Quand on vous dit FL Studio, vous pensez step-séquenceur. Quand on vous dit step-séquenceur, vous pensez hardware. Et donc, ça ne vous choque pas que personne n'ait songé jusqu'ici à proposer un contrôleur hardware dédié à la STAN d'Image Line ?
Cette lacune a été comblée depuis ce mois-ci par Akai et son Fire, première surface de contrôle intégralement dédiée à FL Studio. Vendu aux alentours de 199 €, ce qui en fait le contrôleur dédié à un logiciel le moins cher du marché, rendra-t-il justice à l’ergonomie unique de la STAN belge ainsi qu’aux attentes de ses utilisateurs ? C’est ce que nous allons explorer ensemble immédiatement.
Brille de mille feux
La boîte cartonnée de l’Akai Fire contient, outre l’appareil lui-même, un câble USB pour la connexion à un ordinateur et servant également de source d’alimentation au contrôleur, un petit mode d’emploi en cinq langues, une « Cheat Sheet » rappelant les principales fonctions du Fire, une carte contenant les informations de téléchargement de la version allégée de FL Studio, et c’est tout.
L’appareil en lui-même mesure 316 × 166 × 43 mm pour un poids de 760 g, ce qui en fait un candidat parfait pour le nomadisme musical si vous l’associez à un laptop. L’élément principal du Fire est bien entendu la matrice de 4 fois 16 pads. Elle est entourée de multiples poussoirs et potentiomètres. Au-dessus d’elle tout d’abord, nous avons quatre potards non crantés sans fin et sensibles au toucher, qui peuvent être répartis sur quatre banques de paramètres sur lesquelles nous reviendrons plus bas. Ce dispositif rappelle énormément l’ergonomie des MPC Touch et Live, cousinage renforcé par la présence d’un cinquième potard, cranté quant à lui et cliquable, prévu principalement pour la navigation et la sélection de paramètres. On dispose également de deux boutons permettant la sélection des patterns, de deux autres boutons (« Grid ») permettant la navigation au sein de la séquence, et enfin d’un petit écran LCD de deux lignes pour l’affichage de différentes informations, notamment celles concernant le browser qui est accessible via le bouton du même nom.
À la gauche de la matrice de pads, on découvre les boutons de mise en silence ou en solo des différents canaux du step-séquenceur, ainsi que la LED témoin d’activation du canal concerné. En bas à gauche de la matrice se trouvent les boutons poussoirs qui permettent de passer d’un mode de jeu et/ou de contrôle à l’autre, ainsi que les touches « Shift » et « Alt » qui débloqueront certaines fonctionnalités supplémentaires. Enfin, en bas à droite, nous avons la section de transport qui a la bonne idée de proposer, outre les traditionnels « Play », « Stop », « Record », certaines fonctionnalités typiques de FL Studio, comme l’alternance entre la lecture de patterns et celle du morceau complet, ou encore le lancement de l’enregistrement soumis à la réception d’un signal entrant.
La face arrière de l’appareil propose une prise USB et une encoche de sécurité Kensington. Malgré sa légéreté, l’appareil ne fait absolument pas « toc », les potentiomètres bien axés ont une course extrêmement douce et fluide, les poussoirs répondent de manière franche, et les quatre patins sous la face inférieure maintiennent la surface de contrôle bien en place sur le bureau. Il n’y à rien à redire : la fabrication est sérieuse et l’ensemble inspire confiance.
Une ergonomie… lumineuse
Avant de me lancer dans la description du fonctionnement du Fire, je tiens à rappeler une chose que nous avons signalée dans la dernière news concernant le produit. Si vous souhaitez pouvoir utiliser votre contrôleur avec FL Studio, il vous faudra impérativement disposer au minimum de la version 20.0.5 de la STAN. Si vous souhaitiez employer le contrôleur pour piloter votre version 9 certes antédiluvienne mais que vous chérissez d’amour, c’est mort. Rappelons toutefois ici que les mises à jour de FL Studio sont toujours gratuites, et que pour les non-possesseurs de la STAN, Akai et Image Line proposent d’ailleurs en bundle avec le Fire la version « Fruity » du logiciel qui peut être déjà intéressante si vous ne souhaitez pas enregistrer ou éditer de l’audio (voir les caractéristiques ici). Cette petite mise au point effectuée, plongeons-nous dans l’étude du fonctionnement de la bête.
