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Test du Tyros 3 de Yamaha - L'arrangeur arrangé

Perpétuant pour la troisième fois la lignée Tyros, Yamaha présente un nouvel arrangeur ultra sophistiqué et d’une musicalité rarement égalée.

Perpé­tuant pour la troi­sième fois la lignée Tyros, Yamaha présente un nouvel arran­geur ultra sophis­tiqué et d’une musi­ca­lité rare­ment égalée.

 

À une époque, les arran­geurs repré­sen­taient les parents pauvres de l’in­dus­trie musi­cale. Gadgets deve­nus outils péda­go­giques pour enfants puis adultes en recherche de sensa­tions musi­cales fortes, ce sont aujour­d’hui de puis­santes stations de produc­tion, dotées de ROM énormes, mémoires pour les samples, DTD, ports USB… Certains construc­teurs incor­porent des pans entiers de tech­no­lo­gie déve­lop­pée sur leurs works­ta­tions, à tel point que celles-ci n’ont qu’à bien se tenir. Chez Korg, les PA2X embarquent un véri­table synthé type Triton / M3. Chez Ketron, l’Au­dya est une usine à boucles audio qui s’har­mo­nisent et se « times­tretchent » en temps réel. Sur le Tyros 3, point de fiori­tures, Yamaha a choisi d’amé­lio­rer tout ce qui pouvait l’être dans son concept d’ori­gine : réalisme sonore, harmo­ni­sa­tion, proces­seur d’ef­fets et inter­face utili­sa­teur.

Tour du proprié­taire

Tyros 3

Comme ses prédé­ces­seurs, le Tyros 3 est embarqué dans une carcasse en plas­tique gris alu sur le dessus et noir sur le dessous. Pour ce niveau de gamme, on aurait préféré une coque en alu brossé, bien plus classe et tout aussi légère. Même si elle n’est pas faite pour cela, la partie située sous les touches a tendance à plier quand on appuie dessus, autant inves­tir dans une housse de trans­port. Le construc­teur en propose une en option, brodée « Tyros 3 », du plus bel effet. Le clavier FSX comporte 61 touches sensibles à la vélo­cité et à la pres­sion. C’est le meilleur clavier léger que nous ayons été amenés à tester : la réponse est franche, l’équi­libre parfait et le contrôle total ; ce clavier détrône dans notre clas­se­ment le fameux clavier Yamaha équi­pant, entre autres, les DX7, Korg Trinity / Triton… Depuis le Tyros origi­nel, Yamaha n’a cessé de faire évoluer la posi­tion des diffé­rentes sections de contrôle. Cette fois, les choix nous paraissent tout à fait judi­cieux. À gauche, tout ce qui touche les styles et séquences : en partie infé­rieure, on trouve les commandes de pilo­tage des styles (intros, varia­tions, breaks, fins, trans­port, fondus, modes d’ar­ran­ge­ment, tempo, pads…) ; au milieu, les touches de sélec­tion des styles par caté­go­rie ; tout en haut, la gestion du séquen­ceur. C’est aussi là que se situe la section dédiée au micro : réglages, harmo­nies voca­les…

Au centre de la machine, diffi­cile de manquer le grand écran VGA 640 × 480 points de 7,5 pouces. Sa matrice active couleur lui confère une forte lumi­no­sité et un excellent piqué. L’écran est orien­table (mais pas moto­risé, d’ailleurs on s’en fiche un peu). Il est cerné de boutons de part et d’autre, permet­tant le choix des sons et styles, la navi­ga­tion dans les diffé­rents onglets des pages de menu et l’édi­tion directe des para­mètres. Rien à dire, ça fonc­tionne très bien, le fait qu’il ne soit pas tactile ne pose aucun problème et ça évite de trop le salir. Sous l’écran, en plus des 8 paires de touches de fonc­tion (édition de valeurs variant suivant la page menu), le Tyros 3 offre 9 curseurs linéaires tout à fait bien­ve­nus : non seule­ment ils permettent une édition rapide du mixeur inté­gré (nous y revien­drons), mais surtout ils sont déci­sifs pour les programmes d’orgues à tirettes modé­li­sés. Dès qu’un programme de ce type est appelé, l’écran affiche une repré­sen­ta­tion graphique des tirettes types Hammond B3, les curseurs permet­tant alors de les régler à la volée en live. Une amélio­ra­tion par rapport aux précé­dents modèles que nous saluons.

