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Test du contrôleur MIDI Akai MPD232 - Jamais 2 sans 3... sans 2

6/10

En plus de la MPC Touch dont nous avons parlé récemment, Akai a, l’année dernière, totalement renouvelé sa gamme de contrôleurs MIDI à pads, à savoir la série MPD. Les MPD 18, 26 et 32 ont donc tous été remaniés en profondeur pour donner naissance aux MPD218, 226 et 232. Après avoir survolé l’ensemble de la gamme, nous nous intéresserons plus particulièrement au modèle le plus complet des trois, le MPD232. Allons-y !

La nouvelle famille MPD

Comme nous l’avons vu, la nouvelle gamme de contrô­leurs MPD made in Akai se compose donc des trois modèles 218226 et 232. Un certain nombre de fonc­tions les diffé­ren­cient, et nous allons rapi­de­ment les lister ici.

Le MPD218 dispose de 3 banques de 16 pads sensibles à la vélo­cité et l’af­ter­touch mono­dique (par canal), jouables égale­ment en mode « full level » concer­nant la vélo­cité, 3 banques de 6 potards MIDI, la possi­bi­lité de prépro­gram­mer 16 présets via son éditeur logi­ciel, une fonc­tion Note Repeat avec des divi­sions tempo­relles aussi bien binaires que ternaires allant du trio­let de triple croche à la noire, ainsi que des pour­cen­tages de swing prédé­fi­nis.

Le MPD226 y ajoute une banque supplé­men­taire de pads, qui deviennent sensibles égale­ment à l’af­ter­touch poly­pho­nique, une banque supplé­men­taire de potards (qui ne sont toute­fois plus 6 mais 4, on a donc moins de potards que sur le 218), 4 boutons-pous­soirs multi­pliés eux aussi par 3 banques, des boutons de trans­port pour pilo­ter une STAN, un écran ainsi qu’un bouton de sélec­tion rota­tif cliquable, une gestion progres­sive et non plus fixe du swing ainsi qu’une gestion du gate pour la répé­ti­tion de notes, une fonc­tion Keys­troke que nous détaille­rons plus loin, ainsi qu’un mode de jeu sur 16 niveaux de vélo­cité répar­tis sur les 16 pads.

Enfin, le MPD232 ajoute prin­ci­pa­le­ment à tout ceci un séquen­ceur 32 pas, ainsi que 3 banques de 8 faders. Et comme annoncé dans l’in­tro­duc­tion du présent article, c’est à lui que nous allons nous inté­res­ser à partir de main­te­nant.

Présen­ta­tion externe

Akai MPD232 : général

Le MPD232 est livré avec un câble USB, deux adap­ta­teurs mini-jack/MIDI DIN, des cartes de télé­char­ge­ment de logi­ciels et un mini-guide d’uti­li­sa­tion. Le package ne comporte pas de bloc d’ali­men­ta­tion. Lorsque l’ap­pa­reil est connecté à un ordi­na­teur, celle-ci se fait via USB. Ce proto­cole permet égale­ment l’ali­men­ta­tion de l’ap­pa­reil en mode auto­nome via un char­geur de smart­phone. Sinon, un trans­for­ma­teur tradi­tion­nel pourra être employé dans la prise d’ali­men­ta­tion prévue.

L’en­gin mesure 423 mm de largeur, 253 mm de profon­deur et 44 mm de hauteur, pour un poids de 1,6 kg. Ce que l’on remarque tout de suite, c’est la présence des nouveaux pads « made in Akai », les fameux « Thick Fat » que l’on retrouve sur toute la gamme, ainsi que sur la MPC Touch. Je vous renvoie d’ailleurs vers le test de cette dernière si vous souhai­tez plus de détail sur tout le bien que je pense des pads en ques­tion.

