Sujet qui fâche : le travail au noir !
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Anonyme
Citation : Même des groupes connus se rabattent sur les rades, plus ou moins gros, mais des rades quand même...Misanthrope à la Chimère de Lille, en exemple récent...
J'habite à moins de 100 mètres de ce bar et j'y ai joué déjà deux fois
Ce bar a une programmation assez fournie. Sur Lille, c'est ZE bar metal de référence mais qui ne paie pas les groupes( peut-être les gros) mais fonctionne au PAF avec une capacité de 50 personnes dans la salle.
Donc faites le calcul, pour qu'un groupe de 5 personnes en tire au mois 80 euros par tête, le tarif d'entrée doit être de 8 euros.
Qui paie pour un concert 8 euros dans un bar? Pas moi!
les entrées dépassent jamais les 5 euros.
J'adore ce bar pourtant mais je n'y jouerais pas dans l'état actuel des choses. Je sais que le patron est de bonne foi, il est super sympa mais lui aussi doit répondre à une logique économique.
Son bar n'est plein que le week-end.
Will Zégal
Citation : Et c'est pour ça qu'un concert dans un rade, ça se fait avec trois groupes (voire plus)...Parce qu'on parle bien d'un concert, d'un plateau complet, thématique et tout et tout, de 3 fois 40 minutes, et pas d'un groupe lambda qui vient faire le juke box humain...
D'abord, ce serait bien de ne pas trop mépriser les "juke box humains" :
1- beaucoup de zicos gagnent leur vie comme ça, ce qui leur permet de poursuivre à côté de vrais projets de créations sans devoir aller pointer à l'usine ou au bureau. Je connais y compris des brutasses (notamment jazzmen) qui font aussi dans l'orchestre de bal/variété (mais pas dans les rades : plutôt des gros trucs avec gros light show, danseuses et tout le bataclan). Méprisable ? Je ne sais pas. C'est comme un artisan décorateur qui a du goût et qui va accepter un chantier kitsh parce que ça fait partie du taff.
2- beaucoup de bars programment ce genre de trucs fédérateurs parce que ça leur permet de rentabiliser le concert, ce qui leur permet de prendre plus de risques sur d'autres groupes.
Au passage, personne n'a parlé de bars "pleins aux as". Arrête de déformer les propos pour les amener à des extrêmes. Par contre, faut arrêter de croire les pauvres bars qui peuvent pas rentabiliser un salaire convenable et déclaré pour les zicos sinon "sur la tête de ma mère je bouffe ma chemise".
Pour le plateau "trois groupes obligés", désolé, mais je ne vois toujours pas. Ça me semble totalement indéfendable.
Maintenant, c'est vrai que si ce sont des groupes qui proposent 45 mn de concert... Ça fait partie des réalités du métier : quand tu joues dans un bar, t'es pas là pour une heure. Il faut être capable d'assurer toute la soirée.
Adrugan > on vit pas sur la même planète ! Peut-être aussi que j'ai la chance d'être dans une région qui ne soit pas sinistrée comme ce que vous évoquez.
Citation : A la question "vous ramenez du monde", il faut bien répondre non.
Tout à fait. C'est la réponse que j'ai fait les quelques fois (pas souvent) qu'on m'a posé la question : "non : c'est à vous d'en ramener". Nous, on a une certaine renommée, mais aucune garantie que les gens se déplaceront pour autant. C'est à l'organisateur de faire le travail et notamment la pub pour faire venir du monde.
Au passage, je m'étonne des témoignage disant qu'en jouant dans les bars, certains groupes se tapent tout l'affichage, le tractage et tout. Dans ces conditions, avec des tels organisateurs, je plussoie au propos "Les débits de boisson ne constituent pas un terrain sérieux pour assoir une activité professionnelle durable." Sauf que je virerai carrément le "durable".
Un organisateur qui paye mal, au noir et qui en plus ne fait pas la pub, c'est pas un organisateur. C'est un branleur. Ce même genre de branleur qui choisira le groupe à passer d'abord sur ce qu'il lui coûte (ou pas) plutôt que sur la qualité. Je vais pas travailler avec des gens comme ça.
Faut pas s'étonner après ça que ces lieux vivotent ou se cassent la gueule. Par chez moi, sans que ce soit le Nirvana, les bars qui font des concerts travaillent de façon professionnelles. Ils sont carrés côté déclarations, mais savent également bien choisir les groupes en fonction de leur établissement (ce qui assure le plein même si le groupe n'est pas connu), assurer la pub pour que les gens viennent et tout.
Non, il ne gagnent pas forcément du fric sur un concert. Mais ils en perdent rarement et ça assure une réputation au bar ce qui en fait une opération rentable sur la durée.
Citation : Je sais que le patron est de bonne foi, il est super sympa mais lui aussi doit répondre à une logique économique.
Son bar n'est plein que le week-end.
Mes fesses pour la bonne foi. "Super sympa" ? Oui. Etre sympa n'a jamais prouvé l'honnêteté ou la bonne foi : le margoulin qui t'embrouille est toujours super sympa. Sinon ça marche pas.
Chez moi aussi les bars ne sont pleins que le week-end. Ce qui ne les empêche pas de faire des concerts avec des conditions correctes. Pas formidables, mais correctes.
Au final, il y une chose que j'ai du mal à comprendre dans la logique des défenseurs du travail au noir.
Ou ce sont des libéraux de droite qui estiment que les systèmes de charges sociales sont une plaie et que tout doit venir du marché auquel cas je ne comprends pas les récriminations sur le fait que le marché ne les accepte pas ou ne leur permet pas de vivre.
Ou ce sont des gens plutôt de gauche à la fibre sociale qui estiment qu'il faut subventionner notamment la culture et qu'il est bon d'avoir des systèmes de protection sociale auquel cas je ne comprends pas qu'on justifie un système qui nuit à la pérennité de cette protection sociale et qu'on refuse d'y contribuer.
Désolé d'être un peu violent, mais la seule logique que je vois à la défense du travail au noir, c'est "ma gueule d'abord, le reste je m'en fous".
Personnellement, malgré tous les problèmes que ça pose (et que je ne nie pas), je ne suis pas d'accord pour justifier le noir. Pour moi, il faut lutter contre ses causes. Notamment à travers une prise de conscience des organisateurs, mais s'il le faut, d'une répression.
lohworm
Citation : D'abord, ce serait bien de ne pas trop mépriser les "juke box humains"
Déjà, je ne méprise personne, même si l'expression est volontairement provocante pour faire réagir sur le fait, qui est visiblement pas mal passé à la trappe finalement, que nous sommes en présence de deux approches différentes de la prestation avec deux finalités également différentes : gagner sa vie avec des prestations d'animation monnayées dignement pour l'un, gagner de la notoriété et enrichir un CV en vue d'un hypothétique lendemain qui chante ensuite, pour l'autre...
Hors sujet : Par contre, veux-tu que je te ressorte tout le mépris et la condescendance gentillement distillés dans toutes les pages qui précèdent sur les groupes en devenir qui jouent leurs compos dans les bars (donc forcément des losers) pour faire connaitre et vendre leur production et leur nom (et non pas leur prestation à la différence des zicos pros animateurs de lieux) ?
Par ailleurs, la suite de ton argumentaire indique très bien qu'au final, nous parlons certes des mêmes lieux, les bars, mais pas du même métier, entre un animateur professionnel (le politiquement correct pour juke-box humain) qui va assurer 3 ou 4 sets d'une heure de reprises fédératrices, et un groupe en devenir qui propose ses compos à des gens qui ne les connaissent pas a priori et qu'il faut convaincre de regarder autre chose que leur sous-bock (si ils ne fuient pas c'est déjà ça de gagné ;-) )...
ceci est un trait d'humour, pas une marque de mépris pour les spectateurs je le dis avant qu'on me tombe encore dessus
Citation : Pour le plateau "trois groupes obligés", désolé, mais je ne vois toujours pas. Ça me semble totalement indéfendable.
c'est parce que tu n'as pas encore admis le fait que les bars remplacent désormais les salles (MJC et autres) qui soit n'assument plus leur rôle (abandon du travail de découverte au profit de grosse tetes d'affiche) soit ne peuvent faire face, avec leurs moyens qui vont en se réduisant, à l'énorme demande qui va croissante...
Dans le 95, il y 13 lieux identifiés...Et dans le 95, du monde il y en a, c'est dense par ici...http://combo95.org/reseaumembres.htm...Ils ne programment pas des événements toutes les semaines...Certains ont clairement des ambitions autre que la découverte...Et il faut ventiler ça sur tous les styles disponibles...Et ça pour plusieurs centaines de groupes actifs recensés sur le seul 95...Et il faut aussi accueillir les groupes des autres départements...
Alors pour faire face à cette pénurie de dates dans des lieux comme ceux-ci, les groupes se rabattent sur les bars (qui vont en se raréfiant en RP, au passage...) et y organisent eux-memes, ou avec des assos de passionnés, des concerts, pas des mises en ambiance musicale (dit sans mépris, hein...), avec une première partie locale qui va assurer le flyage et la promo locale et ramener ses potes, une seconde première partie avec un peu de notoriété, et une tete d'affiche soit un peu plus connue, soit celle qui a dégotté (comprendre organisé) le plan avec le bar et qui a invité les deux autres...
Il y a même des affiches encore plus grosses, façons mini-festival...de 4 à 5 groupes...Et être à plusieurs groupes permet aussi de limiter les frais (nbre de véhicule nécessaire, essence, peages) en partageant le matos : un tel amène la batterie, l'autre les baffles guitares; l'autre l'ampli basse...
Après plusieurs formules : soit le bar défraie par exemple de 50 à 150 euros par groupe, soit les groupes se partagent les entrées, sachant qu'à 5 ou 10 euros grand max l'entrée et avec la contenance moyenne d'un bar, ça ne fera pas de toutes façons pas lourd...