Enfin, la partie droite de la machine est réser­vée aux programmes sonores : en bas, la sélec­tion des mémoires de scène, les regis­tra­tions OTS (nous y revien­drons égale­ment), le choix des canaux main gauche / main droite et la sélec­tion / coupure des parties consti­tuant les diffé­rents canaux. Au centre, les touches de sélec­tion des programmes par caté­go­rie. En haut enfin, les diffé­rentes sections effets des programmes. C’est aussi dans cette partie que l’on trouve la section direct-to-disc (nous y revien­drons) et les menus système.

 

Suite de la visite

Site marchand

Le Tyros 3 est équipé d’une connexion inter­net LAN RJ45. La connexion néces­site un ordi­na­teur en paral­lèle, donc il faut un hub ou un routeur. Le navi­ga­teur est inté­gré à l’OS du Tyros 3, les 2 × 8 touches de fonc­tion servant à la navi­ga­tion. Les liens vers les pages favo­rites peuvent être mémo­ri­sés pour rappel ulté­rieur. À nous, donc, le télé­char­ge­ment de fichiers gratos en tout genre, vive la liberté ! Toute­fois, l’objec­tif non feint du construc­teur est de nous faire ache­ter des banques de sons ou de styles en ligne. Lorsqu’on va sur le site dédié aux arran­geurs Yamaha, on s’at­tend à plein de nouvelles ressources genti­ment offertes pour notre nouveau gros joujou, mais on est vite amené à faire fumer sa carte de crédit, les goodies se limi­tant à ce jour à quelques banques de chœurs. Société de consom­ma­tion, quand tu nous tiens. Le côté posi­tif, c’est que c’est quand même pratique de pouvoir télé­char­ger un tas de Midi­files et morceaux de Karaoké direc­te­ment et de les orga­ni­ser très vite sur le Tyros 3.

La connec­tique du Tyros 3 est plutôt impres­sion­nante, là on est bien dans le haut de gamme. À commen­cer par les prises casque et USB To Device judi­cieu­se­ment situées sur le devant (l’une à gauche, l’autre à droite). Sur l’ar­rière, c’est un gruyère : prise 3 broches secteur (alimen­ta­tion interne, merci), entrée stéréo (ligne / micro avec poten­tio­mètre de gain), départs / retours audio stéréo avec poten­tio­mètre (permet­tant de connec­ter des unités audio externes, telles qu’ef­fets, plati­nes…), 2 paires de sorties stéréo assi­gnables, 2 sorties vidéo RGB / cynch (pour connec­ter un écran LCD, un moni­teur ou une TV), 4 prises Midi (2 In/Out), 3 prises pédales, 2 ports USB2 (hôte et Device) et une prise LAN RJ45 pour connexion inter­net (voir enca­dré de droite). Enfin, aux 2 extré­mi­tés du panneau arrière se trouvent 2 jacks permet­tant de connec­ter la sono maison TRS-MS02 emprun­tée au Tyros 2, consti­tuée de 2 satel­lites et 1 cais­son de basses / ampli. Les satel­lites se fixent aux angles à l’ar­rière de la machine, pour une posi­tion d’écoute opti­male, tandis que le gros cais­son de basses /ampli se pose à même le sol. On relie ce dernier à la machine avec 2 câbles. Avec ses 2 X 20 + 40 watts et sa réponse en fréquence équi­li­brée, cette petite sono offre une écoute très correcte pour une utili­sa­tion privée (studio, salon) ; pour la scène, il faudra prévoir plus grand.

Le Tyros 3 est livré avec un pupitre et un CD-Rom. Le disque dur interne 80 Go est vide, tout comme les 2 empla­ce­ments, situés sous le capot, permet­tant d’ac­cueillir des barrettes DIMM 168 broches de 64 à 512 Mo, unique­ment par paire et de même capa­cité. Ils permettent d’étendre la RAM initiale de 4 Mo pour impor­ter des échan­tillons. Le CD-Rom contient l’édi­teur de voix et les manuels, mais ni sons, ni samples, ni styles supplé­men­taires. Bref, c’est le strict mini­mum, pas même une pédale de tenue à se mettre sous le pied…

Prise en main

Ecran

Plus les arran­geurs se perfec­tionnent, plus ils deviennent parfois complexes à prendre en main, donc plus ils perdent de spon­ta­néité, ce qui va à l’en­contre de leur raison d’être. Évitant cela, le Tyros 3 offre un paquet de fonc­tions pour simpli­fier la vie de l’uti­li­sa­teur. A commen­cer par la fonc­tion OTS, qui permet de faire des réglages globaux de la machine (style + sons main gauche / main droite) et de les appe­ler avec une seule pres­sion de bouton. Lorsqu’on change de varia­tion de style (direc­te­ment ou par fill-in auto­ma­tique), les regis­tra­tions main gauche / main droite peuvent chan­ger en même temps, soit de manière immé­diate, soit diffé­rée sur la mesure de passage à la nouvelle varia­tion. L’af­fi­cheur offre en perma­nence une info très détaillée de tout ce qui se passe sur la machine, en 5 langues : programmes, arran­ge­ments, posi­tion des tirettes harmo­niques… on se perd rare­ment. L’in­ter­face est très agréable, faisant la part belle aux graphismes colo­rés : clas­seurs avec onglets pour les sons et styles, table de mixage pour les diffé­rentes pistes, tirettes harmo­niques en couleur pour les sons d’orgues modé­li­sés…

