­face de ce prix, et le souffle, même avec le gain poussé à fond, reste discret. Les D-Pre sont effec­ti­ve­ment de bons préam­plis et le fait qu’ils soient inté­grés à cette inter­face, qui se place sous la barre des 150€, est une très bonne nouvelle. Dernier détail rassu­rant : pour faire le compa­ra­tif, nous avons réglé le gain de notre Metric Halo ULN-8 à 40 dB (gain contrôlé numé­rique­ment). Pour arri­ver à un niveau en entrée équi­valent (à 0,1 dB près) sur l’UR22, nous avons dû pous­ser le potard de gain jusqu’à la moitié de sa course seule­ment. Cette dernière est donc assez linéaire, ce qui est rare sur les inter­faces audio d’en­trée de gamme ayant géné­ra­le­ment la fâcheuse tendance à avoir une courbe expo­nen­tielle sur le potard de gain (le niveau monte brusque­ment en fin de course, avec beau­coup de souffle si possible !). Évidem­ment, on aurait préféré un gain contrôlé numé­rique­ment, mais à ce prix-là, il ne faut pas rêver.

Steinberg UR22

Concer­nant les conver­tis­seurs (qui montent jusqu’à 192 kHz, ce qui reste un argu­ment plus commer­cial qu’autre chose), nous n’avons pas pu réali­ser correc­te­ment notre « loop back test », car l’in­ter­face ne dispose tout simple­ment pas de véri­table entrée au niveau ligne comme c’est souvent le cas dans les inter­faces d’en­trée de gamme. En effet, nous pouvons voir sur le schéma fonc­tion­nel fourni par le construc­teur que l’en­trée ligne passe forcé­ment par l’étage de gain. Il faudra donc se fier unique­ment à ses oreilles avec l’exemple suivant : nous avons posé un micro devant une guitare acous­tique (une Gibson J-200), un câble Y envoie le signal à la fois dans l’UR22 et une ULN-8 de Metric Halo qui sert ici de mètre étalon. La petite Stein­berg se débrouille très bien pour une inter­face d’en­trée de gamme coûtant 150€ ! Large­ment de quoi maquet­ter, ce qui sera l’objec­tif premier des acqué­reurs de cette UR22. Nous avons d’ailleurs fait exprès d’omettre l’ori­gine des fichiers sons… Saurez-vous recon­naitre l’UR22 de l’ULN-8 ? Allez voter ici, nous donne­rons la réponse dans quelques jours.

Exemples Audio Inter­face A (format WAV)

Exemples Audio Inter­face B (format WAV)

 

Conclu­sion

Sans trop se mouiller, Stein­berg sort une inter­face audio qui ne révo­lu­tionne rien, qui en fait peu, mais qui le fait bien. Les préam­plis D-Pre sont clai­re­ment le point fort de cette UR22 : ils offrent un gain suffi­sant pour la majo­rité des situa­tions et soufflent peu. On regret­tera juste l’ab­sence de véri­table entrée ligne et de fonc­tion­na­li­tés qui sortent un peu de l’or­di­naire (commandes physiques, auto-gain…). Pour le reste, l’in­ter­face est robuste et simple à utili­ser, ce qui ravira les utili­sa­teurs novices et nomades à la recherche d’une inter­face à 150€ propo­sant deux bons préam­plis micro.

Notre avis : 8/10

  • Les préamplis D-Pre
  • Une carcasse robuste
  • Le prix
  • Entrée/sortie MIDI sur DIN 5 broches
  • Simple à utiliser
  • Pas de véritable entrée ligne
  • Rien de bien nouveau sous le soleil...

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