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Test du plug-in Pulsar Massive - Attaque Massive

10/10
Award Qualité/Prix 2022
2022
Qualité/Prix
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On a découvert avec beaucoup de plaisir le plugin Massive de chez Pulsar, marque française… un EQ bien de chez nous, sur le modèle du fameux Massive Passive à lampe. Et pour un prix qui, lui, n’est pas massif !

Test du plug-in Pulsar Massive : Attaque Massive

Pour les produc­teurs de musique que nous sommes, la chaîne maste­ring est un enjeu majeur, et un bel égali­seur stéréo pour venir corri­ger ou colo­rer nos mixs, c’est un pion essen­tiel ! Il y a déjà quelques réfé­rences tout à fait recom­man­dables sur le marché, et voici donc le nouveau venu, frai­che­ment sorti de chez Pulsar Audio. La marque française (basée à Grenoble) qui a déjà déve­loppé quatre plug-ins, prin­ci­pa­le­ment des compres­seurs dont le très plébis­cité 1178, s’at­taque ici à un gros morceau. Pour situer un peu le produit, c’est donc une émula­tion de la célèbre machine de chez Manley Labs, EQ passif présent dans de très nombreux studios de maste­ring, qui est elle-même inspi­rée des plus anciens Pultec.

Un égali­seur qui se distingue

logo_pulsar

On retrouve ici les carac­té­ris­tiques de la réfé­rence hard­ware Massive Passive : quatre bandes para­mé­triques, en shelf ou en bell au choix, un low pass et un hi pass, le tout répliqué pour les deux canaux stéréo. Il faut préci­ser qu’il s’agit d’un égali­seur paral­lèle, tech­no­lo­gie qui produit des correc­tions plus douces et musi­cales qu’un EQ en série, les diffé­rentes bandes étant en inter­ac­tion les unes avec les autres, et non cumu­lées.

Voici pour les grandes lignes, mais quand on rentre dans le détail, le plug-in Pulsar Massive a quelques spéci­fi­ci­tés fort inté­res­santes. L’in­ter­face repro­duit visuel­le­ment la réfé­rence, ses poten­tio­mètres et autres switchs, dans la moitié infé­rieure ; mais elle propose aussi une version graphique avec la courbe de vos correc­tions et un analy­seur de spectre.Vu Graphique

Le « meilleur des deux mondes », nous dit la marque en propo­sant ce bonus du monde numé­rique sur une réfé­rence sonore analo­gique. En désac­ti­vant le link stéréo, la courbe de fréquence du canal qui n’est pas sélec­tionné y appa­rait en niveau de gris en arrière-plan pour une meilleure lecture. Et dans le même esprit, la marque française nous propose un Auto-Gain ; ça, on adore ! Pour évaluer la perti­nence des correc­tions qu’on aura appliquées, après un certain temps de travail, en utili­sant le bypass des bandes ou du plugin, c’est beau­coup plus parlant à niveau constant ! Pour rentrer un peu dans le détail, chaque bande de fréquence peut-être acti­vée ou non, en bell ou en shelf, grâce à des switchs. En dessous, toujours pour chaque bande de fréquence, trois poten­tio­mètres permettent de régler le Gain entre moins 20 et plus 20, le Band­width (largeur de la bande) du plus large au plus serré, et enfin la fréquence. Chacun de ces poten­tio­mètres a une course conti­nue, ce qui permet un réglage très fin de tous ces para­mètres, mais ils peuvent être utili­sés comme cran­tés aussi pour les fréquences : il suffit de cliquer sur les valeurs numé­riques et non sur le potar. Les graves (Low) vont de 22 hertz à 1 kHz, les bas mediums nommés Warmth couvrent une bande de 82 Hz à 3,9 kHz. Pour les hauts mediums, appe­lés Presence, on va de 220 Hz à 10 kHz, et enfin les aigus – Air – se situent entre 560 Hz et 27 kHz. À noter que le graphique indique parfois des valeurs qui ne sont pas celles sélec­tion­nées sur le poten­tio­mètre. Le fonc­tion­ne­ment du Band­width aussi est assez spécial et ce qu’on observe sur la courbe graphique peut être un peu dérou­tant, mais s’ex­plique peut-être par la dimen­sion « Passive » de la machine que réplique ce plug-in : le point d’EQ monte en valeur quand on resserre la bande, et au contraire descend en dessous de la valeur choi­sie si la bande est large. En effet, le prin­cipe de la tech­no­lo­gie d’une EQ passive est basé sur un schéma élec­trique qui ne contient pas de compo­sants permet­tant d’am­pli­fier les fréquences que l’on travaille. Si l’on cherche à faire ressor­tir une fréquence, c’est l’en­semble du reste des fréquences qui sera donc atté­nué. Il en résulte que si on élar­git la bande de fréquence travaillée, le diffé­ren­tiel avec le reste des fréquences s’amoin­drit afin de conser­ver un niveau RMS global constant.