Sur le MPD232, ceux-ci sont surplom­bés par trois séries de 4 boutons. La première regroupe les touches de trans­port d’une STAN. La seconde permet de choi­sir entre 4 banques pour les pads. Quant à la troi­sième, elle regroupe les boutons de « note repeat », « tap tempo », « 16 level » (pour la répar­ti­tion auto­ma­tique de 16 niveaux de vélo­cité sur l’en­semble des 16 pads) et « full level » (pour bloquer la vélo­cité à sa valeur maxi­male).

Akai MPD232 : pads

À côté de ces trois séries de boutons, au centre de la partie haute de l’ap­pa­reil, nous avons un écran de 4×20 carac­tères, en dessous duquel les trois boutons « preset », « edit » et « global » permettent d’ac­cé­der aux diffé­rentes caté­go­ries de para­mé­trage de l’ap­pa­reil. En pour­sui­vant vers la droite, on trouve un pavé de 4 flèches direc­tion­nelles surplombé de la molette cran­tée cliquable que l’on retrouve sur tous les derniers produits d’Akai. Enfin les six boutons à l’ex­tré­mité droite de la partie supé­rieure permettent, pour les 3 premiers, de choi­sir la banque de contrô­leur que vous souhai­tez, et pour les 3 autres, de pilo­ter le séquen­ceur et d’ac­ti­ver le choix des divi­sions tempo­relles.

Celles-ci peuvent être sélec­tion­nées par l’in­ter­mé­diaire de huit pous­soirs, situés entre les huit faders et les huit boutons rota­tifs, infi­nis et non cran­tés. À signa­ler qu’ils ne sont pas sensibles au toucher… ce qui de toute façon ne servi­rait pas à grand-chose, vu que l’écran évoqué plus haut… ne permet pas d’af­fi­cher la valeur du para­mètre mani­pulé ! Oui, vous avez bien lu. C’était une fonc­tion qui pour­tant exis­tait sur le modèle précé­dent, le MPD32. Incom­pré­hen­sible que les gens qui ont créé la MPC Touch, soit l’une des solu­tions hybrides qui permet à ce jour le mieux de se passer d’écran/souris, sortent un produit affu­blé de ce genre de tare. Mais conti­nuons l’ex­plo­ra­tion externe de la bête.

En dessous des faders, nous avons 16 boutons d’ac­ti­va­tion des pas de séquence, avec un bouton inti­tulé « 01 –16/17–32 » qui permet d’al­ter­ner entre les vues respec­tives de la première et de la seconde série de 16 pas de séquence.

Akai MPD232 : tranche arrière

Enfin, la tranche arrière de la machine regroupe un bouton on/off, une prise d’ali­men­ta­tion, une prise USB et deux prises MIDI au format mini-jack. Et les connais­seurs de la série MPD remarque­ront tout de suite que les prises pour pédales de sustain et d’ex­pres­sion du modèle précé­dent… ont tout bonne­ment disparu ! Pourquoi, nom de Dieu ? Il est quand même toujours pratique de lancer un enre­gis­tre­ment au pied pour avoir les mains dispo­nibles immé­dia­te­ment pour taper son break de batte­rie sur les pads, ou pouvoir modi­fier un para­mètre via la pédale d’ex­pres­sion, toujours pendant qu’on joue avec les deux mains. Bref…

Puisque nous parlons des para­mètres MIDI, inté­res­sons-nous plus préci­sé­ment aux diffé­rents types de contrô­leurs présents sur l’ap­pa­reil.


Les contrôles MIDI

À ce niveau-là, comme je viens de vous le décrire, c’est du très clas­sique, mais du complet. Le para­mé­trage des trois banques de faders, potards et pous­soirs — ainsi que celui des quatre banques de pads ! – permet de se consti­tuer des présets très variés, et nous allons détailler un peu plus les possi­bi­li­tés offertes.