La fonc­tion Music Finder permet de trou­ver un genre d’ar­ran­ge­ment parmi une base de données de 1850 réglages, évoquant des titres connus (atten­tion, ce ne sont pas des Midi­files, juste des réglages complets de la machine – styles et sons – dans un genre donné). Autre atten­tion simple mais utile pour le live, Yamaha a judi­cieu­se­ment prévu 2 touches de trans­po­si­tion par demi-ton et 2 touches de trans­po­si­tion à l’oc­tave (réser­vée aux parties main droite en mode arran­ge­ment et à tout le clavier en mode Full).

Belle musi­ca­lité

Enceinte

Utilisé comme arran­geur, le Tyros 3 est capable de jouer simul­ta­né­ment 3 programmes main droite, 1 programme main gauche, 8 programmes sur ses pistes de styles et 4 riffs sur les Pads, pour un total de 128 voix de poly­pho­nie. Lorsque la partie main gauche est désac­ti­vée, le Tyros 3 repro­duit jusqu’à 3 couches sonores sur tout le clavier (avec ou sans arran­ge­ment). Lorsqu’elle est acti­vée, le canal main gauche est joué sous le point de split programmé. En fait, on peut même régler 3 points de split distincts déli­mi­tant 4 zones : zone de recon­nais­sance d’ac­cords, main gauche, main droite 1–2 et main droite 3. Main­te­nant, passons à l’écoute des sons d’usine, parmi les 1500 dispo­nibles, certains aux stan­dards GM2 / XG. Les pianos acous­tiques place d’em­blée la barre très haut, comme ce piano clas­sique, ce piano jazz-rock et ce piano soft. Le Tyros 3 emprunte en effet le multié­chan­tillon dyna­mique stéréo tiré des derniers Clavi­nova. Résul­tat, un son réaliste, ample, dyna­mique, sur toute la tessi­ture – à notre sens le meilleur son de piano sur un clavier, lecteurs d’échan­tillons et grosses works­ta­tions confon­dus ! On comprend les bruits selon lesquels l’in­cor­po­ra­tion de ce son aurait posé des problèmes de segmen­ta­tion au marke­ting de Yama­ha… Les pianos élec­triques sont tout aussi impec­cables, tels que Rhodes, CP80, Wurlit­zer, Clavi­net. Les sections cuivres et cuivres solos sont égale­ment magni­fiques, avec un coup de chapeau au nouveau sax jazz, expres­sif et baveux à souhait. Il utilise la nouvelle tech­no­lo­gie « Super Arti­cu­la­tion 2 » déve­lop­pée spéci­fique­ment pour le Tyros 3. Celle-ci, mise en œuvre auto­ma­tique­ment suivant l’ana­lyse du jeu ou manuel­le­ment via 2 Switches dédiés situés à gauche du clavier, permet de jouer diffé­rentes versions d’échan­tillons pour une même note, non seule­ment en fonc­tion de la vélo­cité, mais égale­ment des inter­valles et des répé­ti­tions. Appli­ca­tions : glis­sando à l’oc­tave vers le haut ou vers le bas, attaques pitchées, legato, vibrato, bruits de doigts, souf­fle… Dans le même tonneau, on trouve une clari­nette, une trom­pette, un harmo­nica et une corne­muse tout aussi expres­sifs.

