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Test du clavier IK Multimedia iRig Keys - Small is beautiful

8/10

37 touches et 2 molettes dans 50 cm : c’est le pari tenté par IK Multimedia avec l’iRig Keys, un clavier de contrôle MIDI destiné aux utilisateurs d’iDevices… comme aux autres !

Autre­fois unique­ment déve­lop­peur d’ef­fets et d’ins­tru­ments virtuels, IK Multi­me­dia a sauté, il y a quelques années déjà, dans le train iOS pour propo­ser aux posses­seurs d’iPhone et d’iPad certaines de ses appli­ca­tions phares (Sample­tank, Ampli­tube) mais aussi une belle sélec­tion de petits acces­soires rela­ti­ve­ment bien foutus : du stand pour iPad à l’in­ter­face audio pour guita­riste en passant par les micros et autres contrô­leurs. C’est donc sans trop de surprise qu’on voit débarquer ce petit clavier de contrôle iRig Keys qui, s’il a bien été pensé pour être utilisé avec les iDevices, n’en demeure pas moins utili­sable sur Mac ou PC.

Avec une longueur de 50,3 cm, une profon­deur de 12 cm, une épais­seur de 4 cm et un poids de 660 g, l’objet qui nous occupe n’est certai­ne­ment pas le plus petit clavier maitre du marché, ni le plus léger, surtout si on le compare au minus­cule Nano­Key de Korg (32 × 8,3 × 1,4 cm pour 286 g), ou à l’Akai LPK25 (34 × 9,6 × 2,8 cm pour 635 g) et à ses nombreuses copies (comme celle dont nous dispo­sions pour le test : un Eagle­tone Tiny Key 25). Toute­fois, dans la voie initiée par M-Audio et son Keys­ta­tion Mini 32, il tente d’of­frir un compro­mis taille/fonc­tion­na­li­tés/confort de jeu inté­res­sant.

IK Multimedia iRig Keys

Faisant figure de géant dans le petit monde des mini claviers, l’iRig Keys alterne plas­tiques brillants (pour les touches du clavier et le bandeau de commandes) et mats (pour le reste du clavier) qui, s’ils font un peu cheap de prime abord, permettent à l’objet de garder un poids très raison­nable. Concen­trées sur le bandeau, les séri­gra­phies noires sur fond blanc sont parfai­te­ment lisibles tandis que le contour de chacun des 5 switchs est rétro-éclairé par LED rouges et qu’on dispose en sus de 6 LED de la même couleur pour voir le set actif (nous y revien­drons plus tard) et par quel connec­teur l’ap­pa­reil reçoit des données iOS ou USB.

Car oui, c’est la première parti­cu­la­rité de l’iRig Keys, il ne se contente pas d’être un clavier MIDI USB compa­tible avec les iDevices par le truche­ment du Camera Connec­tion Kit d’Apple, mais jouit bien d’une double connec­tique : USB pour l’uti­li­ser avec votre PC ou votre Mac, et iOS pour l’uti­li­ser avec iPhone, iPod Touch ou iPad.

Notez qu’un cordon de 50 cm est fourni pour chaque connec­teur, même si les posses­seurs des dernières géné­ra­tions d’iPad et d’iPhone devront, pour le coup, passer par un adap­ta­teur Dock 32 pins > Light­ning pour utili­ser le clavier. Préci­sons enfin que, quel que soit le cordon que vous utili­siez, l’iRig Keys profite de la liai­son pour s’ali­men­ter en élec­tri­cité.

Ça touche ou ça touche pas ?

IK Multimedia iRig Keys

La première origi­na­lité du contrô­leur d’IK tient évidem­ment dans les trois octaves de son clavier, un format curieu­se­ment boudé par nombre de construc­teurs alors qu’il permet de conci­lier une rela­tive compa­cité tout en permet­tant d’en­tre­voir un début de jeu à deux mains. Je dis bien 'entre­voir’ car les pianistes se senti­ront vite limi­tés par ces 37 touches. Mais il n’en reste pas moins que cette tessi­ture permet de plaquer un accord à la main droite et sa basse à la main gauche, ou au contraire une ryth­mique à la main gauche tandis que la main droite peut s’oc­cu­per du lead. Sans qu’on puisse vrai­ment parler de confort avec une tessi­ture de deux octaves réel­le­ment exploi­table, on peut toute­fois faire nette­ment plus de choses qu’avec un modèle 25 touches et du coup, on passe beau­coup moins de temps à jouer avec les touches de trans­po­si­tion lors de la saisie d’une séquence.

