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Ça fuse de tous côtés
8/10
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Après un teasing de plusieurs mois, la première interface audio d’Arturia fut annoncée en grande pompe lors du NAMM 2015. Avec sa palanquée d’entrées/sorties, son format compact et sa promesse de performances audio excellentes, l’AudioFuse en a fait saliver plus d’un. L’attente fut longue, avec un temps de gestation de deux ans et demi, mais elle pointe enfin le bout de ses potards. Alors, ça valait le coup de patienter ?

Pas besoin de faire durer le suspens plus long­temps, les plus impa­tients auront de toute façon déjà regardé la note en bas de page : oui, l’Au­dio­Fuse est une bonne inter­face audio. Pas parfaite, car aucune ne l’est vrai­ment, mais il faut avouer qu’elle tient ses promesses et qu’elle a plus d’un tour dans son sac, ses spéci­fi­ca­tions tech­niques étant plutôt impres­sion­nantes sur le papier. Mais que cela donne-t-il une fois débal­lée ?

Nous avons juste­ment tourné une vidéo « déboi­tage » il y a quelques jours pour vous donner nos premières impres­sions sur la petite boite et faire le tour des entrées/sorties. Les premiers senti­ments sont posi­tifs, l’as­sem­blage ayant l’air très solide et la connec­tique est ultra complète pour une inter­face aussi compacte. Il est aussi à noter que l’Au­dio­Fuse est dispo­nible en trois colo­ris, vous pour­rez donc peut-être l’as­sor­tir avec votre plus belle cravate.

 

 

Arturia AudioFuse : Arturia AudioFuse 9

Pas besoin de refaire le tour de la bête, on retien­dra surtout le hub USB doté de 3 ports, parfait pour y bran­cher une clé ou un contrô­leur, l’en­trée phono qui ravira les amateurs de vinyles, les E/S MIDI au format mini-jack, les deux paires de sorties moni­to­ring, les deux sorties casques doublées kack/mini-jack ou encore les inserts et les E/S numé­riques. Vous l’au­rez compris, il n’y a pas grand-chose à redire côté connec­tique, surtout une fois qu’on apprend qu’une des sorties peut-être bascu­lée via le logi­ciel en mode « ream­ping ». On appré­ciera aussi le fait qu’on puisse remettre le couvercle pendant le trans­port afin de proté­ger sa petite chérie. La seule chose qui reste à redire côté hard­ware, c’est le fait que le châs­sis devienne très (très) chaud au bout de quelques minutes. Le construc­teur nous a confié que cela était dû à la concep­tion même de l’Au­dio­Fuse, qui utilise son châs­sis comme dissi­pa­teur ther­mique. Les tempé­ra­tures actuelles (37 degrés à l’ombre à l’heure de la rédac­tion de cet article) ne doivent certai­ne­ment pas arran­ger les choses…

Côté retours visuels, c’est aussi très bien avec des LED entou­rant le gros potard prin­ci­pal ainsi que deux rangées verti­cales pour les entrées 1 et 2. Pour les contrôles dispo­nibles sur la face supé­rieure de l’Au­dio­Fuse, nous avons préféré vous les montrer direc­te­ment en action dans cette vidéo :

 

Pour la partie logi­cielle, c’est l’Au­dio­Fuse Control Center qui se charge de tout. Le logi­ciel a eu la bonne idée de reprendre le look de l’in­ter­face de manière photo­réa­liste, ce qui fait qu’on s’y retrouve très faci­le­ment. Le seul point faible, c’est que ça prend pas mal de place à l’écran, et en redi­men­sion­nant le tout, ce n’est pas toujours très lisible. Côté moni­to­ring, on aurait aimé aussi avoir accès à plusieurs mixes direc­te­ment dans le Control Center pour les sorties Main, CUE 1 et CUE 2. Pour les sources prove­nant de votre STAN, on pourra faire des mixes alter­na­tifs dans cette dernière et les envoyer dans les diffé­rentes sorties, mais pour les sources prove­nant direc­te­ment des entrées de l’Au­dio­Fuse, il faudra faire avec un seul mix pour les trois sorties… Dommage, en espé­rant qu’une future mise à jour propose cela.

