Se connecter
Se connecter

ou
Créer un compte

ou
Pédago
193 réactions

Qu'est-ce qu'un Home Studio ? Le guide pour monter son home studio

Un jour, c'est sûr, vous irez enregistrer vos compos à Abbey Road comme les Beatles. Mais vu que l'argent durement économisé sur votre livret A ne suffirait pas à louer le prestigieux studio plus d'un jour et de demi, autant se rabattre sur l'alternative la moins coûteuse : monter votre home studio.

Qu'est-ce qu'un Home Studio ? : Le guide pour monter son home studio
Accéder à un autre article de la série...

Il a en effet vécu le temps où pour enre­gis­trer la moindre chan­son, il fallait se faire repé­rer par une maison de disques, seule à même de pouvoir finan­cer la coûteuse produc­tion d’un disque en studio d’en­re­gis­tre­ment. Depuis plus de 30 ans, la minia­tu­ri­sa­tion et la mondia­li­sa­tion (soit le mot posi­tif pour dési­gner le fait d’avoir délo­ca­lisé les chaînes de produc­tion dans le tiers monde où le coût du travail est déri­soire) ont permis aux équi­pe­ments de se démo­cra­ti­ser et aux amateurs de se suffire en partie à eux-mêmes.

Pourquoi en partie ? Parce qu’à de rares excep­tions près, le studio d’en­re­gis­tre­ment demeure la meilleure solu­tion pour enre­gis­trer et produire de la musique à un niveau profes­sion­nel.

Petit éloge du studio et des gens qui y travaillent

Ce qui fait du studio le meilleur endroit pour produire de la musique, ce n’est pas seule­ment les coûteux équi­pe­ments qu’on y trouve, où le fait que le local même ait été pensé de A à Z pour faire de la musique, mais c’est surtout la compé­tence et à l’ex­pé­rience des gens qu’on y trouve. Ce qu’on va cher­cher en allant dans un studio, ce n’est ainsi pas seule­ment une super console et des micros à 3000 euros, ni même seule­ment la magni­fique acous­tique d’une salle et d’une régie amou­reu­se­ment trai­tées par un acous­ti­cien, mais c’est un ingé son et ses éven­tuels assis­tants qui, en parfaite connais­sance du lieu comme du matos, sauront en tirer le meilleur parti pour le mettre au service de votre musique en vous déga­geant de toutes les contin­gences maté­rielles. Et ça, ça n’a pas de prix. Ou si, ça en a un : 400 euros la jour­née dans la plupart des petits studios français, et 1000 à 2000 euros pour accé­der aux gros studios et aux endroits de légende. Tout dépend de la renom­mée de la struc­ture, de la super­fi­cie de la cabine, de l’équi­pe­ment et de l’ingé qui va s’oc­cu­per de vous…

Et comme vous le voyez, on parle de tarif jour­na­lier, trahis­sant le plus énorme défaut du studio : le temps y est compté.

Le temps pour soi

studio electriclady

On ne vient pas seule­ment au home studio pour des raisons écono­miques, on y vient parce que ces raisons pèsent sur le temps qu’on peut y passer. Autre­fois, les Rolling Stones ou Pink Floyd pouvaient réser­ver 3 mois d’af­fi­lée un studio d’en­re­gis­tre­ment pour y jammer, compo­ser, répé­ter et enfin produire leur disque. Mais la crise du disque est passée par là et plus personne ou presque n’a le budget pour se permettre ce genre d’ex­cen­tri­ci­tés. Du coup, la produc­tion d’un album complet sera souvent rame­née à une semaine, voire deux ou trois selon les budgets. Autant dire que lorsqu’il faut sortir une douzaine de titres sur un temps aussi court, chaque minute compte et on n’a pas le temps de flâner, d’es­sayer 3000 trucs ou d’ap­pré­hen­der un nouvel instru­ment qui traine, et de compo­ser quoi que ce soit. Lorsqu’on entre en studio, on doit d’ailleurs s’être préparé au mieux histoire de ne pas gâcher de précieuses et coûteuses minutes. De fait, même chez des stars qui n’ont pas forcé­ment vos diffi­cul­tés finan­cières, l’écri­ture et parfois la pré-produc­tion se font souvent à la maison, et ce n’est que lorsque les morceaux sont à un stade bien avancé qu’on se rend en studio pour produire tout ou partie du disque (en effet, au grand dam des studios qui autre­fois réali­saient un album de A à Z, il ne s’agit souvent aujour­d’hui que d’y refaire des voix ou des cordes, le mixage, le maste­ring, bien des pistes réali­sées en Home Studio étant gardées pour le défi­ni­tif).

324659432 3789a82f13 b 300x336

En vis-à-vis de cela, la maison, c’est l’en­droit où le temps n’existe pas. On n’y trouve aucun direc­teur artis­tique ou chargé de prod tapo­tant sa montre alors que vous refaites une prise pour la tren­tième fois, et rien n’y empêche de passer 6 mois sur une seule et même compo (un défaut autant qu’une qualité d’ailleurs car le fait de devoir créer sans contrainte de temps peut vous conduire à ne jamais rien finir). Le Home Studio, en somme, vous permet de dispo­ser de la seule chose qu’un studio ne peut vous offrir : un comp­teur qui ne tourne pas. Comme dirait Alphonse qui pres­sen­tait proba­ble­ment l’avé­ne­ment du home studio :

Ô temps, suspends ton vol ! et vous, heures propices,
Suspen­dez votre cours !
Lais­sez-nous savou­rer les rapides délices
Des plus beaux de nos jours !