De toutes façons, je me demande si tout ça c'est pas quelque part un héritage de l'esprit punk : DIY, tout à l'arrache, et en dehors du système parce que le système n'est pas en mesure d'apporter une réponse satisfaisante...
Je le redis, mais faites le : allez donc mesurer l'étendue de la chose en allant sur les forums d'annonce de dates de VS-WEBZINE.COM par exemple...Lisez les flyers virtuels postés dans les threads, recensez les lieux, les tarifs, les progs...C'est édifiant...
Mêmes des groupes étrangers réputés se trouvent à faire des dates voire des tournées dans ce genre d'endroit, je l'invente pas, et je ne trouve pas ça bien, c'est un constat : il n'y a plus assez de lieux, plus assez d'argent dans les salles et les institutionnels pour faire face à la demande...
Du coup, ceux-ci font des choix, et il font le choix de faire plaisir aux élus qui subventionnent leurs activités (tout en révant d'ailleurs de ne plus avoir à le faire) en essayant de jouer la carte de la rentabilité...Donc exit les prises de risque et bienvenue les tetes d'affiches à l'envergure nationale...
Citation : Maintenant, c'est vrai que si ce sont des groupes qui proposent 45 mn de concert... Ça fait partie des réalités du métier : quand tu joues dans un bar, t'es pas là pour une heure. Il faut être capable d'assurer toute la soirée.
Ce n'est justement pas le même métier !
A part Dream Theater qui fait des sets de deux fois deux heures, quand tu vas voir un concert au Zénith, tu vas pas voir Radiohead, Slipknot ou qui tu veux te faire 3 sets d'une heure chacun de reprises entrecoupés d'entracte, si ? Tu viens voir le groupe interpréter ses compos, dans un set d'un heure à deux heures max...Hé ben là, c'est pareil, en modèle réduit ;-)
Déjà, avec 45 minutes de compos inconnues des spectateurs, on frôle leur seuil de tolérance et de concentration soutenue en continu (et j'ai d'ailleurs le même, 45 min quand je découvre, c'est bien, plus cela peut être trop)...D'ailleurs, les reprises en rappel ont toujours un franc succès...
Citation : C'est à l'organisateur de faire le travail et notamment la pub pour faire venir du monde.
Mais là aussi, c'est pareil, c'était comme ça avant ! Maintenant de plus en plus, les organisateurs partagent avec les groupes le soin de flyer et mieux (non pire) encore, de s'occuper de réaliser des préventes ! Et le groupe sera...rémunéré, heu non...défrayé heu non plus...le groupe aura un petit quelque chose proportionnelle aux préventes réalisées !
Et ça c'est le fait de petites assos qui de toutes façons galèrent pour boucler leur budget de location de la salle, de la sono, d'impression/photocopiage des flyers etc...pour organiser des concerts à 5 euros l'entrée où tu auras 20 personnes...
Mais en faisant ça comme ça, ils conservent une petite marge de manoeuvre qui leur permet d'organiser souvent des dates, pas juste deux par an...Et parfois de faire venir un plus gros poisson, j'imagine selon ses conditions cette fois-ci, et tant mieux pour les groupes qui pourront en faire la première partie ce jour là, ils auront une bien meilleure exposition, et une belle date sur le CV : une première partie valorisante est un plus pour se vendre plus cher après...
A un tout autre niveau, faire la première partie de Metallica à Arras, ça s'achète cher à ce qu'on m'a dit (et ça m'étonne pas du tout), ce n'est pas offert...
Citation : Par chez moi, sans que ce soit le Nirvana, les bars qui font des concerts travaillent de façon professionnelles. Ils sont carrés côté déclarations,
je ne te demande pas ton adresse, ni la liste des lieux, mais tout en sachant, sauf erreur de ma part, que c'est Bretagne, c'est quel coin de la Bretagne que j'aille tenter ma chance auprès d'eux ?
la poule
Personnellement je ne bouge pas trop de mon coin (le sud). Mon rayon d'action c'est réduit à mon département voire les départements limitrophes. Et donc je n'irai certainement jamais jouer en Bretagne.
Tout ça pour dire qu'il semble, à te lire, qu'en Bretagne les conditions y seraient plus conformes à la règle. Je m'en réjouis pour les groupes qui s'y produisent. Et que, justement, la qualité et la fréquentation par le public des lieux de concerts soient d'autant plus satisfaisantes que les choses s'y font à priori dans la légalité.
Pour moi c'est une info encourageante qui vaut son pesant d'or quand même!
Moi j'y vois une relation de cause à effet et c'est la preuve que c'est possible quand même!
Pourvu que ce cancer ne vous gagne pas vous aussi!
J'aimerais bien savoir comment ça se passe ailleurs.
Apparemment pour la Région Parisienne ça n'a pas l'air d'être le pied!
D'ailleurs je parlerai de mon expérience à moi qui présente au moins cette caractéristique de pouvoir raconter 38 années sur les planches( si ça peut servir):
A 54 ans me voilà donc musicien depuis 38 ans.
Après deux ou trois ans de groupes à hurler dans les "boums" de l'époque j'ai poursuivi en faisant du bal et des reprises ( à tort ou à raison....à l'époque c'était le circuit cf Cabrel et d'autres ).
Pendant les 20 années qui ont suivi j'ai partagé la scène avec des grandes formations. Par le nombre de musiciens ( il n'y avait de machines à l'époque) et par la qualité (une à deux répétitions par semaine).
Bref! Je me suis toujours vraiment régalé à faire ce que je faisais.
Et puis les problèmes ont commencé:
Je dirai vers les années 1988, les magouilles se sont fait jour.
Pour avoir de grosses Assedic les gars ont commencé à ne vouloir déclarer que le minimum de dates en favorisant la hauteur des cachets. ça a été le tout début du merdier. Je ne rentrerai pas dans le détail des prossessus (déjà que je suis long!).
Les cerveaux qui ont conçu ces calculs n'ont rien compris à la nature humaine car ils n'ont même pas pensé à concevoir les contrôles qui devaient accompagner ces mesures.
Cette grave erreur de conception, a été "le pousse au crime de trop. Celà a aspiré vers les métiers du spectacle ceux qui ne s'y seraient pas précipités sans cela. Les prétendants à l'intermittence a augmenté chaque année sans équivalent dans les autres secteurs professionnels. Certains qui ont cru à cet eldorado ont même quitté leur métier pour grossir les rangs.
Résultat > une distortion immédiate de l'offre et la demande et une dévaluation constante des tarifs et des conditions de travail.
Vers 1995 L'OREC LR (Observatoire Regional de l'Emploi Culturel en Languedoc Roussillon) mis en place par les syndicats professionnels rendait compte de l'évolution déjà alarmante et alertait comme il pouvait contre les conséquences prévisibles. On a inventé le GUSO système pilote en Pyrennées qui sera appliqué très rapidement à la France entière.
La simplification qu'offrait le GUSO a été un véritable progrès pour la régulation de ce marché de l'emploi en simplifiant au maximum les formalités de l'employeur.
Mais le mal avait déjà bien trop progréssé et lorsque, une paires d'années plus tard, l'UNEDIC a rendu sa copie les premières mesures de rétortions ne se sont pas fait attendre.
En 2003 les réaction des professionnels à bout des mesures de rétortions du gouvernement Chirac n'ont pas suffi. La cible est restée la même: l'intermittent dont fallait réduire le nombre par tous les moyens.
Ce n'est qu'en 2005 qu'en ciblant des secteurs définis comme "prioritaires" (le spectacle, le bâtiment, l'hotellerie....et autres ) que les services chargés du contrôles du travail illégal forment enfin des contrôleurs.
Ils se décident à bosser et se réjouissent du travail bien fait par le bilan (dont j'ai mis le lien quelques messages plus haut).
C'est vraiment pas trop tôt!
Mais tout ça est quand même vraiment minable.
Car le mal est bel et bien fait.
Les syndicats voient leurs effectifs fondre et il sera vraiment trop tard pour pleurer si on ne réagit pas vite!
De fait les gens ont trop pris l'habitude de penser égoïstement:
C'est "Moi" "Moi" "Moi"! "Moi d'abord! " Ma réussite! "Je réussirais quite à casser les prix!" Quite à marcher sur la tête de mes semblables, quite à à envahir la Bretagne. (Ouuuuuuuh! ....ça va pas passer ça!)
"Je suis génial MOI mais on ne ME reconnait pas! Alors j'explique que le Black c'est normal que ça a toujours été, qu'on ne peut lutter ni contre le black ni contre les chintoks et patati et patata! Le jeune groupe qui veut être reconnu dit cela.
Le retraité qui a toujours cotisé (faut dire qu'il n'avait pas le choix!) et qui voit pas pourquoi maintenant il cotiserait (vu qu'en passant par son asso à la con il voit bien qu'il a le choix) et vu puisqu'il touche sa retraite (et c'est tant mieux). Lui aussi il dit cela! MOI MOI MOI !
Et au diable le droit des autres!
C'est pour ces raisons que ce qui se joue au moment de la négociation d'un contrat va bien au delà des seuls intérêts particuliers (du groupe, du retraité et du taulier) et que leurs arguments participent à la casse du Code du Travail qu'on ne pleurera jamais assez quand il aura disparu.
La règle c'est la règle. point!
Le Code du Travail devrait être érigé respecté comme les Menhirs de Bretagne. Mais maintenant tant qu'il est encore vivant! Et ne pas attendre que ce soit un chef d'oeuvre en péril qu'il faille restaurer comme on l'a fait du Château de Versaille.
Le travail, cette perle de l'organisation humaine s'organise autour d'une règle du jeu qui mérite le respect.