M/S comme MasSive (ou comme MaSter)

massive_master_sideUne autre des spéci­fi­ci­tés qu’on aime beau­coup sur cette version du Massive, c’est la possi­bi­lité de quit­ter le mode stéréo clas­sique L/R, pour travailler en M/S. Ce mode, qui n’existe pas chez la réfé­rence hard­ware, ni chez bon nombre d’ému­la­tions d’autres marques, ou plug-ins compa­rables, divise la stéréo non plus en deux canaux gauche et droite, mais en Mid pour le milieu et Sides pour les côtés. Très inté­res­sant pour le maste­ring ! C’est une autre manière de travailler, mais beau­coup de mixeurs ou produc­teurs l’adoptent, et certains plug-ins comme les plug-ins de FabFil­ter proposent cette option, pour les trai­te­ments dyna­miques et les égali­seurs. Une nouvelle preuve de la moder­nité du Pulsar. On pourra donc valo­ri­ser certaines bandes de fréquences au centre et pas sur les côtés, et vice-versa, ou colo­rer en faisant crun­cher les Sides et pas le Mid, par exemple. L’uti­li­sa­tion du mode M/S sur des bus (ou groupes d’ins­tru­ments) permet de mettre en valeur les éléments qui sont sur les côtés en les faisant ressor­tir par certaines fréquences choi­sies. Dans d’autres cas de figure, on peut nettoyer les fréquences gênantes des éléments qui sont plus centraux, typique­ment certains aigus qui pour­raient nuire à l’in­tel­li­gi­bi­lité de la voix, ou alors couper le grave qui pour­rait polluer les côtés et rendre un mix un peu brouillon.

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massive_master_midDans le cadre de ce test, on a choisi de l’ap­pliquer au master d’un morceau que nous avons produit pour la télé il y a quelque mois. On a souhaité donner un peu plus de texture aux Sides en les drivant légè­re­ment et en les ampli­fiant en sortie, mais aussi en accen­tuant en shelf les hautes fréquences et en rajou­tant un peu plus de corps dans le medium. Nous avons en revanche complè­te­ment nettoyé le grave avec le High­pass (toujours sur les côtés). Concer­nant le Mid, on a préféré couper les très hautes fréquences, et gonfler le grave et le bas medium pour rajou­ter de l’as­sise et de l’im­pact. Le Pulsar Massive réagit de manière très musi­cale et très déli­cate à ces modi­fi­ca­tions fréquen­tielles, et donne assez faci­le­ment un résul­tat plus large et plus texturé, sans pour autant rendre agres­sif ou apla­tir notre mix.

Passive Agres­sive

Et en parlant de colo­rer, crun­cher ou driver, voilà encore une belle propo­si­tion sur ce plugin : le poten­tio­mètre de Drive, en plus du Gain. L’ajout de ce contrôle, qui n’est pas présent sur l’ori­gi­nal, permet d’al­ler cher­cher la satu­ra­tion des lampes et autres compo­sants, de textu­rer le son indé­pen­dam­ment du niveau. Pour décrire le Drive à propre­ment parler, on est vrai­ment dans la finesse et la poly­va­lence combi­née. À faible dosage, il nous permet d’al­ler enri­chir subti­le­ment notre spectre harmo­nique, et de casser légè­re­ment la linéa­rité de notre signal en y ajou­tant un peu de distor­sion harmo­nique. Alors qu’à fort dosage, nous allons fran­che­ment écrê­ter notre signal et géné­rer un over­drive puis­sant, mais qui saura rester agréable à l’écoute, sans trop provoquer de perte de compré­hen­sion du signal. Les tran­si­toires sont bien sûr moins saillantes, mais on garde l’es­sen­tiel de l’éner­gie et la légère compres­sion que cela peut provoquer reste très homo­gène.

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massive_drum_drivePour illus­trer nos propos, on a choisi d’ap­pliquer le Massive sur un bus batte­rie stéréo, en confi­gu­ra­tion L/R cette fois-ci, et en liant les canaux. Là, on va carré­ment cher­cher 20 dB de drive pour voir à quel point on peut rentrer dans la bête. La balance tonale reste assez neutre et on préserve éton­nam­ment la largeur du grave, le grain de la distor­sion harmo­nique est assez serré sans être gluant, et ne réagit pas pour autant en donnant un résul­tat trop gras ou pâteux comme pour­raient le faire certaines machines à lampe (ou leurs répliques numé­riques). Les dyna­miques en prennent un coup, mais on garde l’es­sen­tiel de nos infos pour un résul­tat nerveux, constant et précis. C’est un vrai régal.

Déjà adopté

Le prix du Pulsar Massive est très honnête, 149 € et même 89 € pour la période de lance­ment (mai juin 2022), ce qui est un très bon deal. À titre de compa­rai­son, une des marques les plus connues de plugins propose un Massive Passive validé par Manley Labs, réplique stricte du modèle hard­ware, à un prix plus élevé. Pulsar va égale­ment propo­ser ce plug-in en combo avec le Mu, qui est une émula­tion de compres­seur limi­teur à lampes, ce qui consti­tuera une offre vrai­ment complète pour votre chaîne master ou pour travailler les diffé­rents bus de votre mix. Nous, on a beau­coup aimé ce plug-in, effi­cace et complet, qui sonne de manière très musi­cale. Les ajouts par rapport à une émula­tion stricte de la machine de réfé­rence sont tous bien­ve­nus et apportent beau­coup au poten­tiel du Pulsar Massive. Il y a de bonnes chances pour qu’on l’in­sère doré­na­vant sur toutes nos chaînes master ou nos bus batte­rie.

Notre avis : 10/10

Award Qualité/Prix 2022
2022
Qualité/Prix
Award
  • la musicalité de son traitement
  • le drive, magnifique
  • le mode M/S très intéressant pour le mastering
  • l’affichage graphique avec analyseur de spectre
  • l’auto-gain
  • le prix
  • le rapport Gain / Bandwidth un peu surprenant sur le graphique
  • euh, pas grand-chose en fait
Pays de fabrication : France

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