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Test de l'interface Quantum ES 4 de PreSonus - Quantum'aimes

8/10

La voilà, la milieu de gamme de la nouvelle série Quantum : l'ES-4, une jolie petite desktop 4 entrées, 4 sorties avec les nouveaux préamplis PreSonus, le réglage automatique du gain, et un design particulièrement réussi... Va-t-on découvrir en elle toutes les audaces ?

Test de l'interface Quantum ES 4 de PreSonus : Quantum'aimes

Si la Quan­tum HD-8, que nous avions testée récem­ment, repré­sen­tait le pinacle de la gamme au nom quan­tique, la ES-4 n’est pas en reste puisqu’il s’agit du modèle le plus avancé de la série « ES », c’est-à-dire la série de desk­tops autoa­li­men­tées, porta­tives si besoin, et avec un nombre plus limité (mais encore faudrait-il défi­nir ce qu’on appelle limité) d’en­trées et de sortie…

IMG 20240621 105640Sur le papier, elle promet de bons préam­plis, des conver­tis­seurs rapides, une latence basse, et un logi­ciel très complet et facile à prendre en main, en plus de diverses options de « faci­li­ta­tion du travail », au premier rang desquelles on trouve le réglage auto­ma­tique du gain.

Voyons donc ce que cette ES-4 nous réserve, en commençant par la décrire, tout simple­ment.

Présen­ta­tion

La Quan­tum ES-4 se présente sous la forme d’une inter­face desk­top réali­sée dans un mélange à peu près égal de métal et de plas­tique, plutôt robuste et avec une bonne concep­tion de la venti­la­tion pour permettre une dissi­pa­tion correcte de la chaleur (l’in­ter­face chauffe donc assez peu).

Sur la face arrière, on trouve les entrées et les sorties suivantes (de droite à gauche) : 

  • quatre entrées micro/ligne sur prises combo XLR-Jack 6,35 mm TRS
  • deux sorties prin­ci­pales au niveau ligne, et deux sorties alter­na­tives, sur Jack 6,35 mm TRS
  • une entrée et une sortie MIDI sur jack 3,5 mm
  • deux prises USB-C, l’une pour la connexion à l’’or­di­na­teur et l’auto-alimen­ta­tion, l’autre comme prise d’ali­men­ta­tion auxi­liaire, au cas où l’in­ter­face serait utili­sée avec un appa­reil mobile, où si votre ordi­na­teur ne béné­fi­cie pas d’une prise USB-C (néces­saire pour une alimen­ta­tion suffi­sante). L’ali­men­ta­tion auxi­liaire peut-être réali­sée à l’aide d’un second ordi­na­teur, ou d’un bloc d’ali­men­ta­tion assez puis­sant et avec une sortie USB-C, bien entendu.
  • un commu­ta­teur marche/arrêt

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Sur la face avant, on trouve deux sorties casques, et deux autres entrées niveau ligne/instru­ment, qui sont connec­tées aux préam­plis 1 et 2 (donc pas utili­sables en même temps que les entrées micro 1 et 2 à l’ar­rière).

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Là, on tombe sur un petit problème : c’est très bas, serré contre la surface du bureau… Bref, on a du mal à y connec­ter et décon­nec­ter notre casque, par exemple. Mauvais point.

Sur le dessus sont réunis tous les contrôles de l’in­ter­face : 

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  • quatre boutons pour sélec­tion­ner l’en­trée à régler, surmon­tés de quatre indi­ca­teurs de niveau, en dBFS, à segments LED
  • un bouton 48 V, action­nable pour chaque entrée indé­pen­dam­ment
  • un bouton Auto­gain, action­nable pour chaque entrée indé­pen­dam­ment
  • l’en­co­deur prin­ci­pal, qui permet de régler les gains d’en­trées, les niveaux de sortie…
  • un bouton « main » et un « casque » pour sélec­tion­ner la sortie à régler
  • un indi­ca­teur (stéréo) de niveau de sortie, à segments LED
  • un bouton « Mute »

IMG 20240621 105648Le premier bon point provient, à notre sens, des contrôles sur la face supé­rieure : bien espa­cés, bien dispo­sés, bien iden­ti­fiés, ils sont faciles à mani­pu­ler et l’on prend rapi­de­ment l’in­ter­face en main. On s’est senti très vite en terrain connu. Rien à redire !

