Il y a quasiment dix ans, Novation donnait naissance au tout premier Launchpad qui devint rapidement un incontournable parmi les contrôleurs MIDI à pads. Vendu toujours aux alentours de 200 €, le dernier né de la série est-il digne de son ancêtre ?

Tout nu
Physiquement, le Launchpad X est un parallélépipède de 241 mm de côté pour 175 mm de haut et un poids de 800g. L’appareil marque bien son appartenance à la famille. On retrouve la matrice de 64 pads, sauf qu’ils sont aujourd’hui sensibles à la vélocité et l’aftertouch polyphonique et qu’ils adoptent un look plus fin et un revêtement plus doux que les précédents. On a clairement la sensation d’être monté en gamme, ce qui est très agréable ! La rangée horizontale de huit boutons située au-dessus permet la navigation dans la matrice de clips et l’activation des différents modes de fonctionnement du Launchpad. La rangée verticale de huit boutons à droite des pads permet quant à elle le lancement de scènes et l’accès à d’autres fonctions selon le mode de fonctionnement actuellement sélectionné. Sur le principe, rien de nouveau par rapport aux anciens modèles, on retrouve très facilement ses repères. La tranche supérieure de l’appareil dispose d’une prise USB C et d’une sécurité Kensington. La surface inférieure dispose d’une large bande caoutchoutée qui fait tout le tour de l’appareil et assure une très bonne adhérence à la surface sur laquelle il repose.
Mise en condition
Toutes les positions
L’utilisation du Launchpad X ne diffère pas fondamentalement de celle de ses prédécesseurs et s’articule selon trois modes principaux : « Session », « Note » et « Custom ».
Le troisième mode est le mode custom qui permet d’accéder à quatre sous-modes librement configurables. En passant, sachant que ceux-ci sont activés par les 4 premiers boutons de lancement de scènes et que les 4 suivants sont inutilisés, on se demande pourquoi Novation a limité le nombre desdits sous-modes à quatre au lieu de huit. Mystère…
Le premier sous-mode présente par défaut une mosaïque de quatre ensembles de 16 pads chacun prévus pour piloter des drum racks. Le deuxième sous-mode propose quatre octaves en mode chromatique. Et les deux sous-modes par défaut suivants proposent des versions non rétro-éclairées des deux premiers. On se fera un plaisir de les modifier grâce au logiciel de paramétrage maison de chez Novation, j’ai nommé Components.
Plus profond
Refroidi ?
Tout comme lors du banc d’essai du Launchkey Mini Mk3, c’est Components qui ouvre la voie des défauts. Le premier est la très faible quantité de custom modes proposés par Novation.
On regrettera que Components ne soit pas utilisable en fenêtre réduite : la partie centrale en effet, celle sur laquelle on fait glisser les éléments que l’on souhaite ajouter, étant rognée par les autres parties de l’interface graphique sans qu’il soit possible d’y remédier.
Conclusion
Avec le Launchpad X, Novation nous propose un contrôleur qui s’inspire de certaines des grandes qualités du Launchpad Pro comme la vélocité et l’aftertouch polyphonique. Le Launchpad X va encore plus loin que le Pro dans la gestion des faders virtuels, rendant ces derniers encore plus précis et sans plus aucune commune mesure avec leur implémentation dans les anciens Launchpads « non-pro ». Mais par ailleurs, on aurait parfaitement pu imaginer la reprise d’autres caractéristiques intéressantes comme la possibilité de déclencher des scènes sans quitter le mode Note et l’intégration native à d’autres STAN qu’Ableton Live, ce qui n’est malheureusement pas le cas. Ce dernier point est d’autant plus dommage qu’une partie de la clientèle Launchpad s'est précisément constituée autour d’utilisateurs des autres STAN à matrice de clips et qui ont fait des contrôleurs à pads de Novation des substituts tout à fait crédibles aux contrôleurs dédiés dont leurs STAN respectives n’ont pour l’instant pas encore réellement bénéficié, exception faite de l’Akai Fire pour FL Studio depuis l’année dernière. Espérons que Novation corrigera le tir. On espère également que la marque anglaise proposera une alternative à l’abandon de la compatibilité avec le module Max for Live maison de step séquenceur. Enfin, j’avoue que même si je comprends la raison commerciale de Novation de ne pas défavoriser le Launchpad Pro, j’ai de plus en plus de mal avec le fait qu’en 2019 un contrôleur dédié à Ableton Live vendu aux alentours de 200 € ne permette pas la copie et suppression de clips, de scènes ou de pistes en direct du contrôleur. Je conclurai donc en disant que le Launchpad X est un contrôleur tout à fait recommandable, mais dont on est en droit d’attendre plus.