Caisson de basse

Les guitares sont tout aussi excel­lentes, acous­tique nylon, acous­tique acier et élec­triques, utili­sant des samples très musi­caux et des effets de simu­la­tion de qualité. Pour repro­duire les diffé­rentes tech­niques de jeu de guitare (notam­ment), le Tyros 3 incor­pore des multié­chan­tillons en couche bapti­sés Mega­Voices, dont le son varie suivant la vélo­cité de frappe. Ceci permet de créer des ryth­miques réalistes au sein d’une piste d’ar­ran­ge­ment sans faire appel à plusieurs programmes ; parfait pour lire des styles déjà faits, mais très diffi­cile à utili­ser pour program­ma­tion soi-même. En parcou­rant les diffé­rentes caté­go­ries, nous avons égale­ment pu appré­cier la qualité des basses, des kits de batte­rie (avec nouveaux échan­tillons dyna­miques stéréo), des accor­déons (ô combien vitaux pour un arran­geur !) et des cordes. Au détour des programmes, on trouve un vibra­phone, des bois et un clave­cin pas trop mal. La seule véri­table décep­tion provient des chœurs clas­siques ou jazz, assez datés et compliqués à faire sonner correc­te­ment. Les orgues échan­tillon­nés sont de bon niveau, à part un problème assez ennuyeux d’un échan­tillon trop fort et trop criard sur quelques notes d’un programme de B3. Pour simu­ler les orgues à tirettes harmo­niques, le Tyros 3 utilise une tech­no­lo­gie de modé­li­sa­tion avec modi­fi­ca­tion en temps réel des 9 pieds (voir enca­dré ci-dessous). Les sons de synthèse ne sont pas en reste, avec des simu­la­tions assez convain­cantes de machines clas­siques, à travers diffé­rents programmes de basses, leads, pads et poly­synths, certains tirés des Motifs. Au global, le Tyros 3 offre la plus belle pano­plie sonore de tous les lecteurs d’échan­tillons que nous ayons écou­tés à ce jour. À titre de compa­rai­son, nous le plaçons au-dessus des Fantom et PA2X/M3, un cran au-dessus des Motif/Tyros2 et à parité avec les PC3 Kurz­weil. Nous ne pour­rons en revanche pas donner de chiffres sur la taille de la Rom PCM utili­sée, Yamaha Japon ayant refusé de nous commu­niquer ces données.

 

Editeur sonore


Contrai­re­ment aux arran­geurs Korg qui offrent un puis­sant synthé incor­poré, avec accès à tous les para­mètres de synthèse, le Tyros 3 ne permet pas l’édi­tion en détail direc­te­ment depuis son inter­face utili­sa­teur. Dommage, car l’écran permet­trait pas mal de choses… Il faut donc se conten­ter, en édition directe, des prin­ci­paux para­mètres de synthèse : volume, réponse dyna­mique, porta­mento, action de la molette sur certains para­mètres (filtre, ampli­tude, 3 desti­na­tions du LFO), idem pour la pres­sion, coupure du filtre, réso­nance, ADR de volume, vibrato, départ vers la réverbe et le chorus, choix du DSP (numéro de Preset et para­mètre modulé en temps réel), EQ 2 bandes et sélec­tion du type d’har­mo­nies (ajou­tées dès que l’har­mo­ni­seur est activé). Pour les orgues à tirettes, on dispose d’un éditeur dédié : il permet de régler le volume de 9 harmo­niques, le type d’orgue (vintage ou moderne), le vibrato (3 profon­deurs), le Leslie (lent / rapide), le volume global, les temps d’at­taque / release des percus­sions et le mode de déclen­che­ment de celles-ci (mono ou poly). Enfin, le Tyros 3 offre la possi­bi­lité d’im­por­ter des échan­tillons stéréo (Wav ou Aiff) et de les orga­ni­ser sur le clavier. La machine importe toutes les réso­lu­tions (mais les recon­ver­tit en 16 bits) et diffé­rentes fréquences (96, 88, 48, 44, 32, 22 et 11 kHz). Si une boucle est inté­grée au fichier, elle est égale­ment recon­nue, mais pas éditable. Dans le mode normal, on peut empi­ler 8 couches d’élé­ments. Chaque élément est un multié­chan­tillon dans lequel les échan­tillons sont assem­blés (tessi­ture, volume). On peut égale­ment créer des kits de percus­sions, soit à partir d’un kit exis­tant (en remplaçant certains samples), soit à partir de zéro. A la diffé­rence du mode normal, les samples sont affec­tés 1 par 1, touche par touche, sur une seule couche et disposent de réglages addi­tion­nels de volume, pano­ra­mique et départs effet.

Pour ceux qui veulent entrer en profon­deur dans la synthèse, il faut donc utili­ser le Voice Editor pour PC/Mac fourni sur CD-Rom, pour un accès complet à tous les para­mètres de synthèse. Et il y en a un paquet ! Nous l’avons vu, un son « normal » est composé de 8 éléments. Chaque élément comprend un multi­sample, avec tessi­ture et fenêtre de vélo­cité, 2 filtres multi­modes réso­nants 6 ou 12 pôles (types passe-bas, passe-bande, passe-haut, réjec­tion de bande avec suivi clavier de la coupure à 4 segments), 1 LFO et 3 enve­loppes multi segments. De nombreux para­mètres sont modu­lables en temps réel, ce qui ne gâche rien. Les kits de batte­rie utili­sa­teur ont leur propre éditeur, origi­na­le­ment baptisé Drum Key. Les réglages sont moindres, mais dispo­nibles touche par touche… pas de quoi se plaindre, d’au­tant qu’on peut partir d’un kit exis­tant et y chan­ger tout ce qu’on veut, en parti­cu­lier l’as­si­gna­tion des échan­tillons (nous l’avons vu), le tout avec un graphisme ultra clair.