On aime égale­ment beau­coup retrou­ver l’op­tion Auto­gain direc­te­ment sur la machine : cela permet un proces­sus de travail très fluide, où le musi­cien qui s’en­re­gistre seul peut se concen­trer sur le fait de réali­ser ses prises, en ne passant pas trop de temps à mani­pu­ler son envi­ron­ne­ment soft­ware. Très pratique si l’on veut, par exemple, enre­gis­trer une série de voix en harmo­nies : on place le micro, on règle auto­ma­tique­ment le gain avant chaque prise direc­te­ment sur l’ap­pa­reil, et l’on peut se concen­trer sur la perfor­mance.

Moins réus­sie : la face arrière, où l’on est face à un cas de légère « surcharge » de l’es­pace dispo­nible, et où il se révèle parfois diffi­cile de bran­cher ou débran­cher des connec­teurs lorsque le panneau commence à être « rempli ».

On notera aussi que l’in­ter­face a abso­lu­ment besoin d’une connexion complète en USB-C pour fonc­tion­ner. Notre ordi­na­teur prin­ci­pal étant dépourvu de ce format, nous avons dû nous servir d’une alimen­ta­tion exté­rieure pour mener à bien ce test. Ce n’est pas un point néga­tif, mais un élément à garder en tête…

Entrons main­te­nant dans le logi­ciel

Logi­ciel

Dans l’en­vi­ron­ne­ment numé­rique, on retrouve l’Uni­ver­sal Control de PreSo­nus dont nous avions déjà dit le plus grand bien dans notre test de la Quan­tum HD-8 : 

UC-ImageComposé, de gauche à droite, d’abord des tranches d’en­­trées (dont la sensi­­bi­­lité micro ou ligne est auto­ma­tique­ment sélec­tion­née par la simple inser­­tion d’une fiche XLR ou Jack) puis des deux sorties, avec la possi­bi­lité, dans la section « para­­mètres » (le bouton « engre­nage » en haut à droite) de faire appa­raître les tranches de réinjec­tion (loop­back) en plus. Depuis cette même section « para­mètres », vous pouvez choi­sir les assi­­gna­­tions de fonc­­tions spéciales aux boutons de l’in­­ter­­face : qu’est-ce que l’en­­co­­deur contrôle, quel bouton sert à chan­­ger de paires d’en­­ceintes (pratique pour des compa­­ra­­tifs), quelle source est envoyée vers les casques 1 et 2, Mute ou Dim ? S’ajoutent à cela les para­­mètres du logi­­ciel : temps de main­­tient des crêtes, colo­­ra­­tion des tran­ches ; et pour finir les para­­mètres géné­­raux : contour­­ne­­ment total du mixeur (pour ne travailler qu’avec votre logi­­ciel préféré), réini­­tia­­li­­sa­­tion des para­mètres d’usine.

Pour reve­nir au mixer : sur chaque tranche on trouve un réglage de gain en entrée (réglable aussi depuis l’in­­ter­­face), avec un filtre passe-haut, l’ali­­men­­ta­­tion fantôme et, en mode micro seule­­ment, le réglage auto­­ma­­tique de gain (acces­­sible aussi depuis l’in­­ter­­face).

Préci­sons que si vous ne voulez pas garder les yeux sur l’écran, pour suivre chaque proces­sus de réglage auto­ma­tique du gain, l’en­co­deur change de couleur pour vous indiquer que le réglage est en cours (rouge) puis qu’il est terminé (vert)

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Le long de chaque tranche, on trouve ensuite un réglage de pano­­ra­­mique, les sélec­­teurs Mute et Solo, et un fader (pas contrô­­lable depuis l’in­­ter­­face, par ailleurs). Toutes les tranches sont renom­­mables en double-cliquant sur leur nom en bas, et l’on peut leur assi­gner un logo d’ins­tru­ment en cliquant sur la zone neutre sous les faders. Par défaut, l’en­­voi du signal se fait sur les sorties « Mains » (la tranche la plus à droite), mais l’on peut aussi choi­­sir d’en­­voyer un mix diffé­rent sur la paire 3/4 grâce à deux petits contrô­­leurs à glis­­sière hori­­zon­­taux, situés entre le pano­­ra­­mique et le gain de chaque tranche d’en­­trée. Cette seconde paire peut ensuite être contrô­lée à sa sortie grâce à la tranche « Retours » et son fader. De plus, le mode « Fader Flip » acces­­sible dans les para­­mètres permet de repor­­ter ces réglages d’en­­vois sur les faders des tranches : en clair, sélec­­tion­­nez les sorties 3–4, et tous vos faders d’en­­trée affi­­che­­ront le niveau d’en­­voi de ces voies vers les bus 3–4 (repro­­dui­­sant en plus précis le réglage du petit fader hori­­zon­­tal de chaque tranche). Cela permet de visua­­li­­ser le mix de chaque paire clai­­re­­ment, et d’ef­­fec­­tuer des réglages de préci­­sion.

