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I'm a firestarter
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Quand on vous dit FL Studio, vous pensez step-séquenceur. Quand on vous dit step-séquenceur, vous pensez hardware. Et donc, ça ne vous choque pas que personne n'ait songé jusqu'ici à proposer un contrôleur hardware dédié à la STAN d'Image Line ?

Test du contrôleur à pads Akai Fire pour FL Studio : I'm a firestarter

Cette lacune a été comblée depuis ce mois-ci par Akai et son Fire, première surface de contrôle inté­gra­le­ment dédiée à FL Studio. Vendu aux alen­tours de 199 €, ce qui en fait le contrô­leur dédié à un logi­ciel le moins cher du marché, rendra-t-il justice à l’er­go­no­mie unique de la STAN belge ainsi qu’aux attentes de ses utili­sa­teurs ? C’est ce que nous allons explo­rer ensemble immé­dia­te­ment.

Brille de mille feux

La boîte carton­née de l’Akai Fire contient, outre l’ap­pa­reil lui-même, un câble USB pour la connexion à un ordi­na­teur et servant égale­ment de source d’ali­men­ta­tion au contrô­leur, un petit mode d’em­ploi en cinq langues, une « Cheat Sheet » rappe­lant les prin­ci­pales fonc­tions du Fire, une carte conte­nant les infor­ma­tions de télé­char­ge­ment de la version allé­gée de FL Studio, et c’est tout.

Akai Fire : Akai Fire (6539)L’ap­pa­reil en lui-même mesure 316 × 166 × 43 mm pour un poids de 760 g, ce qui en fait un candi­dat parfait pour le noma­disme musi­cal si vous l’as­so­ciez à un laptop. L’élé­ment prin­ci­pal du Fire est bien entendu la matrice de 4 fois 16 pads. Elle est entou­rée de multiples pous­soirs et poten­tio­mètres. Au-dessus d’elle tout d’abord, nous avons quatre potards non cran­tés sans fin et sensibles au toucher, qui peuvent être répar­tis sur quatre banques de para­mètres sur lesquelles nous revien­drons plus bas. Ce dispo­si­tif rappelle énor­mé­ment l’er­go­no­mie des MPC Touch et Live, cousi­nage renforcé par la présence d’un cinquième potard, cranté quant à lui et cliquable, prévu prin­ci­pa­le­ment pour la navi­ga­tion et la sélec­tion de para­mètres. On dispose égale­ment de deux boutons permet­tant la sélec­tion des patterns, de deux autres boutons (« Grid ») permet­tant la navi­ga­tion au sein de la séquence, et enfin d’un petit écran LCD de deux lignes pour l’af­fi­chage de diffé­rentes infor­ma­tions, notam­ment celles concer­nant le brow­ser qui est acces­sible via le bouton du même nom.

À la gauche de la matrice de pads, on découvre les boutons de mise en silence ou en solo des diffé­rents canaux du step-séquen­ceur, ainsi que la LED témoin d’ac­ti­va­tion du canal concerné. En bas à gauche de la matrice se trouvent les boutons pous­soirs qui permettent de passer d’un mode de jeu et/ou de contrôle à l’autre, ainsi que les touches « Shift » et « Alt » qui débloque­ront certaines fonc­tion­na­li­tés supplé­men­taires. Enfin, en bas à droite, nous avons la section de trans­port qui a la bonne idée de propo­ser, outre les tradi­tion­nels « Play », « Stop », « Record »,  certaines fonc­tion­na­li­tés typiques de FL Studio, comme l’al­ter­nance entre la lecture de patterns et celle du morceau complet, ou encore le lance­ment de l’en­re­gis­tre­ment soumis à la récep­tion d’un signal entrant.

transportLa face arrière de l’ap­pa­reil propose une prise USB et une encoche de sécu­rité Kensing­ton. Malgré sa légé­reté, l’ap­pa­reil ne fait abso­lu­ment pas « toc », les poten­tio­mètres bien axés ont une course extrê­me­ment douce et fluide, les pous­soirs répondent de manière franche, et les quatre patins sous la face infé­rieure main­tiennent la surface de contrôle bien en place sur le bureau. Il n’y à rien à redire : la fabri­ca­tion est sérieuse et l’en­semble inspire confiance.