 

Figures de style

Arrière

Le Tyros 3 est livré avec 450 styles d’usine en mémoire interne, le disque dur étant déses­pé­ré­ment vide… Tous les genres sont repré­sen­tés, clas­sés en diffé­rentes caté­go­ries : Pop&Rock (Acous­ti­cRock, Contemp­Pop, Contem­pRock, Easy­Pop, HardRock, Live8­Beat, Southern­Rock, Unplug­ged1&2, Vinta­geG­tr­Pop), Ballad (16Beat­Bal­lad2, 80’sBoy­Band, Analog­Bal­lad, Chil­lOut­Café, R&BSoul­Bal­lad), Dance (6–8Trance, 70’sDis­co­Funk, Elec­tro­nica, Funk­Disco, Ibiza2004), Swing&Jazz (Char­les­ton, Drea­my­Bal­lad, JazzG­tr­Club, ModBig­Band­Shfl, ModernJazz, Moon­light­Bal­lad), Rythm & Blues (Gospel­Sis­ters, Rock&Roll­Shfl, Skiffle), Coun­try (70’sChartCn­try, Blue­Grass) Latin (Bossa­Nova, Brazi­lian­Samba, Guitar­Rumba, Rock­Cha­Cha, Sherif­fReg­gae), Ball­room (Tango1, Thea­tre­March, Vien­ni­se­Waltz), Movie&Show (Movie­Pan­ther, Roman­tic­Bal­let, Satur­day­Night, Wild­West), Enter­tai­ner (8Bea­tA­dria, Carib­bean, Disco­Fox, Disco­Hands, Scan­Bugg) et World (Ober­Polka, Sirtaki, Zouk). Cette clas­si­fi­ca­tion nous a semblé moins intui­tive qu’il n’y parait. En effet, un genre musi­cal peut être décliné et classé dans plusieurs caté­go­ries, comme le Disco présent dans les rubriques Dance, Latin, Movie&Show et Enter­tai­ner ; il faudra s’y faire. Les styles sont encore en progrès par rapport aux précé­dents modèles, tirant parti d’une part, de la pano­plie sonore éten­due (dont les kits de batte­rie), d’autre part de la section effets permet­tant de gérer plusieurs DSP distincts suivant la partie ryth­mique et enfin, du puis­sant système de recon­nais­sance d’ac­cords, gérant pas moins de 38 types d’ac­cords jusqu’à 6 notes (pour ceux qui ont une main gauche très déve­lop­pée). Lorsque l’ar­ran­geur est activé, l’har­mo­ni­sa­tion se fait sur la main gauche ou le clavier complet, avec ou sans inver­sion de basse, suivant diffé­rents doig­tés plus ou moins simpli­fiés (avec 2 doigts, on peut en faire des choses… sur le Tyros 3). Diffé­rentes règles d’har­mo­ni­sa­tion permettent de défi­nir les inter­valles de chaque note harmo­ni­sée dans les diffé­rentes décli­nai­sons d’ac­cords (voir ci-après). Bref, nous avons trouvé beau­coup de réalisme, de subti­lité, de musi­ca­lité.

Molette

Un style comporte 3 intros, 4 varia­tions, 4 fill-in, 1 break et 3 fins. On peut démar­rer un morceau direc­te­ment ou l’agré­men­ter d’une intro ou d’un fondu. Pour faci­li­ter les choses, le chan­ge­ment de varia­tion peut s’opé­rer avec fill-in auto­ma­tique pour un enchaî­ne­ment parfait et musi­cal. En cours de jeu, rien de tel qu’uti­li­ser les 4 pads program­mables pour lancer ici une percus­sion, là un effet ou encore là un riff (parmi les 123 internes ou les mémoires utili­sa­teur), synchro­nisé au tempo (en boucle ou en coup unique). On est loin du côté rengaine des arran­geurs de jadis. Pour termi­ner discrè­te­ment, rien de tel qu’un fondu en sortie ; et pour épater la foule, l’une des 3 fins plus ou moins complexes. Le Tyros 3 offre pas mal de souplesse quant à la gestion du tempo : lorsqu’on change de style, soit le nouveau style s’en­chaîne avec le tempo programmé, soit le tempo initial est conservé. 2 boutons permettent de régler direc­te­ment la valeur souhai­tée ; on aurait préféré un rota­tif, plus rapide, mais fort heureu­se­ment, une touche spéciale « Tap Tempo » permet de se caler illico sur la vitesse dési­rée. Enfin, signa­lons la fonc­tion d’har­mo­ni­sa­tion main droite en fonc­tion des accords joués main gauche. Très puis­sante, celle-ci peut se faire selon 26 styles de jeu diffé­rents et est mémo­ri­sée avec chaque programme. À nous Moon­light Sere­nade à un doigt !