Ce n'est pas la règle qui doit s'adapter au marché dérégulé. C'est la règle qui doit reprendre la main et partout!
Mais le plus grâve c'est que l'État lui même, par sa défaillance, incite la jungle (qui déteste le vide) à prospérer.
Vive la Bretagne donc !
Qu'elle se réjouisse d'avoir su conserver la qualité de ses musiciens. Qui sait, peut être grâce au maintient d'une relative honnêteté dans les rapports organisateurs / artistes. Pourvu que ça dure!
Bretons, vous qui avez resisté à César dites bien à Idefix d'aboyer à ces hordes bridées qui menacent.
Préparez la potion en quantité! Car le monde change...et pas en bien!
Aleeeeeeerte !
Bon! Il faut que je consulte moi !
En attendant je vais me faire une crèpe !
lohworm

Hors sujet : Sinon Will, nous serons le 06/12 à Rennes, au barock, je ne sais pas si c'est ton coin, je ne sais pas si tu seras libre, mais tu es le bienvenu, tu pourras juger sur pièce...
PierreGP
Personne ne peut se satisfaire d'une situation lorsque dans une région, 80 % des concerts en bar se font au black, le reste sur présentation de facture et magouillage ou non derrière.
Je pense en revanche que le rappel à la loi et des contrôles accrus n'aboutiront pas à une situation plus heureuse pour les groupes/artistes qui fréquentent les bars par envie, accident, résignation ou nécessité, qu'ils soient en apprentissage, en développement, survie, ou pro.
Déjà car la réglementation ne peut pas s'appliquer sous réserve d'inventaire.
Les tenanciers de troquet ne sont pas armés pour faire le métier d'organisateur de spectacle parce que les lieux qu'ils tiennent ne sont pas par essence adaptés pour répondre à la réglo du spectacle vivant. Par ailleurs chez ces mecs la, la culture du "je vais pas me faire chier" est souvent ancrée jusqu'à la moelle.
Pas grand chose de légal à en tirer, les grenouilles magouilleuses ne se transforment pas en princesse administratives par le baiser de la loi.
S'ils sont appelés à se responsabiliser par un moyen répressif, cette activité accessoire cessera.
Mais vaut ptêt mieux que le nombre d'endroits diminue et s'assainisse au profit de peu d'endroits carrés, c'est l'argument développé par Will je crois.
Immanquablement, les plus armés des tenanciers, ceux qui ont pris conscience de leur responsabilité, en général des cafés concerts de plus grande envergure faisant vitrine avec la musique, utiliseront des moyens juridiques vaseux pour se dégager de leurs obligations et se calquer sur le fonctionnement des salles privées en faisant de la loc.
Le reste du temps, ces mêmes gars produiront des artistes de renommée nationale qu'ils iront chercher pour pas cher et ceci concourt au nivellement collectif par le bas.
Pour étayer sur la loc, nous avons fait une orga dans un café-concert la pratiquant (région Rhône Alpes), le patron de l'établissement a poussé la logique jusqu'à nous acheter 9 places pour lui et ses potes afin d'assister au concert, ceci par correction pour nous mais certainement par cohérence afin de ne pas être emmerdé en cas de litige sur sa (non) qualité d'organisateur.
On peut lutter efficacement et apporter une pierre à l'édifice en discutant avec les élus locaux qui financent des structures de diffusion.
Ces lieux ont la capacité administrative et financière d'accueillir les groupes locaux correctement. Dans notre région, j'ai l'impression que les conditions sont réunies pour que ça commence à changer favorablement.
La baisse des recettes fiscales qui entraine une révision à la baisse des budgets culture peut paradoxalement avoir une incidence positive sur la scène locale.
Les élus commencent à prendre acte que les programmateurs locaux se branlent un peu en payant des contrats de cession, des restos, des hôtels pour des pointures qui font 71,2 entrées dans des jauges 200.
En discutant avec des élus pas plus tard qu'hier soir, les gens se retrouvent sur l'idée quelque peu démago je l'accorde qu'il vaut ptet mieux payer 5 groupes d'émanation locale 750 euros chaque, contrat à l'appui plutot que d'éponger le bouillon d'une pointure venant du diable vauvert au prix catalogue avec son rider outrancier.
la poule
Citation : les grenouilles magouilleuses ne se transforment pas en princesse administratives par le baiser de la loi.
Ni eux ni personne ici bas hélas, c'est la nature humaine.Citation : Je pense en revanche que le rappel à la loi et des contrôles accrus n'aboutiront pas à une situation plus heureuse .....
Et bien, moi je pense le contraire. Sans controle les sociétés de télévision ont perverti l'intermittence.(mais il n'y a pas qu'elles). Il ne faut pas transiger avec le Code du Travail. Pas nous! C'est notre survie à nous qui se joue! Eux les petits malins au gros requins ils s'adapteront. Pour l'instant les victimes c'est nous. C'est pas eux!
Ne vous inquiétez pas leur bierre ils la vendront! Ne soyez pas dupes!
En argumentant sur la fragilité des petits lieux et/ou des petits groupes, la crise économique, la mondialisation ou ceci ou cela. C'est par petite concession à la règle, par petit bout, ligne par ligne, paragraphe par paragraphe, de refonte en réécriture du Code du travail sous couvert adaptation au monde prétendument moderne que nous allons nous perdre.
Méfions nous, c'est très sérieux.
Pour moi, le Code du Travail c'est comme les Droits de l'Homme. C'est une victoire du vivre ensemble contre la barbarie du chacun pour soi.
Il a une valeur universelle.
Pour revenir à nos moutons: Ce que je demande c'est que le minimum prévu par ce Code, le SMIC, soit versé aux musiciens comme à n'importe quel travailleur parce que dans l'espace marchand un musicien est un travailleur. C'est la règle. point. Il ne faut pas transiger ni pour le musicien ni pour le technicien ni pour personne.
Le SMIC est un minimum, c'est la Loi, c'est écrit et ça vaut pour tout le monde pour les vendeurs de bierre et pour les petits groupes.
Il ne faut pas transiger. Et ça mérite qu'on envoie la troupe !
C'est notre bien commun. Surtout à l'heure de la mondialisation.
Non mais !
lohworm
Citation : Eux les petits malins au gros requins ils s'adapteront
oui, tout à fait :
Citation : S'ils sont appelés à se responsabiliser par un moyen répressif, cette activité accessoire cessera.
et donc
Citation : Pour l'instant les victimes c'est nous. C'est pas eux!
ne sera résolu en rien...Le ménage sera fait, oui, par le vide...
Citation : A 54 ans me voilà donc musicien depuis 38 ans. (...)De fait les gens ont trop pris l'habitude de penser égoïstement
ta guerre à coup d'arme de destruction massive, pour sauvegarder ta situation initiée il y a longtemps dans des circonstances totalement différentes de la situation actuelle (rien que la crise du disque, déjà, ça change la donne en amenant beaucoup d'artiste à se rabattre sur le live à tout prix) risque fort de laisser un champ de bataille désert pour ceux qui viendront après...Après moi le déluge...C'est ça ton projet ?
personne ne conteste le problème, ce sont les moyens pour le résoudre qui posent débat...
Sans compter que tu ne pourras jamais convaincre qui que ce soit de payer la même chose un musicien pro (en duo, trio ou orchestre) qui vient animer une soirée (donc les gens viennent pour l'animation, pas nécessairement pour lui, il reste interchangeable avec un autre zicos fournissant la même qualité de presta) et un groupe de zicos qui vient avec ses compos, et à qui on a demandé de venir pour cela expressément, et probablement pas de public propre (surtout lorsque le groupe se produit loin de sa région d'origine)...
Moi aussi, je peux sortir des analogies inadaptées mais qui peuvent fixer un peu les idées :
c'est comme un peintre qui peint des fresques (de qualité) sur commande, il peint (avec professionalisme) ce qu'on lui dit de peindre et vend sa prestation de manière tarifée et convenue à l'avance, et un peintre qui peint ce qu'il sort de lui-même, qui expose ses toiles dans des galeries (peut-être même qu'il paye pour exposer ses toiles !) en espérant en vendre une, un jour, sans être sûr que ça va arriver parce que peut-être cela ne touchera personne...
Les peintres "sur commande" se regroupent-ils pour exiger la fermeture des galeries d'art au motif que les galeries ne payent pas les peintres qui y exposent, et que les peintres qui y exposent cassent leur marché à exposer gratuitement ?
(je me suis excusé d'avance pour le fait que l'analogie n'est pas pile poil en phase avec ce qui se passe avec la musique...mais c'est pour illustrer l'idée de fond)
Show Time
Citation : Et bien, moi je pense le contraire. Sans controle les sociétés de télévision ont perverti l'intermittence.(mais il n'y a pas qu'elles).
100 % d'accord, en rajoutant que même s'il n'y pas que les sociétés de prod à magouiller, elles sont les plus fautives , et cela pour 2 raisons principales: 1/ elles ont largement de quoi payer leurs employés légalement. et 2/ Le nombre de pseudos-intermittents travaillant pour ces sociétés de prod est impressionnant.
Le coeur de la pervertion du système est bien là.
Parce que même si ça magouille ça ou là dans les bars, cela reste du pipi de chat comparé à ces sociétés de prod TV.
lohworm
Hors sujet : on va peut-être éviter de partir sur la télé...
la poule
Citation : ta guerre à coup d'arme de destruction massive, pour sauvegarder ta situation initiée il y a longtemps dans des circonstances totalement différentes de la situation actuelle
Comprends que je ne mène pas ma guerre pour sauver ma situation.
A dessein tu inverses les rôles.
Ma guerre va au delà de mon cas personnel.
Je ne parle que de respecter une règle du jeu commune, pas la mienne.
