Les amateurs d’accordages alternatifs (et les métalleux en particulier) se retrouvent souvent avec des nouilles trop cuites en guise de cordes, mettant ainsi en péril la qualité de leur son. Voici donc quelques recettes pour rendre vos cordes « al dente ».
The spaghetti incident
Des cordes trop molles entraînent un certain nombre de problèmes :
La justesse est compromise en fonction de la force de l’attaque à la main droite, en particulier sur les cordes à vide. Si vous passez un temps fou à vous entraîner pour être impeccable rythmiquement, ce serait ballot que vos efforts soient sabotés par quelques comas baladeurs (un coma correspondant à un neuvième de ton).
La faible résistance des cordes sous le plectre conditionne le guitariste, qui se retrouve alors obligé de jouer en effleurant les cordes. Or, on perd une bonne dose de dynamique et de présence sonore en n’attaquant pas suffisamment les cordes.
Le manche risque de ne pas apprécier du tout le manque de tension. À la longue, il peut même « vriller » s’il n’est pas réglé en conséquence.
Ma guitare va-t-elle supporter tout ça ?
Avant de vous ruer sur votre pelle pour y flanquer du 13–68, posez-vous tout de même la question suivante : les endroits par lesquels les nouvelles cordes doivent passer, c’est-à-dire le chevalet, le sillet et les mécaniques, ont-ils les dimensions adéquates ? Car il n’est pas rare qu’au-delà d’un certain tirant, les trous soient trop petits et vous serez alors obligé de baisser d’un cran vos prétentions ou changer certaines pièces de votre guitare si le jeu en vaut la chandelle. À ce propos, sachez que pour creuser un sillet en plastique proprement, il est nécessaire de s’armer de patience en utilisant des outils adaptés (comme ceux de chez Ibanez par exemple).
L’influence du diapason
La longueur entre le sillet et le chevalet fait également partie de l’équation mêlant la tension exercée sur le manche, la fréquence de la note souhaitée et le diamètre de la corde. Ainsi, un diapason court (type Gibson) nécessitera un tirant plus fort qu’un diapason long (type Fender) pour obtenir la même tension.
Quel tirant choisir ?
Deux solutions s’offrent à vous pour doter votre instrument de cordes adaptées.
Créer soi-même son jeu en choisissant le tirant de chaque corde : une démarche pertinente qui nécessitera tout de même de se pencher sérieusement sur la question. Pour cela, je vous invite à aller faire un tour sur le site de JP Bourgeois qui propose un calculateur de tirant. Notez que seul D’addario communique suffisamment de données sur ses cordes pour que ces calculs soient possibles (mais ils peuvent être extrapolables aux autres marques, au follicule pileux près).
Choisir un jeu de cordes « du commerce ». Pour vous retrouver dans la jungle des gauges, je vous propose un tableau récapitulatif basé principalement sur mon expérience personnelle. Il ne s’agit donc pas de la Pierre de Rosette de l’open-drop geek, mais bien d’une base à éprouver sous les doigts afin de se rapprocher du Graal. Pour le télécharger, il suffit de cliquer ici.
Enfin, si le manche et le vibrato peuvent rester en place si la tension exercée par les cordes est proche de celle d’un tirant standard accordé en Mi, les harmoniques nécessiteront bien souvent un réglage conséquent pour pouvoir continuer à jouer juste tout le long du manche.