Comme vous avez certainement pu déjà le constater à la lecture du descriptif extérieur de la bestiole, il se dégage de l’ensemble une impression de simplicité d’utilisation et une philosophie du « un bouton-une fonction » (ou presque). Cette sensation ne se démentira pas tout au long de l’utilisation du contrôleur, et je vais vous dévoiler dès maintenant mon ressenti à ce sujet : il s’agit de l’une des grandes réussites d’Akai dans le design fonctionnel du Fire. Les principaux modes de jeu (Step, Note, Drum et Perform) sont immédiatement accessibles et la matrice de pads adopte automatiquement une configuration de rétro-éclairage instantanément identifiable selon les modes. De même, les autres principales fonctionnalités telle que le changement de pattern, la gestion du browser ou celle des quatre banques d’encodeurs sont tout aussi facilement identifiables et immédiatement accessibles. Un vrai bonheur. On saluera également la fonctionnalité qui permet, à partir du Fire, de faire défiler une par une toutes les fenêtres ouvertes au sein de la STAN. Enfin, il est important de signaler ici que l’on peut connecter jusqu’à quatre Fire simultanément et leur affecter différentes tâches. Toutefois, cela fera l’objet de quelques limitations sur lesquelles je reviendrai dans le dernier paragraphe de cet article. Mais pour le moment, voyons en détail ce que chaque mode nous réserve, en commençant par le mode step sequenceur.
La danse du feu
Il s’agit bien entendu de la pièce maîtresse du Fire, puisque grâce à lui, nous pourrons piloter directement le cœur même du processus créatif de FL Studio. La matrice nous permet d’accéder à l’ensemble des pas de séquence et des canaux proposés par le logiciel. La sensibilité des pads est plutôt bien équilibrée (on reviendra en revanche sur leur sensibilité à la vélocité), et l’on pourra en activer ou désactiver toute une série d’un simple mouvement glissé sur toute la longueur souhaitée. La navigation à travers les différents segments de séquence se fait grâce aux boutons « Grid ». Ceux-ci ont l’excellente idée d’être à incrémentation exponentielle, de sorte que si on les maintient enfoncés, la navigation s’en trouve accélérée : bien vu lorsqu’il s’agit de se déplacer à travers 999 pas de séquence !
Pour ce qui est de la navigation à travers les canaux du step-séquenceur, elle se fait grâce au bouton rotatif cranté « Select », qui se révèle lui aussi très bien adapté à cette fonction. J’avoue que le faible nombre de canaux matérialisés par les quatre lignes de pads me faisait craindre des aller-retours fastidieux sur des projets un peu plus ambitieux, mais il n’en est rien. À noter que l’on dispose à l’écran d’un rappel visuel bien pratique nous indiquant précisément où l’on se situe tant au niveau des pas de séquence que des canaux. Le repérage des canaux actuellement affichés par le Fire est d’ailleurs encore facilité par le fait que les diodes RGB intégrées des pads reproduisent exactement les couleurs employées dans le logiciel. Et pour ce qui est de la sélection d’un canal, elle se fait aussi de manière très simple, tout comme la mise en solo ou en mode silencieux ou encore la sélection des patterns, des fonctions qui bénéficient chacune de leurs boutons dédiés, comme nous avons pu le voir dans le premier paragraphe de cet article. Mais qu’est-ce qu’un step-séquenceur sans matériau sonore ? C’est là qu’intervient le browser !
Le choix des armes
On le sait, le browser de FL Studio est très complet, plutôt exhaustif, et certains pourraient même le trouver un poil touffu. Quoi qu’il en soit, la fonction de navigation au sein de ce browser proposée par Akai permet un accès direct à l’ensemble de tous les sous-menus et items de la version logicielle, avec un rappel visuel sur l’écran de l’appareil. Il est toutefois important de préciser que nous ne sommes pas totalement libérés de l’usage de l’écran d’ordinateur pour autant. En effet, les trois onglets principaux du browser (« All », « Current project » et « Plugin database ») ne sont pour l’instant sélectionnables que via la souris, et le menu contextuel qui apparaît lorsque l’on sélectionne un plug-in n’est pour l’instant pas reproduit sur l’écran du Fire. On peut toutefois naviguer dans ce menu affiché sur l’écran d’ordinateur et activer l’option désirée via le bouton « Select » du contrôleur.