Le déficit de contrôle a conduit à des dérives dans tous les milieux: Celui des bars à bière (hôtellerie cafetiers restauration) mais aussi dans les autres secteurs dits "prioritaires" (confection, bâtiment etc....)
Faire respecter la règle du jeu du Code du Travail dans le bâtiment, la confection, la télé et, pour ce qui nous concerne, les bars à bière, permettra à ceux qui s'y conforment de vivre dans le cadre d'une saine concurrence basée sur la qualité.
Sinon c'est la mafia.
Faut il accepter l'exploitation de l'homme par l'homme où des chinois clandestins sont réduits à l'esclavage par d'autres chinois?
Et dans le bâtiment? La mafia là aussi emporte des marchés publics en soustraitant à des société qui recourent à la main d'oeuvre clandestine.
Ne faut il pas mener une guerre de destruction massive pour sauver l'emploi décent et en finir avec la concurrence déloyale qui cancerise notre société.
Je pense que tout cela t'échappe.
L'important c'est qu'on reconnaisse TA musique et tous les moyens sont bons puisque "la situation actuelle" est ton crédo, TA Loi !
Même d'aller jouer en Bretagne où la relation organisateur/musicien te semble visiblement plus enviable!
Je serais curieux de connaitre ta stratégie pour pénétrer la place!
La qualité de ta production devra être convaincante!
phoenix (was acapela)
Perso, je trouve que les groupes comme celui de lohworm ne sont pas les plus représentatifs de la plaie qu'est le travail au noir. Je trouve que ce n'est pas le groupe de musique *très* spécialisée, qui va faire quoi ? 10, 15 concerts par an (c'est un exemple, hein, lohworm ,je sais pas combien de dates vous faites) à 100 € la date peuvent être responsable du gouffre entre travail au noir et travail déclaré.
Pas plus que... pour reprendre l'exemple du bâtiment, le pote qui va faire un peu de bricolage (refaire des peintures, poser du papier peint) chez un autre pote devrait avoir obligatoirement une rémunération (style CESU).
En effet, tous les groupes qui font de la création ont, à leurs débuts, fait des dates de merde dans des bouges. Personne ne le nie.
Le problème, c'est quand des groupes se prétendent pro, et font des dates qu'ils vendent comme pro, c'est à dire d'un certain budget, mais vraiment amoindri parce qu'il n'y a pas de déclaration ni de salaires derrière. Comme le disait Will, il y a un moment où dans l'évolution de son groupe, il faut savoir se poser des questions.
Pour continuer sur l'exemple du bricolage chez le pote... à partir du moment où le pote fait payer la peinture ou la colle à papier peint, ok. Ok même pour qu'il se fasse payer un resto pour service rendu. A partir du moment où le pote va demander du fric "pour faire le taff", c'est là que je pense, la limite est franchie, et ce, quand bien même le bricoleur va arguer qu'il doit rentabiliser l'achat de ses pinceaux et autres cutters.
Ca reste une activité de loisir, alors dans ce cas, tant mieux si le bricoleur se fait rembourser ses frais, mais, ça, c'est du vrai bonus. Les gens qui ont des activités de loisirs comme le sport PAIENT pour pratiquer ce loisir (inscription au club, achat de tenues de sport, entretien du matériel, etc) et ça ne leur rapporte rien.
Au niveau de la musique, les mecs qui jouent au noir sous prétexte qu'il faut payer la guitare, la sono et les éclairages, eh ben je suis désolée, ça ne prend pas avec moi, parce que je pars du principe que, vu que c'est un loisir/passion, de toute façon, ce matos, ils l'auraient acheté !
Probablement, s'ils ne jouaient véritablement que pour le plaisir, ils auraient acheté du matos moins performant. Mais là, on se retrouve borderline, précisément parce qu'ils vont se pointer avec le même matos que le vrai pro, sauf que pour eux, black aidant, ils rentabiliseront plus rapidement. Et c'est là que c'est pas normal.
J'aime beaucoup l'exemple de lohworm sur les arts graphiques :
Citation : Moi aussi, je peux sortir des analogies inadaptées mais qui peuvent fixer un peu les idées :
c'est comme un peintre qui peint des fresques (de qualité) sur commande, il peint (avec professionalisme) ce qu'on lui dit de peindre et vend sa prestation de manière tarifée et convenue à l'avance, et un peintre qui peint ce qu'il sort de lui-même, qui expose ses toiles dans des galeries (peut-être même qu'il paye pour exposer ses toiles !) en espérant en vendre une, un jour, sans être sûr que ça va arriver parce que peut-être cela ne touchera personne...
Les peintres "sur commande" se regroupent-ils pour exiger la fermeture des galeries d'art au motif que les galeries ne payent pas les peintres qui y exposent, et que les peintres qui y exposent cassent leur marché à exposer gratuitement ?
Effectivement, l'analogie ne colle pas pile-poil, mais moi, elle m'inspire beaucoup ! :P
Prenons le peintre qui fait ses créations propres, qu'on peut comparer au groupe qui joue ses compos.
Puis le peintre qui va faire des repro. D'une certaine manière, il crée également, puisqu'il met "sa patte" sur la fresque. On peut comparer à un groupe de reprises (à noter que certains organisateurs aiment faire venir QUE certains groupes, par les choix des morceaux, la dimension humaine des musiciens, etc).
Là où la comparaison ne colle pas, c'est au niveau des galeries d'art. Elles n'exposent QUE des créations. Donc les artistes qui font des repros n'ont pas (ou quasiment pas) accès à ce mode de diffusion. Tout est très sectorisé, simplement parce que... contrairement au mec du bar qui s'improvise programmateur, être responsable d'une galerie d'art exige un minimum de connaissances.
Les peintres créateurs sur commande n'ont par ailleurs aucune crainte à avoir de ceux exposant dans les galeries : ils sont mieux lotis, puisqu'ils créent... sur commande, c'est à dire que leur oeuvre n'est même pas crée qu'elle est déjà achetée ;)
En tout cas, l'artiste plastique qui va exposer ou bosser sur commande, quel que soit le type d'oeuvre (création pure ou repro) verra à un moment où à un autre son oeuvre se vendre. Pour continuer l'analogie, on va rester sur la galerie d'art (comparée au bar). Dès lors que la toile se vend, oui, la galerie va prendre un pourcentage (entretien des lieux, frais de vernissage, etc) et même peut-être demander à l'artiste de participer aux frais en amont. il faut quand même préciser que la galerie ne vend pas de bière aux gens qui viennent regarder les toiles...
Et, quand la toile est vendue, la galerie répertorie, déclare, bref, au final, l'artiste PAIE ses charges : l'argent du tableau ne lui revient pas cash.
Eh ben dans le bar, si, voilà !
Pour continuer dans l'analogie (quand je disais que ça m'inspirait !!), transposons les arts graphiques à la musique dans les bars. Le fait que le bar expose des oeuvres sur ses murs va, pour peu qu'il fasse de la pub, amener du monde, donc conférer une plus-value COMMERCIALE à son lieu ; comprenez... si un jour un des créateurs devient célèbre !
Et ça, c'est indéniable, cette histoire de plus-value. Pour aider à comprendre, imaginez le bar avec des peintures, des sculptures, à vendre. Tout de suite, ça donne un côté branché, voire bobo selon le type d'oeuvres exposées.
A côté de ça, imaginez le bar qui fait sa déco avec des miroirs estampillés <marque de Whisky> et autres affiches <marque de bière> Hé ben ça sera le bar le plus banal, classique.
Pour la musique, c'est pareil. Le bar qui organise des concerts acquiert une plus-value commerciale, bien plus que celui qui laisse la radio tourner ou met un juke-box dans un coin.
Imaginez le bar à concert où vous vous pointez avec juste un CD (la démo !) et vous la mettez dans la platine. Vous allez vous faire jeter parce que le mec, il tient à sa plus-value, et ce, qu'il soit passionné ou non de musique.
Alors les groupes qui "débutent" (je dis ça sans jugement de valeur), ok qu'il jouent pour pas grand chose, mais à bien y regarder : allez jouer dans la rue, vous vous ferez plus de thune, et la plus-value, elle ne sera que pour vous !!
Pire : les bars qui font jouer "au chapeau" : mais rendez-vous compte que vous faites la manche, là ! et le fric que vos potes sont obligés de dépenser en bière chez le bistrotier, ils pourraient vous le donner direct.
Le mec du bar, il ne fait pas la manche, lui, il ne les offre pas, les demi. Il y a un gouffre entre les deux attitudes : on est chez les Thénardier, là
Et, pire du pire, le coup des entrées payantes... il n'y a pas de billetterie, rien. En cas de contrôle, qu'est-ce qui se passe ? le mec du bar va tout de suite dire que c'est le groupe qui organise, pas lui (puisque le groupe va récupérer la recette) et au final, qui va être emmerdé par le fisc, la SACEM et tout le toutim ? c'est pas lui, c'est le groupe.
Alors, d'une manière comme d'une autre, c'est tout bénef pour qui ?
Will Zégal
Citation : nous sommes en présence de deux approches différentes de la prestation avec deux finalités également différentes : gagner sa vie avec des prestations d'animation monnayées dignement pour l'un, gagner de la notoriété et enrichir un CV en vue d'un hypothétique lendemain qui chante ensuite, pour l'autre...
Tout à fait. Mais elles ne sont pas forcément antinomiques.
Citation : j'ai poursuivi en faisant du bal et des reprises ( à tort ou à raison....à l'époque c'était le circuit cf Cabrel et d'autres).