Une ergo­no­mie… lumi­neuse

gaucheAvant de me lancer dans la descrip­tion du fonc­tion­ne­ment du Fire, je tiens à rappe­ler une chose que nous avons signa­lée dans la dernière news concer­nant le produit. Si vous souhai­tez pouvoir utili­ser votre contrô­leur avec FL Studio, il vous faudra impé­ra­ti­ve­ment dispo­ser au mini­mum de la version 20.0.5 de la STAN. Si vous souhai­tiez employer le contrô­leur pour pilo­ter votre version 9 certes anté­di­lu­vienne mais que vous chéris­sez d’amour, c’est mort. Rappe­lons toute­fois ici que les mises à jour de FL Studio sont toujours gratuites, et que pour les non-posses­seurs de la STAN, Akai et Image Line proposent d’ailleurs en bundle avec le Fire la version « Fruity » du logi­ciel qui peut être déjà inté­res­sante si vous ne souhai­tez pas enre­gis­trer ou éditer de l’au­dio (voir les carac­té­ris­tiques ici). Cette petite mise au point effec­tuée, plon­geons-nous dans l’étude du fonc­tion­ne­ment de la bête.

Comme vous avez certai­ne­ment pu déjà le consta­ter à la lecture du descrip­tif exté­rieur de la bestiole, il se dégage de l’en­semble une impres­sion de simpli­cité d’uti­li­sa­tion et une philo­so­phie du « un bouton-une fonc­tion » (ou presque). Cette sensa­tion ne se démen­tira pas tout au long de l’uti­li­sa­tion du contrô­leur, et je vais vous dévoi­ler dès main­te­nant mon ressenti à ce sujet : il s’agit de l’une des grandes réus­sites d’Akai dans le design fonc­tion­nel du Fire. Les prin­ci­paux modes de jeu (Step, Note, Drum et Perform) sont immé­dia­te­ment acces­sibles et la matrice de pads adopte auto­ma­tique­ment une confi­gu­ra­tion de rétro-éclai­rage instan­ta­né­ment iden­ti­fiable selon les modes. De même, les autres prin­ci­pales fonc­tion­na­li­tés telle que le chan­ge­ment de pattern, la gestion du brow­ser ou celle des quatre banques d’en­co­deurs sont tout aussi faci­le­ment iden­ti­fiables et immé­dia­te­ment acces­sibles. Un vrai bonheur. On saluera égale­ment la fonc­tion­na­lité qui permet, à partir du Fire, de faire défi­ler une par une toutes les fenêtres ouvertes au sein de la STAN. Enfin, il est impor­tant de signa­ler ici que l’on peut connec­ter jusqu’à quatre Fire simul­ta­né­ment et leur affec­ter diffé­rentes tâches. Toute­fois, cela fera l’objet de quelques limi­ta­tions sur lesquelles je revien­drai dans le dernier para­graphe de cet article. Mais pour le moment, voyons en détail ce que chaque mode nous réserve, en commençant par le mode step sequen­ceur. 

La danse du feu

Il s’agit bien entendu de la pièce maîtresse du Fire, puisque grâce à lui, nous pour­rons pilo­ter direc­te­ment le cœur même du proces­sus créa­tif de FL Studio. La matrice nous permet d’ac­cé­der à l’en­semble des pas de séquence et des canaux propo­sés par le logi­ciel. La sensi­bi­lité des pads est plutôt bien équi­li­brée (on revien­dra en revanche sur leur sensi­bi­lité à la vélo­cité), et l’on pourra en acti­ver ou désac­ti­ver toute une série d’un simple mouve­ment glissé sur toute la longueur souhai­tée. La navi­ga­tion à travers les diffé­rents segments de séquence se fait grâce aux boutons « Grid ». Ceux-ci ont l’ex­cel­lente idée d’être à incré­men­ta­tion expo­nen­tielle, de sorte que si on les main­tient enfon­cés, la navi­ga­tion s’en trouve accé­lé­rée : bien vu lorsqu’il s’agit de se dépla­cer à travers 999 pas de séquence !