Bien arrangé

Arrière

Le Tyros 3 permet de program­mer et mémo­ri­ser nos propres styles. Un style comprend jusqu’à 15 sections ryth­miques de 8 pistes, avec 32 mesures, à concur­rence de 120 ko par style. Pour program­mer une piste, on dispose de 3 modes de program­ma­tion : temps réel avec Over­dub, pas-à-pas ou assem­blage de parties de style. On programme dans une gamme et un type d’ac­cord au choix, la valeur par défaut étant CM7. Pour éditer, il y a un certain nombre d’ou­tils clas­siques : quan­ti­sa­tion, suppres­sion d’évé­ne­ments, copie / inser­tion / suppres­sion de mesures, chan­ge­ment de la vélo­ci­té… Pour ajou­ter du feeling, on peut agir sur le groove, avec fonc­tions Swing clas­siques et une très inté­res­sante fonc­tion Push, permet­tant d’an­ti­ci­per ou retar­der certains temps plus ou moins fine­ment, ajou­tant quelques « impré­ci­sions » dans le tempo. Pas mal !

Mais le morceau de bravoure, c’est incon­tes­ta­ble­ment la gestion des accords très complexe, avec des règles d’har­mo­ni­sa­tion à défi­nir pour chaque piste suivant les varia­tions d’ac­cord jouées : comment se comporte la basse par rapport aux renver­se­ments d’ac­cords, comment ces accords sont rejoués (renver­sés ou non, avec un mode guitare qui « gratte » ou « arpé­gie » les notes…), comment les lignes mélo­diques sont trans­po­sées, comment se comporte l’har­mo­ni­sa­tion des accords majeurs, mineurs, septièmes. Dans ce dernier cas, le Tyros 3 gère l’al­té­ra­tion de diffé­rents inter­valles lorsqu’on passe en mineur (dimi­nu­tion ou augmen­ta­tion des tierce, quinte, sixte, septiè­me…) suivant diffé­rentes règles fonda­men­tales d’har­mo­nie : mélo­dique, harmo­nique, natu­rel, dorien. C’est une alter­na­tive à certains arran­geurs qui proposent des varia­tions figées pour les accords majeurs, mineurs et septième et qui, du coup, triplent où quadruplent le nombre de motifs à program­mer sans pour autant harmo­ni­ser tous les types d’ac­cords. Nous préfé­rons l’ap­proche de Yamaha sous forme de règles d’har­mo­nie décli­nées à partir d’un seul accord majeur, plus rapide et beau­coup plus musi­cal lorsqu’on commence à utili­ser des combi­nai­sons complexes. Pour clore ce chapitre, signa­lons que le Tyros 3 est indi­rec­te­ment compa­tible avec toute la gamme de styles Tyros / PSR9000 ; cela néces­site l’uti­li­sa­tion de logi­ciels de conver­sion, parfois en plusieurs mani­pu­la­tions, gracieu­se­ment mis à dispo­si­tion par le construc­teur.

Séquen­ceur limité

Arrière

Le Tyros 3 est équipé d’un séquen­ceur 16 pistes sur 16 canaux Midi d’une capa­cité de 300 ko par morceau (plus de 100.000 notes). Ceci lui permet de relire les Midi­files stan­dard (avec affi­chage et suivi des parti­tions) ou les fichiers Karaoké / texte (avec affi­chage et suivi des paroles). On peut affi­cher 2 canaux simul­ta­nés au choix (clé de sol, clé de fa), les accords de guitare et les paroles, le tout sur la même parti­tion. La signa­ture et la quan­ti­sa­tion de note sont para­mé­trables, tout comme la couleur des notes et le facteur de zoom. La lecture peut se faire entre 4 repères assi­gnables, avec possi­bi­lité de bouclage entre les repères. De même, on peut acti­ver une lecture conti­nue ou aléa­toire de tous les morceaux conte­nus dans un dossier donné, à la manière d’une Play­list. Un mode d’ap­pren­tis­sage permet d’as­ser­vir la lecture du morceau en fonc­tion des notes jouées ou chan­tées (tant qu’on joue ou tant qu’on chante faux, ça n’avance pas).

