Anciennement Midiman, M-Audio est une marque caméléon à qui l’on doit des produits plus ou moins réussis en raison des multiples rachats jalonnant son histoire.
En 2004, la marque, à qui l’on devait notamment les claviers Oxygen 8, fut rachetée par AVID pour la coquette somme de 174 millions de dollars, et l’on vit débarquer des interfaces audio compatibles Pro Tools, mais aussi des moniteurs et des synthés. En 2012, AVID revend la marque à InMusic, groupe possédant aussi entre autres Akai, Alesis et Denon. Si les Fast Track de l’air AVID ne nous avaient pas plus convaincues que ça, qu’en est-il de ces M-Track ? C’est ce que nous allons voir tout de suite !
C’est la première interface audio M-Audio de l’ère InMusic que nous recevons dans nos locaux, nous avions testé les Fast Track Duo et Fast Track C600 en 2011 et 2013, lorsque la marque appartenait à AVID, et le marché a beaucoup évolué depuis. Une chose est sûre, M-Audio se place en entrée de gamme avec la 2X2 vendue 99 € en magasin, en face de Presonus et ses AudioBox, Steinberg et ses UR et Focusrite et ses Scarlett. Ça tombe bien, nous les avons testées aussi !
2 roues motrices ?
La première chose qui donne un avantage à la 2X2 par rapport à ses concurrentes directes, c’est son format desktop, très pratique pour le home-studiste. Avec un poids de 900 grammes et des patins en caoutchouc, elle reste bien en place, tandis que ses dimensions de 15.2 cm x 7.1 cm x 19.8 cm lui permettent d’avoir de gros potards assez espacés sans prendre beaucoup plus de place qu’une interface au format tiers de rack (mais un peu plus quand même).
Le look est plutôt sobre et réussi, les potards semblent fiables et offrent une bonne résistance, même si on émettra quelques doutes sur le choix du revêtement brillant de la surface supérieure qui n’aime pas les traces de doigts et les rayures. Il ne faut pas être maniaque. L’ensemble a quand même l’air assez solide, avec un châssis en métal, et les faces avant, arrière et supérieures en plastique.
À l’avant, on retrouve la sortie casque et l’entrée instrument. C’est assez pratique de les retrouver là, car c’est le genre de chose que l’on ne laisse pas branchée. Bonne idée aussi d’y placer le commutateur pour l’alimentation fantôme. À l’arrière, c’est ultra simple, avec l’entrée Mic/Line au format combo XLR/Jack 6,35 mm TRS et les sorties enceintes en Jack 6,35, mais efficace. Heureusement, pas de sortie RCA comme sur la Scarlett Solo. On termine avec le connecteur USB au format USB-C, qui reste très récent et donc peu répandu. M-Audio a eu l’intelligence d’inclure un câble USB-C et un câble USB standard dans la boîte, donc pas de panique.
À table !
Mais la partie la plus intéressante reste la face supérieure permettant, format desktop oblige, d’accéder aux fonctions principales très simplement. On retrouve ainsi les deux potards de gain, le potard de mix USB/Direct (pour doser les niveaux des entrées et du retour de votre STAN dans votre retour), et enfin le volume de la sortie casque. Cerise sur le pompon, le gros potard qui règlera le niveau de sortie vers vos enceintes, bien plus précis et simple à manœuvrer qu’un petit modèle.
D’un point de vue logiciel, rien à signaler sur Mac vu que l’interface n’a pas de driver, on branche, ça fonctionne, vive le mode Class Compliant ! Sous Windows, il faudra quand même installer un petit bout de driver.
Allez, on branche maintenant !
Benchmark
Nous avons réglé la mémoire tampon au minimum (32 échantillons) afin d’obtenir la meilleure latence : 2,93 ms en entrée et 2,59 ms en sortie (à 96 kHz). Ces résultats sont les mêmes que sur les dernières interfaces audionumériques USB d’entrée de gamme testées ici (tests à venir : Audient iD4, Focusrite Scarlett 18i20, Zoom U-44 et la PreSonus StudioLive AR12 USB déjà testée). Elles doivent toutes utiliser le même contrôleur, rien de bien surprenant à cela.
Afin de tester l’interface, nous avons fait des benchmarks avec notre APx515 d’Audio Precision, et nous allons pouvoir comparer les résultats à ceux obtenus avec les interfaces que nous avons précédemment testées.
Voici les résultats obtenus avec les niveaux ligne :
Avec une déviation de ±0,174 dB, la M-Track 2X2 fait légèrement mieux que l’iOne de PreSonus, beaucoup mieux que les Fast Track de l’ère AVID ou la Zoom UAC-8 (±0,513 dB), mais un peu moins bien que la Scarlett Solo de Focusrite (±0,095 dB). Son principal défaut est d’atténuer les hautes fréquences à partir de 10 kHz. Cela reste quand même très bien pour une interface à 99 €.
En ce qui concerne la distorsion, c’est encore mieux, vu que l’on ne dépasse jamais les 0,003 % ! Pour comparer, l’iOne de Presonus est à 0,015 % et la Scarlett Solo entre 0,01 et 0,05 %. On est donc plus dans l’ordre de grandeur des interfaces haut de gamme, même si les meilleures tournent plutôt autour de 0,001 %. Vu le prix, c’est clairement un excellent résultat.
La 2X2 offre un gain allant jusqu’à 60 dB, reste à savoir comment réagissent les préamplis.
Avec le gain réglé sur 34 dB, la déviation passe à ±0,139 dB, ce qui est légèrement meilleur que le niveau ligne. Les préamplis compensent un peu les défauts du convertisseur ! Pour comparaison, la déviation de la Scarlett Solo est de ±0,129 dB, les deux interfaces sont donc maintenant au même niveau.
La distorsion augmente légèrement, mais ne dépasse pas les 0,01 % et reste même en dessous des 0,002 % en dessous de 2 kHz. Le résultat demeure largement meilleur que les iOne de Presonus et Scarlett Solo de Focusrite. C’est vraiment très honorable. Avec ce réglage de gain, le rapport signal/bruit est de 93 dB, ce qui est mieux aussi que ses concurrentes directes (respectivement 83 et 87 dB).
Pour résumer, les résultats sont meilleurs que chez les voisins. Pour 99 €, il n’y a vraiment rien à redire.
Conclusion
M-Audio revient en force dans le secteur des interfaces audionumériques USB d’entrée de gamme avec la 2X2 située sous la barre des 100 €. L’interface, en plus de proposer un look sympa au format desktop, possède des performances audio tout à fait honorables et surtout un cran au-dessus de ses concurrentes chez Presonus (iSolo) et Focusrite (Solo). Son côté plug’n play et facile à utiliser convaincra les débutants, et peut-être même les autres, qui ne trouveront pas grand-chose à lui reprocher.