Akai MPD232 : faders

Il y a d’abord deux options que l’on retrouve pour l’en­semble des contrô­leurs, et que l’on peut régler indé­pen­dam­ment pour chacun d’entre eux. La première concerne le choix du canal MIDI, sélec­tion­nable comme bien souvent parmi deux séries (port A et port B) de 16 canaux. Via le MPD232 Editor, l’on peut égale­ment choi­sir un canal commun par défaut, vers lequel on pourra diri­ger le flux MIDI des contrô­leurs que l’on souhaite. La seconde de ces options se rapporte à la possi­bi­lité de choi­sir si les infos MIDI seront ou non trans­mises vers la prise MIDI physique DIN, sachant qu’elles le seront obli­ga­toi­re­ment vers la connexion USB. À part cela, les para­mètres propo­sés varient évidem­ment en fonc­tion du type de contrô­leur.

Ainsi, les pads pour­ront envoyer bien entendu des messages de note, mais égale­ment de program change. Par contre, pas de CC pour eux. On pourra à part cela choi­sir entre after­touch mono ou poly­pho­nique, déclen­che­ment alter­na­tif ou momen­tané, ainsi que la couleur utili­sée selon que le pad est enfoncé ou non.

À noter que l’af­ter­touch pourra être égale­ment affecté à des boutons rota­tifs et aux faders, ce qui est assez rare pour être signalé. L’op­tion peut certes sembler étrange au premier abord. Mais elle permet — au sein des modules MIDI contrô­lés — d’agir sur des para­mètres prévus pour être pilo­tés par l’af­ter­touch, tout en lais­sant les pads du MPD232 dispo­nibles pour pilo­ter un autre module, par exemple. Les boutons rota­tifs permettent égale­ment d’en­voyer des commandes d’in­cré­men­ta­tion/décré­men­ta­tion. Les faders, outre l’af­ter­touch susmen­tionné, pour­ront bien sûr envoyer des messages de CC.

Akai MPD232 : MPD232 rear media 10x8

Enfin, les contrô­leurs offrant le plus grand choix de types de messages sont les pous­soirs. Nous avons déjà noté qu’ils peuvent envoyer des messages de note. Mais à cela s’ajoute, les CCs, les program change, et les keys­trokes égale­ment déjà mention­nés plus haut.

Cette dernière option, qui utilise le proto­cole HID (Human Inter­face Device) inté­gré à la norme USB, permet d’af­fec­ter les pous­soirs du MPD232 à n’im­porte laquelle des touches ou combi­nai­sons de touches du clavier d’or­di­na­teur. On peut ainsi faci­le­ment faire en sorte qu’une pres­sion sur un bouton du MPD enclenche la sauve­garde du projet en cours, ou encore la ferme­ture de la fenêtre active, deux exemples parmi des milliers de possi­bi­li­tés.  C’est tout bête, ce n’est pas une nouveauté Akai (cf. par exemple la télé­com­mande iOS pour FL Studio), mais c’est extrê­me­ment pratique, et une fois que l’on a bien défini ses besoins et confi­guré les boutons en consé­quence, on ne peut plus s’en passer.

Comme je le disais donc, les fonc­tions de contrôle MIDI s’avèrent assez riches, surtout lorsque l’on sait que l’on peut sauve­gar­der 30 présets diffé­rents et les rappe­ler instan­ta­né­ment. On n’en regrette que davan­tage la dispa­ri­tion assez inex­pli­cable des prises pour pédales de déclen­che­ment et d’ex­pres­sion du MPD32, ainsi que de l’af­fi­chage des para­mètres contrô­lés et de leur valeur sur l’écran.

Le séquen­ceur

Le séquen­ceur proposé sur le MPD232 permet de program­mer une séquence de 32 pas maxi­mum, dont la valeur peut varier de la triple croche à la noire, en binaire ou en ternaire.

– Une seule séquence ?
- Oui, enfin une par slot mémoi­re…
- De seule­ment 32 pas ?
- Re-oui, et encore c’est plutôt 2 parties de 16 pas…
- Et ce en 2016, avec les Beats­tep ProMaschine et autres, qui proposent tous de pouvoir program­mer plusieurs séquences de 64 pas (voire plus) et de les faire se super­po­ser ?
- Re-re-oui…
- Ouille.