stepPour ce qui est de la navi­ga­tion à travers les canaux du step-séquen­ceur, elle se fait grâce au bouton rota­tif cranté « Select », qui se révèle lui aussi très bien adapté à cette fonc­tion. J’avoue que le faible nombre de canaux maté­ria­li­sés par les quatre lignes de pads me faisait craindre des aller-retours fasti­dieux sur des projets un peu plus ambi­tieux, mais il n’en est rien. À noter que l’on dispose à l’écran d’un rappel visuel bien pratique nous indiquant préci­sé­ment où l’on se situe tant au niveau des pas de séquence que des canaux. Le repé­rage des canaux actuel­le­ment affi­chés par le Fire est d’ailleurs encore faci­lité par le fait que les diodes RGB inté­grées des pads repro­duisent exac­te­ment les couleurs employées dans le logi­ciel. Et pour ce qui est de la sélec­tion d’un canal, elle se fait aussi de manière très simple, tout comme la mise en solo ou en mode silen­cieux ou encore la sélec­tion des patterns, des fonc­tions qui béné­fi­cient chacune de leurs boutons dédiés, comme nous avons pu le voir dans le premier para­graphe de cet article. Mais qu’est-ce qu’un step-séquen­ceur sans maté­riau sonore ? C’est là qu’in­ter­vient le brow­ser !

Le choix des armes

sélection.JPGOn le sait, le brow­ser de FL Studio est très complet, plutôt exhaus­tif, et certains pour­raient même le trou­ver un poil touffu. Quoi qu’il en soit, la fonc­tion de navi­ga­tion au sein de ce brow­ser propo­sée par Akai permet un accès direct à l’en­semble de tous les sous-menus et items de la version logi­cielle, avec un rappel visuel sur l’écran de l’ap­pa­reil. Il est toute­fois impor­tant de préci­ser que nous ne sommes pas tota­le­ment libé­rés de l’usage de l’écran d’or­di­na­teur pour autant. En effet, les trois onglets prin­ci­paux du brow­ser (« All », « Current project » et « Plugin data­base ») ne sont pour l’ins­tant sélec­tion­nables que via la souris, et le menu contex­tuel qui appa­raît lorsque l’on sélec­tionne un plug-in n’est pour l’ins­tant pas repro­duit sur l’écran du Fire. On peut toute­fois navi­guer dans ce menu affi­ché sur l’écran d’or­di­na­teur et acti­ver l’op­tion dési­rée via le bouton « Select » du contrô­leur.

Si le brow­ser nous permet de choi­sir, entre autres, des fichiers audio dont le déclen­che­ment se prêtera parfai­te­ment à l’uti­li­sa­tion d’un step séquen­ceur, il nous auto­rise bien sûr égale­ment à char­ger d’autres types d’items comme des instru­ments virtuels dont certains exige­ront d’être joués manuel­le­ment. Voyons ce que nous propose le Fire dans ce domaine.

Notes enflam­mées

Pour pilo­ter les instru­ments virtuels, le Fire dispose de deux modes : le mode Note et le mode Drum. Comme pour de nombreux autres appa­reils de ce type (Push, Launch­pad, etc.), le mode Note nous donne accès à une ré-affec­ta­tion des pads selon plus d’une ving­taine de modes et de gammes prédé­fi­nis que nous pouvons choi­sir là aussi très faci­le­ment toujours grâce au potard de sélec­tion.

Jusque-là, tout va bien. Mais je me vois ici obligé de parler de la fonc­tion « Accent » ainsi que de la sensi­bi­lité des pads à la vélo­cité, et de faire par là-même une entorse à la conven­tion tacite des bancs d’es­sai d’Au­dio­fan­zine qui veut que l’on attende la fin d’un article pour lister les aspects moins relui­sants du produit que nous testons. 