Si le browser nous permet de choisir, entre autres, des fichiers audio dont le déclenchement se prêtera parfaitement à l’utilisation d’un step séquenceur, il nous autorise bien sûr également à charger d’autres types d’items comme des instruments virtuels dont certains exigeront d’être joués manuellement. Voyons ce que nous propose le Fire dans ce domaine.
Notes enflammées
Pour piloter les instruments virtuels, le Fire dispose de deux modes : le mode Note et le mode Drum. Comme pour de nombreux autres appareils de ce type (Push, Launchpad, etc.), le mode Note nous donne accès à une ré-affectation des pads selon plus d’une vingtaine de modes et de gammes prédéfinis que nous pouvons choisir là aussi très facilement toujours grâce au potard de sélection.
Jusque-là, tout va bien. Mais je me vois ici obligé de parler de la fonction « Accent » ainsi que de la sensibilité des pads à la vélocité, et de faire par là-même une entorse à la convention tacite des bancs d’essai d’Audiofanzine qui veut que l’on attende la fin d’un article pour lister les aspects moins reluisants du produit que nous testons.
En effet, il n’aura pas échappé à ceux qui s’intéressent au Fire que la fiche technique proposée par le fabricant, et que nous avons reprise en toute bonne foi dans notre fiche descriptive ici même sur Audiofanzine, stipulait la présence de pads sensibles à la vélocité. Ce qui dans la pratique et dans le cas présent s’avère hautement ambigu. Je m’explique. Un essai effectué avec un MIDI monitor « au cul » du Fire nous a bien confirmé que les pads de l’appareil envoyaient effectivement des messages MIDI de vélocité différenciés selon l’intensité de l’attaque. Sauf que dans les faits, FL Studio n’interprète les messages de vélocité envoyés par le Fire que selon deux valeurs : 100 et une autre réglée sur 127 lorsque la fonction « Accent » du Fire est activée. Pour quelle raison avoir bridé de manière logicielle une fonctionnalité qui semble être totalement assumée et prise en charge par le hardware ? Mystère. La réponse qui nous a été faite de la part d’InMusic, la maison-mère d’Akai, a été que de toutes manières, la fonction principale du Fire n’était pas de remplacer un clavier maître. Soit, et l’on peut parfaitement comprendre la volonté d’InMusic de ne pas mettre le Fire en concurrence avec les claviers maîtres de ses marques filles (dont les MPK d’Akai d’ailleurs). Mais encore une fois dans ce cas, pourquoi avoir implémenté cette fonction dans le hardware du produit ? C’est d’autant plus étrange que pour le prix tout à fait raisonnable de la bête, on n’attendait pas forcément que les pads soient sensibles à la vélocité : ceux du Maschine Jam ne le sont pas, par exemple, tout comme ceux de la majorité des modèles de Launchpad.
En attendant la résolution de ce mystère et en ce qui me concerne ici, je ne pourrai dire qu’une seule chose à l’adresse de ceux qui, comme moi, attendaient autre chose de l’annonce faite de « velocity-sensitive pads » : ne croyez pas que les modes Note et Drum du Fire vous permettront un jeu subtil, car ils ne vous offriront pour l’instant que deux niveaux de vélocité. Après ce petit aparté placé sous le signe de la perplexité, voyons ce que nous propose le mode Drum.
Percus du diable
Le mode Drum a été imaginé pour piloter tous types de plug-ins percussifs, mais principalement les outils internes de FL Studio, c’est-à-dire la boîte à rythmes FPC et l’outil de découpage de samples Slicex. En ce qui concerne la FPC, on saluera l’initiative d’Akai qui propose de représenter simultanément sur une seule matrice les deux banques de pads de la FPC. Le mode Slicex quant à lui permet de déclencher jusqu’à 64 « tranches » différentes d’un fichier audio. Enfin, le mode Drum nous offre une option « Omni » qui permet de déclencher chaque son de chaque canal indépendamment. Tout cela se passe encore une fois de manière très simple.
Nous passerons rapidement sur le mode « perform » qui permet simplement de lancer les patterns et clips préalablement agencés dans le mode Performance de FL Studio, pour nous intéresser aux possibilités de la bête en matière de contrôle des paramètres MIDI.