Je te livre au passage ma propre expérience de groupe de reprises réarrangées deux guitares deux voix (plutôt cabaret délire, puisque pas de musique à danser). Quand j'avais monté ce truc, j'étais loin de la scène, et même de la musique depuis longtemps : mes activités professionnelles n'avaient rien à voir et comme j'avais déménagé, je n'avais aucun tissus relationnel dans le milieu. Mon idée a été, avec un spectacle pas trop long à monter (quelques mois de travail intensif tout de même) et facile à "vendre" :
- de reprendre rapidement pied sur scène
- d'engranger assez rapidement des dates pour en vivre et pouvoir donc ne me consacrer qu'à la musique
- de me faire un carnet d'adresse de lieux de concerts
- de me faire connaître personnellement de ces lieux
Tous ces objectifs se sont remplis. Ce qui m'a permis de revenir jouer dans la plupart des lieux où j'étais auparavant passé avec des projets aussi différents qu'un mélange percus africaines et machines ou sets 100% électros.
Comme le disait La Poule, le "baloche" a longtemps été un passage "naturel" des musiciens professionnels. Certains n'en sont jamais sortis, mais beaucoup de pros sont passés par là (ou le piano bar) et y ont appris le métier. Aujourd'hui, ces pratiques musicales, beaucoup de "créateurs" les regardent avec mépris et condescendance (ce qui mériterait une autre discussion).
Ils sont donc coincés entre une sorte de snobisme genre "je ne me prostitue pas à faire ce genre de trucs, je suis un Créateur, môa" et l'amertume de ne pas réussir à vivre de leur création.
Et ils vivent ça comme le signe d'un système vérolé ou comme une injustice.
D'abord, il y a toujours eu énormément de gens bons avec de bonnes critiques qui n'ont jamais réussi à en vivre. Combien de zicos, y compris ayant eu les honneurs de grands festivals, de grandes salles ou de médias importants sont restés profs ou électriciens à la RATP ? Ou le sont vite redevenus après un succès plus ou moins éphémère ?
Je comprends qu'on n'ait pas envie de faire du baluche (mais il n'y a pas que ça). Dans mon duo, je ne faisais que la musique que j'aimais et j'aurais arrêté la zique plutôt que d'aller jouer alexandrie alexandra sous un scan automatique. Mais dans tous les métiers, il y a des choses fun et d'autres moins. Si on n'est pas prêt à faire ces choses moins fun, il faut arrêter le métier, quel qu'il soit.
On dirait donc que certains vivent ça comme une injustice. Comme s'il suffisait de faire de la "bonne zique" et de suer sur scène pour être reconnu et surtout en vivre !
Pourtant, chez beaucoup de ceux que j'ai l'occasion de côtoyer d'un peu près, je vois un manque de professionnalisme, notamment sur scène. Un manque de professionnalisme aussi dans la façon de travailler hors de la stricte question musicale qui est pourtant loin d'être négligeable. Déjà, le métier est dur pour les pros aguerris, alors pour les débutants...
J'aimerais savoir combien de temps ces groupes qui se veulent professionnels consacrent par semaine à leur activité. Combien d'heures de répétitions, combien de jours consacrés à la recherches de dates, à la communication du groupe, etc. Pour beaucoup, on est très, très loin d'un quart de temps alors que pour avoir une petite chance de réussir, ça devrait être un gros gros plein temps. Kurt Cobain disait qu'un groupe qui veut réussir doit répéter au moins trois fois par semaine. Certains voudraient être pros et ne répètent pas plus de deux fois par mois. Et pas une journée : quelques heures.
Mais il n'y a pas qu'en musique que les bons ont parfois du mal à vivre. J'ai connu des médecins de campagne qui ramaient pendant des années avec à peine le smic et devaient se taper des bornes de dingue pour aller faire des gardes de nuit dans des hôpitaux pour boucler les fins de mois. J'ai connus des artisans du bâtiment qui ont dû s'y reprendre à plusieurs fois avant de réussir à avoir une affaire à peu près stable. Qui ont parfois mis la clef sous la porte plusieurs fois et qui sont repassés par la case employé. Un pote, de toute évidence excellent dans son boulot et avec un solide carnet d'adresses, a monté son cabinet de géomètre il y a deux ans. Il décide d'arrêter et de retourner taffer dans une boîte parce qu'il continue à gagner moins pour plus de taff que lorsqu'il était salarié.
Est-ce injuste ? Pourquoi ce qui serait plus ou moins dans l'ordre des choses pour d'autres professions serait "injuste" pour les musiciens ?
Et même si c'est injuste, cela justifie-t-il de commettre en retour une injustice consistant à mettre en péril ceux qui ont réussi à passer le cap de vivre de la musique ?
Hors sujet : Citation : Sinon Will, nous serons le 06/12 à Rennes, au barock, je ne sais pas si c'est ton coin, je ne sais pas si tu seras libre, mais tu es le bienvenu, tu pourras juger sur pièce...
C'est pas vraiment mon coin. Moi je suis du coté de Lorient. Mais si c'est possible, je viendrai volontiers faire un saut.
Va poster (si tu ne l'as pas déjà fait) dans "les concerts bretons des membres d'AF" (forum Bretagne). On pourra peut-être s'organiser une virée avec les AFiens rennais.
Hors sujet : Autre chose : ne croyez pas à mes propos que la Bretagne soit totalement l'eldorado des musiciens. Ici aussi il y a des organisateurs foireux qui annulent une date à la dernière minute sous un prétexte bidon parce qu'ils décident de passer un groupe qui a cassé les prix. Ici aussi il y a des guignols qui sont incapables de juger d'après une démo si un groupe est bon ou nase, qui refusent de remplir quelques malheureuses pages de déclaration Guso, des municipalités qui payent péniblement au bout de 6 mois et 12 relances des cachets dû contractuellement le soir du concert, des lieux où le "repas complet chaud" (lui aussi contractuel) se limite à un sandwich type SNCF. Mais de ce que je vois des pratiques d'autres régions et notamment de la région parisienne, on est plutôt pas mal lotis.
D'ailleurs, c'est arrivé souvent que des parisiens de passage nous disent "vous êtes bons, on peut vous aider à avoir des dates à Paris". On n'en a jamais voulu. Par les copains parisiens, on les connaît les lieux "super sympa" qu'ils nous suggéraient. Faire 1000 bornes pour être traités comme de la m... et n'être pas mieux payés (voir plus mal) que chez nous, pour quoi faire ?
Will Zégal
Hors sujet : Juste une précision sur l'analogie avec le peintre. Elle me semble foireuse, non pas parce qu'elle ne représente pas un bon parallèle, mais parce qu'à ma connaissance, elle se base sur une situation imaginaire et à ma connaissance non réelle.
L'artiste peintre qui va faire un travail de commande réalise une création artistique. Si on demande à un artiste peintre de réaliser un truc pré-établi, il ne le fera pas. C'est plutôt à un peintre décorateur qu'on s'adressera.
la poule
Citation : Je crois qu'il ne faut pas se tromper de cible
Le tout c'est que les fonctionnaires chargés du contrôle ( Fisc Urssaf Colti et autres) effectivement ne se trompent pas de cible. Qui est le donneur d'ordre et qui subit? Qui gagne quoi au final? Qui subira le redressement?
Quand la condition du salariat est définie à:
l’article L762-1 qui établit notre relation organisateur / artiste et qui établit :
« Tout contrat par lequel une personne physique ou morale s’assure, moyennant rémunération, le concours d’un artiste du spectacle en vue de sa production, est présumé être un contrat de travail dès lors que cet artiste n’exerce pas l’activité, objet de ce contrat, dans des conditions impliquant son inscription au registre du commerce. Cette présomption subsiste quels que soient le mode et le montant de la rémunération, ainsi que la qualification donnée au contrat par les parties. Elle n’est pas non plus détruite par la preuve que l’artiste conserve la liberté d’expression de son art, qu’il est propriétaire de tout ou partie du matériel utilisé ou qu’il emploie lui-même une ou plusieurs personnes pour le seconder, dès lors qu’il participe personnellement au spectacle. »
Surtout ce que je veux dire c'est en cas de redressement la base de calcul minimale c'est bel et bien celle du SMIC et non de l'accord plus ou moins foireux convennu entre les co-contractants et qui est souvent inferieur au SMIC.
Le Redressement, au dela du Net attribué au salarié c'est la part de charges minimale dues à la société (par principe pour l'URSSAF) même si, au final, son action bénéficiera au salarié.
L'URSSAF est tolerante quelque part quand elle ne rend responsable que l'employeur d'exploiter un salarié quand le contrat revient à violer le SMIC. C'est dire l'importance de conserver cette notion de salariat.
C'est dire si les contrôleurs veulent que les gens soient payés correctement même malgré eux.
Si, dans les bars à bière, les gens sont payés par cachet (forfait de 12heures) en dessous de 8,71€ Brut de l'heure, même si c'est convenu par contrat, l'autorité qui contrôle considèrera que le donneur d'ordre abuse le salarié.
Mais quand je lis l'argumentaire de Loworm (mais de tellement d'autres helas) je me dis qu'on devrait dédouaner l'employeur de sa seule responsabilité et qu'au contraire l'URSSAF, au lieu de proteger les gens malgré eux, devrait co-responsabiliser l'artiste qui consent de tels contrats.
Heureusement, et c'est tant mieux pour les artistes, ce n'est pas le cas. Les "armes de destruction massives" ne sont pas dirigées contre eux mais en leur faveur et ... hélas ..malgré eux.
Décidément nous ne sommes pas sur la même planète !
Le problème c'est qu'à défaut de meilleur systeme, le salaire est devenu la variable d'ajustement.
Et certains la "situation actuelle" de la musique dans les bars à bière même ce fameux SMIC serait encore trop bien payé pour eux!