gammesEn effet, il n’aura pas échappé à ceux qui s’in­té­ressent au Fire que la fiche tech­nique propo­sée par le fabri­cant, et que nous avons reprise en toute bonne foi dans notre fiche descrip­tive ici même sur Audio­fan­zine, stipu­lait la présence de pads sensibles à la vélo­cité. Ce qui dans la pratique et dans le cas présent s’avère haute­ment ambigu. Je m’ex­plique. Un essai effec­tué avec un MIDI moni­tor « au cul » du Fire nous a bien confirmé que les pads de l’ap­pa­reil envoyaient effec­ti­ve­ment des messages MIDI de vélo­cité diffé­ren­ciés selon l’in­ten­sité de l’at­taque. Sauf que dans les faits, FL Studio n’in­ter­prète les messages de vélo­cité envoyés par le Fire que selon deux valeurs : 100 et une autre réglée sur 127 lorsque la fonc­tion « Accent » du Fire est acti­vée. Pour quelle raison avoir bridé de manière logi­cielle une fonc­tion­na­lité qui semble être tota­le­ment assu­mée et prise en charge par le hard­ware ? Mystère. La réponse qui nous a été faite de la part d’In­Mu­sic, la maison-mère d’Akai, a été que de toutes manières, la fonc­tion prin­ci­pale du Fire n’était pas de rempla­cer un clavier maître. Soit, et l’on peut parfai­te­ment comprendre la volonté d’In­Mu­sic de ne pas mettre le Fire en concur­rence avec les claviers maîtres de ses marques filles (dont les MPK d’Akai d’ailleurs). Mais encore une fois dans ce cas, pourquoi avoir implé­menté cette fonc­tion dans le hard­ware du produit ? C’est d’au­tant plus étrange que pour le prix tout à fait raison­nable de la bête, on n’at­ten­dait pas forcé­ment que les pads soient sensibles à la vélo­cité : ceux du Maschine Jam ne le sont pas, par exemple, tout comme ceux de la majo­rité des modèles de Launch­pad.

En atten­dant la réso­lu­tion de ce mystère et en ce qui me concerne ici, je ne pour­rai dire qu’une seule chose à l’adresse de ceux qui, comme moi, atten­daient autre chose de l’an­nonce faite de « velo­city-sensi­tive pads » : ne croyez pas que les modes Note et Drum du Fire vous permet­tront un jeu subtil, car ils ne vous offri­ront pour l’ins­tant que deux niveaux de vélo­cité. Après ce petit aparté placé sous le signe de la perplexité, voyons ce que nous propose le mode Drum.

Percus du diable

drum modeLe mode Drum a été imaginé pour pilo­ter tous types de plug-ins percus­sifs, mais prin­ci­pa­le­ment les outils internes de FL Studio, c’est-à-dire la boîte à rythmes FPC et l’ou­til de décou­page de samples Slicex. En ce qui concerne la FPC, on saluera l’ini­tia­tive d’Akai qui propose de repré­sen­ter simul­ta­né­ment sur une seule matrice les deux banques de pads de la FPC. Le mode Slicex quant à lui permet de déclen­cher jusqu’à 64 « tranches » diffé­rentes d’un fichier audio. Enfin, le mode Drum nous offre une option « Omni » qui permet de déclen­cher chaque son de chaque canal indé­pen­dam­ment. Tout cela se passe encore une fois de manière très simple. 

Nous passe­rons rapi­de­ment sur le mode « perform » qui permet simple­ment de lancer les patterns et clips préa­la­ble­ment agen­cés dans le mode Perfor­mance de FL Studio, pour nous inté­res­ser aux possi­bi­li­tés de la bête en matière de contrôle des para­mètres MIDI.

La chaleur de MIDI

Pour cela, nous dispo­sons des quatre banques affec­tées aux quatre potards rota­tifs sans fin évoqués dans le premier para­graphe de cet article. Les deux premières banques sont réser­vées au contrôle de para­mètres prédé­fi­nis (et non modi­fiables) concer­nant respec­ti­ve­ment le canal et la piste de mixer actifs : volume et pano­ra­mique pour les deux premiers boutons, filtre et réso­nance pour les deux suivants dans la banque « Chan­nel » et hautes et basses fréquences dans la banque « Mixer ». Ici aussi l’er­go­no­mie est à l’hon­neur car avec la main gauche contrô­lant ces para­mètres et la main droite sur le bouton « Select » pour choi­sir le canal ou la piste de mixage contrô­lée, on obtient une très bonne opti­mi­sa­tion du work­flow.