Alors, quand je dis « une » séquence, compre­nons-nous bien. Vous pouvez bien sûr program­mer le séquençage d’au­tant de sons que vous le souhai­tez au sein d’une même ligne. Et vous pouvez, comme je l’ai dit, créer autant de séquences que vous avez de slots mémoires libres (30 au total) dans la machine. Pour l’al­ter­nance entre elles, elle est possible grâce au potard rota­tif de sélec­tion de présets. La lecture est alors main­te­nue dans sa conti­nuité. Sans être idéal (on est loin de Maschine par exemple qui permet d’al­ter­ner les séquences direc­te­ment via les pads), le système reste utili­sable. Mais le véri­table problème n’est pas là.  Contrai­re­ment aux diffé­rents modèles de BeatS­tep d’Ar­tu­ria ou même au Trig­ger Finger Pro de chez M-Audio (pour­tant une marque du même groupe qu’Akai), Les 30 slots mémoire dispo­nibles sauve­gardent à la fois les séquences et les para­mètres de contrôles.

Akai MPD232 : MPD232 detail1

Il vous faudra program­mer intel­li­gem­ment vos présets afin qu’un chan­ge­ment de séquence n’en­traîne pas simul­ta­né­ment le char­ge­ment invo­lon­taire d’une nouvelle confi­gu­ra­tion de contrô­leurs. Inutile de dire que pour encou­ra­ger la spon­ta­néité dans un live, on a vu mieux. Notons au passage que si la machine ne dispose que de 30 slots au total, vous pouvez sauve­gar­der autant de présets que vous le souhai­tez sur votre ordi­na­teur grâce au MPD232 Editor sur lequel nous allons reve­nir plus loin.

On l’aura donc compris, si ce séquen­ceur fait certes la parti­cu­la­rité du MPD232 vis-à-vis des autres modèles de la série, il n’ar­rive pas à la cheville des ténors du genre. Car les « problèmes » ne s’ar­rêtent pas là.

Comme évoqué plus haut, les 32 pas se divisent en deux parties de 16 pas, entre lesquelles on peut alter­ner via le bouton « 01–16 / 17–32 ». Mais atten­tion, ce n’est que la vue qui alterne, pas la lecture de la séquence ! Hors de ques­tion, donc, de « tricher » en program­mant deux séquences de 16 pas chacune dont vous espé­re­riez pouvoir alter­ner la lecture via le bouton sus-cité. Que nenni, les 32 pas seront toujours lus dans le même ordre ! Et là, vous vous dites : « Oui, bon, pas grave, il y a forcé­ment une petite fonc­tion random ou reverse pour mettre un peu de vie dans tout ça ». Grands fous ! Bien sûr que non. Pas la moindre petite fonc­tion de direc­tion de lecture à l’ho­ri­zon. Sans oublier bien sûr de signa­ler que pour créer une séquence de plus de 16 pas (longueur par défaut des séquences), il ne suffit pas d’ac­ti­ver les pas dans la vue « 17–32 ». Beuh non, pensez-vous, c’eût été trop simple. Il vous faudra en effet préa­la­ble­ment modi­fier la longueur de ladite séquence via le menu de confi­gu­ra­tion. Youpi, super ergo­no­mique en live…

Encore heureux que la séquence puisse être enre­gis­trée direc­te­ment à la volée via le jeu sur les pads ou sur un appa­reil externe relié à la prise MIDI IN de l’ap­pa­reil. Ah oui, mais là encore une fois, atten­tion : la tenue des notes au-delà de la durée prédé­fi­nie des pas ne sera pas recon­nue. Si vous jouez par exemple une noire alors que les pas de séquence sont confi­gu­rés pour être des doubles-croches, votre note sera tronquée ! On ne retrou­vera pas le système qui existe par exemple sur le Beats­tep Pro et qui consiste dans ce cas-là à lier auto­ma­tique­ment entre eux autant de pas de séquence que néces­saire pour former une seule et unique note longue. Le réglage du niveau de « Gate » de chacun des pas, s’il peut effec­ti­ve­ment être réglé, ne permet­tra au mieux d’ob­te­nir que des varia­tions de jeu allant du pizzi­cato au legato.

