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Test des DJ Monitor 5 d’Hercules - Give me Five !

7/10

Connu pour ses interfaces et surfaces de contrôle pour DJ, Hercules nous avait surpris avec les XPS 2.0 DJ Monitor et leur excellent rapport qualité/prix. C’est dire si l’on est curieux d’écouter les DJ Monitor 5, vendues le double et qui, en termes de prestations, comme de tarifs ou de boomers jaunes, chassent ouvertement sur le terrain des Rokit RP5 de KRK…

Hello Spea­ker Yellow

Si les XPS DJ Moni­tors se posaient comme une forme de chaî­non manquant entre le multi­mé­dia et l’en­ceinte de moni­to­ring, dans le sillage de ce que propo­sait Edirol avec la série MA, il ne fait aucun doute qu’avec les DJ Moni­tor 5, Hercules quitte complè­te­ment le multi­mé­dia pour rentrer dans le monde du home studio. Finis par exemple l’am­pli­fi­ca­tion et les contrôles (inter­rup­teur, potard de volume, graves, aigus) dépor­tés sur l’en­ceinte droite : avec les DJ Moni­tor 5, les deux enceintes sont rigou­reu­se­ment iden­tiques à l’avant comme à l’ar­rière.

Hercules DJ Monitor 5

Et puisque décrire l’une, c’est du coup décrire l’autre, je vous propose un petit tour du proprié­taire. Outre le Woofer de 5" et le twee­ter de 1" ainsi que les deux évents, la face avant propose un inter­rup­teur évoquant furieu­se­ment celui qu’on trouve sur les enceintes Adam, et un contrôle de volume cerclé d’un halo bleu. Notons que ce dernier est non cranté, pas même en posi­tion médiane : ça manque.

En face arrière, outre le connec­teur du câble d’ali­men­ta­tion, on dispose de trois embases au format RCA asymé­trique pour la première, au format Jack 6,35 mm symé­trique pour la seconde, et au format XLR pour la dernière. En vis-à-vis de celles-ci, on dispose de switches permet­tant de modi­fier la réponse en fréquences de l’en­ceinte : un coupe-bas réglable à 56, 80 et 100 Hz, ainsi qu’un Shelf pour le haut et un autre pour le bas, avec la possi­bi­lité pour chacun de boos­ter ou d’at­té­nuer de 2 dB. Rien d’ex­tra­or­di­naire donc, mais des correc­tions bien­ve­nues pour adap­ter la réponse en fréquences des enceintes à votre pièce.

Évoquons à présent la partie invi­sible en préci­sant que ces enceintes sont dotées d’une biam­pli­fi­ca­tion de classe A/B : 30 Watts pour le twee­ter, 50 Watts pour le woofer, avec un cros­so­ver situé à 2,5 kHz et une pente de 12dB/octave, la réponse en fréquence étant suppo­sée s’étendre de 50 Hz à 30 kHz. 30 kHz ? Voilà qui ne manquera pas d’in­té­res­ser ceux qui veulent parler à l’oreille des chauves-souris ou encore faire du dres­sage canin. Rappe­lons en effet que sur le papier, l’oreille humaine est capable dans le meilleur des cas d’en­tendre des sons jusqu’à 20 kHz, mais que cette valeur ne cesse de décroître au cours de l’exis­tence, à plus forte raison quand on subit des trau­ma­tismes sonores, qu’on évolue dans des milieux bruyants ou qu’on est un utili­sa­teur régu­lier de bala­deur.

Les Hercules DJ Moni­tor 5 en violet, les KRK Rockit RP5 en jaune

 

Hercules DJ Monitor 5

Finis­sons en indiquant que chaque enceinte pèse 7 kg pour des dimen­sions raison­nables de 31 cm de haut sur 22,2 cm de large, avec une profon­deur de 23,5 cm, soit une bonne taille pour des 2 voies / 5" (plus larges en tous cas que des Adam A7X ou des KRK Rokit RP5). Côté look, la DJ Moni­tor 5 reprend le design initié avec les XPS : soit un mélange de bois sur les flancs et de plas­tiques mats et brillants en façade, dont la couleur noire serait assu­ré­ment austère si le joli jaune du boomer ne venait KRKaï­ser tout ce petit monde. Mention­nons-le enfin : 4 patins adhé­sifs sont four­nis pour assu­rer que l’en­ceinte ne glisse pas sur son support.

Vous savez tout. Passons à l’écoute.

De bas en haut

Boomer jaune contre boomer jaune, les Hercules seront compa­rées pour cette écoute aux toutes nouvelles Rokit 5 G3 qui s’avèrent donc plus compactes, mais plus jolies aussi, de mon point de vue. Mais le flacon impor­tant moins que l’ivresse, il convient de lancer quelques fichiers Loss­less pour arbi­trer ce petit match.

Hercules DJ Monitor 5

Le Enter Sand­man de Metal­lica est inté­res­sant pour les écoutes dans la mesure où, au-delà du mur de guitare de Bob Rock qui renseigne sur le médium, son intro à base de toms puis son char­ley ouvert permettent d’en apprendre un peu plus sur le bas médium et le haut du spectre. Et la diffé­rence entre nos deux concur­rentes est flagrante dès le début du titre, les Hercules inhi­bant clai­re­ment le bas des toms alors qu’il est bien plus présent sur les KRK. L’ar­ri­vée du char­ley ouvert sur le riff renverse toute­fois la vapeur sur le registre aigu, les KRK manquant de manière assez flagrante de détail à ce niveau. « L’aigu comme le haut médium » serait-on tenté de dire car, que ce soit sur les cymbales, les attaques des guitares ou plus impor­tant, la voix, les Hercules sont clai­re­ment plus inté­res­santes que les KRK qui perdent quan­tité de détails et manquent singu­liè­re­ment d’air. C’est bien simple, lorsqu’on passe d’une paire à l’autre, on sent James Hetfield s’ap­pro­cher ou au contraire recu­ler dans le mix.