On peut égale­ment enre­gis­trer ses propres séquences suivant 2 méthodes. La première, bapti­sée « enre­gis­tre­ment rapide », permet d’en­voyer les perfor­mances live jouées avec l’ar­ran­geur direc­te­ment vers les 16 pistes : 4 pistes main gauche / droite, 4 pistes de pads et 8 pistes issues du style. Une fois l’en­re­gis­tre­ment multi­piste terminé, il suffit de le sauve­gar­der (mémoire interne, disque dur ou via USB). Rien de plus simple. La seconde méthode est le mode pas à pas : on y entre les notes les unes après les autres, avec hauteur, vélo­cité, temps de porte et durée ; puis les progres­sions d’ac­cords pour les pistes de style. L’édi­tion ulté­rieure peut se faire en temps réel (avec punch in / out) ou en pas-à-pas (édition de liste de notes, de progres­sions d’ac­cords, de Sysex). Dans ce dernier cas, des filtres d’évé­ne­ments permettent d’al­ler droit au but sans perdre de temps dans des listes surchar­gées. On peut globa­le­ment repro­cher à ce séquen­ceur d’être orienté arran­geur, c’est-à-dire basé sur une mélo­die main droite et un accom­pa­gne­ment auto­ma­tique harmo­nisé suivant une progres­sion d’ac­cords. En cela, il se diffé­ren­cie des works­ta­tions dont les séquen­ceurs permettent d’en­re­gis­trer chaque piste en partant de zéro. On peut égale­ment regret­ter l’im­pos­si­bi­lité de trans­fé­rer direc­te­ment des portions de données entre les pistes d’ar­ran­geur et les pistes du séquen­ceur.

Effets à la douzaine

Devant

L’un des talons d’Achille de la plupart des arran­geurs est sans conteste la section effets. On manque souvent de DSP sépa­rés pour faire sonner les diffé­rentes parties d’ar­ran­ge­ment qui tournent ensemble. La Tyros 3 rompt avec cette tradi­tion, puisqu’il offre pas moins de 9 DSP sépa­rés, un chorus global, une réverbe globale, un compres­seur et un EQ maître. Les effets globaux sont assi­gnés à 2 bus dont les départs sont réglables par canal, alors que les multief­fets sont direc­te­ment assi­gnés aux parties : 2 sont affec­tés aux parties ryth­miques, 1 à l’en­trée micro, 4 aux parties mains gauche / droite et 2 aux pistes du séquen­ceur, avec quelques recou­vre­ments et subti­li­tés que nous ne détaille­rons pas ici et qui permettent encore plus de souplesse qu’il n’y paraît.

Tous ces effets sont de puis­sants multief­fets offrant jusqu’à 16 para­mètres, certains modi­fiables en temps réel. Pour ne pas partir de zéro, on trouve un paquet de Presets : 42 programmes pour la réverbe, 106 pour le chorus (avec égale­ment des réverbes, délais, Flan­ger, Leslie) et pas moins de 272 pour chacun des 9 DSP. Dans la liste, tout ce qu’il faut pour s’amu­ser : réverbes, délais, chorus, Flan­ger, Phaser, disto, simu­la­teur d’am­pli, haut-parleur tour­nant, Enhan­cer, effets lo-fi, ainsi que des combi­nai­sons d’ef­fets. On peut aussi harmo­ni­ser tout ce qui passe dans l’en­trée micro, en parti­cu­lier sa propre voix, en fonc­tion des accords joués pour pilo­ter l’ar­ran­geur. Pas moins de 60 types d’har­mo­nies vocales sont dispo­nibles dans diffé­rents styles musi­caux (coun­try, jazz, clas­sique, voco­deur…), ainsi que 10 mémoires utili­sa­teur. Enfin, le compres­seur maître offre 5 Presets + 5 mémoires (réglages du type, seuil, ratio et gain, tout comme l’EQ maître. Une section très puis­sante qui sonne remarqua­ble­ment bien.

