Une bien belle machine qu’est cet iPhone, il sait tout faire ! Il fera beau demain en Bretagne ? Non. À quelle heure est la prochaine séance de Police Academy 17 ? 19h20. Une petite partie de Bomberman ? Pas de problème. Le dernier tube d’Hélène Ségara ? Tout de suite. Il manque juste quelques outils utiles pour musiciens… Quoi ? Ça existe déjà ?
Une bien belle machine qu’est cet iPhone, il sait tout faire ! Il fera beau demain en Bretagne ? Non. À quelle heure est la prochaine séance de Police Academy 17 ? 19h20. Une petite partie de Bomberman ? Pas de problème. Le dernier tube d’Hélène Ségara ? Tout de suite. Il manque juste quelques outils utiles pour musiciens… Quoi ? Ça existe déjà ?
L’avantage premier de l’iPhone, c’est que c’est un téléphone et que donc, il gît la plupart du temps au fond de votre poche, accessible à tout moment. Sa grande force est aussi d’avoir un OS ouvert au développement d’applications tierces. En gros, on peut télécharger des petits programmes, fait par des développeurs indépendants ou par de plus grosses boites, couvrant pas mal d’applications. C’est d’ailleurs assez hallucinant de voir ce que proposent ces développeurs : un antimoustique à ultrasons, un niveau à bulle, un soft qui reconnaît un morceau joué grâce à son empreinte sonore… Bref, il y en a pour tous les goûts et les besoins, sachant qu’à l’heure où sont écrites ces lignes, on approche les 80 000 applications recensées par https://appshopper.com/, gratuites ou payantes.
Là où ça devient intéressant, c’est que la catégorie Musique rassemble à elle seule un peu plus de 2400 applications, hélas fort mal triées (à quand les filtres et les sous-catégories dans l’AppStore?). Il y a en effet là-dedans, à boire, à manger et même à vomir, jetés pêle-mêle : on y trouve ainsi une foule d’applis faisant la promotion d’un artiste ou d’une radio, d’autres affichant juste une animation à la lecture d’un MP3, les paroles de la chanson ou des infos sur l’artiste, le fin du fin dans le genre étant Shazam qui permet d’identifier une musique à partir d’un extrait audio (pratique pour avoir le titre d’un super truc qui passe à la radio). Quant aux applications réellement orientées vers la création musicale, elles se divisent principalement en 6 grandes catégories :
- Les instruments virtuels (guitare, piano, batterie, synthés, etc.)
- Les outils et utilitaires (sonomètres, accordeurs, dictionnaire d’accord)
- Les surfaces de contrôle MIDI
- Les séquenceurs (la plupart intégrant un générateur sonore ou un lecteur de samples)
- Les applis orientées DJing (proposant donc de mixer, synchroniser deux morceaux)
- Les enregistreurs audionumériques
À n’en pas douter, chacune de ces catégories peut faire l’objet d’un dossier. Et comme dans AudioFanzine, il y a ‘audio’, il nous a semblé opportun de nous concentrer en premier lieu sur les offres en matière d’enregistrement, car c’est sur ce domaine plus que dans tout autre que l’iPhone pourrait bien devenir un incontournable de la musique nomade.
Du dictaphone au multipiste
http://www.iprorecorder.com/
1 piste, c’est largement suffisant pour un interviewer ou un zicos qui veut noter un riff ou une mélodie, mais pour « maquetter » de façon un peu plus avancée, il faudra quelque chose d’un peu plus complet. Et c’est là que la petite bête d’Apple pourrait bien grignoter des parts de marché aux ténors de l’audio. On trouve en effet plusieurs applications capables de gérer du multipiste. Outre le 4 Tracks Classic de http://www.littlecodeshop.com (5,99 €), le StudioApp de http://www.krasidy.com (4,99 €), le GigBaby de http://www.iometics.net (0,79 €) qui sont plus ou moins réussies, deux applications ont retenu notre attention : FourTracks de Sonoma Wire Works (7,99 €), pour son ergonomie, et RecTools08Pro (15,99 €) pour sa richesse fonctionnelle.
FourTracks : et de 4 !
Un tour dans les « Song Tools » nous montre qu’il est possible de régler le métronome qui s’avère très complet : BPM, 3/4, 4/4, 6/8, et ce, dans différents styles (JM Rock, Pop, Hi-Hat…). Cerise sur le gâteau : un tap tempo est présent.
Il est aussi possible de dupliquer une chanson, afin de garder plusieurs versions correspondantes à chaque étape de la création, mais aussi de bouncer deux pistes sur une seul : souvenez-vous, le ping-pong des vieux 4 pistes à cassette!
Enfin, vous pourrez sauvegarder, charger et renommer votre projet et l’envoyer par WiFi à votre ordinateur via votre navigateur habituel afin de récupérer les quatre pistes séparées. Pratique pour finir le travail dans votre séquenceur préféré !
On le gardera d’autant plus à l’œil que Sonoma vient de sortir InstantDrummer, un logiciel à 0,79 € qui permet de réaliser des pistes de batterie dans le style pop/rock complètes et très réalistes (le soft repose sur des boucles audio de vraie batterie), avec EQ et compresseur intégré et 3 niveaux d’ambiance pour chaque boucle. Si l’on considère qu’il devrait, dans une prochaine mise à jour, fonctionner en tandem avec FourTracks, la chose a de quoi en intéresser plus d’un. On se doute bien en outre que Sonoma va décliner des banques sur d’autres genres musicaux…
Pour finir de vous convaincre, je vous renvoie à ces sympathiques vidéos (1 et 2) montrant un groupe enregistrer une maquette à partir du logiciel de Sonoma.