Arturia AudioFuse : Arturia AudioFuse 6

Côté compa­ti­bi­lité, on peut tirer un grand coup de chapeau à Artu­ria, car l’Au­dio­Fuse fonc­tionne sous Mac OS, Windows, iOS, Linux et Android ! Nous tenons d’ailleurs à préci­ser que nous n’avons eu aucun problème lors du test sous Mac OS ou Windows. Pour couron­ner le tout, le construc­teur a prévu trois modes d’ali­men­ta­tion : quand l’in­ter­face est bran­chée sur le secteur, toutes les fonc­tion­na­li­tés sont dispo­nibles, quand elle est alimen­tée par le port USB, les niveaux maxi­mums des entrées et sorties tombent à 18 dBu (au lieu de 24), et il existe un mode faible consom­ma­tion coupant les entrées, une paire de sorties ainsi que l’ali­men­ta­tion fantôme. C’est vrai­ment très bien vu, car cela permet­tra à l’in­ter­face d’être compa­tible même avec les ports USB faiblards, mais aussi de pomper moins d’éner­gie sur la batte­rie de votre ordi­na­teur portable. Pour utili­ser l’Au­dio­Fuse en mode tablette sans prise secteur, Artu­ria a fourni un câble USB avec deux prises permet­tant de rajou­ter une batte­rie externe pour alimen­ter l’Au­dio­Fuse, les tablettes étant inca­pables de four­nir assez d’éner­gie. On peut donc, en ache­tant une batte­rie externe, être vrai­ment nomade !

Voici une courte vidéo montrant l’er­go­no­mie et les fonc­tion­na­li­tés dispo­nibles de la partie logi­cielle Audio­Fuse Control Center :

 

Bench­mark

Avec la mémoire tampon réglée au mini­mum (32 échan­tillons), nous avons obtenu une latence de 3,55 ms en entrée et 2,31 ms en sortie (en 96 kHz). Ces résul­tats sont plus élevés que la Twin d’Uni­ver­sal Audio (1,71/0,63 ms) ou la Baby­face Pro (1,43/1,07 ms) et presque iden­tiques à la M-Track 2×2 (2,93/2,59 ms). On est donc au niveau des inter­faces USB clas­siques, mais pas des meilleures.

Afin de tester l’in­ter­face, nous avons fait des bench­marks avec notre APx515 d’Au­dio Preci­sion, et nous allons pouvoir compa­rer les résul­tats à ceux obte­nus avec les inter­faces précé­dem­ment testées.

Voici les résul­tats avec les niveaux lignes, en 96 kHz :

Arturia AudioFuse : Deviation Line

Avec une dévia­tion de ±0,111 dB, l’in­ter­face a une très légère atté­nua­tion dans le haut du spectre (plus de 10 kHz) en niveau ligne. Ça reste un peu moins bon que l’Apollo Twin (±0,052 dB) et la Baby­face Pro (±0,021 dB), mais mieux que la M-Track 2X2 (±0,174 dB). Ce résul­tat nous semble tout à fait en adéqua­tion avec son prix.

Arturia AudioFuse : THD Line

Côté distor­sion, on reste sous la barre des 0,005 %, ce qui est un peu moins bon que la Twin qui reste en dessous des 0,002 % et la M-Track 2X2 (0,003 %) mais aussi bien que la Baby­face Pro. Le résul­tat est donc tout à fait hono­rable !

Les préam­plis embarqués ne sont certes pas contrô­lés numé­rique­ment, le réglage sera donc un peu moins précis, mais ils offrent un gain allant jusqu’à +75 dB, ce qui est vrai­ment consé­quent et au niveau des meilleures. Voyons voir leurs perfor­mances.