Au-delà de ça, le concept du Home Studio vous permet de bâtir un envi­ron­ne­ment pensé par et pour vous, avec tout le confort d’être parmi les vôtres, dans la chaleur de votre nid douillet… Enfin, là encore, suivant les cas, ce confort pourra être un avan­tage autant qu’un incon­vé­nient : ah ! la prise parfaite ruinée parce que votre enfant débarque pour vous dire qu’il a faim ! Ou parce que votre mère ou votre père, votre compagne ou votre compa­gnon, vous dit que le dîner est servi…

Que trouve-t-on dans un Home Studio ?

my basic home recording studio 550

Pour toutes ces raisons, quan­tité de musi­ciens en viennent donc à l’idée de se monter un Home Studio, c’est à dire un ersatz de studio d’en­re­gis­tre­ment à domi­cile. Sur le papier, on trou­vera dans ce dernier peu ou prou les mêmes équi­pe­ments que dans un studio d’en­re­gis­tre­ment. Tout dépend toute­fois du home studio car il est bien évident qu’un DJ faisant de la musique élec­tro­nique instru­men­tale n’aura pas le même équi­pe­ment qu’un guita­riste faisant de la chan­son pop/rock. Tout comme il y aura de notables diffé­rences entre le Home Studio d’un profes­sion­nel ayant investi dans son outil de travail et celui d’un amateur qui débute.

Voici donc une liste des équi­pe­ments suscep­tibles de s’y trou­ver, sachant que seuls les quatre premiers de cette liste sont communs à tous les home studio :

  • Dispo­si­tif d’en­re­gis­tre­ment multi­piste (obli­ga­toire) : c’est à lui qu’on pensera en premier, vu que le but du studio est d’abord d’en­re­gis­trer de la musique. Ce dernier se résu­mera la plupart du temps à un ordi­na­teur équipé d’une inter­face audio et d’un logi­ciei dédié, mais dans le cas des aller­giques à l’in­for­ma­tique, il pourra tout aussi bien être un enre­gis­treur maté­riel, plus ou moins complexe, soit analo­gique (enre­gis­tre­ment sur bandes) soit numé­rique.
  • Système d’écoute (obli­ga­toire) : ce dernier pourra se compo­ser d’une ou plusieurs paires d’en­ceintes et d’un ou plusieurs casques audio.
  • Câbles audio ou MIDI (obli­ga­toire) : Soit un paquet de cordons divers et variés, avec leurs éven­tuels adap­ta­teurs, pour relier les maté­riels entre eux. 
  • Alimen­ta­tions élec­triques (obli­ga­toire) : soit des cordons secteurs, des éven­tuels trans­fos, des multi­prises et tout ce qui permet­tra à la fée élec­tri­cité d’ac­com­plir son prodige. 
  • Mobi­lier (obli­ga­toire) : tables, bureaux, sièges, cais­sons et pieds, pour dispo­ser ou ranger tout le maté­riel de la façon le plus pratique qui soit, et qui peut se résu­mer dans bien des cas à un bureau et une chaise
  • fascinating home studio layout 13 inspiration images home studio layout home photography studio layout home studio layout design home studio layout home recording studio layout
    Table de mixage (facul­ta­tif suivant les cas) : elle permet­tra de connec­ter les diffé­rentes sources audio au dispo­si­tif d’en­re­gis­tre­ment et au système d’écoute.
  • Micro(s) (facul­ta­tif suivant les cas) : Un ou plusieurs micro­phones étant desti­nés à enre­gis­trer des instru­ments acous­tiques ou élec­troa­cous­tiques ou des voix, ainsi que leurs acces­soires : pieds, pinces, etc.
  • Divers instru­ments de musique et leurs acces­soires (facul­ta­tif suivant les cas) : qu’il s’agisse de guitares, de basses, de claviers, de batte­rie ou encore de platines vinyle ou CD, avec leurs amplis si néces­saire. 
  • Divers instru­ments et surfaces de contrôle (facul­ta­tif suivant les cas) : allant du clavier à la console en passant par des contrô­leurs à pads, une batte­rie MIDI ou des surfaces pensées pour le DJing.
  • Divers effets et trai­te­ments audio maté­riels (facul­ta­tif suivant les cas) : de l’EQ au compres­seur en passant par la réverbe, le delay, la disto ou les mille et un effets à modu­la­tion, au format rack ou en pédale. 
  • Des trai­te­ments acous­tiques (facul­ta­tif suivant les cas) : panneaux de bois ou de mousses desti­nés à amélio­rer l’acous­tique de votre pièce.

Et hélas aussi, suivant les cas, un lit, une porte-fenêtre, un lave-linge, la caisse du chat, une cabine de douche, un four micro-ondes, le chat, une télé, une lampe halo­gène, les poils du chat, un chien en plas­tique qui bouge la tête tout seul, et une collec­tion d’ani­maux en verre souf­flé qui vibre sur son étagère à chaque fois qu’on ouvre ou ferme la porte.

Car, comme nous allons le voir, la plus grande qualité et le plus grand défaut d’un home studio tient dans le mot 'home’.

  • recordingcomputer
  • s l1000
  • tablemixage
  • enceintes
  • casque
  • cables
  • cable alimentation
  • meublemodson

 

Article suivant dans la série :
Où monter son home studio →

Vous souhaitez réagir à cet article ?

Se connecter
Devenir membre