midi controlEn ce qui concerne les deux banques utili­sa­teur, quelqu’un qui ne connaî­trait pas FL studio pour­rait s’inquié­ter du faible nombre de boutons dispo­nibles, et par consé­quent poten­tiel­le­ment du faible nombre de para­mètres contrô­lables. Or, il convient ici de rappe­ler que FL Studio dispose d’un système d’af­fec­ta­tion MIDI tout à fait intel­li­gent qui permet soit d’af­fec­ter un contrô­leur à un para­mètre donné de manière défi­ni­tive, soit d’af­fec­ter un contrô­leur de manière diffé­ren­ciée à un para­mètre du plug-in ou du module (table de mixage, etc.) actuel­le­ment au premier plan sur l’écran d’or­di­na­teur. Vous pouvez donc avec le Fire asso­cier 2 × 4 potards à 8 para­mètres de chaque plug-in ou module employé dans votre morceau. Ces affec­ta­tions peuvent égale­ment être sauve­gar­dées pour être rappe­lées auto­ma­tique­ment lorsque vous char­gez les plug-ins concer­nés dans un autre projet. Cette fonc­tion­na­lité, asso­ciée à celle citée plus haut permet­tant de navi­guer direc­te­ment à partir du Fire entre les modules ouverts dans la STAN, auto­rise une grande flui­dité dans la navi­ga­tion et la modi­fi­ca­tion des para­mètres asso­ciés aux potards du Fire. C’est une réus­site. Mais il convient main­te­nant de reve­nir plus en détail sur les faiblesses de la machine.

Au feu les pompiers ?

J’ai déjà évoqué dans le para­graphe concer­nant le mode Note ce qui est pour moi le prin­ci­pal problème lié au Fire, à savoir l’am­bi­guïté asso­ciée à la gestion de la vélo­cité des pads. Je ne revien­drai pas sur le sujet, j’es­père simple­ment que les ache­teurs ne seront pas trom­pés par la fiche tech­nique qui pour­rait lais­ser imagi­ner autre chose que ce que propose l’ap­pa­reil au final.

Mais il y a d’autres choses que je souhaite soule­ver. Tout d’abord, de manière géné­rale, je voudrais que cela soit bien clair pour tout le monde, le Fire n’est pas tout à fait l’équi­valent d’un Push pour Able­ton Live ou d’une Maschine Mk3. Il se rappro­che­rait plutôt d’une Maschine Mikro dernière géné­ra­tion, c’est-à-dire d’un appa­reil qui s’in­tègre parfai­te­ment dans une confi­gu­ra­tion MAO mais ne permet pas de s’af­fran­chir tota­le­ment de l’uti­li­sa­tion de l’écran et de la souris de l’or­di­na­teur, loin de là. Par exemple, le mode Perform ne permet pas de placer des patterns ou des clips sur la play­list direc­te­ment à partir du Fire, ce dernier ne sert qu’au déclen­che­ment. De même pour le mode Drum ou Slicex : à moins de défi­nir l’af­fec­ta­tion des potards à certaines fonc­tions de la FPC ou de Slicex, vous ne pour­rez pas faire ici non plus autre chose que de jouer les samples ou les slices. Ce n’est pas forcé­ment un défaut en soi, et pour le prix de l’ap­pa­reil on n’en attend pas obli­ga­toi­re­ment davan­tage, mais il faut que les choses soient claires en amont pour ne pas être déçu.

Toujours en ce qui concerne certains points qui, sans être véri­ta­ble­ment des défauts en soi, méritent toute­fois d’être signa­lés pour qu’il n’y ait pas de malen­tendu, je souhai­te­rais reve­nir sur la possi­bi­lité de connec­ter plusieurs Fire à l’or­di­na­teur. Cela ne pourra se faire que selon une confi­gu­ra­tion 2 × 2, c’est-à-dire deux contrô­leurs au-dessus et deux contrô­leurs en dessous. On ne pourra béné­fi­cier ainsi que d’une matrice éten­due de 32 × 8 pas, et non par exemple d’une matrice de 64 × 4 pas. Je le rappelle toute­fois, il s’agit ici de pas immé­dia­te­ment acces­sibles. On peut bien entendu conti­nuer à navi­guer via les boutons Grid au sein des 999 pas théo­rique­ment utili­sables du logi­ciel.