La chaleur de MIDI
Pour cela, nous disposons des quatre banques affectées aux quatre potards rotatifs sans fin évoqués dans le premier paragraphe de cet article. Les deux premières banques sont réservées au contrôle de paramètres prédéfinis (et non modifiables) concernant respectivement le canal et la piste de mixer actifs : volume et panoramique pour les deux premiers boutons, filtre et résonance pour les deux suivants dans la banque « Channel » et hautes et basses fréquences dans la banque « Mixer ». Ici aussi l’ergonomie est à l’honneur car avec la main gauche contrôlant ces paramètres et la main droite sur le bouton « Select » pour choisir le canal ou la piste de mixage contrôlée, on obtient une très bonne optimisation du workflow.
En ce qui concerne les deux banques utilisateur, quelqu’un qui ne connaîtrait pas FL studio pourrait s’inquiéter du faible nombre de boutons disponibles, et par conséquent potentiellement du faible nombre de paramètres contrôlables. Or, il convient ici de rappeler que FL Studio dispose d’un système d’affectation MIDI tout à fait intelligent qui permet soit d’affecter un contrôleur à un paramètre donné de manière définitive, soit d’affecter un contrôleur de manière différenciée à un paramètre du plug-in ou du module (table de mixage, etc.) actuellement au premier plan sur l’écran d’ordinateur. Vous pouvez donc avec le Fire associer 2 × 4 potards à 8 paramètres de chaque plug-in ou module employé dans votre morceau. Ces affectations peuvent également être sauvegardées pour être rappelées automatiquement lorsque vous chargez les plug-ins concernés dans un autre projet. Cette fonctionnalité, associée à celle citée plus haut permettant de naviguer directement à partir du Fire entre les modules ouverts dans la STAN, autorise une grande fluidité dans la navigation et la modification des paramètres associés aux potards du Fire. C’est une réussite. Mais il convient maintenant de revenir plus en détail sur les faiblesses de la machine.
Au feu les pompiers ?
J’ai déjà évoqué dans le paragraphe concernant le mode Note ce qui est pour moi le principal problème lié au Fire, à savoir l’ambiguïté associée à la gestion de la vélocité des pads. Je ne reviendrai pas sur le sujet, j’espère simplement que les acheteurs ne seront pas trompés par la fiche technique qui pourrait laisser imaginer autre chose que ce que propose l’appareil au final.
Mais il y a d’autres choses que je souhaite soulever. Tout d’abord, de manière générale, je voudrais que cela soit bien clair pour tout le monde, le Fire n’est pas tout à fait l’équivalent d’un Push pour Ableton Live ou d’une Maschine Mk3. Il se rapprocherait plutôt d’une Maschine Mikro dernière génération, c’est-à-dire d’un appareil qui s’intègre parfaitement dans une configuration MAO mais ne permet pas de s’affranchir totalement de l’utilisation de l’écran et de la souris de l’ordinateur, loin de là. Par exemple, le mode Perform ne permet pas de placer des patterns ou des clips sur la playlist directement à partir du Fire, ce dernier ne sert qu’au déclenchement. De même pour le mode Drum ou Slicex : à moins de définir l’affectation des potards à certaines fonctions de la FPC ou de Slicex, vous ne pourrez pas faire ici non plus autre chose que de jouer les samples ou les slices. Ce n’est pas forcément un défaut en soi, et pour le prix de l’appareil on n’en attend pas obligatoirement davantage, mais il faut que les choses soient claires en amont pour ne pas être déçu.
Toujours en ce qui concerne certains points qui, sans être véritablement des défauts en soi, méritent toutefois d’être signalés pour qu’il n’y ait pas de malentendu, je souhaiterais revenir sur la possibilité de connecter plusieurs Fire à l’ordinateur. Cela ne pourra se faire que selon une configuration 2 × 2, c’est-à-dire deux contrôleurs au-dessus et deux contrôleurs en dessous. On ne pourra bénéficier ainsi que d’une matrice étendue de 32 × 8 pas, et non par exemple d’une matrice de 64 × 4 pas. Je le rappelle toutefois, il s’agit ici de pas immédiatement accessibles. On peut bien entendu continuer à naviguer via les boutons Grid au sein des 999 pas théoriquement utilisables du logiciel.