Misère !
lohworm
Citation : Le tout c'est que les fonctionnaires chargés du contrôle ( Fisc Urssaf Colti et autres) effectivement ne se trompent pas de cible. Qui est le donneur d'ordre et qui subit? Qui gagne quoi au final? Qui subira le redressement?
c'est exactement le problème que j'ai soulevé il y a 10 jours (post #211) et qui fait que je reste ici à faire mon poil à gratter avec mes analogies foireuses de peintre endimanché
Citation : C'est honorable et compréhensible de vouloir faire le ménage mais êtes-vous bien sûrs que ceux que vous allez solliciter pour donner le coup de balai (DGCCRF, URSSAF, syndicats, inspection du travail, etc...) sauront faire la différence entre les indélicats qui par leur travail au black cassent les prix et volent votre travail de professionnel de l'animation, et les groupes amateurs/semi-pro en devenir qui ne cherchent qu'à tourner dans plusieurs lieux avec leur propres compos, et n'ayant pas encore de public, ne peuvent prétendre à des cachets conséquents ?
Parce que si on vous suit comme vous êtes partis, demain, les seuls à se produire légalement seront les artistes reconnus, avec un public acquis donc des entrées assurées, et les professionnels de l'animation.
C'en sera fini de la scène amateur et de la découverte de nouveaux talents : en effet, quel patron de bar ou autre ira payer + de 400 euros, + les charges, pour un groupe que personne ne connait avec ses 45 minutes de compos persos que personne ne connait, et qui fera peut-être fuir ses habitués en prime, alors qu'il peut avoir un mec tout seul qui viendra chanter avec sa workstation (*), ou mieux un orchestre de bal, avec un répertoire de 3 heures de reprises et de standards que tout le monde connait et qui feront plaisir à tout le monde ?
êtes-vous sûr que votre démarche, telle que vous l'envisagez, ne causera aucun dommage collatéral ??
(*)aucun mépris pour les gars avec workstation, c'est juste que c'est idéal pour un patron de bar : un seul cachet légal au lieu de tout un orchestre à payer...
Entendons nous bien :
- je ne conteste pas la réalité du problème
- je ne conteste pas qu'il s'aggrave tant pour les pros, que pour les groupes comme le mien
- je ne conteste pas qu'il faille y trouver des solutions
- j'expose simplement ma réalité personnelle (qui est celle de beaucoup de groupes) afin d'illustrer l'inquiétude vis à vis des conséquences que pourrait avoir un tout-répressif comme celui proné par les pros :
à vouloir "sauver" les uns ne risque-t-on pas de "tuer" les autres...
Les bars qui font appel aux pros continueront de le faire, peut-être moins souvent, mais ceux qui faisaient passer des groupes, comme le disait Adrugan puisque c'est une activité accessoire pour eux, ils ne le feront plus du tout...Ou alors ils feront passer des pros (et donc au final peut-être que cela compensera les bars qui y font appel moins souvent), mais de toutes façons, exit les groupes en devenir...Qui retourneront aux seules MJC aux subventions déclinantes et prises d'assaut par une pléthore de groupes affamés de dates (lesquelles MJC ne paient pas forcément non plus au tarif légal grâce au contrat de cession qui permet de reporter la responsabilité de l'illégalité de l'acte sur le groupe monté en asso, cf ci-après)...
Pour tuer la scène amateur, semi-pro, en devenir, donnez lui le nom que vous voulez, il suffit d'aller vérifier le fonctionnement des groupes montés en assos : comme le cachet est en général largement insuffisant pour payer les musiciens au tarif légal et en s'acquittant des charges, ce qu'il se passe c'est que l'asso garde les sous pour les menus frais du groupe (affiches, flyers, baguettes, cordes, essence), officiellement pour la poursuite de la rélsaition des objectifs statutaires...Et donc ce n'est même plus du travail au black, c'est du travail non rémunéré, c'est vraiment pas mieux du point vue légal...
Alors l'inspecteur de l'URSSAF qui débarque à l'improviste dans un bar un soir de concert et se mette en tête de controler tout le monde, je crains fort qu'il n'arrose tout au napalm et que derrière il n'y ait pas beaucoup de survivants...

Et j'ai raison d'avoir de telle crainte quand je lis :
Citation : Mais quand je lis l'argumentaire de Loworm (mais de tellement d'autres helas) je me dis qu'on devrait dédouaner l'employeur de sa seule responsabilité et qu'au contraire l'URSSAF, au lieu de proteger les gens malgré eux, devrait co-responsabiliser l'artiste qui consent de tels contrats.
la poule
Citation : Alors l'inspecteur de l'URSSAF qui débarque à l'improviste dans un bar un soir de concert et se mette en tête de controler tout le monde, je crains fort qu'il n'arrose tout au napalm et que derrière il n'y ait pas beaucoup de survivants...
Non! Lui il constate l'infraction et transmet au juge qui apprécie et définit les responsabilités.
Pour l'instant, et c'est heureux, c'est l'employeur qui endosse la totalité de cette responsabilité grâce à la notion de salariat qu'implique le lien de subordination d'un donneur d'ordre ( celui qui organise) envers un employé qui donc obeit à ce donneur d'ordre.
Le danger dans ce qui se pratique de plus en plus c'est qu'on croit avoir tout compris en transférant (par contrat de cession et de co-réalisation) cette responsabilité sur les artistes constitués en asso et donc employés d'eux même.
A partir de ce moment la responsabilité se dilue et le juge, s'il en vient à trancher, a tout lieu de le considérer ainsi puisque c'est la volonté des parties (contrat).
Le job du contrôleur et du juge est de préserver la loi qui préserve les plus faibles de l'exploitation qu'ils subissent.
On peut s'arranger comme on veut au final en France un salarié ne doit pas gagner moins que le SMIC.
Que ça plaise ou non c'est comme ça et il faut se battre pour le conserver.
"Le Napalm" ou "l'arme de destruction massive", tu te trompes, ce n'est ni la loi et son code du travail ni le contrôleur ni le juge qui s'emploient à faire respecter tout ça (pour le bien des gens et même malgré eux) c'est bien au contraire tous ceux qui tentent de s'y soustraire au fond d'un bouiboui et qui exploitent à leur seul profit.
Ces ateliers de confection qui rassemblent des pauvres gens ces chantiers qui font venir des travailleurs clandestins, les compagnies de television qui ruinaient en toute quiétude nos systemes de protection et enfin pour ce qui nous concerne nos gentils tauliers fort sympathiques qui, assurent leur gagne pain en exploitant leurs employés.
Sans contrôle c'est la jungle et l'arme de destruction massive c'est la jungle. Pas le contraire!
On n'a pas fini de ne pas être d'accord et surtout je te remercie de cet échange même si nous ne sommes pas d'accord !
Will Zégal
Citation : C'en sera fini de la scène amateur et de la découverte de nouveaux talents : en effet, quel patron de bar ou autre ira payer + de 400 euros, + les charges, pour un groupe que
On repose la question : pourquoi faut-il que les amateurs soient payés ?
Dans aucune autre activité on n'imagine même pas que les gens qui font ça par loisir (c'est la définition des amateurs) se fassent payer. Et les gens trouvent normal de payer pour exercer leur loisir, que ce soit leur matériel de bricolage, leurs toiles et aquarelles ou leur tenue de sport.
Citation : Pour tuer la scène amateur, semi-pro, en devenir, donnez lui le nom que vous voulez, il suffit d'aller vérifier le fonctionnement des groupes montés en assos : comme le cachet est en général largement insuffisant pour payer les musiciens au tarif légal et en s'acquittant des charges, ce qu'il se passe c'est que l'asso garde les sous pour les menus frais du groupe (affiches, flyers, baguettes, cordes, essence), officiellement pour la poursuite de la rélsaition des objectifs statutaires...Et donc ce n'est même plus du travail au black, c'est du travail non rémunéré, c'est vraiment pas mieux du point vue légal
Ben non. C'est le propre de toute activité de loisir. Combien de musiciens exercent dans des chorales, des fanfares, des big bands, des bagads, des bandas etc. sans jamais toucher un rond ?
Ils sont en association, laquelle se fait éventuellement défrayer ce qui lui permet d'assurer le fonctionnement du groupe, comme tu le disais. Là, je ne vois absolument rien de choquant.
Le choix est simple : ou tu est amateur et tu n'es pas rémunéré, ou tu es pro et tu te fais rémunérer comme tout professionnel en respectant la loi. Rien n'empêche après d'évoluer de l'un à l'autre, ou pour des amateurs en voie de professionnalisation, de jongler entre les deux selon les circonstances.
la poule
Donc les contrats qui en sont issus doivent respecter ces règles sous peine d'être en infraction susceptibles d'être dénoncés par votre serviteur ( mais jusque là c'est sans conséquence) mais surtout par nos contrôleurs et sanctionnés à hauteur du préjudice envers la société (amendes) et les intéressés (arriérés de charges, et de salaires net sur la base, à minima, du SMIC).
Car nous sommes bel et bien dans le domaine marchand qui, par nature, doit bénéficier à ceux qui en vivent: les professionnels.
Et là on ne rigole plus: C'est de survie dont il s'agit.
Chacun fait ses choix dans la vie. Si tu veux faire de la musique, chanter en chorale, jouer de l'underground Ouzbek ou du HardRock je m'en tamponne c'est ta vie. Fais toi connaitre sur MySpace ou Youtube, l'espace ne manque pas et c'est gratuit! Génial non?
Mais le mélange des genres de la sphère culturelle (à vocation non lucrative) et la sphère professionnelle qui a vocation a assurer une vie décente ne doivent pas se mélanger sous peine de détruire au napalm justement la profession en question.
Des études (mais je ne les ai pas sous les yeux) ont établi que dans n'importe quelle profession, un taux de travail illégal dépassant les 10% affecte gravement la profession en question.
Dans le spectacle le constat de travail dissimulé fait apparaitre 67% de travail illégal.
Je persiste: "Vive les contrôles et ce n'est pas trop tôt qu'ils daignent se bouger le cul !"