Mais passons main­te­nant aux aspects qui me semblent réel­le­ment problé­ma­tiques. Premiè­re­ment, de manière tout à fait incom­pré­hen­sible, le mode d’em­ploi papier ainsi que la « Cheat Sheet » ne listent pas l’en­semble des fonc­tion­na­li­tés de l’ap­pa­reil. Ainsi, il faut regar­der les vidéos de présen­ta­tion pour décou­vrir que l’on peut modi­fier l’off­set d’un pas de séquence afin de le déca­ler légè­re­ment de la grille tempo­relle, ou encore que la matrice de clips peut être trans­for­mée en spec­tro­gramme ou en Peak-mètre (oui c’est possible, même si tout à fait anec­do­tique à mon sens !). Ensuite, en ce qui concerne le step-séquen­ceur, on regret­tera tout d’abord l’ab­sence de gestion du swing à partir du contrô­leur. Mais on s’in­ter­ro­gera davan­tage sur la bizar­re­rie suivante. En effet, on peut modi­fier les para­mètres d’un pas de séquence en le main­te­nant enfoncé et en agis­sant sur les potards. Jusque-là, tout est normal. Sauf que si l’on relâche le pas de séquence en ques­tion sans avoir rien modi­fié au niveau des para­mètres, celui-ci s’éteint, quelle que soit la durée de la pres­sion que l’on a exer­cée sur lui ! Ce n’est pas très grave pour des sons non pitchés, car il suffit dans ce cas de rallu­mer le pas de séquence concerné. Mais lorsqu’il s’agit d’un pas de séquence corres­pon­dant à une note MIDI enre­gis­trée via un clavier externe avec toutes les données de hauteur, vélo­cité, etc…, toutes ces dernières seront perdues ! Espé­rons que ces deux points – et surtout le dernier – fassent l’objet d’une mise à jour rapide !

Concer­nant les autres éléments tels que le brow­ser ou le mode Drum, je n’ai pas grand-chose à leur repro­cher. À noter toute­fois en ce qui concerne l’op­tion Slicex du mode Drum que l’on ne peut pas dépas­ser la limite de 64 « slices » déclen­chables. Je souhai­te­rais pour finir rele­ver deux défauts concer­nant les fonc­tion­na­li­tés de contrôle MIDI. Tout d’abord il n’existe pour l’ins­tant pas de mode de contrôle MIDI univer­sel pour le Fire : n’es­pé­rez pas contrô­ler une autre STAN que FL Studio. Le second point concerne la sous-utili­sa­tion abso­lue de la sensi­bi­lité des potards au toucher et de l’af­fi­chage des para­mètres asso­ciés. Tout d’abord, le fait de toucher l’un des quatre potards de contrôle ne fait que déclen­cher l’af­fi­chage du pattern actuel­le­ment actif. Nous n’avons droit à aucune indi­ca­tion de la valeur du para­mètre actuel­le­ment contrôlé. Celle-ci ne s’af­fiche que si vous tour­nez le potard concerné, et encore, unique­ment dans le cas des para­mètres d’usine des deux premières banques de contrôle. Pour les banques utili­sa­teur, il n’y a aucun rappel dans l’'écran du Fire de la valeur des para­mètres concer­nés. Espé­rons là aussi le miracle d’une mise à jour !

Conclu­sion

Quand on y réflé­chit bien, il était assez inco­hé­rent qu’une STAN comme FL Studio, dont le prin­cipe d’uti­li­sa­tion repose essen­tiel­le­ment sur un step-séquen­ceur, concept direc­te­ment hérité de la produc­tion musi­cale élec­tro­nique maté­rielle, ne soit pas accom­pa­gnée d’un contrô­leur physique appro­prié. Akai relève le défi de manière globa­le­ment plutôt élégante pour un prix tout à fait raison­nable, avec un produit extrê­me­ment simple d’ac­cès pour les habi­tués du logi­ciel qui retrou­ve­ront très rapi­de­ment leurs marques. Ledit logi­ciel est d’ailleurs livré en bundle dans sa version d’en­trée de gamme certes limi­tée mais offrant tout de même déjà pas mal de possi­bi­li­tés. On retrouve essen­tiel­le­ment une philo­so­phie du « un bouton-une fonc­tion » (ou des asso­cia­tions de boutons assez évidentes) qui permet de se mettre très vite au travail. Toute­fois, il y a certaines fonc­tion­na­li­tés qui ne sont pas listées dans les modes d’em­ploi livrés, et il faudra fouiller un peu inter­net et notam­ment les vidéos éditées par Image-Line et Akai. Il ne faudra pas s’at­tendre non plus à un équi­valent du Push pour Able­ton ou de la Maschine : de nombreuses actions dépas­sant la simple acti­va­tion de pas de séquences ou le jeu sur les pads devront être effec­tuées via la souris et l’écran d’or­di­na­teur. Et en ce qui concerne juste­ment le jeu, ne vous lais­sez pas trom­per par la fiche tech­nique éditée par le fabri­cant : la mention « velo­city-sensi­tive pads » est pour l’ins­tant très ambi­guë, FL studio ne tradui­sant pour le moment les messages de vélo­cité émis par le Fire que selon deux valeurs. On espère enfin égale­ment que la sensi­bi­lité au toucher des poten­tio­mètres sera bien­tôt mieux exploi­tée qu’elle ne l’est pour l’ins­tant.

