Test du Novation Launch Control XL Mk3 - Une surface pour les contrôler tous

Dotés de faders de 60 mm, de 24 poten­tio­mètres et de nombreux boutons assi­gnables, les précé­dents Nova­tion Launch Control XL ont gagné une belle renom­mée chez de nombreux utili­sa­teurs de DAW (Able­ton Live en parti­cu­lier), des produc­teurs et des musi­ciens live. Le modèle Mk3 marque une mise à jour majeure de la version précé­dente, avec des ajouts, à la fois pratiques et ergo­no­miques, répon­dant aux attentes du marché : plus de connec­ti­vité, écran OLED, des enco­deurs modernes, ainsi qu’une meilleure capa­cité de person­na­li­sa­tion.

Attar­dons-nous en détail sur ses forces, ses faiblesses, son usage dans diffé­rents contextes (studio, scène, confi­gu­ra­tion hybride), et à qui il s’adresse.

Design et connec­tique

Au premier coup d’œil, le Nova­tion Launch Control XL Mk3 séduit par son design sobre et moderne, fidèle à la nouvelle iden­tité visuelle de la marque. Le boîtier, de dimen­sions compactes (250 × 43 × 239 mm pour 0,92 kg), présente une fini­tion soignée en plas­tique rigide noir mat, qui lui confère un aspect nette­ment plus pro et haut de gamme que les géné­ra­tions précé­dentes.

La dispo­si­tion est claire et immé­dia­te­ment lisible : huit faders de 60 mm occupent la partie centrale infé­rieure, qui trou­ve­ront faci­le­ment leur utilité pour contrô­ler les faders de la table de mixage d’un DAW ou pour les enve­loppes d’un synthé­ti­seur. Au-dessus, on retrouve trois rangées de huit poten­tio­mètres (soit 24 au total, nous savons comp­ter) ; cette fois-ci, ceux-ci sont sans fin et sont accom­pa­gnés de LED RGB posi­tion­nées juste en dessous, dont l’in­ten­sité varie en fonc­tion de la valeur assi­gnée. Cette dispo­si­tion en colonnes (fader + trois poten­tio­mètres) évoque une petite mixette, pensée pour le mixage mais aussi pour la perfor­mance live.

Tout en bas, deux lignes de huit boutons RGB servent autant pour les fonc­tions de mute, solo ou arme­ment des pistes que pour des raccour­cis person­na­li­sés. L’en­semble est complété par des boutons de navi­ga­tion (track, page, func­tion), ainsi que par des commandes de trans­port (play, record). Enfin, un petit écran OLED mono­chrome trône en haut à gauche : petit mais effi­cace, il affiche le nom des pistes, les valeurs ou les modes actifs.

C’est au niveau de la connec­tique que l’on trouve l’un des ajouts les plus signi­fi­ca­tifs de cette nouvelle version. En plus d’une prise USB-C (câble USB-C vers USB-A de 1,5 m inclus), le Launch Control XL Mk3 propose désor­mais un trio MIDI : une entrée MIDI In et deux sorties MIDI Out, dont l’une peut être confi­gu­rée en Thru. Une très bonne nouvelle pour tous ceux qui disposent de péri­phé­riques MIDI hard­ware pour­vus des prises magiques, et qui pour­ront ainsi pilo­ter leurs joujoux avec le Launch Control XL Mk3 et l’in­té­grer faci­le­ment dans une confi­gu­ra­tion hybride. Une fente pour clé de sécu­rité Kensing­ton est égale­ment présente.

On notera toute­fois l’ab­sence de manuel papier, ni même de guide rapide dans la boîte : il faudra télé­char­ger le PDF sur le site de Nova­tion (toujours pas en français au moment d’écrire ces lignes).

Nova­tion reven­dique une fabri­ca­tion du châs­sis fabriqué à partir de 85 % de maté­riaux recy­clés et un embal­lage entiè­re­ment recy­clable.

Prise en main : qualité des commandes, lisi­bi­lité et retour visuel en situa­tion

Au premier démar­rage, la connexion à un ordi­na­teur est indis­pen­sable pour effec­tuer la mise à jour deman­dée par l’ap­pa­reil. Par la suite, le Launch Control XL Mk3 peut fonc­tion­ner de manière auto­nome (ou, tout du moins, sans connexion à un péri­phé­rique infor­ma­tique), relié via les prises MIDI à un synthé­ti­seur ou une groo­ve­box, par exemple. L’ali­men­ta­tion s’ef­fec­tue alors grâce à un adap­ta­teur secteur USB, malheu­reu­se­ment non fourni.