La chose se confirme avec le Feel Good Inc de Gorillaz et sa prod Pop/Hip-Hop à gros son. La basse est un peu plus char­nue sur les KRK, mais au prix d’un rendu extrê­me­ment terne sur toute la moitié haute du spectre. Du coup, pour ce qui est de resti­tuer les attaques de guitares et les 1001 petits bruits qui parcourent le titre dans les aigus, les Hercules s’avèrent beau­coup plus perti­nentes que les KRK. Autre­ment plus brillantes, elles sont aussi bien plus à l’aise que les Rokit pour ce qui est des réverbs et donc, du posi­tion­ne­ment des instru­ments dans l’es­pace.

Hercules DJ Monitor 5

Conso­ler of the Lonely des Racon­teurs livre peu ou prou les mêmes infor­ma­tions, mais de façon parfois plus violente : bien présent sur les Hercules, le tambou­rin piégeux qu’on entend sur les ponts de ce titre surcom­pressé n’est pas loin de tota­le­ment dispa­raître sur les KRK. On frôle ainsi le carton rouge pour ces dernières qui se rattrapent néan­moins en offrant un peu plus de graves sur certains titres comme le Angel de Massive Attack ou sur les timbales du Also Sprach Zara­thus­tra de Strauss. Et c’est là qu’on aura le plus de regret concer­nant les DJ Moni­tor 5 : on aurait aimé un peu plus d’éner­gie dans le bas.

Reste que même sur ce dernier titre, les Hercules s’en sortent bien mieux grâce à leurs aigus nette­ment moins ternes qui rendent justice aux inflexions des cuivres, au détail des cordes et une sensa­tion d’air complè­te­ment absente des KRK qui jettent un voile sur tout ce qu’on leur soumet.

Finis­sons sur le Walk on the Wild Side de Lou Reed qui permet de juger du bas médium sur la contre­basse, du détail de l’aigu avec les réverbs et les balais, mais permet surtout de voir ce que tout cela donne sur le son qui nous est le plus fami­lier : la voix. Sur ce point, les KRK sont beau­coup plus flat­teuses en bas avec la voix du chan­teur et c’est très agréable, mais par manque d’ai­gus, on a le senti­ment que la voix est plaquée sur le Rokit alors qu’elle se détache du reste du mix sur les Hercules. Et si la contre­basse manque de corps sur les DJ Moni­tor 5, force est de consta­ter que ces dernières offrent bien plus de détail concer­nant les attaques de guitares, les réverbs des chœurs ou la bâte du kick. L’at­taque de cette dernière est floue sur les KRK alors qu’elle est nette sur les Hercules.

Une diffé­rence aussi flagrante deman­dera à être véri­fiée sur une autre enceinte : même si la compa­rai­son est déloyale du point de vue du tarif et de la taille des boomers, nous avons donc placé les Hercules face aux Adam A7X, que nous avions trou­vées rela­ti­ve­ment brillantes. Bien évidem­ment, le manque de bas sur les DJ Moni­tor 5 est plus flagrant encore, vu qu’on passe sur des HP de taille supé­rieure pour la resti­tu­tion du bas. Mais force est de consta­ter que sur le registre aigu, on est dans quelque chose de beau­coup plus proche qu’avec les KRK sur la plupart des titres. Côté médium en revanche, les Adams semblent plus creu­sées, ce qui, une fois encore, est à mettre parmi les bons points des DJ Moni­tor 5.

Préci­sons pour finir que les réglages dispo­nibles sur l’en­ceinte ne permettent pas de s’af­fran­chir de sa person­na­lité de base : même en boos­tant les basses de 2 dB, on est loin de compen­ser les manques ressen­tis.

Conclu­sion

Hercules avait réussi son coup avec les petites DJ Moni­tors XPS dans le domaine du multi­mé­dia plus plus et il trans­forme l’es­sai avec ces DJ Moni­tor 5 qui sont réel­le­ment les premiers moni­teurs ‘sérieux’ de la marque, étant entendu qu’on reste ici dans de l’en­trée de gamme. Très portées sur le registre aigu, elles manquent toute­fois de souffle dans la partie basse du spectre. Sans espé­rer voir des subs énormes sortir de ce genre de petits gaba­rits, on regret­tera en effet que le bas médium soit ainsi en retrait, ce qui demeure assez étrange pour des enceintes ciblant, a priori, un public très friand de graves. Reste que dans l’en­semble, la DJ Moni­tor 5 s’en sort mieux que certaines de ses concur­rentes pour­tant répu­tées et qu’on espère bien voir la marque française complé­ter sa gamme avec un modèle 8 pouces et pourquoi pas, un cais­son de basse. À écou­ter et à suivre donc.

 

 

Notre avis : 7/10

  • Boutons en façade (volume et mise sous tension)
  • Beaucoup de détail dans les aigus
  • Bon produit dans cette gamme de prix
  • Le boomer jaune
  • Le boomer jaune
  • Bas médium en retrait
  • On voudrait plus de réglages

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