Évidem­ment, pour satis­faire au critère d’ul­tra porta­bi­lité, IK a opté pour des mini touches qui permettent de rester dans des dimen­sions raison­nables. Qu’en dire? Que la chose demande assu­ré­ment un temps d’adap­ta­tion et qu’elle agacera, du moins tempo­rai­re­ment, les gros doigts : on a vite fait de saisir deux notes au lieu d’une au départ et puis, l’ha­bi­tude venant, on finit par gagner en préci­sion. Voyez d’ailleurs que la chose n’a pas l’air de gêner Jordan Rudess, le clavié­riste virtuose de Dream Thea­ter, dans la vidéo ci-dessous :

IK Multimedia iRig Keys

Le toucher ? Là encore : on ne s’at­ten­dra pas à retrou­ver les sensa­tions d’un clavier de piano, ni même celles d’un synthé­ti­seur de 61 touches normales. Les touches sont molles, très légères mais elles offrent tout de même une course plus grande que celles du M-Audio Keys­ta­tion Mini 32 et permettent de jouer avec la vélo­cité. Ne vous atten­dez tout de même pas à des miracles : côté nuances, on a vite fait de passer d’un Pianis­simo à un Forte sans arri­ver à choper ce qu’il y a au milieu, comme sur tous les appa­reils à mini touches. Préci­sons aussi que le clavier, contrai­re­ment au récent XKey de CME, ne gère pas l’af­ter­touch.

En revanche, l’autre origi­na­lité de l’iRig Keys tient dans la présence de deux vraies molettes de modu­la­tion et de pitch bend sur la gauche du clavier. Oui, ça prend de la place et rallonge sensi­ble­ment la longueur de l’en­gin, mais c’est une singu­la­rité qu’au­cun concur­rent ne propose et auquel plus d’un clavié­riste sera sensible, d’au­tant que la sensa­tion offerte par ces deux molettes est tout à fait satis­fai­sante et que leur taille permet une saisie autre­ment plus précise et agréable que les vulgaires touches ou les sticks propo­sés chez les concur­rents.

Express Your­self

IK multimedia iRig Keys

Si l’on s’en tenait là, cet iRig Keys serait déjà des plus inté­res­sants avec son prix serré avoi­si­nant les 77 €. Mais le fait est qu’IK Multi­me­dia ne s’est pas arrêté en si bon chemin et a inclus pas mal de petites choses sympa­thiques à son clavier.

L’iRig Keys propose ainsi en face arrière un connec­teur Jack pour bran­cher une pédale de sustain ou d’ex­pres­sion. Là encore, la chose est rare sur un clavier ultra­por­table et on l’ap­pré­ciera d’au­tant plus qu’elle ouvre des pers­pec­tives pour contrô­ler autre chose que des synthés : on pourra ainsi pilo­ter la wah d’un ampli de guitare virtuel par exem­ple…

Reste à présent à évoquer les diffé­rentes commandes logées dans le panneau supé­rieur, avec un enco­deur qui, par défaut, gérera le volume mais pourra égale­ment servir à l’édi­tion de données ou à pilo­ter n’im­porte quel para­mètre auquel vous l’as­si­gne­rez, et 5 boutons : deux switchs pour incré­men­ter/décré­men­ter le contrô­leur ‘pro­gram chan­ge’ (utile pour passer d’un preset à un autre dans un instru­ment ou un effet virtuel), deux switchs pour trans­po­ser le clavier de 3 octaves vers le haut ou vers le bas, et enfin un bouton SET qui permet de sauve­gar­der ou rappe­ler jusqu’à 4 confi­gu­ra­tions MIDI diffé­rentes, ce qui s’avère bien pratique et nous permet d’évoquer le mode EDIT du clavier.