Dès la première prise en main, le Launch Control XL Mk3 inspire confiance et affiche une qualité rassu­rante : les faders coulissent avec flui­dité, les enco­deurs tournent avec une résis­tance agréable, et les boutons répondent avec préci­sion, sans aucun jeu percep­tible.

Bien sûr, au prix proposé, il ne faut pas espé­rer trou­ver de faders moto­ri­sés. En revanche, certains s’éton­ne­ront, et regret­te­ront, l’ab­sence d’en­co­deurs tactiles, qui auraient permis de visua­li­ser faci­le­ment les valeurs par simple effleu­re­ment. Ce manque se fait d’au­tant plus sentir que les enco­deurs sont sans fin et ne disposent donc pas de repère visuel, ce qui peut être gênant en situa­tion live.

Nova­tion propose toute­fois deux solu­tions complé­men­taires pour pallier ce problème. D’une part, il est possible d’af­fi­cher les valeurs enre­gis­trées en tour­nant un enco­deur tout en appuyant simul­ta­né­ment sur la touche Shift, une mani­pu­la­tion effi­cace, mais qui mobi­lise deux mains. D’autre part, la lumi­no­sité de la petite LED RGB placée sous chaque enco­deur varie en fonc­tion de la valeur. Dans l’en­semble, le système se révèle suffi­sam­ment pratique et permet de main­te­nir un prix compé­ti­tif. Une couronne de LED autour de chaque enco­deur aurait sans doute offert un meilleur retour visuel, mais au prix d’une hausse sensible du tarif.

Signa­lons l’ab­sence de bouton marche/arrêt, ce qui oblige à débran­cher l’ali­men­ta­tion USB.

Scéna­rios d’uti­li­sa­tion : DAW, Live et setups hybrides

Le Launch Control XL Mk3 est bien sûr tout indiqué pour contrô­ler un DAW, même si, comme nous allons le voir, tous ne sont pas logés à la même enseigne. Dans ce cadre, plusieurs astuces pratiques se révèlent très utiles : citons par exemple, lors du contrôle d’un pano­ra­mique, la LED située sous l’en­co­deur qui change de couleur selon la posi­tion, centre, droite ou gauche. 

C’est avec Able­ton Live que l’in­té­gra­tion est la plus abou­tie. c’est véri­ta­ble­ment plug and play : il suffit d’al­ler dans les préfé­rences et de sélec­tion­ner le Launch Control XL Mk3 dans la liste des surfaces de contrôle. À partir de là, Live devient presque entiè­re­ment pilo­table depuis le contrô­leur, jusqu’au niveau de zoom, à la gestion de la boucle ou encore aux marqueurs. La souris ou le track­pad de l’or­di­na­teur deviennent alors acces­soires. Les faders corres­pondent direc­te­ment aux volumes de piste, les potards aux macros d’Ins­tru­ment/Effect Racks, et les boutons RGB gèrent mute, solo, arme­ment et navi­ga­tion. On profite ainsi d’une véri­table mini-surface de mixage opti­mi­sée pour Live.

Pour Cubase, Logic Pro, Bitwig et Reaper, il faut passer par un script télé­char­geable sur le site de Nova­tion. Une fois installé, l’es­sen­tiel des fonc­tions est reconnu. En revanche, pour Studio One, aucun script n’est prévu : tout doit être confi­guré manuel­le­ment. Heureu­se­ment, cela reste assez simple via Compo­nents, l’édi­teur fourni par Nova­tion, dispo­nible en logi­ciel auto­nome ou direc­te­ment depuis un navi­ga­teur inter­net. C’est d’ailleurs à partir de ce même outil que l’on peut se créer des confi­gu­ra­tions sur mesure pour des machines hard­wares.

En effet, comme nous l’avons vu, le Launch Control XL Mk3 ne se contente pas d’être un contrô­leur de logi­ciels. Il s’in­tègre égale­ment très bien dans une confi­gu­ra­tion hybride ou 100 % hard­ware, sans ordi­na­teur. Grâce à ses ports MIDI DIN et à son alimen­ta­tion via adap­ta­teur secteur USB (non fourni), il peut pilo­ter direc­te­ment un synthé­ti­seur, un expan­deur ou une groo­ve­box. Grâce à la gestion des Control Change, ses seules limites seront celles des capa­ci­tés MIDI de l’ap­pa­reil contrôlé. Le Launch Control XL Mk3 peut enre­gis­trer jusqu’à quinze modes person­na­li­sés.