J’ai conscience que j’ai cité ici davan­tage de points néga­tifs que posi­tifs, mais il s’agit pour la plupart de problèmes plutôt mineurs en regard de l’énorme point posi­tif qui carac­té­rise le produit : le plai­sir d’uti­li­sa­tion immé­diat qu’il procure. Ce qui m’amène à lui accor­der un Award « Valeur sûre » malgré ses défauts qui pour la plupart pour­ront être corri­gés par des mises à jour.

  • Akai Fire : Akai Fire (6539)
  • gammes
  • step
  • drum mode
  • sélection.JPG
  • gauche
  • transport
  • midi control

 

8/10
Award Valeur sûre 2018
Points forts
  • Un vrai plaisir d'utilisation
  • Très bon rapport qualité/prix
  • Qualité de fabrication
  • Accès très simple aux principales fonctionnalités de FL Studio
  • Livré avec la version "Fruity" du logiciel
  • Navigation aisée au sein des séquences
  • Richesse des paramètres assignables aux potards de contrôle
  • Browser
Points faibles
  • Notion très ambigüe de sensibilité des pads à la vélocité
  • Documentation incomplète qui nécessite de partir à la pêche aux infos
  • Sous-utilisation du caractère tactile des potards
  • Sous-utilisation de l'écran d'information
  • Absence de mode MIDI universel
  • Absence de gestion du swing sur le contrôleur
  • Bug du réglage des paramètres des pas de séquence

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Sur nos sites web, nous utilisons le Meta Pixel. Le Meta Pixel est un pixel de remarketing mis en œuvre sur nos sites web qui nous permet de vous cibler directement via le Meta Network en diffusant des publicités aux visiteurs de nos sites web lorsqu’ils visitent les réseaux sociaux Facebook et Instagram. Les métapixels sont des extraits de code capables d’identifier votre type de navigateur via l’ID du navigateur - l’empreinte digitale individuelle de votre navigateur - et de reconnaître que vous avez visité nos sites web et ce que vous avez regardé exactement sur nos sites web. Lorsque vous visitez nos sites web, le pixel établit une connexion directe avec les serveurs de Meta. Meta est en mesure de vous identifier grâce à l’identifiant de votre navigateur, car celui-ci est lié à d’autres données vous concernant stockées par Meta sur votre compte d’utilisateur Facebook ou Instagram. Meta diffuse ensuite des publicités individualisées de notre part sur Facebook ou sur Instagram qui sont adaptées à vos besoins.

Nous ne sommes nous-mêmes pas en mesure de vous identifier personnellement via le pixel meta, car à part l’ID de votre navigateur, aucune autre donnée n’est stockée chez nous via le pixel.

Pour plus d’informations sur le Meta Pixel, les détails du traitement des données via ce service et la politique de confidentialité de Meta, veuillez consulter le site suivant Meta Privacy Policy - How Meta collects and uses user data pour Facebook et Meta Privacy Policy - How Meta collects and uses user data pour Instagram

Meta Platforms Ireland Ltd. est une filiale de Meta Platforms, Inc. basée aux États-Unis. Il n’est pas exclu que vos données collectées par Facebook soient également transmises aux États-Unis.


Vous pouvez trouver plus de détails sur la proctection des données dans la politique de confidentialité.
Vous trouverez également des informations sur la manière dont Google utilise les données à caractère personnel en suivant ce lien.