Alors main­te­nant, admet­tons que, suite par exemple à la tron­ca­ture d’un trop grand nombre de notes, vous ayez envie de suppri­mer votre séquence inté­gra­le­ment pour repar­tir de zéro… Eh bien il vous faudra désac­ti­ver chacun de vos pas de séquence manuel­le­ment ! Oui, oui, vous avez bien lu… Je ne vous raconte pas la galère quand vous avez programmé des séquences pour des pads dissé­mi­nés entre les quatre banques dispo­ni­bles… Alors bien sûr, quand vous êtes sur ordi­na­teur, vous pouvez passer par l’édi­teur logi­ciel du MPD232 (sur lequel nous revien­drons plus bas) pour suppri­mer d’un coup toute la séquence, mais cela néces­site tout de même de sortir de sa STAN au préa­lable, ce qui n’est pas génial pour le work­flow. Par contre, si vous n’êtes pas relié à un ordi et que vous souhai­tez effa­cer une séquence prévue pour un module hard­ware, pas d’al­ter­na­tive à la désac­ti­va­tion manuelle.

Akai MPD232 : seq edit

Vous pensiez que l’on en avait terminé avec les choses à redire ? Eh bien non ! Car dans le mode « seq edit », celui donc qui permet de program­mer une séquence en acti­vant/désac­ti­vant les pas souhai­tés… on ne peut pas écou­ter les sons produits par les pads ! Ceux-ci sont en effet mutés d’of­fice dans ce mode. Il faut s’ex­traire de ce mode, choi­sir le pad que l’on souhaite séquen­cer (et qui est donc à nouveau « écou­table »), puis repas­ser en « seq edit » pour program­mer ladite séquence, et repro­duire la manip autant de fois que néces­saire pour program­mer le séquençage de tous les sons que l’on souhaite. Bien heureu­se­ment, vous avez, comme nous l’avons vu plus haut, la possi­bi­lité d’en­re­gis­trer une séquence direc­te­ment à partir du jeu sur les pads.

Pour finir cet aperçu du séquen­ceur du MPD232, signa­lons que, bien entendu et heureu­se­ment là aussi, celui-ci peut être soumis à une horloge externe.

Après avoir exploré ensemble les prin­ci­pales fonc­tion­na­li­tés de la bête, je propose à ceux que cela inté­resse de nous pencher rapi­de­ment sur les possi­bi­li­tés globales de para­mé­trage des présets ainsi que de l’ap­pa­reil, que ce soit via celui-ci ou en ayant recours au logi­ciel MPD232 Editor.

La confi­gu­ra­tion

Concer­nant les présets, on a le nom, le tempo, la longueur de chaque pas de séquence (le « gate »), le niveau de swing de l’en­semble, la valeur de la divi­sion tempo­relle pour la fonc­tion de « note repeat » qui peut aller de la triple croche à la noire, en binaire ou en ternaire, le mode de déclen­che­ment du bouton de « note repeat » et le type de données qui sera envoyé par les boutons de trans­port. On a ici le choix entre MMC, MMC/MIDI, MIDI real time, MIDI CC ou encore le proto­cole proprié­taire PTEX, réservé à Pro Tools Express.

Concer­nant les para­mètres géné­raux du MPD232, on retrouve la possi­bi­lité de défi­nir le numéro du canal MIDI commun, l’af­fi­chage des notes avec leur « vrai » nom ou bien sous forme numé­rique, le niveau de contraste de l’écran du MPD, le nombre de pres­sions néces­saire sur le bouton « tap tempo » pour obte­nir un nouveau tempo, le compor­te­ment de la LED de tempo, le routage ou non des données MIDI vers la sortie MIDI physique, la sensi­bi­lité géné­rale des pads à la vélo­cité, incluant la vélo­cité mini­male prévue pour déclen­cher un pad ainsi que la courbe de vélo­cité, et enfin si la source de synchro­ni­sa­tion doit être interne ou externe.