Direct-to-disc

Devant

La fonc­tion direct-to-disc permet de captu­rer 1 piste stéréo à partir des entrées audio ou d’im­por­ter un fichier depuis un péri­phé­rique de stockage USB. En lecture, on dispose de 2 pistes stéréo. Le travail s’ef­fec­tue en 16 bits / 44 kHz. Une fois les pistes captu­rées, on peut leur faire subir quelques trai­te­ments clas­siques : norma­li­sa­tion, réglage de volume, effa­ce­ment, écra­se­ment / rempla­ce­ment / mixage par punch in / out programmé, manuel ou au pied…

Une Play­list permet de gérer faci­le­ment une liste de morceaux à jouer dans un ordre prédé­fini. Les listes peuvent être éditées, triées dans tous les sens, c’est vrai­ment facile d’im­por­ter un nouveau morceau et de réar­ran­ger le tout, à concur­rence de 500 fichiers par liste ! Elles peuvent ensuite être sauve­gar­dées (mémoire interne ou externe) et rappe­lées à n’im­porte quel moment.

Tables de mixage

À tout moment, le Tyros 3 permet d’en­trer dans le mixeur de voix, qui offre un contrôle et une repré­sen­ta­tion graphique de tous les canaux utili­sés. En une pres­sion de touche, on accède ainsi au mélange de tout ce qui sort de la machine : 3 sons main droite, 1 son main gauche, 8 pistes d’ar­ran­ge­ment, 16 pistes de séquence, 4 Pads, 1 micro… Diffé­rentes tables de mixage sont dispo­nibles, dans lesquelles on peut régler en deux temps trois mouve­ments les volumes, pano­ra­miques, EQ (2 bandes), accor­dage / porta­mento / coupure du filtre / réso­nance (unique­ment pour les 4 parties main gauche / main droite), envois vers les bus d’ef­fets réverbe et chorus, choix de l’ef­fet pour les diffé­rentes pistes (9 DSP sépa­rés), EQ maître, compres­seur maître et sortie audio.
Termi­nons en signa­lant que le Tyros 3 sait gérer de manière très souple diffé­rentes gammes micro­to­nales. Elles sont entiè­re­ment para­mé­trables, avec édition graphique. On a égale­ment 9 Presets sous la main, dont des gammes orien­tales. Sans oublier la réponde dyna­mique du clavier, avec 5 courbes de vélo­cité et 3 de pres­sion.

Conclu­sion

Tyros

Le Tyros 3 est l’abou­tis­se­ment d’une série d’ar­ran­geurs haut de gamme commen­cée depuis plusieurs années. Beau­coup de chemin a été parcouru depuis la première mouture. La musi­ca­lité incon­tes­table est ce qui frappe le plus sur cet instru­ment, mettant la concur­rence à bonne distance, notam­ment grâce aux nouvelles sono­ri­tés SA2 d’une rare expres­si­vité. Les styles ont égale­ment gagné en réalisme, tirant parti de nouveaux échan­tillons de batte­rie et d’une section effets large­ment dimen­sion­née. Quant au clavier 61 touches, il est d’une qualité excep­tion­nelle, mais hélas il n’y a pas de versions 76 ou 88 touches. Bourré de réglages, le Tyros 3 n’en demeure pas moins une machine à l’er­go­no­mie simple, idéale pour la scène pro. Ceux qui aiment tritu­rer les sons et les styles ne seront pas déçus et le Tyros 3 est tout aussi à l’aise en studio. On regret­tera cepen­dant que la partie synthèse sonore soit dépor­tée sur un soft, compte tenu de la taille de l’écran, et que le séquen­ceur soit orienté arran­geur. Autres points de frus­tra­tion, la construc­tion tout plas­tique en regard du prix et le peu d’ac­ces­soires four­nis. Mais l’im­pres­sion globale qui s’est déga­gée de notre test est très large­ment posi­tive. Quand on lance un style sur le Tyros 3, diffi­cile de ne pas poser les doigts sur le clavier et commen­cer à battre du pied… l’ins­pi­ra­tion vient alors toute seule.

  • Suprématie sonore
  • Qualité des arrangements
  • Clavier d’excellente facture
  • Connectique complète
  • Modélisation d’orgues à tirettes
  • Nombre et puissance des multieffets
  • Ergonomie de l’interface utilisateur
  • Fonction Direct-to-disc
  • Editeur de sons sur PC/Mac
  • Import de samples Wave
  • Construction plastique
  • Edition directe limitée
  • Séquenceur orienté arrangeur
  • Peu d’accessoires inclus
  • Mercantilisme trop poussé
  • Karlmuz 36 posts au compteur
    Karlmuz
    Nouvel·le AFfilié·e
    Posté le 23/06/2013 à 03:39:27
    Un grand merci à toi, Synthwalker pour cette mine de renseignements !

    Karmuz
  • synthwalker 12082 posts au compteur
    synthwalker
    Rédacteur·trice
    Posté le 23/06/2013 à 10:29:26

    De rien, ça fait un bout de temps maintenant...  mrgreen

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