Étonnant, non ? Et vous n’avez rien vu, puisqu’avec RecTools08Pro, on dépasse le simple cadre de l’enregistrement pour aborder celui de l’édition et du mixage.
RecTools08pro : et de 8 !
La principale différence ici par rapport à FourTracks réside bien entendu dans le nombre de pistes disponibles, mais aussi dans les fonctions d’édition. Il est en effet possible de copier, coller, dupliquer, de raccourcir le début ou la fin et de splitter un ou plusieurs évènements audio à la fois. Saucisse sur la choucroute, il y a une fonction redo/undo ! Toutes ces opérations se font avec ou sans grille (du 1/1 au 1/32T, comme dans les « grands » séquenceurs) et toutes les autres fonctions classiques sont présentes : métronome complet et mixeur avec volume, panoramique, mute, solo… Enfin, pour couronner le tout, vous disposerez d’un égaliseur trois bandes paramétriques pour chaque piste, et ouais.
Pensé pour la téléphonie, le micro de l’iPhone est en effet loin de valoir un couple de petits statiques, tandis que sa connectique audio se réduit à un connecteur minijack 4 points (capable donc de véhiculer simultanément le son vers un casque stéréo et celui provenant d’un micro mono). En face des connecteurs 6,35 mm, XLR ou des micros à condensateurs qui équipent la plupart des enregistreurs portables, ça fait difficilement le poids. Sauf que…
iMicros
Sauf qu’on trouve sur le marché plusieurs produits destinés à compenser ces faiblesses, certains n’étant disponibles qu’au Japon comme le Logitec LIC-iREC03P ou le TuneWear SSR tandis que d’autres sont distribués en France. Ce n’est pas un hasard, ces produits émanent de deux constructeurs spécialisés dans l’audio : Blue Microphone et Alesis.
Plutôt Mikey ?
Il y a aussi un haut-parleur intégré au Mikey, mais il faut l’oublier tout de suite : le son est encore pire que celui du haut-parleur intégré de l’iPhone ! On ne pensait pas que cela était possible, mais Mikey l’a fait, chapeau. Il est à noter aussi que le Mikey s’alimente directement via l’iPhone, et donc ne nécessite pas de batterie spécifique, un bon point pour la simplicité, un mauvais pour l’ergonomie. Le micro est compatible, d’après le constructeur, iPod touch 2G, nano 2G, 3G & 4G, iPod Classic et iPod 5G en plus de l’iPhone 3G et 3GS. Si cette liste est juste, précisons qu’un message d’erreur s’affiche lors de la connexion sur un iPhone (même si tout marche très bien ensuite) et soulignons que le Mikey est incompatible avec l’iPod touch 1re génération.
Mais trêve de long discours, voici deux exemples sonores effectués avec une guitare acoustique, le micro intégré de l’iPhone puis le Mikey.
Guitare acoustique, Guitare acoustique
Le Mikey permet donc d’avoir une prise de son de qualité, sans pour autant venir chatouiller les ténors dans le domaine des enregistreurs portables plus chers. On y gagne beaucoup par rapport au micro intégré de l’iPhone, qui reste un téléphone ! La seule chose que l’on pourrait lui reprocher est sa taille relativement imposante, rajoutant un bon tiers de sa longueur à l’iPhone, et son prix assez élevé.
Toutefois, dans le genre encombrant et pas donné, Alesis fait plus fort encore puisque, pour 220 € environ, son ProTrack est une coque dans laquelle vient s’insérer votre iPod ou iPhone. En vis-à-vis de ces inconvénients, l’appareil ne présente toutefois que des avantages puisqu’il vous permet de bénéficier d’un couple de micros à condensateurs disposés en X/Y, de deux entrées combo XLR/Jack 6,35 avec réglage du gain pour chacune et d’une prise casque au format Minijack. Doté d’un atténuateur, d’un filtre coupe-bas, d’un limiteur, il est alimenté par 4 piles AAA pour une autonomie de 5 heures, ou par un transfo, ce qui lui permettra de délivrer une alimentation fantôme.
Un choix valable ?
Sans même considérer ces petits désagréments, il reste l’argument du prix : un RecTools et un ProTrack vous coûteront 240 €, auxquels il conviendra d’ajouter le prix de l’iPhone si vous ne le possédez pas déjà : soit 229 € pour le modèle 3GS 32 Go avec un forfait minimum de 50–60 € sur 12 ou 24 mois chez un opérateur, ou bien jusqu’à 650 € (valeur totale du téléphone) dans le cadre d’un renouvellement de portable avec votre opérateur… Bref, l’addition s’élève dans le pire des cas à près de 900 €, ce qui peut sembler hors de prix en comparaison avec les 350 € du Zoom H4n et les 200 € du Korg Micro BR ou du Tascam DP-004, mais qui semblera somme toute raisonnable si l’on considère le nombre incroyable d’appareils auxquels est capable de se substituer l’iPhone : pour quelques euros de plus, vous pouvez en effet le transformer en accordeur, dictionnaire d’accords, séquenceur, métronome, contrôleur… Autant d’applications sur lesquelles nous reviendrons dans un dossier ultérieur.
Conclusion