Pour conclure ce tour de l’en­­vi­­ron­­ne­­ment numé­­rique, préci­­sons que tous les réglages effec­­tués peuvent être sauve­­gar­­dés sous le nom de « Scènes ».

On notera pour finir que le problème que nous avions noté sur la HD-8 (une seule tranche « Retours » ne permet­tait pas de visua­li­ser correc­te­ment toutes les paires de sorties simul­ta­né­ment) est natu­rel­le­ment éliminé ici, puisqu’il n’y a qu’une paire alter­na­tive. 

Bench­mark

Préci­­­sons-le d’abord, la Quan­tum ES-4 travaille dans une réso­­­lu­­­tion max de 24 bits/192 kHz. Un petit tour du côté de RTL Utility nous apprend que la latence réelle est la suivante :

Latence ES4

Afin de tester l’in­ter­face, nous avons fait un bench­mark avec notre fidèle APx515 d’Au­dio Preci­sion (lien). Comme d’ha­bi­tude, nous publions les résul­tats obte­nus en THD, rapport signal/bruit et dévia­tion des voies, pour les entrées et sorties analo­giques. Pour toutes les confi­gu­ra­tions, je règle le gain pour obte­nir le meilleur résul­tat possible.

Gain max mesuré (entre entrée micro et sortie ligne) : 74,83  dB

Plage dyna­mique mesu­rée (pondé­ra­tion A) : 110,107 dB

Commençons par les entrées ligne : 

  • Line Relative Level (1,00000 kHz)
  • Line THD+N Ratio
  • Line THD Ratio
  • Line SMPTE Distortion Product Ratio

 

Dévia­tion : ±0,076 dB

THD+N : 0,0031 % THD : 0,0030 %

Rapport signal/bruit : 99,043 dB

Distor­sion d’in­ter­mo­du­la­tion : –86,576 dB

Passons aux entrées micro (réglées avec l’Au­to­gain) : 

  • Mic Relative Level (1,00000 kHz)
  • Mic THD+N Ratio
  • Mic THD Ratio
  • Mic SMPTE Distortion Product Ratio

 

Dévia­tion : ±0,086 dB

THD+N : 0,005 % THD : 0,0049 %

Rapport signal/bruit : 101,293 dB

Distor­sion d’in­ter­mo­du­la­tion : –75,318 dB

Qu’en est-il de la sortie casque ?

  • HP Relative Level (1,00000 kHz)
  • HP THD+N Ratio
  • HP THD Ratio
  • HP SMPTE Distortion Product Ratio

 

En restant sur l’en­trée micro, qui a donné de meilleurs résul­tats…

Dévia­tion : ±0,127 dB

THD+N : 0,007 % THD : 0,006 %

Rapport signal/bruit : 98,690 dB

Distor­sion d’in­ter­mo­du­la­tion : –76,616 dB

Notre avis : 8/10

On a bien aimé cette petite desktop : des résultats très corrects à la mesure, en particulier sur l'entrée micro, et une latence très satisfaisante (comme promis par le constructeur), ce qui n'est pas toujours le cas dans cette gamme de prix. Ajoutons à cela un ensemble de fonctions utiles accessibles depuis l'interface, et par ailleurs un environnement logiciel bien conçu, simple, clair et assez complet... Mises à part les faces arrière et avant un peu mal conçues, trop chargées ou trop étroites, peu de défauts criants nous apparaissent, et l'on doit bien admettre que PreSonus nous enthousiasme sincèrement avec cette petite mais très costaude ES-4.

  • Robuste mais élégante
  • Face supérieur aérée et pourtant très complète
  • Un logiciel facile à prendre en main
  • Un réglage d'Autogain très efficace (accessible dans le logiciel ou directement sur l'interface)
  • Des résultats en latence très encourageant
  • Une face arrière un peu surchargée
  • Une face avant aux prises difficilement atteignables
Pays de fabrication : Chine

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