Arturia AudioFuse : Deviation Mic

 

Arturia AudioFuse : THD Mic
Arturia AudioFuse : Arturia AudioFuse 7

Avec les entrées micro réglées sur 34 dB de gain, la dévia­tion baisse un peu, ±0,091 dB, ce qui est une très bonne nouvelle. On constate que le résul­tat est diffé­rent de ceux four­nis par le construc­teur, car ces derniers ne concernent que les préam­plis alors que les nôtres portent sur toute la chaine entrée+­sor­tie. Rien d’anor­mal, donc. Les résul­tats sont meilleurs que la M-Track 2X2 (±0,139 dB), mais toujours en dessous de la Baby­face Pro (±0,023 dB) et de l’Apollo Twin MKII (±0,054 dB). Concer­nant la distor­sion, ça ne dépasse jamais les 0,005 %. Cela prouve que les préam­plis sont vrai­ment trans­pa­rents, ce qui est toujours une très bonne chose sur une inter­face audio. Et avec un rapport signal/bruit de 105 dB, on peut aussi quali­fier ces préam­plis de silen­cieux. C’est du tout bon !

Pour résu­mer ces résul­tats, les conver­tis­seurs, sans forcé­ment être au niveau des meilleurs, restent à la hauteur de nos espé­rances pour une inter­face de ce prix. Les préam­plis démontrent qu’ils en ont sous le capot (75 dB de gain) tout en restant silen­cieux et trans­pa­rents.

Conclu­sion

Comme nous l’avons dit en début d’ar­ticle, l’Au­dio­Fuse est une très bonne inter­face audio aux quali­tés multiples, au prix bien cali­bré et aux spéci­fi­ca­tions verti­gi­neuses, en atteste la liste des points forts située ci-dessus. Il demeure malgré tout quelques points à amélio­rer, notam­ment au niveau logi­ciel, mais nous comp­tons sur le sérieux des Greno­blois pour amélio­rer ça dans les mois à venir. Pour le reste, nous nous féli­ci­tons d’avoir entre les mains une inter­face audio qui sort de l’or­di­naire, qui ne manque pas de bonnes idées, et faite par une boite française (cock-a-doodle-doo !). Comme diraient nos amis anglo-saxons : « Here comes a new chal­len­ger! »

  • Arturia AudioFuse : Arturia AudioFuse 1
  • Arturia AudioFuse : Arturia AudioFuse 2
  • Arturia AudioFuse : Arturia AudioFuse 3
  • Arturia AudioFuse : Arturia AudioFuse 4
  • Arturia AudioFuse : Arturia AudioFuse 5
  • Arturia AudioFuse : Arturia AudioFuse 6
  • Arturia AudioFuse : Arturia AudioFuse 7
  • Arturia AudioFuse : Arturia AudioFuse 9
  • Arturia AudioFuse : Deviation Line
  • Arturia AudioFuse : THD Line
  • Arturia AudioFuse : Deviation Mic
  • Arturia AudioFuse : THD Mic

 

8/10
Points forts
  • Des préamplis puissants et silencieux
  • Un micro Talkback intégré
  • un Hub USB avec 3 ports
  • Très compacte
  • Robuste avec son couvercle
  • Beaucoup de contrôles en façade
  • Jack et mini-jack sur les deux sorties casques
  • Des inserts
  • Une entrée phono
  • Du MIDI
  • Du Word Clock et de l’ADAT/S/PDIF
  • Deux sorties moniteurs
  • 3 couleurs disponibles
  • Sortie reamping
  • 3 modes d’alimentation
  • Compatible Mac OS, Windows, iOS, Linux et Android
Points faibles
  • Le boitier chauffe beaucoup
  • Préamplis pas contrôlés numériquement
  • Interface logicielle qui pourrait prendre moins de place sur l’écran
  • Pas de traitements internes
  • Un seul mix direct monitoring pour trois sorties
Auteur de l'article Red Led

Je suis rentré dans la musique par la rosace d'une guitare classique et depuis, j'essaie d'en sortir sans trop de conviction.


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