Mais passons maintenant aux aspects qui me semblent réellement problématiques. Premièrement, de manière tout à fait incompréhensible, le mode d’emploi papier ainsi que la « Cheat Sheet » ne listent pas l’ensemble des fonctionnalités de l’appareil. Ainsi, il faut regarder les vidéos de présentation pour découvrir que l’on peut modifier l’offset d’un pas de séquence afin de le décaler légèrement de la grille temporelle, ou encore que la matrice de clips peut être transformée en spectrogramme ou en Peak-mètre (oui c’est possible, même si tout à fait anecdotique à mon sens !). Ensuite, en ce qui concerne le step-séquenceur, on regrettera tout d’abord l’absence de gestion du swing à partir du contrôleur. Mais on s’interrogera davantage sur la bizarrerie suivante. En effet, on peut modifier les paramètres d’un pas de séquence en le maintenant enfoncé et en agissant sur les potards. Jusque-là, tout est normal. Sauf que si l’on relâche le pas de séquence en question sans avoir rien modifié au niveau des paramètres, celui-ci s’éteint, quelle que soit la durée de la pression que l’on a exercée sur lui ! Ce n’est pas très grave pour des sons non pitchés, car il suffit dans ce cas de rallumer le pas de séquence concerné. Mais lorsqu’il s’agit d’un pas de séquence correspondant à une note MIDI enregistrée via un clavier externe avec toutes les données de hauteur, vélocité, etc…, toutes ces dernières seront perdues ! Espérons que ces deux points – et surtout le dernier – fassent l’objet d’une mise à jour rapide !
Concernant les autres éléments tels que le browser ou le mode Drum, je n’ai pas grand-chose à leur reprocher. À noter toutefois en ce qui concerne l’option Slicex du mode Drum que l’on ne peut pas dépasser la limite de 64 « slices » déclenchables. Je souhaiterais pour finir relever deux défauts concernant les fonctionnalités de contrôle MIDI. Tout d’abord il n’existe pour l’instant pas de mode de contrôle MIDI universel pour le Fire : n’espérez pas contrôler une autre STAN que FL Studio. Le second point concerne la sous-utilisation absolue de la sensibilité des potards au toucher et de l’affichage des paramètres associés. Tout d’abord, le fait de toucher l’un des quatre potards de contrôle ne fait que déclencher l’affichage du pattern actuellement actif. Nous n’avons droit à aucune indication de la valeur du paramètre actuellement contrôlé. Celle-ci ne s’affiche que si vous tournez le potard concerné, et encore, uniquement dans le cas des paramètres d’usine des deux premières banques de contrôle. Pour les banques utilisateur, il n’y a aucun rappel dans l’'écran du Fire de la valeur des paramètres concernés. Espérons là aussi le miracle d’une mise à jour !
Conclusion
Quand on y réfléchit bien, il était assez incohérent qu’une STAN comme FL Studio, dont le principe d’utilisation repose essentiellement sur un step-séquenceur, concept directement hérité de la production musicale électronique matérielle, ne soit pas accompagnée d’un contrôleur physique approprié. Akai relève le défi de manière globalement plutôt élégante pour un prix tout à fait raisonnable, avec un produit extrêmement simple d’accès pour les habitués du logiciel qui retrouveront très rapidement leurs marques. Ledit logiciel est d’ailleurs livré en bundle dans sa version d’entrée de gamme certes limitée mais offrant tout de même déjà pas mal de possibilités. On retrouve essentiellement une philosophie du « un bouton-une fonction » (ou des associations de boutons assez évidentes) qui permet de se mettre très vite au travail. Toutefois, il y a certaines fonctionnalités qui ne sont pas listées dans les modes d’emploi livrés, et il faudra fouiller un peu internet et notamment les vidéos éditées par Image-Line et Akai. Il ne faudra pas s’attendre non plus à un équivalent du Push pour Ableton ou de la Maschine : de nombreuses actions dépassant la simple activation de pas de séquences ou le jeu sur les pads devront être effectuées via la souris et l’écran d’ordinateur. Et en ce qui concerne justement le jeu, ne vous laissez pas tromper par la fiche technique éditée par le fabricant : la mention « velocity-sensitive pads » est pour l’instant très ambiguë, FL studio ne traduisant pour le moment les messages de vélocité émis par le Fire que selon deux valeurs. On espère enfin également que la sensibilité au toucher des potentiomètres sera bientôt mieux exploitée qu’elle ne l’est pour l’instant.
J’ai conscience que j’ai cité ici davantage de points négatifs que positifs, mais il s’agit pour la plupart de problèmes plutôt mineurs en regard de l’énorme point positif qui caractérise le produit : le plaisir d’utilisation immédiat qu’il procure. Ce qui m’amène à lui accorder un Award « Valeur sûre » malgré ses défauts qui pour la plupart pourront être corrigés par des mises à jour.