Vous pourrez faire tous les efforts du monde pour jouer comme un dieu, si vous n'êtes pas accordés avec le reste de votre groupe, vous risquez de vous sentir très vite seul. Voilà quelques méthodes pour assurer la chose, savoir-faire de première nécessité pour qui s'initie à la basse.
De quoi avez-vous besoin ?
De nos jours on a facilement recours à un accordeur électronique, qui reste le plus commode pour les musiciens électriques que nous sommes et qui permet surtout de se mettre au diapason en plein milieu d’un morceau, alors que les collègues jouent à fond les potards. Mais il est rare d’avoir à s’accorder pendant que l’on joue, à moins de ne pas l’avoir fait au préalable. On peut aussi considérer cet effort dans le cas où l’on joue en open tuning, mais la chose est plutôt rare chez le bassiste lambda, qui plus est si ce dernier est débutant. Il est aussi possible de s’accorder avec un diapason (l’ancêtre mécanique de l’accordeur) ou de mettre à bien un membre du groupe jouant sur un instrument qui ne s’accorde pas sur le vif (un piano numérique ou acoustique) en lui demandant gentiment de vous donner le La. Voici comment procéder pour chacune de ces méthodes.
Vous disposez d’un accordeur
Qu’il soit diatonique (couvre les sept notes de la gamme) ou chromatique (indique les demi-tons, les dièses et bémols), un accordeur électronique fera le travail sans problème pour s’accorder simplement. Je limiterai ce tutoriel à l’accordage standard d’une basse qui se fera en quarte. Les notes à vides d’une quatre cordes (de la plus grosse à la plus fine) sont : Mi (E pour la notation anglo-saxonne), La (A), Ré (D), Sol (G). Pour les cinq cordes, on ajoute un Si grave (B) et en six cordes on utilisera le Do aigu ©.
On retrouve sur le marché de l’accordeur plusieurs formes de cet outil qui se décline en trois concepts :
- Accordeur de table : généralement, celui que l’on préconisera à l’achat d’une première basse, car il s’emploie surtout en répétition, en amont du travail à la maison. Il dispose généralement d’une entrée jack, d’une sortie jack (pour mettre l’accordeur en série entre votre guitare et votre ampli) et, au cas par cas, d’un micro pour capter le son de l’ampli (ça évite de se brancher, mais exige une source sonore claire non polluée par un autre signal). Certains accordeurs disposent aussi d’un diapason qui donne le La.
- Accordeur pince : nouvelle tendance, aussi pratique qu’inesthétique, l’accordeur pince se fixe sur la tête de manche et ne demande pas à être connecté à la basse. Pratique sur scène, il assez efficace, tout en s’offrant aux budgets limités.
- Accordeur pédale : L’idéal sur scène, car il est commutable au pied et laisse les mains libres, c’est aussi la solution qui propose généralement le meilleur affichage dans les conditions difficiles d’éclairage scénique. Il faudra obligatoirement le brancher pour l’utiliser et prévoir un budget légèrement supérieur.
Mettez l’accordeur sous tension, connectez-le à la guitare au besoin et jouez chaque corde indépendamment en prenant soin de les accorder à la bonne note. Les accordeurs proposent généralement un affichage à LED (avec un code couleur rouge ou vert pour guider l’utilisateur) ou une aiguille indiquant la bonne tonalité et parfois les deux (les leds, c’est plus simple quand on est sur scène). Certains accordeurs électroniques proposent un tuning automatique ou calibré sur les fréquences avides de l’instrument. Je conseille aux débutants d’user de cette option qui évitera de se perdre entre trois octaves.
Vous avez oublié votre trousse
Ne paniquez pas, on peut s’en passer sous certaines conditions ! Il vous faut simplement une note de référence, pour accorder une seule corde et le reste est un jeu d’enfant. Si vous êtes à la maison et que vous voulez un La, il suffit de vous emparer du téléphone le plus proche. Une astuce en or, car sa tonalité donne le La à la fréquence de 440 hertz, qui correspond à votre corde de La jouée à la douzième case (fig 1). Vous retrouvez cette même note en posant votre doigt sur la même corde à la hauteur de la douzième frette, attention, il ne faut pas appuyer la corde contre la touche, mais faire comme si vous jouiez à vide, tout en laissant votre doigt posé sur la corde au moment d’attaquer la corde (Fig2). On appelle la note aiguë obtenue une harmonique naturelle. Elle est fort pratique, car elle résonne comme une note à vide et laisse les mains libres pour manipuler la mécanique. Une fois la chose faite, il vous suffira de procéder de manière identique en descendant en cinquième position et en jouant en accord.
Figure 1 | Figure 2 |
Commencez par la corde de Mi, jouez l’harmonique de la septième frette sur la corde de La et jouez simultanément l’harmonique de la cinquième frette sur la corde de Mi (les notes obtenues devraient être à l’unisson, soit un La). Tant que l’unisson n’est pas juste, une oscillation se fera entendre, dès que le signal se stabilise c’est que vous vous approchez de l’accord parfait. La corde de Mi sera accordée une fois que l’oscillation sonore laissera tout à fait la place à l’unisson (Fig3). Passez maintenant à la corde de Ré : jouez l’harmonique de la cinquième frette sur la corde de La en accord avec la septième frette sur la corde de Ré, pour obtenir l’unisson sur le Ré (fig4). Et enfin, passez à la corde de Sol (fig5) en employant le même doigté. Je vous montre un exemple sonore de toutes ces belles notes pour conclure, d’abord le La 440, puis le même en harmonique et enfin toutes les figures vues précédemment.
Figure 3 | Figure 4 | Figure 5 |
Cette technique un peu longue à maitriser se révèle idéale pour s’accorder très rapidement et vous permet aussi de pouvoir le faire tant qu’on vous donnera un La de référence. Personnellement, mon accordeur s’appelle Marie : je m’accorde sur ma pianiste avant de jouer et l’opération ne me prend pas plus de 20 secondes. Je vous conseille donc de vous y mettre, cela vous permettra par la même, d’éduquer un peu vos oreilles, aussi importantes que les doigts, pour qui désire être un bon zicos !