Le MPD 232 Editor

Comme spéci­fié précé­dem­ment, il s’agit du logi­ciel de para­mé­trage du MPD232. La GUI de celui-ci présente une inter­face proche de celle de l’ap­pa­reil physique. Comme dans de nombreux softs compa­rables, cliquer sur l’élé­ment que l’on souhaite modi­fier permet d’ac­cé­der à la liste des para­mètres dudit élément. Mais, contrai­re­ment à de nombreux softs compa­rables, il n’est malheu­reu­se­ment pas possible d’ac­cé­der auxdits para­mètres dans le soft par la mani­pu­la­tion des contrô­leurs physiques du MPD232 : dans ce contexte précis, tout ne peut se faire qu’à la souris, ce qui est un peu dommage à mon sens.

Akai MPD232 : editor

En ce qui concerne les para­mètres en ques­tion, ce sont exac­te­ment les mêmes que ceux propo­sés par le menu hard­ware de confi­gu­ra­tion de l’ap­pa­reil. En revanche, le logi­ciel propose quelques outils supplé­men­taires plutôt inté­res­sants. Il y a tout d’abord « auto-popu­late », qui permet d’ap­pliquer auto­ma­tique­ment des sché­mas d’af­fec­ta­tions aux pads et contrôles du MPD232. Ça vous évite d’avoir à para­mé­trer chaque contrôle indé­pen­dam­ment, si vous ne souhai­tez pas le faire. Nous trou­vons égale­ment la fonc­tion « Send multiple presets », qui permet d’en­voyer simul­ta­né­ment plusieurs présets diffé­rents ou non à plusieurs MPD232 connec­tés à un même ordi­na­teur. Mais la fonc­tion la plus inté­res­sante à mon sens est « Sequence edit ». Il s’agit d’un éditeur graphique qui vous permet de program­mer vos séquences très préci­sé­ment à la souris.

On y retrouve le nom de la séquence (« préset ») et le nombre de pas de celle-ci. On peut égale­ment déter­mi­ner si la lecture de la séquence sera soumise aux boutons de trans­port ou bien de « seq on/off » du MPD232, ou encore à des commandes MIDI externes. On peut égale­ment suppri­mer l’in­té­gra­lité de la séquence. On dispose égale­ment d’une vue d’en­semble de tous les pads, ainsi que des notes MIDI qui leur sont affec­tées. L’écran central présente une grille sur laquelle on peut, pour chaque pad, acti­ver ou désac­ti­ver les pas de séquences que l’on souhaite. Sous chaque pas de séquence, l’on peut obser­ver une colonne dont la taille symbo­lise le niveau de vélo­cité attri­bué au pas concerné. Pour finir, signa­lons que l’en­voi de présets peut se faire par lots, ce qui est fort appré­ciable.

Conclu­sion

Il n’est guère évident de savoir exac­te­ment quoi penser des choix qu’a rete­nus Akai lors de la concep­tion de cet appa­reil. Car, certes, le MPD232 dispose des nouveaux pads de la marque, les fameux « Thick Fat » que l’on retrouve sur tous leurs nouveaux produits et qui procurent un véri­table plai­sir d’uti­li­sa­tion, surtout lorsque l’on para­mètre correc­te­ment leur réac­ti­vité à l’af­ter­touch. Même si cela n’a rien de nouveau, l’on dispose égale­ment d’un nombre consé­quent de contrô­leurs divers (72 en tout), qu’il s’agisse de faders, de boutons rota­tifs sans fin et de pous­soirs, et que l’on peut para­mé­trer indi­vi­duel­le­ment.