Hugh !
lohworm
Je ne comprends pas ce raisonnement comme quoi il se suffirait de se prétendre pro, sans preuve de notoriété (et c'est seulement ça ce qui compte quand il s'agit d'un groupe avec ses compos, un pro joue sur deux tableaux : sa réputation et la qualité de la prestation fournie, et le second point peut suffire même en l'absence du premier) pour être considéré comme tel...
Et donc à part faire les deux rades à 10 km de chez soi, aucun groupe amateur ne deviendra pro faute de pouvoir se déplacer plus loin que chez lui à ne jamais être défrayé...
Cela fait longtemps que beaucoup réclament une sorte de statut légal de semi-pro, un pro en devenir, en gros, qui a des ambitions supérieures à celle d'un amateur, mais n'est pas encore en position d'imposer ses conditions de pro...
Déjà actuellement, en 1 mois et demi, en partant du 95, nous avons fait Laon, Lille, Reims, une salle du 95, à venir dans les 4 prochaines semaines : Malakoff, Paris, Rennes et Lille à nouveau...Tout ça au mieux avec un défraiement forfaitaire (le max obtenu à ce jour : 50 euros, youpi), voire zero (là ça doit vous totalement plaire, nous sommes en plein dans le statut amateur, avec 4 zicos + 2 accompagnants qui se déplacent dans 2 voitures, avec au minimum un plein sinon 2, et le pompon : des lieux où même le dernier café avant de prendre la route à 1h du mat, il nous a fallu le payer)...
Sauf qu'à ce rythme, il va être difficile de croitre en notoriété en parcourant toute la France...CAR ce que vous semblez ignorer c'est que les scènes locales tiennent maintenant le discours suivant : "nous avons trop de groupe qui se contentent de faire la tournée des salles de leur propre département, alors maintenant nous prenons les groupes qui ont fait leur preuves en allant jouer un max en province"
Les lieux de diffusion, y compris les institutionnels, exigent des groupes amateurs, pour accepter de les diffuser (je devrais dire pour accpeter de considérer leur candidature à une programmation), qu'ils aient à tout point de vue une démarche de pros, mais refusent pour autant de les rémunérer comme tel, et les pros refusent quelque passerelle que ce soit entre les amateurs et les pros...Super ! On va bien avancer comme ça...Ne pourront devenir pro que les fils à papa qui pourront s'offrir la logistique d'un groupe pro, à leur frais sans rémunération en retour...
Alors, tu vas me dire que le propre d'un amateur c'est justement de faire de la musique et que cela lui coute, de préférence, un max à chaque fois, systématiquement, et que le pro lui par contre, cela lui rapporte de l'argent systématiquement, et le plus sera le mieux...
Effectivement, vu comme ça, forcément, sans passerelle entre les deux, il ne nous reste plus qu'à fermer notre gueule et à rester définitivement dans notre cave pour éviter la banqueroute...
Plus vous avancez des arguments pour me montrer que j'ai tort, plus vous confirmez que vous êtes prêts à verrouiller toute possibilité à la scène amateur de se professionnaliser...
lohworm
Citation : D'ailleurs les groupes constitués en asso où il est ecrit dans le but déposé au journal officiel est de "produire des concerts" ont l'obligation, pour avoir le droit de le faire, de se soumettre à une autorisation: la licence d'entrepreneur, dont la principale contrainte est de respecter les obligations sociales liées à l'emploi des artistes engagés lors de ces productions.
c'est bien pour ça que les statuts en question parleront de faire connaître le groupe Untel, ou de faire connaître la culture ceci-cela, ou de faire connaitre le mode de vie bidule...et pas de produire des concerts...
Citation : Fais toi connaitre sur MySpace ou Youtube, l'espace ne manque pas et c'est gratuit! Génial non?
Là va falloir aussi arréter de me prendre pour un jambon, je veux bien débattre, mais il y a des limites...
Il n'y a que des naïfs pour croire au miracle des découvertes myspace/youtube...
Citation : Je persiste: "Vive les contrôles et ce n'est pas trop tôt qu'ils daignent se bouger le cul !"
c'est bien ce que je dis : le ménage par le vide, pour être sûr qu'il ne reste aucune autre issue aux amateurs que de le rester...
Je constate qu'aucun donneur de leçon n'a été tenté par mon offre d'emploi, introuvable ailleurs, d'agent à 75% de commission sur les cachets décrochés...Je ne vois où est le risque ou la difficultée puisqu'il suffit de réclamer de l'argent pour l'avoir ??
la poule
Citation : Je constate qu'aucun donneur de leçon n'a été tenté par mon offre d'emploi, introuvable ailleurs, d'agent à 75% de commission sur les cachets décrochés...Je ne vois où est le risque ou la difficultée puisqu'il suffit de réclamer de l'argent pour l'avoir ??
Mais que je sache ça aussi c'est interdit.
Ce qui prévaut c'est le SMIC. Quant à l'agent il doit plafonner à 10%, au dela là aussi c'est illégal. C'est peut être con mais c'est comme ça! D'autre que toi soucieux du bien commun y ont réfléchi et l'ont décidé.
On va pas réinveter le fil à couper le beurre.
Ou alors c'est éventuellement la loi qu'il faut changer et là ça se discute entre organisations professionnelles et culturelles.
Fais toi entendre à ce niveau. C'est ça la procédure normale.
Citation : c'est bien ce que je dis : le ménage par le vide, pour être sûr qu'il ne reste aucune autre issue aux amateurs que de le rester...
Là encore tu inverses les rôles.
Je répète : a 10% de travail illégal la pérénité d'une profession commence à être compromise et le peu de constats effectués signalent 67%.
Qui fait le ménage par le vide?
Est ce les hordes de tauliers qui ne respectent pas une règle qu'ils font semblant de ne pas connître ou est ce la poignée de contrôleurs qui commencent à peine à essayer de faire le boulot qu'on attend d'eux?ton
Qu'est ce qui est pire:
Qu'un pro perde son travail outils de sa survie parce qu'il ne peut plus imposer des prix dignes face à une concurrence de 67% de travail illégal dans son secteur?
Ou qu'un amateur jouissant de revenus autres (profession, RMI, retraité, fonctionnaire) concurrence pénard (à hauteur de 67% précisément) un secteur professionnel qu'il pénètre par tous les moyens?
Comme disait quelqu'un: Que tu aimes faire des gâteaux et que tu sois très très fort, c'est ton plaisir, ton loisir ta passion. Tu achète à ta guise le robot mixeur de qualité pro, le four pro et tu fais de bons gâteaux meilleurs que les pros. Super ! Tu n'as pas le droit pour autant de vendre tes gâteaux et concurrencer le pâtissier du quartier qui se coltine des charges dont tu n'as pas idée et que tu n'as pas!
Si tu veux être pâtissier professionnel fais ce qu'il faut !
Musicien c'est pareil !
Si chez les pâtissiers il y avait 67% de black ils ne pourraient pas survivre le vrai pâtissier.
Nous c'est pareil!
Qui détruit l'autre?
phoenix (was acapela)
Citation : On repose la question : pourquoi faut-il que les amateurs soient payés ?
Dans aucune autre activité on n'imagine même pas que les gens qui font ça par loisir (c'est la définition des amateurs) se fassent payer. Et les gens trouvent normal de payer pour exercer leur loisir, que ce soit leur matériel de bricolage, leurs toiles et aquarelles ou leur tenue de sport.
Du point de vue règlementation, le discours est très simple : dès lors qu'il y a commercialisation, il y a obligation de salariat quand des gens assurent la prestation.
Par commercialisation, on entend "production" (dans le sens "fabrication", ou création) mais aussi et surtout "vente", c'est-à-dire prestation fournie contre échange d'argent, voire avantages en nature.
Après, le législateur, ferme les yeux, si si ! Exemple : dans un centre de loisirs, les gamins vont fabriquer des pots à crayons qui seront ensuite vendus lors d'une kermesse quelconque. Strictement, la règlementation voudrait que ces enfants soient rémunérés...
concrètement, rien n'est fait parce que le montant de l'argent généré est résiduel et... ça coûterait plus cher de contrôler et sanctionner que de laisser courir.
Mais il y a aussi la "conscience sociale" qui intervient. Il ne vient à l'esprit de personne d'imaginer que quelqu'un va se faire du fric sur le dos des gamins (alors que dans les faits, on ne sait pas si au final, le boss du centre de loisirs ne va pas se barrer avec les recettes des ventes des pots à crayon). On va louer l'action parce que, par exemple, l'argent des recettes va servir à emmener les gosses au Futuroscope.
Comment ça se passerait si une asso faisait faire des pots à crayons à des gamins, à l'année, pour ensuite les vendre en nombre ?? pour... générer le (gros) salaire du responsable ?? sous couvert d'une éthique ou d'une philosophie humaniste, ça passerait probablement comme une lettre à la poste, alors qu'en Chine... ben les enfants, même si c'est pas grand chose, ils sont payés !!
Pour la musique, c'est pareil. Il y a un déni de l'activité artistique et de la reconnaissance en tant que professionnel. C'est un acquis : faire de la musique, ce n'est pas un métier, ce n'est pas rémunérateur.
Non, ce n'est pas un vrai métier ! C'est pourquoi la frontière amateur/professionnel est si floue et que certains en abusent lourdement, générant une économie parallèle au détriment de ceux qui générent l'économie réelle (ce que dénonce la poule).
Pour faire la comparaison grotesque, imaginez un avocat ou un médecin amateur ??
Alors, comme le souligne lohworm, il faudrait qu'un statut légal de l'amateur soit mis en place.
Je crois aussi qu'il faudrait que l'artiste professionnel puisse avoir un statut lui aussi, une sorte d'organisme qui établirait des cartes ou ne ne sais quoi. (Ensuite, il y a une question d'objectivité... mais c'est un autre sujet).
