Sample Modeling poursuit son portage virtuel des cuivres de l’orchestre, avec une double livraison en un seul produit, le cor d’harmonie et le tuba. Voyons ce que nous offre cette version virtuelle des deux instruments.
Commencée avec The Trumpet, prolongée avec The Trombone, en passant via un détour par la famille des bois, Mr. T., Mr. A., Mr. B. et le tout récent Ms. Sax S., la famille des cuivres virtuels signée Sample Modeling se complète d’une double sortie au sein d’une même banque pour Kontakt avec French Horn & Tuba. L’éditeur annonce d’ailleurs qu’il en a fini avec cette famille, ce qui est un peu dommage pour les membres plus exotiques du type saxhorn (ou les différentes versions d’un même instrument, ténor, contrebasse, etc.).
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La mélange d’échantillonnage et de technologies maison (Harmonic Alignment, interpolation dynamique 32 bits, modélisation Adaptive Model, convolution avec résonances modales, morphing temps réel, etc.) dont on trouvera de premières explications sur le site de l’éditeur et dans le manuel, fait merveille, et la possibilité d’utiliser des contrôleurs à vent/souffle (du Yamaha BC-3 aux différentes versions de l’EWI et de l’EVI signées Akai) rend encore plus probante l’expérience de ces instruments virtuels un peu hors norme, puisqu’ils permettent des articulations plus réalistes que la gestion seule d’échantillons (malgré les nombreuses possibilités de Kontakt en termes de script) et sonnent de façon plus réaliste que la seule utilisation de la modélisation, même s’il faut bien différencier la très bonne qualité d’un Wallander Wivi Pro, ou celle d’un Wivi Band de celle du désastreux Brass d’Arturia. C’est donc avec un grand intérêt que l’on découvre cette version d’un instrument très expressif, le cor d’harmonie, et d’un spécialiste des graves, le tuba.
Introducing Sample Modeling French Horn & Tuba
On achète l’instrument sur le site de l’éditeur, via Share It (il faut y créer un compte, opération très rapide), avec possibilité d’utiliser PayPal, pour la somme de 177 euros TTC (185 euros TTC si l’on prend en plus l’option de téléchargement prolongée sur deux ans, la durée normale étant d’un mois à compter de l’achat). La bibliothèque est assez légère comme d’habitude (à peine 280 Mo), et est compatible Kontakt et Kontakt Player à partir de la version 4.2, l’éditeur donnant directement le lien dans le mail après achat pour télécharger la version gratuite du logiciel de Native Instruments.
L’installation ne pose aucun problème et requiert l’habituelle routine d’autorisation via le Service Center de Native et le numéro de série fourni à l’achat. Le site de l’éditeur ne dispose pas d’espace de téléchargement, mais pas de panique, toutes les mises à jour s’effectueront via le déjà évoqué Service Center et son onglet… Mise à jour.
La bibliothèque installée contiendra les dossiers et fichiers habituels nécessaires à Kontakt, plus les Instruments (un Tuba, quatre French Horns différents, ainsi que quatre autres destinés à une utilisation en unisson) et des Multis (trois, regroupant les programmes Unison, dont une version spéciale pour Wind Controller et une autre pour Breath Controller). Notons que les instruments ayant servi aux différents processus effectués par l’éditeur ont été enregistrés dans une chambre anéchoïque, afin d’obtenir le son le plus pur possible.
Du souffle, des doigts
Fidèle a ses habitudes, l’éditeur propose des instruments qui utilisent aussi bien le jeu en temps réel sur le clavier (ou l’instrument Midi à vent) que les KeySwitches et contrôleurs Midi.
Tout d’abord, le contrôleur 11 doit absolument être reconnu par Kontakt, puisque c’est grâce à lui que l’on gèrera la dynamique de l’instrument, dynamique parfaitement implémentée, bien loin des possibilités des seules bibliothèques à base d’échantillons seuls. Par exemple, voici ce que donne le French Horn (la version prévue pour être utilisée en solo), dont on apprécie la tessiture très large (La 0 à Sol 4), qui inclut donc les notes les plus rares et difficiles à obtenir dans la réalité.
Même chose avec le Tuba.
Là aussi, tessiture très large (de Do 0 à Fa 3), couvrant donc toute la famille des tubas, du contretuba en Ut au tuba en Fa. Merci.
Pour l’un ou l’autre des instruments, la qualité du crescendo/decrescendo est sans aucun reproche, la continuité étant quasi parfaite. Il ne faut pas encore juger le timbre des instruments, puisqu’ils sont ici livrés bruts, dans un cadre sonore dans lequel on n’a pas l’habitude de les entendre. Il faudra pour ça les mettre en situation (via réverbe), en compagnie d’autres instruments, et effectuer un travail de mixage (normal) et d’EQ, notamment sur la gestion du registre supérieur ; mais pour une fois qu’on dispose de toute la brillance possible, on ne va pas se plaindre, puisqu’il est plus facile d’en enlever que d’en ajouter quand elle n’est pas là (merci la chambre anéchoïque).
Ensuite, les instruments sont réglés d’origine pour répondre à un certain nombre de contrôleurs (liste complète dans le manuel disponible ici), dont les principaux commanderont la modulation d’une simple et légère modulation à un shake (trille large, jusqu’à une tierce mineure), en passant par plusieurs stades de vibrato, puis la vitesse dudit vibrato, la durée de l’attaque, le growl, etc.
Voici un exemple des différentes modulations sur le French Horn.
La même chose avec le Multi, dont les quelques notes jouées avant la modulation feront entendre le réalisme de la section, les attaques, justesses, relâchements et legato étant légèrement différents pour chaque, tout comme la modulation d’ailleurs.
On a pu le remarquer dans les exemples ci-dessus, le legato fonctionne parfaitement, et s’adapte à la vitesse à laquelle la note suivante est enfoncée, gage de réalisme.
En voici quelques exemples.
Les précédents tests ont expliqué les différents KS, que l’on retrouve naturellement ici, y compris les combinaisons de deux notes. Dans l’esprit du legato précédent, voici les différents fall, rip et glissando disponibles.
Encore une fois, l’instrument réagit à la vitesse à laquelle les notes sont enfoncées, évitant toute transition impossible dans la réalité. Bravo.
On termine par une petite mise en situation, faisant la part belle au Tuba, avec une utilisation (plutôt rare) du French Horn avec sourdine (la gestion des sourdines se fait grâce à des réponses impulsionnelles, ce qui permet de garder toute l’expressivité de l’instrument de base, sans avoir recours à de nouveaux échantillons).
Téléchargez les fichiers sonores : flac.zip
Bilan
Encore une très belle réussite de l’éditeur. La formule est au point, la cohérence d’un instrument à l’autre est quasi parfaite, et une fois habitué à l’usage de l’un, on peut jouer de n’importe quel autre. L’utilisation d’une sonorité pure via la chambre anéchoïque permet de mixer très facilement l’instrument à d’autres bibliothèques, ce qui sera le secret de programmations réalistes. En effet, il suffit d’ajouter en couche supérieure l’un des instruments Sample Modeling sur des parties exécutées avec des banques à base d’échantillons uniquement, pour y apporter une véracité dans les articulations qui parfois manquent à ces dernières.
On a hâte de voir débarquer les autres familles instrumentales, notamment les bois manquants. Hautbois, basson, cor anglais, on se régale d’avance…