Et… l’on a un écran. Et… c’est là que ça commence à piquer, car cet écran n’af­fiche à aucun moment le nom, et encore moins la valeur du para­mètre MIDI en cours de mani­pu­la­tion ! Pourquoi avoir aban­donné cette fonc­tion qui exis­tait pour­tant partiel­le­ment (affi­chage de la valeur) sur les anciens MPD ? Un aban­don tout aussi inex­pli­cable que celui des prises pour pédales de sustain et d’ex­pres­sion qui exis­taient égale­ment sur le modèle précé­dent.

Ah oui, mais monsieur, l’on a main­te­nant un séquen­ceur ! Sauf que ledit séquen­ceur, s’il a le mérite d’exis­ter, ne propose pas la moitié des fonc­tion­na­li­tés que l’on peut attendre de ce type d’ou­tils en 2015 (année de sortie de l’ap­pa­reil, je le rappelle). Sans comp­ter que l’on ne comprend pas non plus l’ab­sence de possi­bi­lité d’af­fec­ter les séquences aux pads de jeu, comme cela se fait sur la MPC. On pour­rait évidem­ment arguer du fait que c’est pour ne pas porter ombrage à cette dernière. Mais alors, comment expliquer que l’on trouve cette fonc­tion­na­lité sur le Trig­ger Finger Pro de M-Audio, marque cousine d’Akai, à un tarif ultra-compé­ti­tif qui plus est ?

Et puisque l’on parle de concur­rence, on ne peut s’em­pê­cher de compa­rer le MPD232 à un autre produit sorti la même année, le BeatS­tep Pro d’Ar­tu­ria, qui, mis à part des pads moins agréables et des faders absents (mais dont la fonc­tion peut être reprise par les boutons rota­tifs supplé­men­taires dont il dispose), en propose beau­coup plus dans tous les autres domaines (3 lignes de séquençage simul­ta­nées, multiples options de lectures des séquences, slots mémoire bien distincts pour les présets de contrôle MIDI d’un côté et les séquences de l’autre, boutons sensibles au toucher et affi­chage des valeurs de para­mètres, connec­tique plétho­rique incluant notam­ment le CV et des prises spéci­fiques pour la synchro…), le tout pour envi­ron 20 € de moins que l’ap­pa­reil d’Akai.

Le mot de la fin sera donc le suivant. Autant, concer­nant la MPC Touch, j’ai pu saluer la démarche des ingé­nieurs de la marque et fusti­ger celle de ses respon­sables marke­ting, autant dans le cas du MPD232 je me vois obligé de dire que l’ap­pa­reil est tech­nique­ment dépassé et ne propose pas grand-chose de plus que la concur­rence, voire en offre moins dans de nombreux domaines.

  • Akai MPD232 : général
  • Akai MPD232 : MPD232 ortho media 10x8
  • Akai MPD232 : MPD232 detail1
  • Akai MPD232 : MPD232 rear media 10x8
  • Akai MPD232 : faders
  • Akai MPD232 : pads
  • Akai MPD232 : tranche arrière
  • Akai MPD232 : editor
  • Akai MPD232 : seq edit

 

Notre avis : 6/10

  • Les pads « thick fat », sensibles à la vélocité ainsi qu’à L’aftertouch mono- et polyphonique, très agréables à jouer
  • Aftertouch assignable aux boutons rotatifs et aux faders
  • Les contrôles variés et nombreux
  • La fonction Keystroke
  • L’éditeur logiciel complet et plutôt bien foutu
  • Le séquenceur...
  • …si l’on se contente d’une seule ligne de 32 pas
  • …si l’on est prêt à tirer une croix sur toutes les autres fonctions manquantes (voir corps du test)
  • lL’absence de slots mémoire distincts entre les présets de contrôle et les séquences
  • Pas d’affectation des séquences aux pads de jeu dans le style de la MPC ou de Maschine
  • L’abandon incompréhensible par rapport aux anciens modèles de MPD de l’affichage sur l’écran des valeurs des paramètres MIDI manipulés
  • L’abandon tout aussi incompréhensible des prises pour pédales de sustain et d’expression

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