IK Multimedia iRig Keys

Tout comme sur Keys­ta­tion Mini 32 de M-Audio, on dispose de quelques fonc­tions d’édi­tion qu’on n’at­ten­drait pas forcé­ment sur un clavier de cette taille. Il est ainsi possible de person­na­li­ser l’as­si­gna­tion de l’en­co­deur, ou encore la courbe de réponse en vélo­cité des touches, d’ac­cé­der à un bouton Panic… En mode EDIT, les touches du clavier changent de fonc­tion et permettent d’ac­ti­ver l’édi­tion de tel ou tel para­mètre, de saisir le numéro d’un canal MIDI ou celui d’un contrô­leur. Si, nanti du petit manuel multi­lingue (dont français), la chose n’a rien d’ex­trê­me­ment compliqué, elle n’en demeure pas moins rela­ti­ve­ment fasti­dieuse et on aurait adoré passer par un utili­taire dédié, que ce soit sur PC, Mac ou iDevice. D’au­tant qu’en l’ab­sence d’af­fi­cheur, on est jamais sûr d’avoir saisi la bonne valeur… Certes, une fois votre confi­gu­ra­tion enre­gis­trée dans un Set, vous serez tranquille mais avant d’en arri­ver là, il faudra suer à grosses gouttes sur vos mini touches.

Autre chose qu’on n’at­ten­dait pas : un bundle. Malgré son prix modeste et ses deux câbles, l’iRig Keys est fourni avec le droit de télé­char­ger deux free­wares sous iOS (sic !) mais aussi une version de Sample­Tank 2L embarquant 2 Go de samples. Même s’il s’agit là d’un vieux logi­ciel qui n’a hélas toujours pas été porté au format 64 bit, Sample­tank n’en demeure pas moins une boîte à sons très digne d’in­té­rêt et qui permet de faire encore de bien jolies choses, notam­ment grâce au moteur audio STRETCH.

On appré­cie l’at­ten­tion donc et même si l’on en voudrait toujours plus (une housse et plus de contrô­leurs libre­ment assi­gnables notam­ment), on est obligé de recon­naître qu’IK Multi­me­dia a réussi son pari haut la main avec son premier clavier maître.

Conclu­sion

Lors de la fabri­ca­tion d’un équi­pe­ment nomade, les enjeux sont toujours les mêmes : il s’agit de déter­mi­ner le meilleur compro­mis entre soli­dité et légè­reté, taille et confort d’uti­li­sa­tion, prix et fonc­tion­na­li­tés, puis­sance et auto­no­mie. C’est vrai pour une radio ou un réchaud, un ordi­na­teur portable ou un bala­deur, et ça l’est aussi pour un clavier maître.

Avec l’iRig Keys, IK Multi­me­dia se démarque de la concur­rence sur nombre de ses choix et offre du coup un produit singu­lier à un prix rela­ti­ve­ment agres­sif. Avec ses 3 octaves, ses deux molettes, son connec­teur pour pédale et ses possi­bi­li­tés d’édi­tion, ce petit clavier est assu­ré­ment plus riche que nombre de ses rivaux. Mais il est aussi moins portable : contrai­re­ment au Keys­ta­tion Mini 32 de M-Audio, il ne tien­dra pas dans le premier East­pak venu, cepen­dant qu’IK ne propose même pas de housse pour le proté­ger. Du coup, en dépit de son faible poids et de son encom­bre­ment rela­ti­ve­ment réduit qui permettent malgré tout de l’em­me­ner en voyage (mais plus dans une valise donc), on en vient à le consi­dé­rer comme un petit clavier séden­taire pour ceux qui n’ont pas de gros besoins en la matière et manquent de place pour accueillir un 49 touches stan­dard. Il fera en tout cas, dans ce contexte, le bonheur de plus d’un utili­sa­teur d’iPad ou d’or­di­na­teur porta­ble…

Une chose reste sûre égale­ment : à l’heure où IK Multi­me­dia vient d’ac­qué­rir une usine en Italie pour relo­ca­li­ser sa produc­tion et après un Winter NAMM Show 2013 au cours duquel le fabri­cant trans­al­pin a fait montre d’une volonté de diver­si­fi­ca­tion de sa gamme, on est curieux de voir si cet iRig Keys aura des petits frères…

Notre avis : 8/10

  • Le format 37 touches
  • Deux vraies molettes pour le Pitch Bend et la modulation
  • Le connecteur pour pédale de Sustain/Expression
  • La double connectique et les cordons fournis
  • Les possibilités d’édition et d’assignation
  • Sampletank L offert
  • Tout ça dans 50 cm et 660 g !
  • Tout ça pour 77 € !
  • Les mini touches et la vélocité : ça n’a jamais été ça…
  • L’édition depuis le clavier vraiment trop Old School
  • Sampletank, toujours pas 64 bits…
  • 50 cm, ça reste un peu trop grand pour tenir dans un sac à dos de base…

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