Il faudrait je crois qu'en amont de tout contrôle, que soit mis en place un système qui rendraient les pratiques de spectacles bien plus transparentes qu'elles ne le sont actuellement.
Bon, j'écris en même temps que je réfléchis et cette idée (je ne suis pas la première à y avoir pensé) doit sûrement être très difficile à mettre en place et ne présente pas que des avantages.
Toujours est-il qu'il serait grand temps je pense, que les gens qui font des concerts soient un peu jaugés à leur juste valeur, au vu du temps qu'il passent à bosser, des investissements qu'ils font. Déjà, ce début de reconnaissance... euh... administrative, je dirais, aiderait un peu à faire changer les mentalités, parce que (pour en revenir aux bars) il ne faut pas se leurrer : que ce soit des compos ou des reprises, vous, musiciens, n'êtes jamais que des animateurs (au sens péjoratif du terme, pour le coup) amenant, je le répète, de la plus-value aux lieux qui, de surcroit vous exploitent, du point de vue de la règlementation.
Ensuite, oui, un statut pour les "amateurs" (au bout d'une poignée de concerts), pourquoi pas, avec un système de cotisations (punaise, faut se mettre ça en tête, c'est obligatoire !!) allégé. Et au bout de x concerts, crac, les gars passent en "professionnels" et les cotisations deviennent normales.
Bon, Là... je refais le monde...
Je reviens au sujet :
tout ça pour dire que des solutions, il en existe, j'en suis sûre !
Citation : Alors, tu vas me dire que le propre d'un amateur c'est justement de faire de la musique et que cela lui coute un max à chaque fois, systématiquement, et que le pro lui par contre, cela lui rapporte de l'argent systématiquement...
Je bosse avec pas mal d'artistes pro et amateurs déclarés. Et je peux t'affirmer que parmi les pros que je connais, aucun ne gagne systématiquement de l'argent. La plupart, déduction faite des frais de route, etc, paient pour jouer ! C'est ça, la réalité chez la plupart des pros.
Certains même, tout en étant intermittents, bossent, déclarent leurs dates, mais comme ils ont beaucoup de frais, notamment de route, se retrouvent au final avec l'équivalent d'un RMI pour bouffer.
Il faut bien comprendre que ces gens là (qui paient des impots, en plus !) sont un peu énervés devant le gars qui lui, est réellement au RMI (donc c'est cash pour lui, sans compter les aides afférentes, alloc, CMU, etc) et vont jouer à dessein au black histoire de se faire 500 € de plus par mois.
Citation : Plus vous avancez des arguments pour me montrer que j'ai tort, plus vous confirmez que vous êtes prêts à verrouiller toute possibilité à la scène amateur de se professionnaliser...
Ne te méprends pas, lohworm, nous expliquons simplement une autre réalité qui comporte des dissonnances assez énormes. Et nous énumérons les actions de loi qui peuvent être engagées, qui dans certains cas DEVRAIENT être engagées.
Aucun d'entre nous ici n'a l'intention je crois d'éradiquer la scène amateur, simplement, on voudrait que tout cela soit plus cadré, question d'égalité et de reconnaissance de chacun.
Cochonnet
Citation : Si tu veux être pâtissier professionnel fais ce qu'il faut !
Musicien c'est pareil !
Bien dit la poule !
J'ai travaillé dur pour être musicien (conservatoire, école de jazz,...)à une époque où l'on rêvait d'être musicien professionnel plutôt qu'intermittent et pris des risques car c'est une aventure de se lancer dans ce métier. J'ai fait aussi des concessions et j'en fais encore car il est très difficile, voire impossible de vivre uniquement de la musique qui nous plait.
Aussi je refuse que certains scient la branche à laquelle tous les musiciens pros s'accrochent et sur laquelle les musiciens amateurs (s'ils continuent de la sorte) ne seront jamais assis.
Alors je vais me faire taxer d'égoïste, me faire accuser de défendre mesquinement mes acquis.
Faux! Je défends ceux la profession comme n'importe quelle corporation le ferait si elle était attaquée.
Si je me pointais avec un gros autocollant "TAXI" sur ma bagnole dans la file d'attente de la gare, je ne serais pas étonné de retrouver ma voiture à la casse, de passer les 8 jours suivants à l'hopital et d'être ensuite convoqué chez les flics.
Will Zégal
Hors sujet : Parenthèse parce que je ne suis pas du tout d'accord avec la formulation (que je pense une maladresse) de La Poule Citation : Mais le mélange des genres de la sphère culturelle (à vocation non lucrative) et la sphère professionnelle qui a vocation a assurer une vie décente ne doivent pas se mélanger sous peine de détruire au napalm justement la profession en question.
Tu confond "sphère amateure" et "sphère culturelle". Ce qu'on défend, c'est justement la capacité à être professionnel dans la sphère culturelle. Ce qui tombe sous le sens dans certains domaines (vous connaissez beaucoup de conservateurs du patrimoine amateurs, vous ?), mais -en tous cas en France- pas dans le domaine de la musique.
Lowhorn > je vais cesser de répondre point par point à tes propos puisque de toute évidence, soit tu ne lis pas les miens, soit tu n'en retiens que ce qui t'arrange pour polémiquer. J'ai justement écrit que les amateurs en voie de professionnalisation avaient la possibilité de jongler entre cachets légaux et système d'assoc. Et d'accord avec toi sur le fait qu'il ne faille pas la poser en entrepreneur de spectacle.
Mais la provoc "personne ne répond à notre offre d'emploi", laisse tomber, tu veux. Même si j'étais fan de ton groupe, je n'ai pas quitté un taff dans le marketing et le commercial pour faire tourneur ou manager.
Ce que j'aimerais savoir, c'est quelle est la position que tu défends au travers tous tes propos.
Ce que j'y ai lu, c'est "laissons faire le travail au noir parce que c'est une nécessité pour permettre aux groupes d'émerger". C'est bien ça ton propos, non ?
Pourtant, tu dis toi-même que même en fonctionnant de toute évidence au noir, tu n'émerges pas.
Tu dis que réprimer le travail au noir va démolir la pratique amateur. Je n'ai toujours pas trouvé ta justification sur le fait que les amateurs se fassent payer pour exercer leur passion. Ça m'intéresserait assez.
Au passage, je n'ai pas le sentiment que, quelles que soient les lois et les pratiques, la pratique amateur de la musique soit et ait jamais été en danger.
Tu mélanges ensuite la pratique amateur et la recherche de professionnalisation. Pour moi, c'est une totale aberration. Ce sont deux pratiques et deux approches différentes.
Si on parle de la professionnalisation (et de celle-là seule), je ne trouve toujours pas dans tes propos d'explication ou de raison claire qui justifie le travail au noir. Crois-tu vraiment pouvoir un jour vivre de la musique (je veux dire, décemment et durablement) en encourageant le travail au noir ?
Si ton groupe commence un minimum à tourner et à réussir à justifier des cachets décents, tu vas être content ton tourneur te dira "ben non, j'ai pas de dates pour vous parce que la plupart des lieux ne veulent plus prendre que des groupes sous-payés au noir". Je lâche l'affaire. Ça va être dur de reprocher à d'autres de fonctionner dans un système auquel tu auras toi-même participé.
Vraiment, ça m'intéresserait que tu répondes clairement sur tous ces points. Parce que là, j'ai l'impression que ton discours est "je justifie le travail au noir parce que j'en ai besoin en ce moment, quelles qu'en soient les conséquences pour les autres et peut-être pour moi-même". Dans ce cas, dis-le clairement.
Concernant le "statut légal de l'amateur ou du semi-pro" :
Amateur ou futur pro ? Parce que ce n'est pas la même chose. Un statut de l'amateur, ça n'est pas nécessaire. Aucune loi n'exige de "statut" pour exercer un loisir. Si tu parles de défraiement, il existe des choses légales pour ça dans le cadre associatif.
Un statut du futur pro, alors ? Ce serait bien, oui. Je serais tout à fait pour, sauf que c'est un voeux pieux. Jusqu'à présent, je n'ai encore jamais lu de proposition concrète dans ce sens qui tienne la route sans générer de nombreux effets pervers (effets de seuil). Tu dis avoir déjà du mal à te faire payer légalement et même à te faire payer correctement au noir.
T'imagines vraiment qu'un jour, tu pourras y arriver si un statut "intermédiaire" permet aux organisateurs d'employer légalement des musiciens à bas coût ?
Enfin, si quelqu'un a une proposition qui tienne la route pour ce fameux statut, je signe. Pour l'instant...
Citation : le propre d'un amateur c'est justement de faire de la musique et que cela lui coute, de préférence, un max à chaque fois, systématiquement
Pourquoi un max ? Pourquoi "systématiquement" ?
Parce qu'il faut tourner loin ?
Parce qu'il faut de la grosse sono, des grosses lights ?
C'est à dire pratiquer comme les pros ?
Mais j'ai eu différentes activités en amateur, certaines peu coûteuses, d'autres plus. Actuellement, c'est la photo, par exemple. Tu sais combien ça coûte de l'éclairage de studio ? Ben c'est pas dans mes moyens. Donc je bricole, mais je n'aurai jamais du matos de pro. Idem pour les appareils et objectif. Oui, un 70-200 F 2 ou F 2.8, ça me ferait bien mouiller. Mais à une brique le caillou, c'est pas pour moi. Je vais pas en rendre les photographe pros responsables, quand même !
Je connais des tas d'amateurs qui font beaucoup de musique sans que ça leur coûte une fortune. Le truc, c'est que les gens veulent faire de la musique avec les avantages des pros (beau matos, grosses scènes) sans en avoir les inconvénients (le boulot chiant hors zique, obligations légales, etc).
david.locatelli
qu'est ce que cela vous inspire?
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